Pour ceux ne le connaissant pas, Majestica est un groupe de
Power Metal faisant suite au groupe
Reinxeed du guitariste de
Sabaton, Tommy
Johansson, et pour les plus curieux, ce changement de nom en cours de carrière est le résultat de leur entrée dans un nouveau label (
Nuclear Blast), et également un hommage à l'album «
Majestic » sorti avec ledit
Reinxeed en 2010. Qui plus est, avec ce nouveau départ, il est important de souligner que le son du désormais ex-
Reinxeed est devenu plus mature bien que le contenu lyrique soit devenu plus juvénile.
Ce faisant, ce septième (ou premier) méfait de nos Suédois, intitulé «
Above the Sky », s’ouvre avec la chanson titre dictant immédiatement le ton et l'atmosphère que l’on trouvera tout au long de cette pérégrination. En effet, les sonorités vocales sont crémeuses, très massives, et les couches vocales ajoutent de nombreux éléments harmoniques à la musique. Bref, il s’agit-là d’un numéro amusant et rapide avec une touche engageante accompagné d’un solo de guitare rapide et mélodique, à l’instar du rythme galopant doublé d’une voix impressionnante entendue dans le combo mémorable de cuivres/batterie sur "
Rising Tide".
En parlant de mémorable, "
Night Call
Girl" est certainement le morceau le plus emblématique de l’album en étant plus court et plus percutant, où le refrain sérieusement contagieux fournira un savoureux moment pour les tympans tant la sensation du retour dans les années quatre-vingts est réalisé à merveille.
A l’évidence, nous avons-là une chanson très rétro pour notre ère moderne, habilement soutenue dans ce style par "The Way to
Redemption" et la piste de clôture "Alliance Forever", qui perpétuent le son si typique du
Power Metal avec des guitares grinçantes, des solos complexes et une batterie furieuse. Par ailleurs, la première citée est clairement une référence à
Hammerfall et à d'autres pionniers du genre, tout en conservant l'ambiance unique de Majestica avec sa théâtralité et ses performances vocales, le tout accompagné du son des claviers en arrière-plan. La seconde, quant à elle, se cantonne à du pur
Power Metal au rythme rapide clôturant à merveille cet album.
Du reste, avec une durée de plus de huit minutes, "Mötley
True" (pas Mötley Crue hein !) est la chanson la plus longue de l'album en étant un glorieux mélange des styles européens et américains du
Power Metal. S'ouvrant sur un chœur orchestral atmosphérique, ce titre assume le rôle d’être une fanfaronnade à tempo moyen en étant également l'offre la plus lourde jusqu'à présent, tandis que "The Rat Pack" ramène les choses sur terre avec un numéro simple et sans inspiration ; mais, fort heureusement, ce ressenti est de courte durée puisque l’introduction de sons de synthétiseurs plus profonds se combine aux guitares lourdes pour donner une signature sonore différente supplémentaire à cette offrande.
A l’inverse, aucun autre morceau de «
Above the Sky » ne peut rivaliser avec le ridicule de "Father Time" ! En effet, si vous n'écoutez qu'un seul morceau de ce disque, assurez-vous que ce n’est pas celui-là, car mis à part le thème Noël/Nouvel An qui maintient le tout ensemble, la structure de la chanson est modestement et superbement farfelue. Musicalement, elle est composée d’une version
Power Metal du célèbre thème du french Can-Can où la performance vocale est composée de voix idiotes, de cris, de hurlements, de passages de créations orales et d’un tantinet de chants normaux. Bref, étant certainement là pour détendre l’atmosphère et donner un peu de plaisir, "Father Time" reste un écart de quatre minutes.
Enfin, "The
Legend" est composé de paysages sonores ambiants sympas, doublés d’une électronique accrocheuse en s'attaquant au Symphonic
Metal, lui permettant, dès lors, de se pavaner avec une fierté majestueuse au côté du fulgurant et fougueux "Future
Land", dont la particularité est son rythme effréné qui déchire les voies respiratoires tout en galopant tel un cheval de course se dirigeant vers la ligne d'arrivée. Bref, un morceau que les aficionados du «
Headbanger » vont adorer, à l’instar de la piste bonus intitulée "Spaceballs", une reprise du thème principal du film « La Folle Histoire de l'Espace » réalisé par Mel Brooks en 1987, qui donnera également des sourires tout au long de sa durée!
En définitive, «
Above the Sky » propose un
Power Metal exceptionnel avec la différence d’oser s'aventurer au-delà du tarif thématique habituel du genre en le faisant de manière innovante et avec un grand sens de l'humour. Pour tous ceux qui en ont eu assez de la production de
Reinxeed, ses anciens membres ont créé Majestica afin de raviver le feu de l'enthousiasme pour le
Metal joyeux, angélique et mélodique.
Bref, cet album explore une grande variété de signatures sonores et cela passe du son vif et énergique du
Metal moderne à la version amusante, atmosphérique et plus grande que nature du son des années 80 ; état de fait signifiant par la même que Majestica se démarque définitivement comme quelque chose d'unique, et leur second album ne fera que confirmer ce constat.
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