Partir pour le Hellfest quand on le fait en tant que reporter photo exige une organisation et une vraie petite routine du matin pour ne pas perdre de temps. Car parfois les bons concerts arrivent très tôt, et si on se laisse aller à traîner au petit déjeuner, ou en classant les photos pour faire une sélection de la veille, le temps d'aller à Clisson et celui de marcher jusqu'au site est incompressible. C'est donc une nouvelle fois la course ce matin, je mets la fatigue toute dominicale dans ma poche, car je ne veux en aucun cas rater le début de mon programme. Je sais que ça va être juste... Et le GPS de la voiture me le confirme. [JeanEdernDesecrator] Dernière ligne droite plutôt restreinte de mon côté. Le dimanche est souvent ma journée la plus calme et cette année ne fait pas exception à la règle. La fatigue aidant, on préfère aussi parfois lorgner du côté du merch une dernière fois, profiter des infrastructures, discuter avec les membres du staff, avec des gens de l’espace presse avant de profiter des ultimes concerts. Dernier tour de piste ! [Eternalis]
Tsar
Un des concerts que je ne voulais absolument pas louper à ce Hellfest était celui de TSAR. Et pourquoi ce modeste groupe quasi local, me demanderez-vous ? Parce que leur dernier album "Acte II" était un de mes coups de cœurs de l'année d'un côté, que leur côté théâtral promettait une prestation live haute en couleurs, de l'autre, et puisque le groupe avait teasé cet événement en rajoutant encore dans la mise en scène, je comptais bien les prendre au mot
J'arrive donc au pas de course à 10h30 PILE à la Altar, et j'entends de l'extérieur les premières mesures de "Conquer". TSAR est mené par Kyrian Liberge alias "le Baron", personnage excessif perdu par la folie des grandeurs, accompagné de ses "acolytes" musiciens.
Gros son dès la première minute, je me réjouis déjà, alors que je suis en train de photographier les protagonistes de cette secte rabelaisenne. La puissance des riffs me booste et avec leurs costumes de scène, je le sens immergé en quelques secondes. Le Baron harangue la foule avec sa canne ou plutôt son sceptre, et la prend à témoin au milieu de "Para Bellum" (un morceau qui m'agaçait un peu sur disque mais décidément passe bien ici). L'excellent et grandiloquent "Guilty", où on retrouve bien l'influence de Faith No More, m'achève déjà, même si j'étais conquis d'avance. Je ne suis pas le seul, l'Altar semble déjà sous le charme du Baron, qui est capable de tout : porté en plein milieu du public, il invite la salle à faire une valse au son de "One for All". Et toute l'Altar danse, valse, à deux, seul ou plusieurs, ... valse qui s'est ensuite transformée en un circle pit au ralenti ! Le moment le plus fort du Hellfest pour moi, hors du temps, magnifique, j'en avais les larmes aux yeux.
Une performance théâtrale, des morceaux très puissants et cette valse métallique, j'avais bien fait de ne perdre aucune minute.
Setlist :
-Conquer
-Para Bellum
-Guilty
-One for All
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Ashen (FRA)
A en juger par ses nombreux singles très efficaces sortis depuis plus de trois ans, Ashen, comète montante française du metalcore poussée par leur label Out Of Line Music, a de quoi faire bouger la Mainstage. Le groupe devait sortir son dernier album "Chimera" quelques jours avant le Hellfest, mais on devra malheureusement attendre un peu car celle-ci est repoussée à septembre pour des raisons de production physique. Ashen est bien là au rendez-vous en tournée en France et en Belgique, qui passe donc par Clisson.
Le jeune formation a joué crânement sa chance sur la Mainstage : si Clem a semblé un peu en dedans sur le chant clair dans l'attaque du set, il s'est vite repris pour livrer une performance solide, courant sur toute la scène. Il faut dire qu'il y a eu un invité surprise au beau milieu de "Crystal Tears", rien moins que Will Ramos de Lorna Shore et ses growls terrifiants ! Le groupe a joué deux titres de leur futur album, "Chimera" et "Cover Me Red", et a bien fait bouger le public avec son metalcore avec options refrain émotionnel, et breakdown qui tue, et a dû en surprendre avec sa reprise coreuse du "Smells Like Teen Spirit" de Nirvana. Défi "30 minutes pour convaincre" relevé, affaire à suivre...
[JeanEdernDesecrator]
Setlist:
-Smells Like Teen Spirit (cover de Nirvana)
-Cover Me Red
-Outlier
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Novelists
Le dimanche frenchie se poursuit en montant encore en gamme ; Novelists, avec sa nouvelle chanteuse Camille Contreras. Grosse année pour eux avec la sortie de son nouvel album "Coda" au mois de mai, et la tournée du Hellfest Warm Up, avec en point culminant la Mainstage 2 du Hellfest.
Novelists a l'occasion de confirmer toutes les attentes qu'on fait naître cette formation.
La chaleur est bien montée, d'autant plus que des effets pyrotechniques ont abondamment ponctué le concert.
Étonnamment depuis le temps qu'ils existent, c'était leur première ici et les musiciens et Camille ne pouvaient pas s'arrêter de sourire de tout le set, prenant manifestement beaucoup de plaisir sur la scène .
Ils ont bien changé depuis leurs débuts : leur metalcore aux refrains addictifs a pris quelques accents pop avec le registre vocal très étendu de Camille, et a toujours ce petit côté prog réjouissant : la technicité est de mise avec par exemple ce démarrage avec une descente de guitare et les soli d'école sur "Smoke Signals". Puissance, show pyr, propreté technique, classe et musicalité, tout y était presque, pourtant il manquait clairement quelque chose... un petit grain de folie par exemple ?
[JeanEdernDesecrator]
Setlist:
-Coda
-Mourning the Dawn
-Say My Name
-Turn It Up
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Poppy
Poppy, c’est un peu le symbole d’une certaine discorde au Hellfest. Des puristes qui ne veulent pas voir de cette nouvelle scène qui trust les Mainstage depuis plusieurs années. Pourtant, quand on sait que Ashen et Novelists avant ne font pas de vagues, Poppy avait non seulement toute sa place mais aussi la possibilité de faire du bruit, notamment vis à vis de son dernier explosif album “Negative Spaces”.
Musiciens masqués (encore), la jeune américaine toute vétue de blanc déboule sur scène sur un titre plutôt calme avant que “BloodMoney” et “V.A.N” (avec Bad Omens) ne viennent alourdir le propos. Le son est bon, la chaleur est assez forte à l’heure qu’il est et on sent l’américaine un peu sur la retenue, pas toujours très à l’aise dans la communication mais impeccable vocalement. Elle m’aura impressionné notamment sur les parties hurlées de morceaux comme “The Cost of Giving Up”, le terrifiant “Ther’re all sound us” ou le génial “New Way Out” pour finir le concert ! Les morceaux plus indus de “I Disagree” passe très bien le live et l’artiste aura évité ses morceaux plus pop, comme pour s’adapter au Hellfest !
Un très bon show, qui mérite d’être revu en salle, mais qui démontre que l’artiste n’est pas qu’un jouet préfabriqué.
[Eternalis]
Setlist
-
Have you had Enough ?
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BLOODMONEY
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V.A.N
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The Cost of Giving Up
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Anything Like Me
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The Center’s Falling Out
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Scary Mask
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They’re All Around Us
-
No Way Out
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Lorna Shore
Dire que Lorna Shore était attendu est un doux euphémisme tant on ressent l’excitation palpable dans le public avant que le combo de deathcore ne monte sur scène. Il faut dire que Will Ramos avait fait monter la température le matin avec un featuring sur la scène de Ashen et que le chanteur est devenu un espèce de sex-symbol / égérie auprès de la nouvelle génération de metalhead.
Que dire ? Ce fut brutal, la fosse s’est embrasé très vite (et vu la pyrotechnie, c’était bouillant de chaleur devant), le groupe a assuré un show très technique et Will Ramos peut se targuer de posséder une palette vocale impressionnante dans son genre (50 nuances de growl comme dirait JeanEdern), même si je regrette son côté un peu statique sur scène. Le gros bémol du show, ce fut le son ! Des guitares rythmiques en retrait, des leads noyés, on entendait que la batterie et un chant qui pouvait au choix tout écraser dans le mix ou alors se faire absent. C’est vraiment dommage car ça aura indéniablement enlevé un certain impact à des compositions dont le son permet une attaque frontale comme sur “Oblivion”, “To the Hellfire” ou l’enchainement des “Pain Remains”.
Un bon concert mais que j’ai trouvé finalement moins impressionnant que Whitechapel qui témoignait d’une brutalité beaucoup plus lourde et sourde que Lorna Shore qui fut plus brouillon et “chien fou” dans l’esprit. Comme quoi, l’expérience …
[Eternalis]
Setlist
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Sun//Eater
-
Oblivion
-
To the Hellfire
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Fleshgod Apocalypse
Les italiens, non prévus initialement, ont tout simplement donné un concert exceptionnel d’intensité et de brutalité sous la Altar. Si on regrettera toujours un son un peu chaotique sous ces tentes (le chantier messieurs, de l’année prochaine !), la présence de Francesco Paoli est magnétique, l’intensité de son interprétation sur “Pendulum” et “Bloodcock”, la lyrisme du refrain pour “I Can Never Die”, la furie de “The Violation” de Eugene derrière les fûts (quelle vitesse d’exécution c’est complètement fou) et la théâtralité porté par Veronica confère à Fleshgod une esthétique vraiment à part dans le death metal symphonique actuel.
Et quand Francesco remercie le public avant de partir, Eugene retire Ferrini de son piano pour entamer, dans une ambiance très festive, le fameux “Blue” de Eiffel 65 qu’ils avaient repris durant le Covid. Un véritable délire de terminer ce concert sur ce morceau pop revisité façon brutal death pour un véritable déferlement de violence en cette fin d’après midi. Ultime.
[Eternalis]
Setlist
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Refused
Refused, un des groupes cultes du post hardcore, tire sa révérence, après une reformation qui aura fait long feu: une dizaine d'années, deux albums et un EP pour faire revivre la flamme. Un évènement qu'on aurait plutôt vu dans l'arène de la Warzone, et qui se déroule en Mainstage, ce qui fait que les quatre suédois jouent devant la plus grande affluence qu'ils aient jamais eu, comme le dira leur leader plus tard dans le concert...
Le début du set aura été laborieux, avec d'un côté une fosse pour le moins apathique, et de l'autre, le chanteur Dennis Lyxcén, assez fermé devant autant de calme, qui semblait ronger son frein, faisant tourner son micro. Bataille de chiens de faïence !
Il a fallu que quelqu'un lui tende un drapeau d'un certain pays opprimé en guerre (vous avez une chance sur deux), qu'il a attrapé au vol, pendant "Rather Be Dead" pour qu'il retrouve la niaque et l'activité scénique qu'on lui connaît. Le public a commencé à bouger un peu au fur et à mesure, avec le concours des slammers et de circle pits de moins en moins sporadiques. "Umea Hardcore Refused" est écrit en gros caractères à l'arrière de la scène : un manifeste pour un groupe ayant mêlé intimement musique et politique. Dennis nous en parle, sans trop en faire un prosélytisme obtus, pour une fois, c'est la sagesse venue avec l'âge, sûrement.
Refused a joué des morceaux de toutes leurs époques, et bien sûr une grande partie de leur pièce maîtresse "The Shape of Punk to Come", qui avait explosé les carcans du hardcore en le couplant à des samples, et à de multiples styles, dont le jazz et des gros riffs bien gras. Cependant, j'avais remarqué en épluchant leurs setlists des dernières semaines qu'ils oubliaient soigneusement leur hymne "New Noise". Je n'y croyais plus et c'est pourtant lui qui clôt cet ultime concert de Refused en France, au Hellfest, sur la Mainstage 1 qui s'enflamme pour de bon. Des frissons partout, j'ai encore versé une petite larme - la deuxième fois de la journée- c'est pour moi le morceau le plus fort de ce Hellfest. Les gars de Refused sont restés quelques instants saluer le public, avec une émotion palpable. La révolte aura eu une fin heureuse.
[JeanEdernDesecrator]
Setlist :
-The Shape of Punk to Come
-The Refused Party Program
-Rather Be Dead
-Coup d'État
-Malfire
-Liberation Frequency
-Summerholidays vs Punkroutine
-The Deadly Rythm (+Reign in Blood -Slayer Cover avant de finir)
-REV001
-Pump the Brakes
-Worms Of the Senses/Faculties of the Skull
-Elektra
-New Noise
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Unleashed (SWE)
S'il reste des survivants après quatre jours de festival, les Vikings du soir viennent les achever sous l'Altar, qui retrouve son ambiance d'antan, la vraie, celle qui vous rentre dans la gueule. Unleashed est un vieux briscard du death suédois, depuis 37 ans avec quatorze albums à son tableau de chasse, plus un quinzième qui arrive au mois d'août.
La salle est clairsemée mais tout le monde ici est venu prendre sa dose de death metal, et celui d'Unleashed est brut, massif et vindicatif, porté par les vociférations caverneuses de son bassiste chanteur et fondateur Johnny Hedlund. Non dépourvu d'humour, il a présenté ses acolytes, particulièrement son batteur Anders Schultz qui est revenu d'outre-tombe après s'être littéralement cassé le dos il y a quelques mois. Avec ce qu'il envoie, il a la couenne dure !
Unleashed peut avoir l'air bas du front, mais il n'est pas dépourvu de mélodies, même dans un titre outrageusement bourrin comme "Hammer Battallion", dont le break lent met en valeur une guitare lead accrocheuse aux accents héroïques, avant une longue partie de solis enchaînés de Fredryk Folkare.
Piochant dans l'armurerie sans fond de leur répertoire, les suédois alternent titres rapides et heavy, certains moins joués en live d'habitude ("Dont Want To Be Born", "The Dark One"). Le public est fervent et il se déclenche un furieux pogo sans prévenir, alors que jusque là, la salle se contentait de grosses ovations à pleins poumons.
Pas avares de blagounettes, ils nous gratifient d'une cover d'un morceau qui symbolise les courses effrénées, le thème de Benny Hill. Tout ça à la guitare pendant 20 secondes, et c'est reparti dans la barbaque au kilo.
Quoi de mieux pour finir ce concert que leur classique "Death Metal Victory", dont Johnny Hedlund, toujours aussi taquin, a fait redémarrer cinq fois une partie du refrain pour le plaisir d'entendre toute la salle scander death metal Victory, avant de terminer le morceau.
Carton plein pour Unleashed, et dans la bonne humeur. On sent qu'on approche de la fin du festival, et l'au revoir ému du groupe à ses fans n'en est que plus fort.
[JeanEdernDesecrator)
Setlist :
-Lead Us Into War
-To Asgaard We Fly
-Dont Want To Be Born
-Shadows In the Deep
-The Hunt for White Christ
-The Longships are Coming
-Into Glory Ride
-The Dark One
-Benny Hill Theme (à la guitare)
-Before the Creation of Time
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Falling In Reverse
Que cette fin de journée fut longue de mon côté. Entre un A Day to Remember qui ne me donnait absolument pas envie de mes souvenirs de ces années rock emo n’ayant pas grand chose à faire au Hellfest et le calvaire que fut le show de Cypress Hill de mon côté (je n’ai rien contre eux mais … putain non), j’attendais Falling in Reverse avec une certaine impatience. Et quel concert que nous a donné Ronnie Radke et ses sbires.
Beaucoup d’idées visuels et de scène pour le groupe américain, qui a notamment fait son intro sur écran géant en suivant le groupe passé des loges vers la Mainstage. Comme attendu, “Prequel” lance les hostilités avec fracas et solennité, explosant sur un final quasiment lyrique et un son absolument monstrueux.
L’ambiance fut cataclysmique dès “Zombified” et les mouvements de foule entraînèrent de véritables marées humaines. Il faut dire que Ronnie est sacrément charismatique, faisant même passer ses musiciens pour des faire-valoirs tant le chanteur attire l’oeil.
Les vieux morceaux, beaucoup plus émo (que je n’apprécie pas forcément en studio) font en revanche énormément bouger le public, particulièrement un “Losing my Mind” ou “Just Like You” et sa scénographie pleine de fun. On retiendra aussi ce départ en backstage pour chanter “No Fear” en duo avec son bassiste, pour revenir sur une explosion de flammes incroyable puis le fameux “God is a Weapon” en duo (clip en affichage derrière) avec Manson ! Quel titre et quelle intensité visuelle ! La fin du concert est une véritable tuerie où s’enchaine “Popular Monster”, “Voices in my Head”, le bourrin et radical “Ronard” (introduit de façon bien schizo par Ronnie) puis le fabuleux “Watch the World Burn” pour finir d’applatir littéralement la Mainstage 2 (la reprise finale, faite deux fois d’affilée, était une véritable folie).
Un concert énorme, avec un leader que l’on aime ou que l’on déteste mais qui, vocalement et par son charisme, est une véritable attraction sur scène. La claque de la journée. Avant la déception Linkin Park.
[Eternalis]
Setlist
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Prequel
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I’m not a Vampire
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Fuck You and All your Friends
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Bad Guy
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Losing my Mind
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The Drug in Me is You
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Just Like You
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NO FEAR
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God is a Weapon
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All my Life
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Popular Monster
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Ronard
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Watch the World Burn
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Linkin Park
Le voici le dernier concert du festival. La dernière tête d’affiche. Le retour de Linkin Park à Clisson, avec Emily Armstrong et après la crainte d’une annulation (une date avait été annulée en Suisse deux jours plus tôt).
Beaucoup de choses ont déjà été dites, je serais donc assez concis. A l’instar de Muse, j’ai été profondément déçu par la prestation du groupe, mais cette fois-ci pas à cause du son. Mais de la performance pure.
Une grosse scénographie, des lights impressionnants, une structure imposante, un son massif … bref, de ce côté-là, rien à dire. Côté énergie ? Communication ? Le néant.
Emily aura été à la ramasse sur une grande partie du concert, autant en clair (Somewhere I Belong, The Catalyst chiante à mourir, Burn it Down sans intensité ou un Waiting for the End sans aucune tension) qu’en scream où elle semblait souffrir (Two Faced, The Emptiness Machine) quand on ne parle pas des refrains carrément zappés pour faire “chanter le public” mais sans jamais l’accompagner (In the End, Papercut). Même Bleed it Out pour finir était d’une faiblesse incroyable … et malheureusement, Mike Shinoda ne l’a pas beaucoup aidé. Rien à redire vocalement de son côté mais il paraissait tout aussi éteint, sans jamais haranguer la foule, sans jamais déclencher de lien avec la foule (un petit speech de remerciement d’être aussi nombreux depuis la reformation).
Alors, toujours malades ? Fatigués ?
C’est tout à fait possible et je ne veux blâmer personne mais le résultat, à mon sens, était extrêmement décevant pour une clôture de festival. Même le feu d’artifices, quand In the End (avec Chester forcément) a été entonné, a déclenché plus d’enthousiasme (je ne sais d’ailleurs pas qui a eu l’idée de coller ce morceau là juste après le concert … faute de goût évidente). Un grand dommage à mon sens.
[Eternalis]
CONCLUSION
Comme de coutume, cette édition 2025 se termine sous un feu d'artifice grandiose qui entoure littéralement tout le site, on a presque l'impression d'un bouquet final de cinq minutes ! La pointe de tristesse est déjà là, alors que nous passons les portes du Hellfest, avec des souvenirs plein la tête et les oreilles.
Si j'avais un programme bien rempli, j'ai vraiment pris mon pied cette année avec beaucoup d'excellents concerts, pour ne citer que les plus forts, Chat Pile, Korn, Exodus, The Ocean, Deafheaven, Tsar et Refused. C'est mon édition favorite du Hellfest, et de loin. Dans l'autre sens, peu de vraies déceptions pour moi, à part Muse, sachant que ce genre de pépin technique XXL aurait pu arriver à n'importe quel groupe, et c'est tombé sur eux. Je n'attends qu'une chose : le retour de Muse au Hellfest pour remettre les pendules à l'heure !
Le festival évolue vers l'ouverture à d'autres musiques et d'autres publics, cela posait deux questions : est-ce que d'autres genres plus mainstream s'insèrent bien dans le Hellfest, et est-ce qu'un metalleux passionné peut y trouver son compte ?
Et j'aurai deux réponses : un "oui" car même en étant venu ici pour voir plein de metal, ça fait du bien d'avoir quelques concerts plus "calmes" pour se dégourdir les oreilles, et c'est un moyen de découvrir des groupes que je n'aurais pas été voir autrement (les Suisses déjantés de Dirty Sound Magnet, par exemple).
L'autre réponse serait un "oui mais" : j'ai vu un gros éventail de concerts , avec des styles bien représentés comme le prog, le stoner ou le hardcore... mais on est sous la limite du pas assez pour des styles de metal extrême, death metal, black metal, et même thrash / néo. Les concerts de metal extrême étaient moins remplis, mais leur public est plus fervent, et on a affaire généralement à de gros groupes de scène !
Si le Hellfest est aussi jouissif, c'est aussi car c'est une bulle où tout le monde s'éclate, sourit, et fait attention aux autres.
Cependant, il y a deux ans, j'avais trouvé que le comportement d'une petite partie des festivaliers était parfois limite : gens qui jouent des épaules, slammers envahissants, et un public, surtout en Mainstage, parfois apathique ; j'imagine pour certains groupes ce que ça doit être de jouer devant des gens qui ne semblent pas réagir "normalement" à leur prestation...
Cette année 2025, j'ai heureusement trouvé l'attitude du public bien plus respectueuse et engageante à tous niveaux, comme si une part significative avait compris l'attitude à avoir dans ce festival. J'ai trouvé les foules réactives dans le bon sens du terme : le cas de Refused sur la Mainstage dimanche, où le public était léthargique au début, et a fini par bouger, et voir le final explosif du dernier titre, c'était magnifique, tout simplement.
J'ai beau me creuser la tête d'avocat du diable, je ne me rappelle pas avoir constaté le moindre mauvais comportement significatif. Et j'ai vu très peu de cas d'alcoolisations avancées, et peu de gens défoncés, très bon point. En espérant que tout cela se confirme dans les années à venir...
En tant que reporter, j'étais venu avec deux objectifs : couvrir le plus de groupes possible en photo et en reports, et ne pas me mettre physiquement dans le rouge comme il y a deux ans. Côté physique, ayant mis à profit toutes les pauses possibles, je me suis senti bien plus en forme du début à la fin, donc plus efficace, et j'en ai mieux profité.
Pour ce qui est de la couverture des journées de festival, objectif atteint, si ce n'est deux loupés avec Skindred et Wizard Must Die que je n'ai pas pu voir, bloqué dans la file d'attente de la cathédrale. Ce serait bien que les médias isolés ou non puissent circuler avec le maximum de liberté : c'est comme les ados dans les films d'horreur, on se sépare toujours pour avoir le maximum de chances (même si on finit explosé à la fin). J'ai donc évité par la suite de ressortir du site principal, dommage alors que les scènes extérieures se développent (Metal Corner et Purple House ).
Un bémol inattendu par rapport à l'édition 2023 vient du fait qu'on a tellement pu couvrir de concerts avec mon binôme Eternalis sur quasi toutes les journées... qu'on s'est peu vus finalement, et c'est bien dommage ! Heureusement, on faisait la route à pied ensemble pour repartir, ce qui permettait de parler de ce qu'on avait vu. Le Hellfest c'est une expérience humaine, qu'on partage, j'espère pouvoir le faire plus avec lui, et mes autres collègues de Spirit Of Metal à l'avenir !
En pensant à l'avenir du Hellfest, je me disais que s'il y a un risque, il ne tient pas à une ouverture, nécessaire, mais plus au public qu'à la musique en elle-même. Les gens qui viennent juste pour l'expérience à sensations Hellfest, et pour dire "J'y étais" sans vraiment s'intéresser aux groupes sont certes des clients faciles, qui allongeront quelle que soit l'affiche pour le pass et consommeront, mais pour beaucoup seront des non-fans, qui, en masse peuvent faire sonner une Mainstage assez creuse.
D'un autre côté, en faisant baigner des non-initiés dans un bain de metal, de rock et de bonne humeur pendant quatre jours, quel meilleur moyen de convertir une frange significative aux musiques très fortement amplifiées, jouées par des musiciens, à une époque où la production de l'industrie musicale est de plus en plus vide et artificielle. C'est ce qu'on pourrait appeler une pouponnière à metalleux, et c'est une chose plus que positive pour le renouvellement des metallo-manes...
Toujours est-il que je suis reparti absolument ravi de Clisson, et qu'il m'a fallu presque deux semaines pour redescendre de mon nuage de metal et de feu !
[JeanEdernDesecrator]
Que dire de plus ?
Je pense que Fred a tout dit …
Le festival grandit et évolue. Et une multitudes de petits festivals bourgeonnent ces dernières années un peu partout en France, parfois plus spécialisés, dans le metal extrême, moderne ou plus prog, permettant à chacun de s’y retrouver et surtout à ceux qui trouvent désormais l’évènement trop énorme de replonger dans des ambiances plus humaines et intimistes.
L’ouverture musicale n’est pas en soi un problème. On critique la présence de Muse par exemple mais les billets étaient déjà tous vendus avant qu’ils ne soient annoncés. Donc en soi, personne n’est venu pour eux. Le Hellfest se suffit à lui-même, et peut désormais un peu près tout se permettre. C’est un lieu, c’est une ambiance, effectivement “The Place to Be”, mais quand on regarde les autres festivals européens, il est sur un moule très similaire (mais c’est français de critiquer ses propres ouailles).
Si on enlève les problèmes d’accès à l’eau que j’ai trouvé plus que limite par cette chaleur, l’organisation est sinon impériale. Tous les artistes s’en félicitent, jamais de problèmes d’horaires ou d’emplacements. Le site est beau, décoré, immersif. On peut y manger une multitudes de recettes venues du monde entier, le dépaysement est total ..
Certes, il y a du monde. Beaucoup. Probablement trop. Mais c’est la même chose dans beaucoup de très grands évènements.
A titre personnel, y revenir années après années, malgré les changements, est toujours un pur plaisir par les émotions qu’on y vit, les rencontres, les images gravées dans la rétine ..
Donc … rendez-vous en 2026 ?
[Eternalis]


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