Hacride

Le depart de la moitié d’un line-up n’est jamais chose simple à vivre. C’est pourtant avec cela qu’Hacride a dû livrer un successeur à l’ambitieux « Lazarus », bien que les départs des uns et des autres furent réalisés de manière tout à fait sympathique et cordiale.
Aujourd’hui, avec son quatrième album « Back to Where You’ve Never Been », le groupe poitevin entend bien étendre sa domination encore plus fortement. Album de très haut vol, progressif, technique et extrêmement inspiré ; c’est son fondateur principal qui semble le mieux placé pour en parler. Adrien Grousset (guitare) nous en dit plus…


[Par Eternalis]

interview Hacride


1 – Salut ! Comment vas-tu ? Que peux-tu me dire sur Hacride depuis la sortie déjà lointaine de “Lazarus” ? Vous avez énormément tourné et la renommée d’Hacride n’a fait que croître pendant cette période…

adrien : Salut, et bien oui en effet on a beaucoup tourné pour Lazarus en France et surtout à l'étranger. L'album a été super bien accueilli donc on en profité pour faire le plus grand nombre de show possible.

On s'est accordé un petit break juste après...



2 – De grandes nouveautés dans le line-up accueillent la sortie de « Back to Where You’ve Never Been », avec notamment les arrivées de Florent Marcadet (Klone) et Luiss Roux (ex-Sinscale). Peux-tu m’en dire plus ? Particulièrement sur le départ visiblement prévu de Sam puisqu’il chantait déjà « Overcome » en live en sachant qu’il était enregistré par son successeur...
Oui Sam a décidé de quitter de groupe l'été dernier alors que nous rentrions en studio pour enregistrer « Back to... », que dire de plus.... Sam n'avait plus le temps et l'énergie nécessaire, il a préféré quitter le navire avant d'être submergé et de ne plus pouvoir assuré. Nous avons tous une vie professionnelle en parallèle.. plus ou moins (rires...) et Sam ne pouvait plus conjuguer les deux. Nous comprenons son choix et nous avons décidé de faire notre dernière tournée avec Klonosphere, une sorte de tournée d'adieu sans pour autant communiqué là dessus...

3 – Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau vocaliste, tout en ayant un style différent, impressionne de bout en bout de l’album. A-t-il travaillé ses parties avec Sam ? L’avez-vous guidé ou a-t-il eu une totale liberté d’action ?
Luis a été très libre pour l’enregistrement de « Back to... », évidemment nous avons beaucoup travaillé en amont tous les deux, pour que nous arrivions à un chant qui se fonde avec l'instru. Nous avons ensuite travaillé tous ensemble pendant l'enregistrement pendant plus d'une semaine, c'était assez intense !!

Sam a bien discuté avec Luis avant que l'on entre en studio, c'était je pense nécessaire pour que le relai se fasse naturellement.



4 – L’album semble plus technique que ses prédécesseurs, avec des rythmiques et des plans très alambiqués et mathématiques. Cependant, il reste fluide et relativement simple d’accès, tout en dégageant une énorme puissance…comment avez-vous travaillé pour obtenir un résultat aussi homogène ?
A l'ancienne !! Dans une salle de répète, à bosser les arrangements, la puissance des riffs etc... Nous n'avions plus travaillé comme ça depuis un petit moment. Même si l'album était déjà composé avant que nous commencions à répéter ensemble cette phase était indispensable, nous avions besoin après ces grands changements de revenir à une pratique plus humaine, avec plus de feeling que sur Lazarus par exemple.

5 – Aucun album d’Hacride n’est similaire. Est-ce que le fait d’avoir de longues périodes entre les albums joue dans ce renouvellement constant ?
Oui totalement, à chaque sortie je me remets à composer presque directement pendant une 10aines de mois et... j'efface tout. Ça me permet de tout évacuer et de passer à autre chose, c'est important pour moi et c'est un peu la signature du groupe, nous voulons nous surprendre !!! Donc oui il me faut un peu de temps.....

6 – Peux-tu me parler un peu de l’artw
interview Hacrideork et des textes de « Back to Where You’ve Never Been » ?
Pour l'artwork, c'est l'artiste Alex Eckman que s'est occupé de la thématique visuelle, il avait un boulot magnifique pour Lazarus nous l'avons don rappeler pour ce nouvel album.

Nous aimons l'idée que chacun puisse s'approprier l'image et les paroles de chaque album, à toi d'y voir ce que tu veux ou ce que tu attends.... c'est très imbriqué avec la musique de toute façon, nous sommes parti de la thématique « a quelle moment de ta vie tu commences à renoncer à tes rêves d'enfant ? » et tout en a découlé, imagerie, paroles, musiques etc....



7 – L’album est assez court. A la fin, on pourrait presque penser qu’il manque un morceau, une longue piste épique comme l’était justement « To Walk Among Them ». Avez-vous pensé à retenter l’expérience d’une composition aussi longue ?
Nous ne voulions pas refaire la même chose, trop attendu. J'ai en fait réalisé l'album comme une seule et même chanson à la base, que j'ai séparée en chapitre par la suite. Par exemple il est difficile de séparer « Introversion » et « Strive Ever to More » les deux premiers titres de l'album, tout fonctionne et se complète.... c'est une autre forme de structuration d'album.

8 – Vous travaillez désormais avec Indie Recordings. Quelles sont les principales différences vis-à-vis de Listenable ?
Listenable nous beaucoup aidé, il nous a propulsé et nous a épaulé depuis le début, nous remercions Laurent Merle d'avoir cru en nous, mais nous avions signé pour 3 albums et nous pensions qu'il était temps d'avoir un label international qui nous permette d'avoir nos chances en dehors des frontières. 50% de nos concerts se sont toujours portés sur l'extérieur, c'est pour cela qu'Indie recordings nous voulait....

Indie est un très bon label, nous sommes très heureux de pouvoir travailler avec eux.



9 – On sent que l’entourage du groupe est comme une grande famille. Florent vient de Klone, qui a lui-même intégré un ancien membre de Sinscale, tandis que Step in Fluid est composé de membres de Sinscale, Klone ou Trepalium. La preuve en est également avec le Klonosphere Tour que vous avez organisé cet automne. Est-ce que c’est important pour vous de rester près de vos racines ? De tous ces potes avec qui vous avez commencé il y a dix ans ?
Ce n'est pas forcément conscient en fait, nous sommes dans un milieu de musiciens et il s’avère que ceux qui durent dans le temps sont dans la « klonosphere team »... mais c'est plutôt réconfortant en effet, nous avons les mêmes valeurs humainement parlant et nous avons les mêmes parcours aussi. Nous avons grandi séparément mais toujours avec une certaine attache parce que nous étions amis, donc oui Luiis est un pote des mecs de trepal donc nous savions que humainement il n'y aurait aucun problème. Aujourd'hui tout le monde, pratiquement, habite la même ville, ce qui renforce les liens encore plus qu'auparavant.

10 – Vous avez joué en Inde. Sam avait expliqué que le rapport à la musique et au support physique était complètement différent là-bas. Que penses-tu aujourd’hui de la sortie d’un album en digipack par exemple ? Est-ce que tu attends quelque chose du côté des ventes par exemple ?
Non je n'attends pas grand-chose des ventes.... je pense que le support cd est mort et qu'il est impossible d'évaluer la popularité d'un groupe via la courbe des ventes aujourd'hui, ce qui est le cas en Inde où nous repartons en tournée début juin
interview Hacride. L'objet « cd » est mis en vente pour les vieux comme nous (rires) mais dorénavant les plus jeunes générations n'utilisent plus que le mp3. Je trouve ça un peu dommage car le rapport à la musique s'en trouve biaisé, on est entré dans une sorte de consommation illimitée de musique avec moins de respect de « l'opus » je sais pas si tu vois ce que je veux dire ?

On prend un titre on le jette et on passe à autre chose.... L' « album » n'est plus considéré comme une entité homogène mais comme un sac de bonbon dans le lequel on pioche.



11 – Penses-tu qu’il est toujours utile de sortir des cds en 2013 ?
Bonne question... oui ! Cds ou Ep peu importe mais l'objet permet, psychologiquement parlant, de proposer une création musicale, du début à la fin. Si nous résumions chaque production musicales au mp3 il faudrait proposer des morceaux qui se suffisent à eux-mêmes, indépendamment des autres titres... j'ai longuement hésité à sortir « back to.. » comme un seul et même morceau, de manière à ce que les auditeurs prennent la création dans son ensemble...

12 – Petit à petit, Hacride est devenu l’une des références indiscutables du metal français, à force de travail et d’efforts. Quels conseils donnerais-tu à un jeune groupe voulant débuter dans le milieu ?
Un conseil ? Mmmm.... avoir des bons contacts au pôle emploi ? (rires)...

La seule chose que je peux conseiller c'est d'être déterminé et de prendre plaisir. On fait du rock'n roll pas de la finance (même si parfois on s'en rapproche), il ne faut jamais oublier que la musique nous permet de mieux vivre donc.... vivons mieux et continuons à jouer même si nous ne sommes pas des rock stars !!



13 – De débuts très influencés par Meshuggah ou Strapping Yound Lad, Hacride s’est forgé une véritable personnalité. Est-ce qu’il y a eu un déclic après « Amoeba », période où beaucoup de groupes français jouaient dans un genre similaire (Scarve…) pour justement sortir du lot ?
Un déclic je ne sais pas trop... on grandit je crois... on s'ouvre à d'autre formes artistiques, à d'autres sons, on vit autre chose entre deux albums... difficile à dire en fait.

Pour Amoeba je me rappelle que nous voulions adopter une sorte de principe de base dans Hacride s'était « surprenons-nous d'abord », et c'est toujours d'actualité. On ne fait pas de la musique pour devenir riche, connu ou boire des litres de champagne, on fait ça parce que nous sommes passionnés et donc nous essayons de composer dans cet esprit-là.



14 – Quel est l’avenir proche du groupe ? Une tournée ? Un album live peut-être ?
Oui des tournées en France, en Europe et en Inde, d’autres projets sont à venir aussi. Je n'en dis pas plus pour l'instant....

15 – Est-ce que les plannings de tournée ne vont pas être difficiles à tenir pour Florent qui va devoir jongler entre vous et Klone ?
Si !! haha... mais tout se passera dans la bonne entente, Klone à sorti son album en septembre, nous nous commencerons à vraiment tournée en septembre prochain, nous verrons bien si il y a des soucis (rires)....

16 – Si tu veux ajouter quelque chose, je te laisse la parole pour les dernières lignes. Merci beaucoup pour cet album énorme et bonne continuation !!
Merci à toi pour cet Interview très complète. Et petit message à tous, si vous voulez continuer à écouter de bons albums … achetez les !!
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Interview done by Eternalis

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