...Zum Tode Hin

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18/20
Nom du groupe Finsterforst
Nom de l'album ...Zum Tode Hin
Type Album
Date de parution 27 Fevrier 2009
Enregistré à Iguana Studios
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album91

Tracklist

1.
 Urquell
 11:46
2.
 Das Große Erwachen
 12:14
3.
 Seines Glückes Schmied
 11:25
4.
 Sturmes Ernte
 13:36
5.
 Untergang
 21:38

Durée totale : 01:10:39

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Finsterforst


Chronique @ CirithUngol

13 Avril 2009
Finsterforst - ...Zum Tode Him, ou comment se planter lamentablement sur la qualité d'un album en 5 leçons.

1. Acquérir plusieurs cd de groupes différents en même temps et se focaliser sur une seule galette (manifestement pas la bonne), croyant tenir la perle rare (grave erreur).

2. Posséder déjà un album dudit groupe, production moyenne, ne laissant pas un souvenir impérissable bien entendu.

3. Ecouter l'album d'une oreille distraite, tout en faisant autre chose.

4. Ne pas "entrer" complètement dans ce que nous proposent ces Allemands , sous prétexte que ce n'est pas le style, ou encore les ambiances que vous recherchez au moment présent.

5. En tirer des conclusions rapides, hâtives, et malheureusement erronées.

Et voila, le tour est joué…
Voilà comment je me suis vautré sur ce groupe et son putain de ...Zum Tode Him.
Mais comment en suis-je arrivé là ? Voilà bien une quinzaine de jours que j'essaye de comprendre le mécanisme de ce "fourvoyage", ce plantage énorme, cette vautre dantesque.
Après maintes réflexions, je pense avoir trouvé les raisons (recensées ci dessus).
Afin de réparer ma faute, je me devais de chroniquer cette production énorme.

Et oui énorme, ça, c'est le qualificatif adéquat à propos de cet album.
Enorme comme ces ambiances au clavier ou à l'accordéon, qui vous font décoller pour le 7ème ciel en un quart de tour.
Enorme comme ce Black Pagan Viking parfois Folk venant côtoyer de longs moments acoustiques.
De longs, très longs morceaux épiques très bien exécutés, prenants, jamais pompeux.
Et enfin, énorme de part la production et la qualité sonore de cette galette, qui une fois n'est pas coutume, est exceptionnelle.

Si je devais vous aiguillez sur le style de musique pratiqué par ces Allemands, c'est sans conteste vers Moonsorrow qu'il faudrait se tourner.
A tel point que certains titres auraient très bien pu être interprétés par mes Finlandais préférés.
Mais attention, ici point de plagiat, non, non, c'est certainement très ressemblant musicalement, mais indéniablement cet album fleure bon l'originalité.
D'une part, par la voix de son leader Marco Schomas, voix hurlée, criée et parfois claire s'unissant à merveille au Black Viking.
D'autre part, par les ambiances (et oui encore!).
Enormes ces ambiances, où l’on côtoie l’instant d’un album, l’univers magique et furieux tant recherché des guerriers vikings, et, en complète opposition, recevoir une mélodie folk nuancée et aérienne en plein cortex.
J'en veux pour preuve, cette intro de "Seines Glückes Schmied" ou un black rapide haineux, dénué de vie, vient précéder une perle acoustique, où l’accordéon me ramène instantanément dans les rues de Paris au bras d’Amélie Poulain.

J'ai plein d'images dans la tête à l'écoute de ce disque, j'en arrive à avoir des frissons et Dieu sait que c'est bon, lorsque une zic arrive à procurer ces picotements, ce petit quelque chose qui nous dit : "Prends, abreuve toi, lâche toi, lâche tes putains d'émotions »

5 titres... Oula! C’est peu me direz-vous! Soit, mais 70 minutes ça vous parle ?
70 min de plaisir, de bonheur transcendant.
Et comment ne pas parler de "Untergang", cinquième et dernier titre de cet opus qui à lui seul mériterait une chronique tellement ce morceau est d'anthologie.
22 minutes à lui tout seul, où tout ce qu'il se fait de mieux en la matière est présent. Le Black Viking, dans toute sa splendeur, Mélodies acoustiques à foison, pullulement de blasts survitaminés, accordéon endiablé, orgies de hurlements, du calme…, de la tuerie…, bref, The calm before the storm.
22 mn qui vont crescendo, qui vous foutent la gueule à l'envers, les boules grandeur nature, ou moi, comme un gamin, j'en chiale de bonheur à l'écoute de ce joyau.

Mais comment ai-je pu passer à côté de cet album? Je m'en veux encore...
J'espère avoir rattrapé ma bévue avec ces modestes écrits.
En guise d'autopunition, il est de mon devoir de vous obliger à écouter cet album magistral, qui va définitivement prendre place parmi les meilleures productions Black Viking de ces 10 dernières années.

15 Commentaires

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Serval - 18 Avril 2009: Je ne me suis pas vautré lamentablement comme tu as pu le faire avec ce disque, Cirith...
Pourtant leur précédente réalisation "Weltenkraft" (2007) ne m'avais pas emballée plus que ça, bien réalisée certes mais sans réelle saveur, j'y suis allé un peu à reculons avec cette nouvelle offrande, mais j'ai tout de suite accroché, effectivement, Moonsorrow n'est jamais très loin, les morceaux sont épiques à souhaits et dès la première écoute, j'ai su que l'on tenait là un chef d'oeuvre... (tu devrait m'écouter plus souvent...)
 
mariosmash - 26 Décembre 2009: J' ai un peu mit de coté cet album, décourager par sa longeur, mais tu ma donner envie de réécouter ca comme il se doit!
La_Lance - 27 Avril 2010: Pour moi l'un des meilleurs skeud que mes petites oreilles ont pu écouter !
Ambiances tout à fait prenantes, les lignes instrus sont tout à fait maitrisées et appréciable à l'écoute..

Que dire de plus si ce n'est, ENORME !!!! Si vous en connaissez pas ce groupe, écoutez cette galette !
Icare - 09 Janvier 2012: Un vrai joyau, tout simplement. Urquell me fout des frissons à chaque écoute...
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Chronique @ Icare

05 Juin 2012

Celà vous remue, vous chamboule, vous bouleverse, vous transforme, vous pétrit le cœur et l'âme

Cela fait maintenant plus de dix ans que la scène pagan/folk se plaît à nous pondre des clones plus ou moins plaisants qui s‘évertuent pour la plupart à nous balancer une musique légère et dansante, parfaite pour se vider la tête et se remplir la panse, à grands coups de riffs metal et d’instruments folks. Si la démarche était foncièrement novatrice à la fin des année 90 et encore originale au cours des premières années du nouveau millénaire, force est de constater que presque 15 ans plus tard, on patauge allègrement dans une redite stérile et que nombre de combos qui éclosent de nos jours, malgré un bon niveau musical et une musique accrocheuse à défaut d’être révolutionnaire, manquent tout de même d’un élément essentiel pour pouvoir prétendre au statut de groupe pagan sincère et habité : l’âme.

Rassurez-vous, Finsterforst n’est pas de ceux-là. Le précédent albums du combo allemand, même s’il évoluait dans un registre plus virulent, dansant et moins original, laissait déjà entrevoir une griffe musicale et un potentiel intéressants. Avec ce ...Zum Tode Hin, les fiers guerriers germaniques dépassent allègrement toutes nos attentes et se permettent même de venir supplanter les incontournables du genre au sommet du Walhalla.

La musique de Finsterforst est comme la nature, simple, inéluctable, vitale et belle, la beauté dans l‘impuissance, la noblesse dans la douleur, la sagesse dans la résignation, une majesté païenne sans pareille, une pureté à couper le souffle qui s’empare de vos sens et vous entraine pendant 70 minutes dans l’incroyable valse des éléments, dans sa lutte quotidienne, noble et désespérée pour tenter de recouvrer sa suprématie et son harmonie face à un Homme toujours plus égoïste et destructeur. Ici, tous les instruments fusionnent en une transe sylvestre pour délivrer une ode intemporelle à la Nature, tout s’enchaîne parfaitement, aucun passage n’est superflu, malgré des compositions très longues, aucun moment d‘ennui, chaque seconde est vraie, magique et habitée. La terre meurtrie raconte son histoire en de longues plages narratives et les musiciens sont transcendés par les notes qui jaillissent de leurs instruments, complètement possédés par l’esprit sauvage des divinités germaniques, incarné dans les plaintes mélancoliques de l’accordéon , les riffs de guitare d’une majesté résignée, les incursions poignantes de cette basse, grondante et tellurique, les claviers qui résonnent au loin comme des échos mystiques, et cette voix, véritable instrument à part entière, magnifique de résignation et de souffrance.

... Zum Tode Hin s’ouvre idéalement avec un Urquell parfait, point d’orgue d’une émotion à fleur-de-peau aussi belle que douloureuse, où la nature pleure amèrement le viol de sa pureté par la bête humaine sur de longs sanglots d’accordéon qui vous chavirent le cœur, des guitares limpides qui vous propulsent au-delà des nuages, et cette basse, grave et austère, troublante de profondeur, qui semble expirer sur ses cordes les dernières mesures d‘une danse païenne oubliée. On est happé dans un tourbillon d’émotions d’une sincérité sans égale, transporté par un souffle épique et dramatique à la force d‘évocation incomparable, et, le long de cette complainte progressive qui s‘étire sur près de 12 minutes, on quitte la réalité, et on survole, les yeux clos, des images plein la tête, plaines, forêts, monts et rivières qui chantent la gloire de leur passé et l’agonie de leur présent .

A peine le temps de se remettre de ce troublant voyage des sens que résonnent déjà les arpèges désolés de Das grosse Erwachen, comme une invitation à la réflexion et à la prise de conscience, titre plus lent et plus calme qui fait la part belle aux guitares acoustiques et à la flûte et développe tranquillement une ambiance plus apaisée et introspective mais tout aussi addictive.

Tout le long de cette odyssée artistique, la musique oscille d'une part entre une majesté lente, mélancolique et acoustique, portée par les soupirs languissants et chauds de l’accordéon qui vous remuent l’âme ainsi que par des arpèges de guitares lancinants et éthérés d’une simplicité touchante, et, d'autre part, des sursauts d’orgueil plus vindicatifs dans lesquels la batterie s’accélère en des blasts furieux, les guitares bourdonnent plus fort, emplissant l’espace sonore de leurs riffs grandioses, la basse claque plus sauvagement que jamais et la voix se déchire en des hurlements toujours plus sublimes, crachant sa douleur et sa haine d’une humanité dépravée sur ces nappes de clavier magiques en un paroxysme de beauté révoltée et impuissante.

La galette se termine sur un Untergang de toute beauté, immense fresque épique de près de 22 minutes qui se plaît à vous perdre dans ses méandres acoustiques et dans la mélancolie écorchée des paysages, tantôt sombres et lumineux, tantôt furieux et apaisés, qu’elle dessine avec brio, toujours dominée par cette voix impétueuse et terrible, ces choeurs graves et païens, cette basse vrombissante, ces claviers discrets aux doux relents mystiques et ces riffs de guitares épiques, puissants et conquérants.

Qu’ajouter de plus? Pas grand-chose. En 70 minutes, ...Zum Tode Hin vous remue, vous chamboule, vous bouleverse, vous transforme, vous pétrissant le cœur et l’âme et parvenant à en tirer les dernières larmes païennes enfouies sous le vernis terne et dévorant de la civilisation.

Bien sûr, les plus septiques pourront trouver des défauts à cet album, et en premier lieu, l’influence plus que palpable des grands aînés que sont Empyrium, sur les parties les plus acoustiques et calmes et les cœurs graves et mélancoliques, et Moonsorrow, dans l’utilisation de l’accordéon, et pour la coloration de la musique en général, surtout lors des passages les plus violents et épiques. Mais quand la musique atteint un tel niveau d’excellence et caresse de manière si sensible l’essence du divin, peu importent ces considérations. J’irai même jusqu’à avancer qu’avec ...Zum Tode Hin, l’élève dépasse les maîtres.
De même, certains pourront rétorquer que les 5 pistes se ressemblent toutes et sont issues du même moule, que les riffs se répètent et que l’on ne parvient que difficilement à distinguer les morceaux les uns des autres, mais encore une fois, qu’importe : le voyage continu et halluciné auquel nous convie Finsterforst, cette synesthésie troublante sans début ni fin est justement l’une des grandes forces de ce disque, qui nous happe dans un univers entièrement immersif et s’écoute d’une traite comme une unique complainte de 70 minutes, une ode à la nature impérissable et intemporelle.

Un chef-d’œuvre incontournable, ni plus ni moins.


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DivineLiquor - 24 Septembre 2012: Sûrement une des plus belles chroniques que j'ai lues... en espérant pouvoir en dire autant de l'album, que je m'apprête à découvrir avec une certaine appréhension du coup (je suis un grand fan de Moonsorrow).
Quoi qu'il en soit, merci pour ton analyse et ta superbe prose.
Icare - 26 Septembre 2012: Je te remercie beaucoup, ce genre de compliments fait plaisir à lire et encourage à continuer à partager ses découvertes!

Je ne me fais pas de souci, si tu t'es retrouvé dans ces lignes, cet album devrait te plaire! Reviens faire un tour par ici quand tu l'auras bien écouté et que tu te seras imprégné de sa magie, que je sache s'il t'a touché autant que moi!
TheReverend13 - 17 Fevrier 2014: Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai lu cette chronique, sans jamais y laisser de commentaire. Et pourtant... Tu as réussi ici l'exploit de rédiger une chronique à la hauteur de ce somptueux album, même si cela ne m'étonne pas étant donné la qualité de ton écriture dans tes chroniques. Chapeau bien bas donc, pour avoir rendu hommage à une musique qui me touche au plus haut point à chaque fois que je m'immerge dedans.
Icare - 02 Octobre 2016: Merci beaucoup. Des années après, pour moi, cet album reste inégalable, et chaque écoute de Urquell me file des frissons...
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