Depuis 2016 et la sortie de l'album
Father Sun Mother Moon, je n'arrêtais pas de voir le nom de KAWIR défiler dans les écoutes sur le Net, sur les forums et sur des chroniques de webzines comme ici. Du black metal des Grecs, je ne connaissais que l'album
Epoptia, écouté vite fait en faisant autre chose. Disons donc plus simplement que je ne connaissais KAWIR que de très très loin, de réputation sans savoir ce que cela donnait sur leurs sorties plus récentes.
C'est en ce début d'année 2020 qu'
Adrasteia est sorti et que j´ai pris la décision de réessayer avec ce groupe.
J'ai écouté, ré-écouté, encore et encore. Et quel est le verdict ? Un black metal païen à la grecque, dans un style plus actuel néanmoins que les premiers ROTTING CHRIST, NAER MATARON ou NECROMANTIA.
On sent les inspirations de leurs grands maîtres et compatriotes en écoutant un titre comme "Atalanti", dont la deuxième partie fait fortement penser aux débuts de "
King of a Stellar
War", un de mes titres préférés de l'album
Triarchy of the
Lost Lovers. Mais si le style ressemble moins aux tout premiers albums de ROTTING CHRIST, c'est parce-que
Kawir sonne plus actuel, notamment en terme de production et de fluidité. Grâce à cette production bien dans l´air du temps, la fluidité des guitares électriques ressort magnifiquement des compos de l'album, ce qui est plutôt inhabituel au sein de cette scène black metal grecque au son si particulier qui nous a plutôt habitué à des accords étouffés. Et cette fluidité rapproche KAWIR de la scène finlandaise, comme SATANIC WARMASTER, qui l'a justement développée assez loin.
Ça, c'était pour le visage black metal d'
Adrasteia. Qu'en est-il du visage païen ? D'abord, il s'affiche par le visuel. On est, sans surprises, projeté dans le monde hellénique ancien, avec une notion de justice par le sang qui semble revenir tout le long de l'album. Et ce concept colle assez bien aux mécanismes du monde hellénique.
La partie plus folklorique, avec la présence d'instruments traditionnels, se démarque par "Colchis", piste de plus de cinq minutes, entièrement dédiée au folk avec, en plus, un chant féminin. J'ai du mal avec ce titre car il casse le rythme de l'album et j'aurais préféré la présence de ces éléments folks disséminés dans des morceaux black, avec, peut-être, une simple interlude, plus courte que "Colchis". Je pense notamment, pour l'exemple, aux intros des titres "Tydeus" et "Limniades" qui permettent à mon goût de bien entamer un bon titre de KAWIR.
Et du coup, cette présence d'éléments folks fait la deuxième grande force du groupe, en plus de celle des éléments black metal. Sur des titres comme "Danaides", et surtout l'imparable "
Medea", cette présence folk se marie idéalement avec ces riffs mélodiques et poignants, encore une fois à la finlandaise. Ce titre est selon moi le meilleur titre de l'album, longue épopée finale de huit minutes, qui clôt
Adrasteia et qui recèle vraiment les passages les plus poignants de l'album. C'est le genre de track à écouter si vous êtes friands de la scène finlandaise, peut-être un peu long, mais la compo est de qualité, donc, ça s´excuse.
KAWIR, groupe de black metal grec très méritant, présent depuis les années 90 avec
Epoptia, continue donc sur sa lancée et l'année 2020 commence bien. Si vous avez aimé des albums de l'année dernière comme ceux de VEHEMENCE ou de DAUþUZ,
Adrasteia de KAWIR pourrait aussi vous plaire et, comme ces deux autres groupes, KAWIR est une bonne porte d'entrée vers un black metal plutôt accrocheur, presque agréable à écouter si on a les oreilles plus chastes.
À écouter sans modération, comme dans une bacchanale, jusqu'à souffrir de trop l'avoir écouté.
je ne connaissais pas, c'est pas mal du tout, merci pour la chro.
Très bon album en effet, et bonne découverte. Merci pour la chro !
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