Groupe pionnier outre atlantique,
Absu a su imposer au fil des réalisations, un Black
Metal si particulier, teinté d’éléments mystiques / celtiques et aux fortes racines Thrash. Autoproclamé Mythological
Occult Black / Thrash, cette appellation leur convenait à merveille et n’était le fruit d’aucun marketing idiot comme on peut en voir en cette période où le faire savoir compte autant sinon plus que le savoir faire…
Cette fois-ci
Proscriptor n’aura pas fait poireauter ses fans pendant huit ans comme entre les albums
Tara (2001) et
Absu (2009), ce sixième full lenght Apzu (2011) étant sensé compléter son prédécesseur dans un concept ésotérique de haute volée.
Dès le début de
Earth Ripper, impossible de se tromper sur la marchandise : cri à la Schmier dès la première seconde, suivi aussitôt de ce chant écorché spécifique de
Proscriptor et d’un déluge de riffs Thrash aussi dévastateurs que précis. Le fait que
Proscriptor ait viré complètement son line-up depuis le dernier disque ne change rien, on se doute bien que c’est lui qui gère, l’arrivée de Vis
Crom (guitare) et Erezu (basse) à ses côtés s’avère donc anecdotique.
Absu s’est aussi doté d’un invité de marque en la personne de Rune Eriksen (
Blasphemer) qui s’occupe de tous les solos de l’album, notamment sur le survolté Skrying in the
Spirit Vision.
Quoi qu’il en soit, le trio semble avoir gagné en violence, le final acoustique de
Circles of the
Oath est bien un des seuls moments d’accalmie du disque, il survient d’ailleurs après 4 minutes de furie intense où le riffing Black / Thrash ne faiblit pas une seconde et où on peut (une fois de plus) constater la dextérité et la polyvalence du sieur mcGovern derrière les fûts.
Cependant au fur et à mesure de l’écoute, les adeptes de ce « magical » groupe commencent à ressentir un manque,
Absu a toujours construit ses albums sur des ambiances, des intros guerrières, des narrations ou des claviers ésotériques. Rien de tout cela ici, l’accent est mis à 100% sur l’efficacité des morceaux. Certes à ce niveau là c’est parfaitement réussi, mais on peut se poser la question sur la légitimité de cette phrase dans le livret : «
Absu arrogantly executes mythological occult metal… still. » Justement on se pose des questions sur ce « still », les ambiances si particulières du groupe s’étant presque entièrement envolées.
Un autre facteur vient perturber aussi la fête, six titres c’est peu et les cinq premiers passent à une vitesse supersonique et on a l’impression d’avoir à faire à un EP. Rien à dire sur la qualité intrinsèque en revanche, Ontologically, It Because Time & Space est peut-être d’ailleurs l’un des morceaux les plus efficaces jamais composés par
Absu.
Mais ce malin de
Proscriptor en a gardé sous le coude pour mieux éblouir son monde sur le dernier morceau A Song for Ea, un titre à tiroirs de 15 minutes où le trio semble avoir mis toute son énergie et son talent, et on y retrouve enfin ses fameuses ambiances propres à
Absu, notamment ce passage atmosphérique aux alentours de la dixième minute, suivi d’un déluge dissonant final laissant l’auditeur pantois et conquis. Je passe sur la profusion de riffs gigantesques qui jalonne ce pavé.
Ce final époustouflant ne fait cependant pas oublier des éléments moins réjouissants tels une durée faible pour un album de
Absu : 36 petites minutes en regard des 45 / 55 habituellement réservés pour les sorties des texans. Bien que Apzu soit irréprochable musicalement, les célèbres atmosphères mystico-celtiques manquent, emportant avec elles une partie de l’identité du groupe.
Cependant, la qualité d’écriture est telle que l’on peut aisément pardonner à
Proscriptor d’épurer un peu sa musique, surtout après vingt et une années d’activité.
BG
J'en ai profité pour remplacer ma K7 de The Third Storm par l'original.
yep c'est un fait.Bon perso ça me gêne pas sur ce skeud précisément dont la thématique me semble différente.L'album est bon voire trés bon mais le riffing me déconcerte par moments se rapprochant parfois trop d'un Black Metal plus formaté.Je dis ça sans être un expert.Au final je suis emballé par cette galette et ne regrette pas l'investissement même si the third storm of Cythraul passe plus souvent.
Ta chronique (merci :) ) donne envie de s'intéresser au reste. Mais j'ai du temps avant finir celui-ci.
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