
IRON ANGEL – Winds of War (Steamhammer ’86) : On connaissait déjà ce groupe allemand à travers son premier album Hellish Crossfire. A la manière d’Helloween, la mélodie est toujours présente, comme le montrent des morceaux comme Stronger than Steel ou Creatures of Destruction. Il manque malheureusement un petit quelque chose au groupe par rapport à son confrère Helloween.
Capricorn fanzine n°02, automne ’86.
IRON ANGEL – Winds of War (Steamhammer ‘86) : si Winds of War est un bon disque, il peut néanmoins laisser présager le pire. Iron Angel a beaucoup évolué techniquement, structure mieux ses compositions, est doté d’un son énorme qui apporte une sacrée pêche aux morceaux les plus speeds, de petits chef d’oeuvre de brutalité. Iron Angel change en revanche de braquet sur d’autres titres, comme Son of a Bitch proche d’Accept sur Metal Heart, ou Born to Rock qui aurait pu appartenir à Twisted Sister, et on espère donc le groupe ne sorte pas les synthés sur son prochain album. Ne soyons tout de même pas médisant et honoront les six morceaux intéressants de Winds of War, sur les huit qu’il renferme. Si le disque plaira à beaucoup de monde, il risquera néanmoins de décevoir les thrashers qui adulaient Iron Angel sur Hellish Crossfire.
Steph, Troubadour fanzine n°01

CHASTAIN – Ruler of the Wasteland (Shrapnel / Roadrunner ’86) : voici le second album de Chastain et de son fableux guitariste D.T.Chastain. Avec Ruler of the Wasteland, le groupe livre un disque particulièrement emballant, qui démarre par le titre éponyme, un morceau meurtrier où le guitariste montre à quel point il n’est pas manchot. La suite des tout aussi réjouissante avec des morceaux de bravoure tels que One Day to Live, Angel of Mercy ou There will Be Justice, contenant des solos tous aussi ravageurs. Si vous aimez déjà Chastain, il n’y a aucune raison à ce que vous boudiez Ruler of the Wasteland.
Capricorn fanzine n°02, automne ’86.
CHASTAIN - Ruler of the Wasteland (Roadrunner ‘86) : Inversement à sa pochette complètement ratée, Ruler of the Wasteland, second disque de Chastain, est absolument génial ! Il renferme neuf morceaux de Heavy Metal sauvage, parfois speed (One Day to Live, Living in a Dreamworld), parfois angoissant (le superbe Angel of Mercy), et toujours très inspiré. L’album permet d’adminer tout le talent de D.T.Chastain, dont les solos jamais envahissants s’intègrent idéalement aux compositions. Les trois autres musiciens ne sont pas en reste, comme le batteur au jeu assez impressionant ou la chanteuse à la voix parmi les plus agressives du cercle féminin, tout en ayant du feeling. Il est Impossible de conseiller un morceau en particulier, tant ils sont tous excellents, une habitude chez Chastain. A l’heure de l’arrivée des sytnhés au sein de tous les grands groupes, sachons défendre les formations de pur Heavy Metal comme Chastain, de plus en plus rares. Enfin, si un détracteur affirme que le Heavy Metal n’est joué que par des brutes sanguinaires n’ayant jamais appris à se servir d’un instrument, faites-lui écouter Ruler of the Wasteland pour qu’il change d’avis.
Steph, Troubadour fanzine n°01, rentrée 1986.
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DEATH MASK - Split the Atom (Killerwatt '86) : Quatuor donnant des signes intenses d’agitation speed-métalienne, ces jeunes gens ne sont néanmoins pas trop atteints, puisqu’on ne trouve que trois têtes de mort sur la pochette (une au recto et deux au verso). Musicalement, hormis le chanteur sonnant comme Vivien Savage après une opération au Maroc, ça se tient à peu près bien, bien qu’aucune fissure dans le plafond ne soit encore apparue. Bref, un cas banal sans grand intérêt.
Arnaud Exiga - Enfer Magazine n°42, novembre 1986.
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JUGGERNAUT : Baptism Under Fire (Roadrunner '86) : Cas très intéressant puisque manifestement ces jeunes gens savent jouer. Leur musique, bien speed et lourde comme il se doit, s’émaille de multiples breaks assez techniques et, vous n’allez pas me croire, en place, tandis que le gratteux assure de jolis solos. Si seulement ils n’avaient pas été s’affubler d’un hurleur qui filerait des boutons aux quelques fans de King Diamond qui n’en ont pas déjà, on pourrait presque les laisser sortir. Incroyable, non ?
Arnaud Exiga - Enfer Magazine n°42, novembre 1986.

MEGADETH - Peace Sells (Capitol / Combat '86) : Megadeth n’usurpe pas son nom sur Peace Sells et personne ne peut rester insensible à tant de démence. La musique est toujours aussi speed mais en nette progression par rapport au premier LP, les compositions étant plus recherchées. Les bons passages instrumentaux se succèdent et Dave Mustaine assure toujours autant à la guitare. Bien que je ne pense pas que Peace Sells soulève de vives réactions chez les hardos, il fait néanmoins partie des disques à posséder.
Metal Action n°04 fanzine, octobre 1986.
MEGADETH – Peace Sells (Capitol / Combat '86) : Peace Sells est un pur album de Thrash Metal, encore plus speed que son prédécesseur, et c’est une overdose de guitares. Dave Mustaine a voulu montrer à chacun qu’il est un excellent guitariste et qu’il était également l’âme de Metallica. Le style de Megadeth est très original car le groupe ne compose comme aucun autre, bien que les morceaux de Peace Sells aient tendance à se ressembler. J’adore personnellement ce disque et j’espère qu’il plaira au plus grand monde.
Steph, Troubadour n°02 fanzine.
MEGADETH - Peace Sells (EMI, Pathé Marconi '86) : Voilà un moment que Dave Mustaine s’est fait virer de Metallica, donc inutile de revenir éternellement sur les raisons de ce split. Le premier album de Megadeth aurait dû révéler le soi-disant génie de son principal compositeur et ridiculiser la bande de Lars & Co, mais il manquait hélas d’un certain je-ne-sais-quoi au niveau de la production, tandis que les structures de certaines compositions étaient inexistantes. Megadeth a désormais signé chez un gros label lui permettant de concurrencer plus efficacement les grands du speed metal. Si la production est bien meilleure et si certaines idées musicales sont plus structurées, d’autres se perdent dans l’assaut des guitares de Chris Poland et Dave Mustaine, qui saisissent toutes les opportunités pour se faire mousser. Malgré tout, l’album est farci de très grands moments, à l’image de Wake Up Dead qui pourrait figurer sur la bande sonore de The House ou Day of the Dead, ou du génial Peace Sells, bien que la voix de Mustaine ait parfois du mal à se distinguer au-dessus des guitares. En bref, l’album est un étrange mélange de génie et d’incompréhension. Megadeth doit ainsi toujours faire ses preuves dans l’arène des grands, mais plusieurs signes montrent que le prochain disque devrait établir le groupe comme véritable chef de file. Si quelqu’un vous demande enfin « Megadeth se vend… Mais qui va l’acheter ? », Répondez-leur : « les vrais heavy metal trashers ! ».
Philip Alexander – Enfer Magazine n°45, février 1987.

AGENT STEEL – Mad Locust Rising (Combat / Music for Nations '86) : Cette seconde réalisation d’Agent Steel confirme que le groupe continue à jouer du speed metal. John Cyriss est l’un des meilleurs chanteurs du moment, comme le prouve la superbe reprise The Ripper de Judas Priest, qui ressemble à l’original comme deux gouttes d’eau. Quant aux autres morceaux, c’est du Speed Metal plus rapide que le premier LP avec quelques riffs inspirés d’Exodus. Espérons que le groupe poursuivra dans cette voie. 8/10.
La Glu II, Decibel of Death fanzine n°02, octobre 1986.

HALLOWS EVE – Death and Insanity (Roadrunner '86) : Death and Insanity est une petite merveille tant au niveau des compositions que des textes (basés sur le gore). Hallows Eve ne joue pas du speed à proprement parler, mais distille plutôt un Black Metal à la limite de Candlemass, à partir de ses rythmiques d’acier. 17/20.
Thrashing Death n°02, 1986.
HALLOWS EVE – Death and Insanity (Dream Records / RR '86) : Second LP pour Hallows Eve et seconde merveille. En effet, le premier album m’avait bien plu. Avec Death and Insanity, le groupe devient à mes yeux l’un des meilleurs speed bands actuels. Vitesse, technicité, solos d’enfer, tout y est pour faire de ce LP un must en matière de speed. Le chanteur sait se servir de son organe, le batteur est idéal, le bassiste se débrouille très bien et la guitariste est une bête, nous gratifiant de riffs & solos démentiels. Des morceaux comme DIE, Death & Insanity, Obituary (instrumental à la guitare sèche) ou encore Suicide (le morceau le plus thrash) vont en faire pâlir plus d’un. Je vous conseille vivement cet album génial.
Jérôme K-D – APOCALYPSE, novembre 86 / janvier 87.
HALLOWS EVE – Death and Insanity (Roadrunner '86) : Votre petite amie possède une discothèque limitée mais dont chaque album représente un moment crucial de l’histoire du Hard Rock, et voilà des mois qu’elle n’a pas acheté un disque, tout en rêvant sur le prochain David Lee Roth. Si, méchamment, vous avez envie de ternir immédiatement sa réputation par la présence dans sa discothèque d’un disque de Black Metal qui se veut très black, Death and Insanity est particulièrement recommandé.
Mickey le Rouge – ENFER Magazine n°46, mars 1987.
Encore une fois on voit bien que les appellations étaient balbutiantes. Merci pour ce topic instructif

SLAYER – Reign in Blood (Def Jam) : Malgré sa signature avec un gros label, Slayer n’a non seulement pas changé de style mais a aussi eu l’excellente idée de jouer deux fois plus vite que certains groupes qui se vantaient de jouer plus rapidement que lui. La durée des morceaux a donc globalement diminué de moitié, ce qui donne au final un skeud de moins de trente minutes ! Ce disque renferme déjà des classiques comme Angel of Death et l’épique Rainning Blood, tandis qu’on découvre avec Postmortem le titre le plus lourd que Slayer ait composé, inversement à Necrophobic dont la vitesse surpasse celle de Show no Mercy et dont des relents hardcore sont perceptibles (guère étonnant lorsque l’on voit la pub de Dave Lombardo pour DRI ou l’apparition de Tom Araya sur la vidéo Institutionalized de Suicidal Tendencies). Reign in Blood est un superbe album qui se hissera sans doute au sommet du classement de fin d’année, tout comme son prédécesseur Hell Awaits. Achat obligatoire avec Convicted de Cryptic Slaughter et le futur album de Dark Angel ! 10/10.
La Glu II, Decibel of Death fanzine n°02, octobre 1986.
SLAYER – Reign in Blood (Geffen / WEA) : Nous voici donc en présence des dix nouveaux titres de Slayer, plus dantesques les uns que les autres. Reign in Blood est encore plus speed que Hell Awaits et que son morceau Necrophobic. Il y a une différence de son, qui est tout de même plus soigné. Pas de doute, Slayer s’impose avec cet album comme le roi du trash-black-metal. Les morceaux sont carrés, bien structurés et surtout impeccablement exécutés. Cependant, bien que je trouve le disque satisfaisant, j’avoue avoir du mal à faire toute la différence entre les morceaux, mis à part le plus lent Postmortem. C’est à mon sens là que le bât blesse car, comparé à Master of Puppets, il est incontestable que Slayer manque de maturité, sans compter ses textes radicaux qui deviennent lassants. Reign in Blood se situe toutefois au-dessus de la mêlée souvent brouillonne du trash metal. Fan de speeds, achetez le disque car il en vaut la chandelle. A en voir l’air fatigué de Dave Lombardo au dos de la pochette, on sent que le groupe y est allé de toute son âme ! Hard Rock Magazine, janvier 1987.
SLAYER – Reign in Blood (Def Jam ‘86) : Après maintes péripéties, Reign in Blood est enfin arrivé chez nous, et je dois avouer que le disque m’a déçu. Il n’est pas foncièrement mauvais, il y a toujours ces riffs infernaux à la Slayer, ces soli torturés et ce chant d’allumé, mais le groupe ne se renouvelle pas et se contente de jouer la même chose en plus rapide. Nos quatre tueurs ont perdu leur inspiration, aussi espérons que ce soit un faux pas et qu’ils retrouveront bientôt le génie de leurs débuts. Quoi qu’il en soit, les inconditionnels devrait aimer.
Steph, Troubadour n°02.
SLAYER – Reign in Blood (Def Jam ’86) : avec son troisième album, Slayer confirme une fois encore sa renommée. Tous les morceaux de Reign in Blood sont thrash et techniques, nantis de breaks redoutables. Si on peut regretter la courte durée du disque, il est en revanche impossible de ne pas succomber dès la première écoute, devant une telle intensité. Angel of Death, Altar of Sacrifice sont terribles, comme tous les autres des morceaux. Jeff et Kerry s’échangent des soli à la rapidité extrême, tandis que Tom et Dave nous en mettent autant dans la tronche. Un album sanglant ! Fracore, Stromtroopers of Thrashing Madness n°02, 1987.
SLAYER – Reign in Blood ’86 : Si Slayer faisait route dans les dédales grandissantes du thrash sur Hell Awaits, son troisième effort Reign in Blood est définitivement l’album de la consécration, le mot étant faible vu la puissance sidérante du contenu, courroné par une production magistrale, un rêve musical devenu réalité sur vinyl. Slayer franchit le cap décisif qui le transforme d’un très bon groupe de thrash à la référence absolue du mouvement, avec des morceaux plus techniques (Epidemic, Post Mortem, Raining Blood), plus thrash (Necrophobic), le tout sur une vitesse et d’une violence époustouflante, farci de textes conjuguant la mort, les terreurs urbaines ou les mythes sataniques. Seigneur du royaume de la mort, Slayer nous offre un cocktail redoutable, de douleur et de souffrance, entre la vie et la mort.
Dominique, Metalorgie n°08 1987.
SLAYER – Reign in Blood (Geffen / WEA) : il est évident que Metallica et Slayer sont les principaux responsables de la mode métallique actuelle et du courant speed-trash metal. Voilà donc un de ces deux précurseurs qui sort son troisième album pour montrer à tous ses imitateurs qu’ils ne sont de des bouffons. Après tout, Slayer est le maître du genre. Le côté malsain de certains morceaux, notamment Angel of Death décrivant le carnage d’Auschwitz (dans des termes si crus que même le boucher du coin a dégueulé ses tripes), a failli faire rejeter l’album dans les bras d’un label indépendant, ceci même après la signature chez Def Jam qui, soi-disant, allait permettre une distribution par CBS. En fin de compte, les grandes compagnies se sont renvoyé la balle pendant plusieurs mois, jeu qui perdure en Angleterre où personne n’ose sortir un disque aussi radical. Tout est bien qui finit bien en France avec une distribution assurée par WEA. Après l’effrayant Angel of Death, on peut se demander ce qu’il reste à déguster durant les 22 minutes restantes (eh oui, l’album est court mais en rajouter signerait la condamnation à mort de nombreuses âmes sensibles). Eh bien, le carnage continue avec Piece by Piece, où Tom Araya reste tout aussi romantique en nous informant qu’il va déchirer notre chair avant de la bouffer, pour enchainer avec la nécrophilie sur Necrophobic. Slayer réussit ensuite à rattraper le temps perdu des trois premiers morceaux en saluant ouvertement Satan sur Altar of Sacrifice et Jesus Saves, dénonçant la foi chrétienne. Tout aussi alléchante, la seconde face débute avec Criminally Insane, qui vous ravage gentiment la cervelle tout en vous préparant pour Reborn et ses solos qui tuent, Epidemic à l’image d’un Metallica survitaminé, l’écrasant Postmortem avec une lourdeur à faire pâlir Black Sabbath, pour culminer sur le bien speed Rainning Blood au super son de batterie. Voilà un album dont on ne peut pas décrire tout le génie malsain refermé dans ses sillons. Franchement du trash indispensable et de premier ordre, à conseiller au correspondant du Figaro basé au Vatican. Pour ceux qui n’ont pas fêté la St Valentin, rattrapez-vous en offrant cette œuvre que vous aimez, dont l’effet sera tout aussi surprenant que garanti. Après tout, il parait que même Slayer sifflote du Slayer dans son bain.
Philip Alexander – ENFER Magazine n°46, mars 1987.