A Voice for the Lost

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17/20
Nom du groupe Aeranea
Nom de l'album A Voice for the Lost
Type Album
Date de parution 14 Mai 2021
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Your Idols Awaken
 04:41
2.
 Run
 04:31
3.
 Puppet of Misery
 04:22
4.
 Dancing in Our Ashes
 03:34
5.
 Your Symphony
 04:03
6.
 Rise Again
 03:38
7.
 All Beauty Must Die
 05:25
8.
 Forgotten & Numb
 04:05
9.
 The Fall
 05:13
10.
 This Hate Breaks Me
 03:43
11.
 The Scars of Your Failure
 04:48
12.
 A Voice for the Lost
 04:40

Durée totale : 52:43

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Aeranea


Chronique @ ericb4

21 Mai 2021

Un chavirant propos où Aeranea bouscule nos plus profondes certitudes pour mieux imposer ses gammes...

Voilà une formation metal au parcours pour le moins a-typique... Ayant démarré les hostilités, deux ans après sa création, par un généreux et énigmatique album full length dénommé « As the Sun Died » (2014), Aeranea a poursuivi son projet plus modestement, n'ayant eu de cesse de réduire la durée de ses productions successives. Aussi le groupe nous a-t-il octroyé deux EP sortis à un an d'intervalle seulement : le premier et friable « The Fading Ones » (2016), d'une durée de 27 minutes, précédant le laconique mais accrocheur « The Demons Inside », sorti chez Painted Bass Records, et n'affichant guère plus de 12 minutes au compteur. Nos acolytes ont alors concédé en quantité ce qu'ils ont gagné en qualité. Désormais, le quartet allemand en veut plus, beaucoup plus...

Aussi, nos quatre mousquetaires se sont-ils précisément laissé le temps nécessaire au peaufinage de leurs gammes et de leurs arpèges avant de revenir plus armés, et surtout plus déterminés, dans l'arène. Et ce, avec un second album full length dans leur besace, répondant au nom de « A Voice for the Lost » ; une auto-production généreuse de ses 53 minutes où ne s'égrainent pas moins de 12 pistes, dont deux issues de son modeste aîné que quatre années déjà séparent. Ce faisant, le collectif teuton nous gratifie à nouveau d'une production d'ensemble de fort bonne facture, dont des finitions difficiles à prendre en défaut et une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Bénéficiant parallèlement d'arrangements de bon aloi, témoignant également d'une technicité instrumentale aujourd'hui plus affûtée et de la féconde inspiration mélodique de ses auteurs, la fraîche livraison disposerait de l'arsenal requis pour permettre à la troupe de venir jouer les épouvantails parmi ses nombreux opposants...

Restés partiellement fidèles à leur aspiration rock'n'metal atmosphérique gothique de leurs débuts, dans la veine de Lacuna Coil, Autumn, avec un soupçon d'Evanescence, nos compères ont également inscrit moult sonorités symphoniques, modernes et dark gothique au cœur de leur set de compositions, les empreintes de Delain, Frozen Crown, Draconian, ou encore Tristania se faisant dès lors plus volontiers sentir. Cela étant, Lilly Seth (frontwoman au timbre chatoyant au confluent de Cristina Scabbia (Lacuna Coil) et de Nienke de Jong (Dejafuse, ex-Autumn)), le guitariste/bassiste Stefan Herkenhoff (Beyond The Black), Christof Maeyer (guitare rythmique) et Felix Haun (batterie) nous plongent au cœur d'une troublante, énigmatique et délicate galette. Aussi, suivons sans plus attendre nos hôtes dans leurs pérégrinations...

Quand la cadence se fait alerte et les coups de boutoir incisifs, c'est sans ambages que le combo teuton marquera ses premiers points. A commencer par « Dancing in Our Ashes », un entraînant effort dark symphonique et moderne aux riffs aussi corrosifs qu'étourdissants, à mi-chemin entre Evanescence, Draconian, Delain et Metalite. Pourvu de couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, encensé par les sensuelles ondulations de la déesse auxquelles répondent en écho des growls caverneux, le brûlot ne se quittera qu'à regret. Dans cette énergie, on retiendra également le rageur « Rise Again » qui, non sans rappeler Frozen Crown, nous propulse sur un torrent de lave incandescente tout en sauvegardant une mélodicité toute de fines nuances vêtue et des plus enveloppantes. Enfin, calé sur un riffing saccadé et vrombissant, dans la lignée atmosphérique d'un Lacuna Coil estampé « Dark Adrenaline » et recelant de sidérantes montées en régime du convoi instrumental, le virulent « The Fall » ne ratera pas davantage sa cible.

Quand il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, le combo trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'attestent le ''lacunacoilesque'' mid tempo syncopé « Your Idols Awaken » tout comme le félin et ''tristanien'' « Puppet of Misery », deux hits en puissance dotés de riffs crochetés, pourvus d'enchaînements intra piste ultra sécurisés et déversant chacun un refrain catchy mis en exergue par les chaudes inflexions de la sirène. Dans cette veine, on ne saurait davantage éluder le félin « All Beauty Must Die » au regard de son infiltrant cheminement d'harmoniques et d'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête. Issu de la précédente livraison, dans le sillage d'un Evanescence des premiers émois, le mid tempo syncopé aux riffs gras « Forgotten and Numb » aspirera tout aussi prestement le tympan par ses couplets avenants relayés par des refrains certes convenus mais terriblement efficaces. Bref, un titre taillé pour les charts, doté de jubilatoires séries d'accords et d'un fin legato à la lead guitare et qui saura rester gravé durablement dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Et ce ne sont ni les confondantes modulations, ni l'insoupçonnée puissance vocale distillée par la déesse qui démentiront ce constat.

Moins aisément inscriptibles dans les charts, d'autres plages de cet acabit ne sauraient davantage être éludées. Ainsi, on retiendra, d'une part, l'intrigant et ''draconien'' mid tempo « Run » à la fois pour son climat empreint de noirceur et son duo en voix de contraste bien habité, les claires impulsions de la belle répondant point pour point aux serpes oratoires de son acolyte de growler. On pourra également diriger le pavillon vers l'orientalisant et ''lacunacoilesque'' mid tempo « This Hate Breaks Me » eu égard à son atmosphère aussi capiteuse et enivrante qu'empreinte de mystère, et aux ''siréniennes'' et poignantes oscillations d'une interprète que l'on croirait touchée par la grâce, et calées sur une sente mélodique des plus chavirantes. Techniquement plus complexe mais guère moins troublant, à mi-chemin entre We Are The Fallen et Lacuna Coil, le mid tempo « A Voice for the Lost » pourrait bien, à son tour, faire plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Lorsque nos acolytes en viennent à nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles, ils s'y adonnent avec élégance et sans mièvrerie aucune tout en générant cette petite larme au coin de l'oeil que l'on tenterait bien d'esquiver, en vain. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que les vibes enchanteresses jaillissant des entrailles de « Your Symphony » se loveront dans le pavillon du chaland pour ne plus en ressortir. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle viennent se greffer les puissantes et magnétiques volutes de la maîtresse de cérémonie et doublée d'un bref mais grisant solo de guitare et de sensibles gammes au piano, cette power ballade que n'auraient reniée ni Frozen Crown, ni Autumn, pourrait même avoir raison des plus tenaces des résistances à son assimilation. Et comment ne pas se sentir porté par le fondant refrain encensé par les poignants médiums de la belle dont se pare « The Scars of Your Failure » ? Une romantique et ''autumnienne'' ballade aux airs d'un slow qui emballe que ne pourrait, là encore, esquiver l'aficionado de moments intimistes.

Résultat des courses : à la fin d'un parcours aussi palpitant que chavirant et des plus inattendus, un doux sentiment de plénitude nous gagne. Nous gratifiant d'une rondelle à l'ingénierie du son plutôt soignée et ayant veillé à diversifier son propos sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, tout en révélant une technicité instrumentale parfaitement maîtrisée et une inspiration mélodique qui pourrait bien faire quelques émules et/ou envieux, l'opiniâtre et talentueux quartet aurait fait quelque peu évoluer son art. De plus, pas l'ombre d'un bémol harmonique ne vient assombrir un tableau déjà richement orné et, s'ils parsèment nombre d'arpèges d'accords du skeud, la patte de leurs maîtres inspirateurs se fait aujourd'hui plus discrète qu'hier. A l'aune de ce grisant message musical empreint de modernité, le combo teuton confirme le potentiel technique et esthétique pressenti lors de ses précédentes livraisons. Bref, une valeur montante de ce registre metal se dessine, avec laquelle la concurrence devra composer, et qui laisse à penser que nos acolytes sont encore loin d'avoir écrit-là l'ultime page de leur histoire. Wait and see...

2 Commentaires

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Madness77 - 06 Juin 2021:

Merci pour cette chronique qui donne envie de découvrir ce groupe qui semble intéressant je vais écouter  ça au plus vite. 

ericb4 - 06 Juin 2021:

Merci à toi pour ce retour. Bonne écoute, alors!

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