...Where Spirit Withers in Its Flesh Constraint

Liste des groupes Thrash Metal Hexecutor ...Where Spirit Withers in Its Flesh Constraint
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17/20
Nom du groupe Hexecutor
Nom de l'album ...Where Spirit Withers in Its Flesh Constraint
Type Album
Date de parution 28 Mars 2025
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album31

Tracklist

1.
 Beyond Any Human Conception of Knowledge...
 07:16
2.
 Dogue Noir
 02:47
3.
 Les Lavandières de la Nuit
 05:59
4.
 Youdig (Perfides Frontières)
 06:02
5.
 Paol Goz
 07:12
6.
 Kerdis Bras
 04:44
7.
 Conomor le Maudit
 07:19
8.
 Marion Tromel
 06:37

Durée totale : 47:56

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Hexecutor


Chronique @ swit35

01 Avril 2025

Restons sur Terre, Hexecutor est un groupe Underground… qui fait hurler sa musique vers le Ciel… haut, très haut

Mettre des mots sur une musique qui vous transporte et qui vous traverse d’émotions à chaque note, à chaque riff, à chaque break n’est pas une mince affaire, c’est même un exercice plutôt difficile et périlleux.

Remontons brièvement l’histoire… En 2011, deux hardos boutonneux de la région de Rennes, à peine sortis du lycée décident de monter un groupe de Thrash. Ils s’entourent de 2 autres potes et forment Hexecutor…. Une histoire banale en quelque sorte.

En 2011, Il n’y a pas grand monde sur la scène Thrash à cette époque à part Infinite Translation et Perversifier. Hexecutor va pouvoir se frayer un chemin facile dans les traces de leurs aînés rennais de Retentum Curiae

Les 2 pères fondateurs consacrent leur temps à écrire, jouer, conceptualiser la musique sur fond de culture Hard Rock, Black Metal, Thrash Old School… ils sont fans de Thin Lizzy, Darkthrone, Europe, Sadus et de Thrash allemand.

Leur première démo First Hexecution sort en 2012 et va donner le ton avec 5 brûlots de pur Thrash façon Darkness (GER) et Destruction. Un EP devenu culte avec 4 nouveaux titres sort début 2014 chez Armée de la Mort et le groupe commence à se faire remarquer en Europe et en France avec des prestations live d’une violence sans nom, où l’on a l’impression d’assister à chaque fois à un gig de Kreator en 86 !

Hexecutor compose sans relâche pour son premier album et déjà en 2014, avant même sa sortie, le concept d’un futur double album reprenant les légendes, contes obscurs et faits historiques macabres de Bretagne est imaginé… Déjà sur le premier album Poison Lust and Damnation, Hélène Jégado (la bretonne décapitée au Champ de Mars à Rennes) et deux autres chansons reliées à l’affaire des Poisons avaient initié d’une certaine manière la ligne éditoriale des futures écritures d’Hexecutor.

En 2020, en plein Covid, le premier volet de cette « bilogie », Beyond Any Human Conception of Knowledge… sort des entrailles de Jey Defragratör et Joey Demönömaniac, avec 8 titres évolués, composés à 4 mains. Ce disque va élever Hexecutor d’un cran. Pour certain c’est une confirmation, pour d’autres une révélation. La musique mêle désormais toutes les influences fondatrices des 2 protagonistes : le Metal Extrême en fusion avec le Blues, le Classique, Le Hard des années 70 et l’Irlande apparaissent de manière à peine subliminale…

Alors quoi ??? On parle de ce nouvel opus ?!... C’était imaginé, écrit à l’avance, les trois points qui ponctuent la fin du titre de l’album rouge sont en fait le début de cette nouvelle page verte qui va terminer le TOUT :

Beyond any human conception of knowledge, where spirit withers in its flesh constraint.

Il y a eu des imprévus, des aléas et des cailloux dans le moteur… fin 2023 le groupe doit gérer le départ de l’un de ses associés, la vie est faite de ce genre d’étapes. Le départ du co-leader Joey Demönömaniac génère la nomination d’un nouveau guitariste issu du premier cercle du groupe, un « bon ami » qui a déjà remplacé Joey au pied levé lors de concerts, il connaît le groupe, il en est fan et en plus il est possiblement le seul à pouvoir techniquement reprendre la partition !
Ricky est un guitariste en vue sur la scène avec ses participations remarquées au sein de formations comme Stonewitch, Sacral Night entre autres…

Malevölent est une réponse évidente au départ de Demönömaniac !

Pour cette nouvelle Hexecution, le groupe choisit de changer de studio et confie sa noble matière à Raph Henry (Heldscalla studios) qui est déjà responsable de la cohésion sonore sur de très bons albums de Mercyless, Skelethal, Dionisyaque ou Sacrifizer pour n’en citer que quelques-uns.

8 titres dont 7 avec des paroles en Français, une bibliothèque de riffs et des leads en pagaille, la musique d’Hexecutor ne se compare plus, elle se décrit comme du Hexecutor, les riffs complexes, ciselés, changeants, puissants et mélodiques, avec des envolées guitaristiques, couplées avec des harmonies de lead se repèrent depuis 2 albums déjà dans un style bien propre au groupe. Une musique qui mêle plusieurs influences sans plagier qui va du Black au Boogie en passant par tout le reste…

Une sorte de Strato-progressive Hard Rocking Blackened Thrash Metal Boogie… ça vous va comme définition ? On rentre dans le détail ?

L’album démarre avec un bon exemplaire de cri de Defragratör, c’est venu une effrayante signature, l’opener Beyond Any Human Conception of Knowledge… fait le trait d’union avec le précédent disque, le seul titre en anglais est écrit par l’ex compère Demönömaniac, une manière sûrement de terminer le travail proprement. On y parle de l’Ankou, le Grim Reaper breton et du passage de la Vie à la Mort, « lorsque l’esprit se fane dans son enveloppe charnelle » et le tout dans un thrash effréné aux addictifs refrains lancinants.

Le drumming de Putrid Vön Rötten est particulièrement remarquable et travaillé sur ce nouveau disque, lui qu’on entendait à peine sur Poison se remet à sa place, au centre de la musique d’Hexecutor ! Des lignes de batterie inattendues sur Kerdis Bras, qui est probablement le titre le plus atypique de l’album, ça démarre tout en contretemps, rappelant une valse lancinante, Kerdis Bras est un hommage aux premières populations de Bretagne et évoque le Cairn de Barnenez près de Morlaix.

Que dire de ce blast quasi continu entrecoupé de quelques lourds breaks sur Conomor le Maudit, un titre composé de toute pièce par Ricky, le nouveau guitariste, un jeu limite inhumain, le chant y est tout aussi rapide et convolent avec des rythmes et des riffs féroces à la manière de Sadus… et quand ça va vite, ça accélère ! Chanter à ce rythme les paroles complexes relève de l’exploit, les dernières minutes instrumentales ne laissent aucun répit…

Youdig est un titre Heavy en trois temps, bourré de grattes et de leads. D’abord une intro instrumentale, ou Vön Rötten nous gratifie littéralement d’un « riff de batterie » en ouverture, bourré de contretemps, de breaks, de descentes de toms. S’en suit un cœur de morceau où le long texte de Quentin Fourreau, conteur de légendes bretonnes, est balancé de manière frénétique par Deflagratör pour finir en up-tempo dans une diction infernale ! Le thème abordé ici est l’Enfer, on y parle plus exactement de la porte des Ténèbres par laquelle les convois de cadavres arrivaient pour y être enfouis et peupler ce sous-sol, générateur de croyances et de peurs… Localisé au cœur des Monts d’Arrée dans le Finistère breton, cet « espace » de l’Enfer destiné aux damnés luxurieux, que l’on appelle l’Enfer Froid. Le morceau se termine en beauté par un solo de Ricky Malevölent. On est à genoux.

Sans concession, le premier titre écrit par Maeströr le bassiste, Dogue Noir relate la vie du militaire breton Bertrand Duguesclin, ses valeurs, ses batailles et sa destinée sur un Thrash blackisant alternant blast et mid tempi, un break au lead magistral et un final « in your face ».

La mise en œuvre en live de ces speederies pourrait bien être un gros challenge ! Huwh !

Parmi les titres phares de l’album, jouée en live avant la sortie, Les Lavandières de la Nuit part sur un Mid-tempo à la Bathory, rappelant immanquablement la beauté et la profondeur des riffs de Eternal Impenitence… La vie et la Mort d’un mécréant qui ne veut pas se plier aux règles de la vie bien-pensante, jouisseur et rebelle, il va finir en beauté, dans l’Enfer Froid, après s’être confronté à l’Ankou et fait étouffé par les lavandières… son destin est d’ailleurs le thème de la pochette de l’album dessinée par Jon Whiplash, magnifiquement inspirée d’un tableau du 19ème. Le titre se termine par un des plus beaux moments de l’album, un solo magnifique, et des guitares qui s’envolent très haut après un dernier refrain.

Un titre emblématique du disque signé Defragratör, Paol Goz vient nous conter les fourberies et les vociférations du Diable breton, véritable ode au Mal, refuge bienfaiteur des bretons usés par le labeur et autres obligations vertueuses, le titre est ponctué de très belles parties de guitares rappelant parfois la Danse Macabre de Beyond…, le solo à 4’ et la montée en tempo entre les 4ème et 5ème couplets est juste fantastique… Paol Goz dégage des lignes musicales en harmonie alternant des riffs monstrueux et leads stratosphériques sur la fin du titre, avec des twin à la Brecheliant, encore un des plus beaux passages du disque.

Marion Tromel, ou l’histoire de Marion du Faouët, une sorte de justicière du petit peuple au 18ème siècle, devenue bandit de grand chemin, jamais meurtrière, elle tiendra tête au Roi en refusant toute autorité jusqu’à la mort. C’est encore un titre remarquable du disque, (peut-être à égalité avec Les lavandières), après une intro en cavalcade et un premier couplet, un riff mélodique et entêtant tournoie, il est soutenu par un tempo élevé, les lignes de chant au ton des guitares apportent une vrai dynamique au morceau, un Power Riff à la Running Wild vient se placer et rappelle Tigers of the Seven Seas… et ça part en Molly Boogie Hatchet… et oui… on voyage en plein 70’s là et on atteint le point d’Orgue du morceau après un solo éclairant juste à la fin… La Leslie de Camille Goellan Duvivier, talentueux organiste de Moundrag vient retentir sur la finale… c’est une des grosses surprises du disque et à la fois le seul défaut notable… C’est trop court, cela aurait mérité un solo de 3 minutes tellement c’est bon, et surtout inédit… ce fade out à la fin est frustrant.

Ce ne serait pas juste d’affirmer que ce nouvel opus est meilleur que le précédent, même si c’est tentant au vu de l’exaltation qu’il procure… il en est simplement la suite, le complément… Une évolution dans le son, dans l’écriture et le surpassement des genres musicaux… fini les barrières ici, Sky is the limit....

Comparer l’évolution artistique d’Hexecutor avec de grandes références… Pourquoi pas ! De Kill’Em All à Master Puppets en passant par Ride, l’évolution de la musique et de la maturité d’Hexecutor suit une trace similaire (N’est-ce pas Didier ?)… et impossible de ne pas penser aux Keeper of the Seven Keys… un concept pensé sur plusieurs années et trop d’idées pour tenir sur une seule galette…

Gardons raison, restons sur Terre, Hexecutor est un groupe Underground… qui fait hurler sa musique vers le Ciel… haut, très haut.

8 Commentaires

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Elevator - 05 Avril 2025:

Jamais entendu parler de ce groupe, mais après avoir lu cette super chronique j'ai très envie de découvrir tout ça !!!

MCGRE - 06 Avril 2025:

@Elevator salut amigo la forme ? ben fonce connaissant tes goûts en matière de Thrash tu va kiffé vraiment.

tormentor - 06 Avril 2025:

Super chronique et je suis tout a fait d'accord avec toi mon cher Phil ! Un Album très bien conçu avec une évolution remarquable, dès la première fois que j'ai entendu Hexecutor, j'ai tout de suite pensé que ce groupe allait cartonner et détruire tout autour d'eux avec leur thrash Kreatorien qui déboite sévère avec une rage des années 80.

Du pur thrash sorti des bas fonds vraiment kiffant leur zik. Et cet album est fantastique top 1 direct car coup de cœur.

Merci Phil pour ce beau papier ;⁠)

Thrash'em all!!!

samolice - 11 Mai 2025:

Merci pour la chro Phil.

Après de très nombreuses écoutes, le verdict est sans équivoque, c'est un troisième terrible skeud que propose Hexecutor. Le groupe poursuit son sans faute. Bravo à eux! Et quasi intégralement en français en plus, nous étions nombreux à "réclamer" cela, donc grand merci au groupe.

Mes chouchous? Les 2 derniers titres de la face A (sur "Youdig" j'entends des lignes de chant proches de celles du Titan des débuts, j'adore !) et "Marion Tromel". Les parties de guitare solo sont énormes, le talent mélodique d'Aymeric/Ricky apportant une touche nouvelle qui me plait beaucoup. Certains préfèreront surement le côté plus blackisant/punk de son prédécesseur, ce n'est pas mon cas.

Mon coup de gueule? Finir le disque sur ce putain de fade out absolument dégueulasse !!! Mais pourquoi les gars? Un tel titre méritait mieux. Chacun entend une influ différente sur la fin de ce morceau, moi c'est clairement le UFO de "Doctor doctor" qui me saute aux oreilles, superbe!

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