Cela fait déjà un petit moment que Handful of
Hate n’a plus rien à prouver à personne : avec plus de vingt-cinq ans de carrière et six albums au compteur, le quatuor emmené par Nicola Bianchi fait office de vétéran respecté de la scène italienne. Pourtant, malgré des sorties à la qualité indiscutable et un black brutal très soigné et professionnel qui envoie comme il faut, les Italiens n’ont jamais vraiment percé à l’international, se contentant de jouer les éternels seconds couteaux.
Adversus, leur septième long format, vient nous exploser les oreilles six longues années après leur dernier
To Perdition et montre un groupe dont le manque de visibilité n’a visiblement en rien entamé la hargne et la détermination, bien au contraire. La première chose qui frappe l’oreille, passée cette intro militariste de bottes qui claquent, c’est le son, très puissant, clair et clinique, sans aucune aspérité, qui met parfaitement en valeur la musique du groupe même si certains risquent encore une fois de le trouver trop propre pour le genre. Car rappelons-le, Handful of
Hate fait dans le black brutal, et effectivement, les brûlots rapides et dévastateurs ne manquent pas sur ces 43 minutes (
Carved in Disharmony et son riffing majestueux, le ramassé Celebrate Consume…
Burn ! qui nous saute à la gorge tous blasts dehors, Toward the
Fallen Ones avec son martelage de futs roulant et ces trémolos picking typiques du genre…). Il y a toujours une certaine influence du death metal qui se fait sentir par moments mais qui se marie très bien avec le black, contribuant à créer des titres plus dynamiques et puissants aux rythmiques assez variées (les saccades finales de
Carved in Disharmony, le début de Severed and Reversed).
D’ailleurs, les Italiens varient intelligemment leur jeu, et on se retrouve également avec des titres qui savent se faire plus lents : le titre d’ouverture An Eagle Upon My Shield, qui alterne mid et up tempo écrasants,
Down Lower, avec ses arpèges vicieux et ses ambiances solennelles de cloître fleurant bon le black orthodoxe post 2000,
Thorns to
Redemption, qui opte pour une certaine lourdeur insidieuse servie par une double pédale et ces fameuses dissonances si chères au style, un Idol to
Hung mid tempo et étonnamment mélodique qui n’est pas sans rappeler le I Loved You on Your Darkest de
Behemoth…). L'ensemble est donc plutôt aéré et varié, évitant le piège facile de la linéarité dans lequel trop d'albums de black brutal plongent, et permettant jutement de mieux faire resortir les moments les plus intenses, incarnés par quelques superbes riffs très rapides aux mélodies envoûtantes (le riffing entêtant de Before Me, les mélodies majestueuses et épiques de
Carved in Disharmony, le superbe solo de Severed and Reversed).
Pour conclure, cet
Adversus est un album puissant, destructeur et accrocheur qui plaira à tous les amateurs de metal extrême moderne et bien produit : avec un album d’une telle trempe, le message est clair, Handful of
Hate est plus que jamais présent, et vu le déchaînement de fureur qu’il réserve à ses adversaires, il vaut mieux être avec eux que contre eux…
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