Weaksaw

La France fait aujourd’hui partie de ces pays, à l’instar de la Scandinavie, qui voient bourgeonner des centaines de formations par an qui disparaissent aussi rapidement qu’elles apparaissent ; c’est-à-dire dans un relatif anonymat. Les premiers opus sans suite deviennnent légions…et le spectre du plagiat, de la répétition et du manque de personnalité plane souvent au-dessus de leurs têtes. WeaksaW propose son premier album après une demo et un ep, dans une veine metal moderne syncopée comme on en voit beaucoup (trop ?) actuellement. Erwan, le guitariste, nous explique par téléphone en quoi son groupe est différent de la masse. [par Eternalis]

interview Weaksaw1 – Hello Erwan. C’est la première interview pour SoM donc est-ce que tu peux présenter ton groupe aux lecteurs ?
Salut ! Donc je suis Erwan, le guitariste et aussi le dernier à être arrivé dans le groupe. Le groupe avait été créé sur la base de Leo et Brian, le batteur et le guitariste, rapidement rejoint par Tristan, le chanteur et le bassiste Charles. Moi je suis arrivé en Novembre 2007 et on débarquait l’année suivante en studio pour notre première démo 4 titres.

2 – WeaksaW a déjà sorti quelques ep avant l’album. Pourquoi avoir attendu avant de sortir le disque ? Qu’est-ce qui était différent cette fois-ci ?
En fait on a enregistré notre première démo alors que le groupe n’avait que 5/6 mois. Je suis arrivé dans le groupe et on était à peine rodés, on avait fait que très peu de concerts et on est arrivés en studio juste pour enregistrer nos toutes premières compos. Donc il fallait que la sauce prenne et, tu sais comment ça se passe, petit à petit, tu affines ton style, tu progresses et évolue en tant que musicien. On a enregistré un second ep pour continuer à peaufiner notre style, notre son et dès que l’on s’est senti prêt pour savoir ce que l’on voulait développer dans WeaksaW, que l’on avait une base de composition solide dont on était vraiment content, on s’est dit qu’il était enfin temps d’aller enregistrer un album.

3 – Comment présenterais-tu l’album éponyme ?
Le plus simple serait de donner des influences avec des groupes connus mais comme on pioche un peu partout c’est un peu dur pour nous. Un groupe qui fait l’unanimité est Hatesphere, Lamb of God…on aime beaucoup Textures…donc notre musique va être un petit mélange de tout ça.
On fait du thrash moderne avec une touche plus saccadée qui peut justement rappeler Textures. Je n’irais pas jusqu’à nous comparer avec Meshuggah parce que ça peut paraitre très prétentieux (ndlr : et ce n’est pas vraiment le même style) mais on aime bien ce côté un peu strict. On a une grande passion pour la triple croche…on aime bien ce mélange entre violence et ambiance.


4 – WeaksaW évolue dans un style relativement hardcore, avec de grosses touches de thrash et s’inscrit bien dans la nouvelle ère du metal moderne. Mais c’est souvent une appellation décriée et péjorative…qu’est-ce que tu en penses ?
On a du mal à trouver une dénomination. Les gens aiment bien coller des étiquettes pour se faire une idée mais c’est dur quand ça vient de nous. Je pense que l’appellation « metal moderne » me convient assez puisqu’elle n’est pas très fine et qu’elle englobe beaucoup de choses.
Si par-là les gens entendent chant clair, refrains accrocheurs et claviers, ce n’est pas ce qui serait viable pour WeaksaW mais l’appellation « metal moderne » ne me dérange pas plus que ça. Il est clair que l’on ne fait pas du « old school », pas du thrash/death 80’, on est très inscrit dans la mouvance des groupes actuels. Pour moi, ce n’est absolument pas péjoratif.


5 – La pochette de l’album représente des racines avec en son centre un arbre…quel est le concept textuel ? Est-ce que c’est pour exprimer nos racines culturelles, les valeurs… ?
Il n’y a pas vraiment de liens entre les paroles et la pochette.
Les paroles ont été écrites par Leo et moi et on ne s’est pas concertés pour créer un concept ou un fil directeur tout au long de l’album. Après, chacun de nous a des thèmes de prédilection dans ses textes mais il n’y a pas de lien entre textes et artwork.
L’arbre sur la pochette est simplement parce qu’il colle bien à notre univers graphique. On aime bien les choses sobres. Le premier ep représentait déjà une espèce d’arbre squelettique et on a voulu jouer cette fois avec notre logo et le « K » qui se développe. La graphiste nous a proposé cela que l’on a trouvé très bon, tout en collant bien ave
interview Weaksawc l’ambiance sombre de l’album et le fond blanc qui se démarque un peu des autres albums de metal.


6 – La musique du groupe est rageuse mais pas forcément très sombre. Elle est plutôt syncopée et taillée vraiment pour le live…est-ce que ce facteur joue quand vous composer ? L’impact qu’elle aura en concert ?
Mine de rien, quand on a composé cet album ; il faut savoir qu’il a deux ans et demi ; ça commence à dater, on ne réfléchissait pas encore au live. Leo composait énormément et arrivait avec des squelettes déjà prêts et on les écoutait tous ensemble. On gardait ce que l’on trouvait bon, les travaillait et se disait « Tiens, celle-là finira sur l’album ».
Mais c’est vrai qu’en jouant l’album sur scène, on voit qu’il y a des passages qui fonctionnent beaucoup mieux que d’autres. Quand on a moins de temps, et que l’on doit faire un set très efficace, on vire les morceaux atmosphériques et c’est vrai que certains passages sont très furieux. Mais pourtant, ce premier disque n’a pas été pensé dans ce sens-là même s’il y a ce facteur de temps en temps. On va sortir un riff et se dire que celui-là sera fédérateur en live…


7 – Est-ce que tu t’inspires d’autre chose que la musique pour composer ?
Le principal compositeur du groupe est Leo, l’autre guitariste, et je sais qu’il lit énormément. Donc je pense qu’il peut avoir des idées de composition à partir de ses lectures, voir des morceaux en entier, ou des ambiances, des textes, un état d’esprit qui agira forcément sur ce qu’il composera ensuite.
Autrement, on essaie de ne pas écouté de metal, surtout moderne, quand on compose, pour ne pas finir avec des riffs plagiat. J’écoute personnellement pas mal de trip hop ou de post rock comme Pelican par exemple, je tente de m’inspirer de ces ambiances là pour inclure une touche d’originalité dans notre musique. C’est très dur à réaliser, je ne dis pas que ça se ressent mais c’est en tout cas une volonté…apporter quelques petites progressions d’accords de temps en temps.



8 – Est-ce que vous avez des concerts de prévu prochainement ? Des grosses premières parties ?
On a pas mal de plans mais je ne peux pas encore en parler clairement puisque rien n’est finalisé. Je pense qu’en décembre, on va essayer d’aller jouer du côté de Valence et on aura surement quelques dates en février.
Côté première partie, on essaie de favoriser ce qui peut arriver sur Montpellier mais je ne te cache pas qu’il faut avoir beaucoup de contacts. On essaie de travailler dans ce sens-là mais c’est toujours très compliqué…on jouera avec Eths en Mars si je ne me trompe pas.


9 – Est-ce que tu aurais une petite anecdote concernant la composition ou l’enregistrement de l’album ?
La composition de l’album s’est déroulée pendant une semaine à la campagne. J’habite dans un village vraiment très paumé donc c’est toujours marrant de voir des metalleux débarqués.
L’album a été enregistré il y a moment donc je n’ai pas de souvenirs vifs mais…tout ce qui peut se passer dans un studio avec 5 ou 6 mecs dans un studio avec peu de choses pour se distraire, ça peut tomber dans des choses assez trash (rires).


10 – Quelles sont tes ambitions avec WeaksaW ? Est-ce que tu as des rêves ou des attentes particulières ?
Je te répondrais qu’on essaie de garder la tête sur les épaules.
Au début, tu es jeune et fou-fou et tu crois vouloir devenir Metallica mais, sans même avoir une grande expérience, on commence à voir comment marche le monde de la musique, et du metal en particulier. Ce n’est pas que ça a détruit nos illusions mais on a conscience de la masse de travail à réaliser.
On va donc chercher à aller le plus loin possible, avec un maximum de professionnalisation et écrire de meilleurs compos, faire de meilleurs concerts…qui sait jusqu’où
interview Weaksaw ça ira ?
Pour nous, c’est déjà très intéressant d’avoir signé avec Klonosphere / Season of Mist. Si tu m’avais dit ça il y a deux ans que je galérais à envoyer des mails de partout pour avoir un deal correct, j’aurais été très content de savoir qu’aujourd’hui, j’en serais là. On ne veut pas être Metallica ou Gojira, mais on va tenter d’aller le plus loin possible. Ce premier album est une bonne vitrine je pense…


11 – Le nom de WeaksaW a-t-il un sens précis ? Est-ce que le jeu des deux « W » majuscules est important ?
Là il va y avoir une anecdote !
WeaksaW ne veut absolument rien dire ! Des gens essayent de trouver une traduction littérale, ou un sens caché mais traduit littéralement, ça ne veut rien dire du tout. Le nom a été trouvé avant que j’arrive dans le groupe. Leo et les autres étaient à un concert de Dream Theater, complètement saouls, et se sont dit que pour avoir un nom qui claque, il fallait des « W » dedans. Donc un au début et un à la fin, un « K » au milieu…et comme ça ne veut absolument rien dire, on a une bonne visibilité sur le net puisqu’il n’y a que nous (rires).


12 – La France est devenu en quelques temps un véritable vivier de groupes qui s’exportent et jouent à l’étranger aux Etats-Unis, en Inde, en Australie ou au Japon…qu’est-ce que tu penses de ces moteurs comme évidemment Gojira, mais aussi Dagoba, Hacride ou Nightmare qui réussisse là où Agressor, Loudblast ou ADX ont partiellement raté il y 15/20 ans ?
On en parle souvent entre nous, de ces nationalités entre les groupes, et de se dire effectivement qu’il y a quelques années, dire que l’on était un groupe français avait une connotation vraiment péjorative.
Je suis fan de Gojira par exemple, j’étais sur le cul quand « From Mars to Sirius » est sorti, et j’ai vécu cette exportation vers les Etats-Unis. J’aimerais vraiment que l’on ne s’attarde plus sur les nationalités, que le terme « français » ne soit pas inscrit quand on écoute un album de WeaksaW.
Après, sans être chauvin, il est vrai que la scène française est aujourd’hui très intéressante et originale. Tu prends Trepalium, Hacride, Klone…tout ça est vraiment unique et il y a des choses à faire avec cela.


13 – Une petite dernière question que j’aime bien pour mieux te connaitre… :
- Ta dernière grosse claque musicale ? Leo et moi ne sommes pas fan de metal extrême et il est venu un jour avec le « Oracles » de Fleshgod Apocalypse et ça nous a vraiment foutu sur le cul. Il y a surement beaucoup d’edit en studio mais le niveau technique, la violence et l’intelligence des compos nous avaient vraiment impressionnées.

- Ta dernière claque au cinéma ? J’ai eu la chance de voir le « Shining » de Stanley Kubrick sur grand écran, pendant les rétrospectives, et c’est toujours aussi impressionnant…

- Le dernier livre qui t’as impressionné ? J’ai lu il y a quelques années « La Route », depuis adapté au cinéma qui a vraiment un style très cru. On sent que ce n’est pas forcément quelqu’un qui a fait des études de littérature mais le message est donné avec une grande force. En ce moment, je me fais les Thomas Harris avec la saga de Hannibal Lecter !


- Le jeu-vidéo qui t’as accroché si tu joues ? (rires) Malheureusement, je suis le seul membre du groupe qui ne joue pas aux jeux-vidéos. J’ai eu ma première console il y a moins d’un an, en investissant dans une Nintendo 64 flambant neuve et « Goldeneye » (rires). C’est vraiment cool !



14 – Le mot de la fin…
Merci d’avoir pris le temps de l’interview déjà.
Et comme je le disais déjà à un moment, le mieux pour nous découvrir est vraiment de nous voir sur scène. On va donc essayer de jouer le plus possible, de sortir du sud de la France parce que je pense sincèrement que c’est le vecteur le plus intéressant pour découvrir notre musique !


Interview done by Eternalis

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