
NUCLEAR ASSAULT – Brain Death (Combat '86) : Deux ans après son départ d’Anthrax, Dan Lilker a enfin décroché un deal avec son nouveau groupe Nuclear Assault, chez Combat, le célèbre label américain spécialisé dans le hardcore/trash. Après la réalisation de la demo Back with Vengeance, le groupe récidive début 1986 avec une énième maquette, aux morceaux plus fous les uns que les autres ! Après une courte intro à la guitare, l’EP Brain Death entre directement dans le vif du sujet avec le titre éponyme, qui possède des riffs nets et précis, bien que je trouve ce morceau un peu monotone. En revanche, le groupe montre son vrai visage sur Final Flight et Demolition, du 100% hardcore/trash aux petites ressemblances avec SOD (normal, non ?). Cet EP donne un petit aperçu de l’album Game Over qui devrait tout juste sortir. S’il est du même cru, il sera l’un des meilleurs albums de l’année. A acheter d’urgence ! 9/10.
La Glu II, Decibel of Death fanzine n°02, octobre 1986.
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PURGATORY – Tied to the Trax (Steamhammer SPV '86, import RFA) : « Eh les gars, si nous montions un groupe, juste pour rigoler. On dirait que je serais chanteur, que Mark s’occuperait de la guitare qui n’a que quatre cordes, que Creg s’occuperait des autres guitares et que Kenny ferait de la batterie. Il s’agirait d’apprendre à jouer, à condition que je retrouve ma partition de Jeux Interdits. Quoique laissons tomber : enregistrons le disque et nous verrons après ». Les lecteurs très avertis auront compris d’eux-mêmes que Purgatory est un groupe (?) qui mérite bien son nom : le purgatoire. Il faut vraiment se le taper. Y a-t-il un otorhino dans la salle ?
Mathieu Wintrebert – Enfer Magazine n°43, décembre 1986.

HIRAX – Hate Fear and Power (Metal Blade / Roadrunner '86) : Hirax est un groupe que l’on peut largement qualifier de speed. Hate Fear and Power ne dure effectivement que huit minutes par face, ce facteur ne l’empêchant pas d’être bon. Un peu court, mais bon. 13/20.
Phil Fuck Off, Thrashing Death fanzine n°02, 1986.
HIRAX – Hate Fear and Power (Dreams Records '86, dist. CBS) : Les speedfreaks qui achèterons le dernier Hirax seront contents : ils se feront voler une fois de plus. Voici un 33 tours qui dure 16 min 10, dont les 8 titres sont rigoureusement identiques à quelque chose près, et un chanteur chantant tellement faux qu’il s’est fait virer. Le seul point positif est la chanson n°1 qui dure 30 secondes : soit ces gars-là font un peu d’autodérision, soit ils veulent nous épargner une chanson entière. De toute façon, je me refuse à cautionner pareille horreur, d’ailleurs sous-tendue par une idéologie crypto-haineuse. Désolé, mais trop c’est trop. Les speedfreaks déçus pourront néanmoins se consoler en relevant dans cette critique six numéros à jouer au prochain loto, c’est toujours ça.
Mathieu Wintrebert – Enfer Magazine n°43, décembre 1986.
HIRAX – Hate Fear and Power (Dreams Records / RR '86) : Déception : voilà le mot qui convient le mieux pour décrire ce que je ressens à l’écoute de cet album. Huit morceaux qui se ressemblent, pas trop mauvais, mais 16 minutes pour un LP, pour le prix, avouez que c’est peu, et comme le tout est moyen…
Apocalypse fanzine n°05, novembre 86 / Janvier 87.

METAL CHURCH – The Dark (Elektra '86) : Si The Dark s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur, il manque toutefois un peu d’imagination. Tout commence pourtant sous les meilleurs auspices avec Tons of Brick, avant que les morceaux deviennent lourdingues, comme la ballade Watch the Children Pray loin d’être indispensable, bien que certains relèvent tout de même le niveau. Ce disque se recommande à ceux qui ne connaitraient pas encore Metal Church mais pas sûr qu’il plaise autant à ceux qui avait déjà craqué pour le premier album.
Capricorn fanzine n°02, automne ’86.
METAL CHURCH – The Dark (Elektra / Asylum '86, Import US) : Après la signature de Metallica chez Elektra, d’Anthrax chez Island et de Slayer chez Def Jam, c’est au tour de Metal Church de quitter l’underground des labels indépendants, pour nous délivrer son deuxième album, témoin de sa collaboration avec Elektra. Si son premier album était bon, celui-ci est mille fois supérieur. Metal Church a su utiliser l’expérience de son premier effort pour pondre une œuvre qui demande la redéfinition du terme « destroy ». Bien que j’adore le trash métal, je puis vous annoncer que le groupe n’a pas changé son « church metal » d’origine en faveur de quelque chose de plus trash. En fait, il reste fidèle à son nom et même si ça speede sur certains morceaux comme Psycho, ça reste indiscutablement du heavy metal. Certes le premier était plein de promesses, mais je jure qu’il n’était pas aussi percutant que The Dark. Les riffs de Kurdt Vanderhoof et de Craig Wells vous écrasent le crâne et vous tranchent le cerveau, tant ils sont aiguisés. Kirk Arrington détruit ses grosses caisses pour fêler vos pauvres tympans, tandis que David Wayne faite une véritable performance, digne d’un possédé (Udo ?) qui a le feu aux fesses. Encore une fois, le problème est d’écrire aarrgghh en français ! Si la musique est violente et brutale, les textes m’effraient plus encore, au point qu’en écoutant The Dark, j’ai dû me retourner plusieurs fois pour vérifier qu’aucun maniaque armé d’une gigantesque hache n’était pas planqué derrière moi ! Vous allez dire que je délire, mais voilà bien de quoi il s’agit lorsque l’on parle de ce disque : le délire métallique absolu. Imaginez les meilleurs moments de Metallica, Judas Priest et Accept et vous aurez The Dark. En bref, le disque risque bien d’être l’album de l’année aux côtés de Master of Puppets.
Philip Alexander - Enfer Magazine n°43, décembre 1986.
METAL CHURCH – The Dark (Elektra ‘86) : The Dark alterne idéalement le speed, la mélodie, les morceaux plus lents, même une ballade, et chaque morceau est excellent. Metal Church a de la classe et sait rendre ses compositions passionnantes d’un bout à l’autre, grâce à une quantité de détails qui ne se révèlent qu’au fil des écoutes. Le groupe sort avec The Dark un disque d’une grande qualité, équivalente à celle de son prédécesseur.
Steph, Troubadour fanzine n°02.
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CYCLONE – Brutal Destruction (Roadrunner '86) : Ainsi donc, nos cinq speedmen originaire de Vilvoorde, espoirs n°1 du métal belge, déversant avec fougue leur lot de riffs et de breaks sulfureux, ont tout de même libéré leur première attaque vitriolique, Brutal Destruction. Rarement un album aura porté un nom aussi approprié. Voilà qui rappelle le Kill ‘em All de Metallica. Pochette soignée, sonorité bétonnante, promotion largement assurée, Cyclone semble avoir des atouts dans son jeu et des gens prêts à les exploiter à ses côtés. Le groupe nous le confirme d’ailleurs : « Roadrunner, avec qui nous avons signé, croit beaucoup en nous. Il veut lancer Cyclone partout dans le monde. Pour lui, nous représentons le Metallica européen. Nous avons eu des moyens pour faire ce disque. Nous avons dû batailler ferme, imposer nos vues, mais nous sommes finalement parvenus à ce que nous voulions. Ainsi, au lieu de bénéficier de 35.000 Francs belges pour l’enregsitrement de notre disque, nous avons pu disposer de 300.000 Francs et enregistrer au studio ICP à Bruxelles. La différence est énorme et le résultat est là. Nous sommes ambitieux et voulons percer à l’étranger, crever les frontières. C’est le seul moyen de survivre pour un groupe belge. Nous serions déjà très heureux de bien marcher en Belgique, mais cela ne saurait suffire, il faut étendre notre rayon d’action. Si tout se passe bien et que le disque se vend bien, nous devrions effectuer une tournée d’une quinzaine de dates en février (1987). Et puis qui sait ? Peut-être franchirons-nous déjà les frontières de notre petit pays pour nous en aller faire rocker nos voisins ? » Voilà tout le bien que l’on peut souhaiter à un groupe qui sait visiblement ce qu’il veut !
Danny Van Hemelen – Interview Enfer Magazine n°43, décembre 1986.
CYCLONE – Brutal Destruction (Roadrunner ’86) : Meilleur groupe belge du moment, Cyclone reste fidèle à sa réputation en délivrant un très bon disque avec ce Brutal Destruction, qui devait initialement se nommer The Destroying Brutality avant l’intervation de Roadrunner. Les trois morceaux de la demo (Fall under his Command, Incest Love et In the Grip of Evil) côtoient les nouvelles compositions, comme The Call of Steel aux sacrées performances vocales de Guido. Ces nouveaux titres comme Fighting the Fatal et Take thy Breath émergent des tréfonds du Thrash Metal, alliant puissance, rage, vitesse et brutalité. Cyclone est un groupe à suivre, armé pour percer le marché nord américain. Buy or die ! Frédéric, Metalorgie fanzine n°08 (1987).
CYCLONE – Brutal Destruction (Roadrunner '86) : Les belges se mettent à leur tour à jouer du speed/thrash, cette musique de cinglés ! Ma foi, Brutal Destruction est plutôt réussi, assez bien produit pour une fois. Cyclone risque de monter très vite dans les charts avec la superbe voix de Guido et, avec ces riffs à la Exodus, on ne peut qu’aimer cet album. Si le groupe a galéré pas mal de temps, la récompense est enfin là avec Brutal Destruction, à acheter en priorité si vous êtes fans de Metallica, Exodus ou Slayer. 7/10. Philippe MMS, Decibel of Storm fanzine n°3, mars 1987.
CYCLONE – Brutal Destruction (Roadrunner ’86) : si ce premier album du groupe belge n’est pas le plus imaginatif ni le plus technique, il faut avouer que la musique dégage sévèrement. Les rythmes très speedés et le son énorme des guitares justifient à eux seuls le patronyme que Cyclone à idéalement choisi. Si l’ensemble rappelle Metallica, le groupe n’est pas au niveau de son maître, faute de technicité et d’originalité. En effet, hormis Incest Love, les morceaux ne sortent pas vraiment du lot. C’est également dommage que la batterie soit autant en retrait et que le chanteur soit si mauvais. Malgré ses défauts, j’aime beaucoup Brutal Destruction, possédant une énergie rare, qui le rend indispensable à tout amateur de défonce pure. Steph, Troubadour fanzine n°02.
CYCLONE – Brutal Destruction (Raodrunner ’86) : le premier album de ce groupe blege s’ouvre sur Prelude to the End, un instrumental lourd, pour s’enchainer sur Long to Hell, speed et technique. Les morceaux suivants se situent dans la même lignée, alternant passages heavy et speed, tandis que quelques titres nous rappellent par moments Metallica (Fighting the Fatal) ou Abattoir (The Grip of Evil). Les pistes les plus speed comme Take Thy Breath et Incest Love restent pour moi les meilleures. La voix est quant à elle assez banale et serait nettement meilleure si le chanteur ne poussait pas dans les aigus. Quoi qu’il en soit, Brutal Destruction est un bon album de heavy/speed. Fracore, Stromtroopers of Thrasing Madness n°02, 1987.
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NECRONOMICON – Necronomicon (Gama ‘86) : Des huit morceaux figurant sur cet album, cinq apparaissait sur la demo, bien qu’on puisse y noter une légère évolution. Les trois nouveaux titres gardent l’empreinte de de Necronomicon, faite de vitesse et d’une voix sépulcrale (Black Metal), bien que leur qualité intrinsèque soit plus moyenne, à l’exception du thermonucléaire Magic Forest. Si les anciens morceaux Possessed by Evil et Bloody Revenge n’ont pas trop bougé, Insanity souffre quant à lui de trop de surcharges (solos intempestifs, rallonge), tandis que Blind Destruction a gagné en puissance et en atmosphère. Seul Iron Charm a été totalement refondu avec l’ajout d’un bon turbo et de backing vocals. Le groupe sort finalement un album pas trop mauvais, avec du bon et du moins bon.
Fredéric, Metalorgie fanzine ’87.

THE ACCUSED – The Return of Martha Splattered (Subcore Records ‘86) : Voici enfin le premier LP de The Accüsed, que beaucoup de monde attendait après son mini-LP complètement dément. Originaire de Seattle, ce groupe est certainement un des groupes hardcore/thrash les plus appréciés aux US. Il faut dire que son chanteur Blaime apporte une coloration unique, fortement appréciable dans ce genre de musique où tout le monde se copie. The Accüsed verse dans le hardcore/thrash ultra-brutal un peu à la manière de Corrosion of Conformity, mais en mieux. Les 13 titres du LP donnent dans le total speed, à l’image du démentiel Distractions avec son rythme ultra rapide et son excellent solo. De plus, pour ceux ne possédant pas le premier mini-LP Martha Splattered ('85), tous les morceaux sont présents sur l’album. J’aurais toutefois préféré que le groupe suive la même veine que sa démo Mechanized Death ('84), qui est absolument fabuleuse et encore plus accrocheuse que l’album. Bref, encore un disque à conseiller su vous aimez les trucs à la Septic Death et Raw Power. 8/10.
La Glu II, Decibel of Storm fanzine n°3, mars 1987.
THE ACCUSED – The Return of Martha Splattered (Subcore ’86 / Earache '87) : Un disque qui s’est tellement vendu aux USA dans sa version originale (Subcore / Combat Records ‘86) qu’il est devenu un véritable collector. Sa version européenne (C.O.R. / Earache ’87) est donc plus que la bienvenue. The Accüsed donne dans le hardcore/thrash metal destructeur, un déluge de guitares distortionnées et de hurlements garantis, du début à la fin. Une totale réussite.
Alienation fanzine n°20, avril/mai 1987.
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RAGE – Reign of Fear (Noise ‘86) : Retour surprenant sur la scène allemande des ex-Avenger qui, avec Reign of Fear, tranchent singulièrement avec leurs compatriotes partagés entre le pop metal et le thrash, caractéristique renforcée par la défection d’Helloween au royaume du speed-power metal après son virage. S’en frottant les mains et en se projetant déjà comme son successeur désigné, Rage sort un excellent LP, qui réunit vitesse, violence et mélodie, éléments essentiels à la réussite dans ce style.
Dominique, Metalorgie fanzine n°08, 1987.
Il existe des scans de Hard Rock Magazine, pour compléter. Je peux faire partager les textes, si a t'intéresses.

FLOTSAM AND JETSAM – Doomsday for the Deceiver (Roadrunner ‘86) : Depuis le départ de Jason Newsted, j’ignore ce que donne désormais Flotsam and Jetsam, car ici c’est de la copie point par point, note par note, de la musique made by Metallica. Doomsday for the Deceiver pêche par un manque d’originalité certain. 14/20.
Phil Fuck Off - Thrashing Death fanzine n°02, 1986
FLOTSAM AND JETSAM – Doomsday for the Deceiver (Roadrunner ‘86) : Ce LP commence très fort. Le style est speed, technique et très original, et l’influence d’Anthrax se sent un peu. Les meilleurs morceaux, comme l’éponyme et son intro démente à la guitare sèche, Metalshock ou Irontears, font preuve d’une technicité époustouflante, particulièrement au niveau des guitares de Gilbert et Carlson. Le disque est une des meilleures réalisations de l’année 86.
Jérôme K-D, Apocalypse fanzine n°05, novembre 86 / janvier 87.
FLOTSAM AND JETSAM – Doomsday for the Deceiver (Roadrunner ‘86) : Ne vous fiez pas à la pochette guère aguicheuse de Doomsday for the Deceiver, car Flotsam and Jetsam est un très bon groupe, promis à un avenir brillant, et je ne suis pas le premier à le dire. Hammerhead en ouverture place de suite dans l’ambiance dès ses premiers accords. Le groupe speede, écrase et tue, avec une maitrise parfaite du genre. Le chant d’Eric AK est remarquable, tandis que Michael Gilbert et Edward Carlson possèdent un jeu de guitare fabuleux. Le jeu de basse de Jason Newsted est aussi de premier ordre et son départ du groupe pour remplacer Cliff Burton au sein de Metallica sera sans doute une perte énorme pour le groupe. Si, musicalement, il y a bien un petit brin de Metallica, l’ensemble rappelle plutôt certains groupes de la NWOBHM. Flotsam and Jetsam ne se réduit toutefois pas au plagiat tout en offrant plusieurs moments mémorables de métal, pour citer Desecrator et ses duels de guitares à couper le souffle à plus d’un guitar-héros, ou l’intro acoustique du morceau éponyme, qui montre les capacités mélodiques de Gilbert et Carlson, rappelant un peu celles de Metallica et Iron Maiden. Bref, Doomsday for the Deceiver est un album qui enverra plus d’un fan de speed metal au septième ciel. Pour ma part, je me contenterai de souligner que Flotsam and Jetsam est une découverte importante dans un genre où la classe devient de plus en plus rare.
Philip Alexander – ENFER Magazine n°45, février 1987.
@ Horsefucker : j'insère progressivement les disques chroniqués par date de sortie. J'en suis à ce jour à mi-1986 et il me reste encore 50 chroniques de disques estampillés 1986 à publier. Je viens de t'envoyer par MP la liste de ces albums, donc oui, si tu possèdes des chroniques Hardrock Magazine correspondantes à ces albums '86, envoie les moi par MP et je les insérerai à l'endroit approprié, le moment venu. si tu es toujours preneur, je t'enverrai ensuite progressivement la liste des disques de 87 à 89 (plus de 200). Il me reste donc à ce jour 250 jours de publications quotidiennes à effectuer, donc le sujet devrait encore tenir plus de huit mois, si je m'arrête à 1989, bien que je pense aller un peu plus loin. ++ FABIEN.