Hellfest 2022 - Jour 3

the Sunday 19 June 2022, Clisson

Dernier jour de ce premier Week End. Lacuna Coil, Monuments, Regarde les Hommes Tomber, Korn, Devin Townsend, Gojira ou Judas Priest au menu ... et bien plus encore ! 

Lacuna Coil

(Eternalis) : Black Anima avait déjà annoncé le retour de Lacuna Coil comme un groupe plus féroce et velu que jamais et l’imagerie du groupe va également en ce sens. Fini les tenues décontractées ou les camisoles de Delirium : corpse paints de sortie pour les musiciens, un Andrea Ferro démoniaque et une Cristina Scabbia animale et magnétique arrive sur scène avec le furieux Blood, Tears, Dust ! Cristina est très en voix, le son est ultra percutant et Andrea, comme souvent, est beaucoup plus performant lorsqu’il se mute en growler plutôt qu’en chanteur. Malgré la noirceur des costumes, le frontman et la frontwoman arborent un sourire communicatif et s’en donnent à coeur joie pour faire bouger la foule déjà compacte massée devant eux. Trip the Darkness fait remuer encore un peu plus l’audience avant que le groupe ne démarre de nouveaux titres, majoritairement plus sombres et agressifs, comme Reckless ou Apocalypse. Heaven’s A Lie de Comalies fera chanter les festivaliers tandis que Our Truth déchainera quelques pogos pour ce classique de Karmacode. Pas de Enjoy the Silence cette fois mais un vrai plaisir d’avoir suivi les italiens pendant 40 minutes, visiblement plein de vitalité et jeunes comme au premier jour ! On remarque néanmoins une vraie différence entre les morceaux récents plus extrêmes et syncopés et les anciens où la touche gothique (particulièrement dans le chant clair d’Andrea) était très fortement présente. Rien de désagréable mais le décalage est parfois réel d’un titre à l’autre. A revoir probablement dans de plus longues conditions, un bon moment. 

Setlist : 

  1. Blood, Tears, Dust

  2. Trip the Darkness

  3. Reckless

  4. Apocalypse

  5. Layers of Time

  6. Heaven’s a Lie

  7. Veneficium

  8. Our Truth

  9. Nothing Stands in our Way

Battle Beast

(Eternalis) : les finlandais power metalleux avaient une énergie débordante comme à l’accoutumé, bien emmené par Noora Louhimo et sa voix en acier trempé. Pas forcément un grand fan de la formation (étonnant, vu mon style de prédilection) et préfèrent leur homologue Beast in Black, il faut avouer que Circus of Doom, très fortement à l’honneur cet après-midi, est sacrément efficace. Le premier titre éponyme déboule, à grands renforts de claviers prédominants et de riffs surpuissants pour envahir la Mainstage ! Difficile en revanche de tout discerner tant le son était fort et poussé au maximum, avec les claviers écrasant tout ainsi que le chant et ne laissant aux guitares que des miettes, en plus écrasées par une batterie où on entendait que la grosse caisse. Le Hellfest étant toujours aussi peu gourmand en power, les fans ne s’y trompent pas et répondent massivement à l’appel des finlandais.

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Regarde Les Hommes Tomber

(Eternalis) : Symbole d’une nouvelle popularité depuis la sortie du très reconnu Ascension, la Temple croulait littéralement sous le monde (je n’ai pas revu ça du Week end) et il était tout simplement impossible de rentrer par les côtés ou de s’approcher de la scène une fois le concert des nantais. Beaucoup trop fort, le son sous la tente ne rendra pas justice au post black si riche et subtil du groupe. Il était parfois même difficile de comprendre ce qui se jouait, le chant étant en plus complètement noyé dans l’ensemble chaotique du son qu’il en ressortait. Si la musique est effectivement violente et percutante, ce son m’aura gâché l’expérience de concert alors qu’ils n’ont joué quasiment que des morceaux de leur dernier-né. 

Dommage, malgré l’ambiance survoltée de la fosse. 

 

Setlist : 

  1. A New Order

  2. A Sheep among the Wolves

  3. The Renegade Son

  4. Stellar Cross

  5. Au Bord du Gouffre

Monument (UK)

(Eternalis) : La branlée technique du week end. Le groupe de djent progressif anglais (et son chanteur désormais américain) ont délivré un show de très haute volée sous la Altar. Un son d’une précision hallucinante, un guitariste incroyable (John Browne), un batteur absolument dingue et surtout ce nouveau chanteur (Andy Cizek) extrêmement jeune mais impressionnant vocalement et bouffant littéralement la scène. Surpuissant dans les parties hurlées, il harangue la foule comme il faut dès Cardinal Red du dernier opus et se permet également une petite descente en barrière pour chanter une partie de Origin of Escape main dans la main avec la fosse. Maîtrise totale de son sujet, les 45 minutes sont passées à une vitesse incroyable et l’envie inéluctable de les revoir prochainement et de se dire que, aux royaume des Periphery et autres TesseracT, Monuments fait désormais figure de sérieux outsider !

  1. Cardinal Red
  2. Animus
  3. Origin of Escape
  4. Empty Vessels Make the Most Noise
  5. Degenerate
  6. Regenerate
  7. Makeshift Harmony
  8. Lavos
  9. I, the Creator

Jinjer

(LostPhoenix) : Black on Black, tenue classe et soyeuse pour un set qui commence par une chape de plomb rythmique.

La plaine dallée devant la Main Stage 1 est remplie, prête à recevoir la vague Ukrainienne.

Quelques drapeaux bleu et jaune sont là pour soutenir les propos de la chanteuse « back on the road » And « fuck the war !».

La voix et la puissance du son sont appuyés par un visuel abstrait et déchirant.

Lorsque le ton se fait plus calme, la basse est traversée par la claque de la caisse claire, comme la voix de la chanteuse.

De retour du pit photo, ce sont les vagues d’hommes et de femmes qui nous suivent après avoir « atterri » de l’autre côté de la barrière.

La force de Jinjer s’affirme juste après avec un titre mi tendre mi violence.

Le public venu en masse pour voir le groupe « libéré de l’Ukraine » pour sa tournée, fait masse au-delà de la régie son.

Hybride et torturé, les titres et les visuels forment un Maelström qui transforme vos tympans en trou noir.

Une prestation qui ne laissera personne indifférent et qui aura surement conquis de nouveaux fans.

Set List :

  1. Call Me a Symbol
  2. On the Top
  3. Disclosure !
  4. Perennial
  5. Teacher, Teacher !
  6. Home Back
  7. Pisces
  8. Vortex
  9. Colossus

Borknagar

(Eternalis) : Arrivé sur le tard suite à la conférence de presse de Devin Townsend et aux derniers achats tardifs du week end, je débarque en plein Voices, sublime morceau du dernier opus en date. Le son est encore brouillon (ça aura été une habitude sous la Altar j’ai l’impression) mais le chant est très en avant et permet de profiter de la poésie des norvégiens. Le furieux Winter Thrice terminera les débats pour me prouver que même sans Vintersorg, le groupe reste toujours un sérieux client black progressif sur scène, Vortex assurant le chant extrême à la perfection. A revoir, bien évidemment !

Korn

(LostPhoenix) : Ça démarre et ça claque, basse batterie, puis guitare plaquent tout avec un puissance telle que la voix n’arrivera à prendre place dans notre tête qu’à la fin du premier titre.

La machine est lancée sur « Got The Life » où la guitare vient percer nos tympans, et la rythmique faire lever et taper les mains du public qui occupe tout l’espace devant la main stage.

Il ne faut pas moins que « Falling Away from Me » sortit du fin fond des temps pour faire sauter la foule en délire ; Horns Up général sur ce titre mythique.

Trop heureux de retrouver le chemin de la scène, Korn jouera « Start the Healing » extrait de leur dernier album sorti il y a peu. Ce sera le seul titre des deux albums parus ces cinq dernières années, mais quel plaisir de ce retour en live.

Et c’est d’une voix plus caverneuse, qui change de son chant hyper caractéristique, que Jonathan Davis fige le public.

Puis, histoire de se rappeler qui est Korn et d’où ils viennent, c’est la cornemuse qui fait frissonner et hurler la foule.

Et pour celles et ceux qui ne pourraient pas être là le week-end prochain, « One » déferle avec son riff et sa double grosse caisse immanquables.

Le Backdrop noir et blanc au lignes épurées et magnétiques juste percé d’un trou noir hypnotise comme la prestation de Korn.

Quelle présence sur scène pour faire bouger et chanter le public au quart de tour en plaçant un « Coming Undone/We Will Rock You » histoire d’embarquer tout le monde.

Figer par les premières notes de « Freak on a Leash » c’est le jump qui viendra s’installer dans le public après sa saccade de paroles inimitables.

Le solo de batterie fera taper à une vitesse incroyable le public dans les mains avant d’introduire un « Blind » qui terminera un set puissant.

 

Set List :

  1. Dead (Intro)
  2. Here to Stay
  3. Got the Life
  4. Falling Away From Me
  5. Start the Healing
  6. Cold
  7. Shoots and Ladders
  8. Y’All Want a Single
  9. Somebody Someone
  10. Worst Is on Its Way
  11. Coming Undone
  12. Freak on a Leash
  13. It’s On !
  14. Trash / Di My Time
  15. Twist
  16. A.D.I.D.A.S.
  17. Blind

Devin Townsend

(Eternalis) : 

Comme annoncé en 2020, c’est donc un show “By Request” qui aura lieu, c’est à dire une setlist faite à partir des désirs des fans sur son site internet. Et quelle orgie de bonheur mon dieu ! 

Sous une Altar pleine à craquer, Devin investit les lieux en remerciant d’abord les gens d’être là, de faire vivre le festival avant de commencer les premières mesures de Failure. Le son est cristallin, la voix du canadien absolument parfaite et Darby Todd, le batteur l’accompagnait sur cette tournée est impérial. Les premiers hurlements après le break explosent sous la tente et ce n’est pas l'enchaînement absolument parfait de Kingdom puis By Your Command de Ziltoid qui va faire baisser la température. L’ambiance est surchauffée, tout le monde connaît les textes sur le bout des lèvres et Devin est en totale osmose avec le public. Le final de By Your Command est une pure moment de frénésie qui va encore s’amplifier avec Aftermath de SYL qui va débuter juste après ! “Regardez vous, regardez-nous ! Nous sommes beaux, nous sommes là !” lance un Devin heureux comme un pape !

La setlist de rêve continu avec un Regulator plus rare qui voit le canadien continuer ses acrobaties vocales ahurissantes malgré le temps qui passe et s’adonner à des moments de partage avec le public. Il se prend à ramasser une licorne en peluche et rire avec ou encore une autre peluche blanche “Fuck, c’est moi dans 5 ans ce truc” en éclatant de rire et balançant la peluche dans le public. Il finira également Deadhead avec un chapeau à oreilles qu’on lui aura lancé durant le morceau, pure moment de poésie s’il en est. Une poésie qui va durer avec le majestueux Deep Peace et l’un des plus beaux solo qui soit en son centre, instant gravé et perdu dans le temps sous la tente incandescente du Hellfest. March of the Poozers redonne de l’énergie à tous avant que Devin ne nous reparle de tout l’amour que peut lui donner le public et sa positivité. On pense alors se terminer sur More ou Spirits Will Collide (aucun titre de Empath au final) mais lorsque le canadien évoque “an another kind of Love”, tout le monde comprend que la mandale finale sera donc l’énorme Love? de Alien qui va finir de tout broyer sur son passage. Le pit est en délire face à la brutalité de cet ultime morceau, joué magistralement et hurlé comme un damné par un Devin ahurissant de technique tout au long de ce concert beaucoup trop court pour être pleinement convainquant. 

Meilleur concert du week end résonne dans mon esprit à peine Devin quitte la scène. C’était avant de voir Gojira

 

Setlist : 

  1. Failure

  2. Kingdom

  3. By Your Command

  4. Aftermath

  5. Regulator

  6. Deadhead

  7. Deep Peace

  8. March of the Poozers

  9. Love ?

Judas Priest

(Eternalis) : Devin oblige, je ne suis arrivé qu’en seconde partie de Judas mais, pour la 4e fois que je les voyais sur scène, je n’ai absolument pas regretté mon absence. Arrivé pile pour Painkiller (quand Scott prend le micro de toute façon …), j’ai surtout été frappé par le son, à mon sens le plus mauvais des Mainstage que j’ai entendu du week end ! D’une mollesse incroyable, un son de batterie infâme (un comble pour le Priest …), un Rob Halford de plus en plus à l’agonie (là aussi, l’âge est là et il faudra vraiment savoir s’arrêter ..) et incapable de bouger convenablement. On sent qu’il peine (quand il est sur sa moto durant Hell Bent for Leather, il ne bouge pas et ne se lève qu’à la fin, comme si c’était un effort), il arrive à massacrer Electric Eye, pourtant pas la plus technique des chansons mais comme il n’articule plus … Breaking the Law et Living After Midnight sont plus réussis mais nécessitent également moins d’efforts ! Richie est toujours en super forme mais cela ne fait que ressortir le fait qu’il ait 25 ans de moins ! Quant à Andy Sneap, il est toujours aussi discret scéniquement et me fait toujours poser la question de sa présence dans le groupe sur scène, en dehors de son incroyable boulot de producteur. 

“Priest will be Back” s’inscrit une fois de plus sur la scène, à côté de cet étrange taureau géant … il serait peut-être temps de ne plus revenir, afin de garder les meilleurs souvenirs en tête …

Gojira

(Eternalis) : Voir Gojira en tête d’affiche du dimanche soir, devant Korn ou Judas Priest, c’est déjà une immense fierté, après la représentation de la scène 100% française qu’il y avait eu en 2019. Mais voir surtout Gojira livrer un show dantesque, une scénographie immense et un jeu de lumières hallucinant, c’est aussi se dire que désormais, Gojira fait partie des plus grands. 

D’un point de vue imagerie pure, les français ont livrer le spectacle du week-end, sans aucnue hésitation sur Mainstage. Des décors magnifiques, une utilisation des écrans géants allant bien plus loin que la simple reproduction d’eux en train de jouer (il faut voir les éclairs épileptiques sur The Cell, les films de Another World ou The Gift of Guilt ou encore les immenses “Fight !” sur Hold On). Le côté visuel qui ressort des écrans géants, des tableaux derrière, de cette pyrotechnie millimétrée sur Amazonia ou L’Enfant Sauvage ou encore de l’effet de vague sur Flying Whales avaient de quoi émerveiller, et presque de préférer le show un peu en retrait pour profiter d’une vue d’ensemble sur ce show à l’américaine. 

Et si visuellement, le groupe tape désormais dans la cour des très grands, que dire musicalement ? Un son monstrueux de bout en bout (ce son de batterie qui fit passer Judas Priest pour des enfants), des guitares mordantes, un ensemble parfaitement clair et, pour chipoter, on pourra dire que la voix de Joe était un peu trop en retrait au début de concert, avant que ça ne soit corriger et que le chanteur ne monte également en puissance (on le sentait un peu limite sur Born for One Thing et Backbone). Il y a aussi cette ferveur qui s’empare désormais du public lorsque résonne certaines intros, notamment les baleines cultes de Flying Whales et son premier riff qui fait se déchainer le public, “Silvera” et son texte si percutant ou encore L’Enfant Sauvage qui dévoile les opus ayant réellement marqué les fans. Mais l’accueil réservé aux titres de Fortitude (pas moins de 7 ce soir là) est également exceptionnel, entre un Another World repris à l’unisson (quel refrain en live !), un The Chant vibrant (ils ont leur Nothing Else Matters est la première chose que j’ai pensé quant au fait que plus de 40000 personnes reprennent la ligne vocale), les énormes et surpuissants Grind ou Hold On, puis le live premier de New Found (j’aurais adoré que Joe nous fasse chanter ce fameux “We”re all on the same boat” à la fin) ou encore un Amazonia qui prend une dimension totalement mystique et presque religieuse en live (quel incroyable final que ce titre, sur ces flammes immenses). Que dire de plus ? Gojira fut incroyable, mais jamais arrogant, intervenant avec de petits discours simples et bien sentis (“C’était bien Korn ?”), un Mario jouant comme un dieu mais avec humour (son petit solo avec ses pancartes “Plus fort” et “C’est mieux”) ou encore ce fabuleux “Joyeux Anniversaire Mario” en fin de concert repris par toute une foule à la merci du quatuor. 

En vrai, il suffit simplement de dire un grand merci au plus grand groupe français de sa génération, et peut-être de tous les temps. Merci d’être resté ce qu’ils sont, de délivrer un rouleau compresseur sur scène et de livrer un tel spectacle qu’il redéfinit l’intérêt de voir un concert en vrai. Merci pour votre art les gars, vous êtes grands. 

 

Setlist : 

  1. Born for One Thing

  2. Space Time / Backbone

  3. Stranded

  4. Flying Whales

  5. The Cell

  6. Love / Remembrance

  7. Hold On

  8. Grind

  9. Silvera

  10. Another World

  11. L’Enfant Sauvage

  12. The Chant

  13. The Gift of Guilt

  14. New Found

  15. Amazonia


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