En ce Xxième siècle funeste, les nostalgiques de
Watchtower,
Coroner, Voivod,
Dead Brain Cells ou autres
Mekong Delta auraient pu se dessécher définitivement en attendant le messie, si un certain groupe nommé
Vektor n'avait pas rallumé la flamme.
Formé en 2002 à Tempe, Arizona, le quatuor mené par le très chevelu guitariste chanteur David DiSanto a vite fait parler de lui avec un thrash aux relents progressifs, aussi technique que violent. Après deux démos et quelques premières parties glanées en support de
Municipal Waste et
Testament, ce n'est qu'en 2009 qu'ils ont sorti leur premier LP "
Black Future", suivi du second "
Outer Isolation" en 2011, sur le label Heavy
Artillery Records. Passés à la vitesse supérieure en
2012 sur le mythique Earache Records, ils ont tourné avec notamment
Napalm Death, et leurs mentors Voivod. Leur troisième album, "
Terminal Redux", sorti en 2016, opus aux compositions fleuves est considéré par beaucoup comme le renouveau du thrash, même s'il s'inspire sans s'en cacher le moins du monde de leurs idoles (rien que le logo de
Vektor provoque chez moi une illusion d'optique systématique me ramenant à "Killing Technology"). Cependant, le groupe a explosé en vol peu après sa sortie, avec le départ de trois quarts de ses musiciens.
Heureusement, le membre fondateur David Di Santo et Erik
Nelson (guitare) ont remonté le combo en 2020, avec Mike Ohlson à la batterie, et Stephen Coon à la basse. A défaut d'un nouvel album, le quatuor a sorti en février 2021 un split EP "
Transmissions of Chaos" en compagnie des excellents Cryptosis (ex-
Distillator), signant chacun deux nouveaux titres. Ce sont ces deux morceaux que nous retrouvons ici, ressortis le 2 Avril 2021 chez District 19, sous la forme d'un EP.
Que les fans qui auraient loupé le Split EP se rassurent,
Vektor n'a pas changé de direction musicale. On retrouve des compositions à la technique ébouriffante, avec de nombreux changements de rythmes et d'ambiances. Le morceau "
Activate" balance un thrash rapide et addictif Voivoidien où des phrasés mélodiquement dissonants infectent les oreilles aussi sûrement qu'un alien affamé. Quant à "
Dead by
Dawn", il commence de manière éthérée, avant d'exploser avec la classe et la majesté d'un
Slayer des abysses dans sa deuxième moitié. Le contenu instrumental de ces presque dix minutes de musique est de haute volée, les guitares sont virtuoses, mêlant agressivité et sensibilité, shreddant des soli à l'occasion. La basse n'est pas en reste : très présente dans le mix et dans le canevas musical, elle plane comme un papillon cybernétique autour des riffs. Les vocaux de David DiSAnto se sont éclaircis, même dans les screams, au profit d'une diction plus propre, et sur "
Dead by
Dawn", il se montre très convaincant en chant clair.
Vektor a gagné aussi en maturité et en profondeur, différencie mieux ses titres entre eux, et pour ne rien gâcher, la production est plus claire et flatteuse que sur leur dernier album.
Vu les progrès affichés, cet aperçu alléchant du
Vektor nouveau ne présente qu'un gros défaut : il est bien trop court ! S'il en était besoin, cela confirme l'absolue nécessité pour les américains de donner naissance au successeur de "
Terminal Redux". Cela fait déjà cinq ans d'attente, et les derniers mois seront interminables.
oooh ça donne très envie! Merci!
Merci pour cette chronique. Deux morceaux sympas, sans atteindre l'intensité des meilleurs moments des 3 albums du groupe, mais qui ont le mérite de maintenir Vektor sous les feux de l'actualité, avec un line-up tout neuf.
Malheureusement, pour ceux qui comme moi possèdent le EP vinyle avec Cryptosis (dont je recommande chaudement l'album au passage), pas grand intérêt.
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