METALLICA
KILL 'EM ALL (Album)
1983, Music For Nations / Megaforce Records / Vertigo Records




higgins : 20/20
Salut les p'tits graisseux et les p'tites graisseuses....mais non c'est pas Tonton Zégut qui vous parle mais un ancien.......souvenirs, souvenirs.

Bref ce que je veux dire dire, c'est que pour apprécier Kill 'Em All, il faut l'avoir découvert à sa sortie. Cet album peut sembler "démodé" aujourd'hui mais à l'époque....une boucherie, laissez-moi vous raconter :

J'étais un p'tit hardos craignos qui était trop heureux d'avoir enfin un magasine metal qui causait en français : ENFER MAG le bien nommé. Grâce à ENFER, j'ai entendu parler d'un groupe Californien qui déchirait tout sur son passage : Metallica (what a fucking great name !!!!). Ni une ni deux je me le commande (à sa sortie il était uniquement disponible en import - mais avec les paroles + photos sur la pochette intérieure), et c'est 15 jours après qu'arrive enfin ma galette tant attendue. Faut bien se souvenir que sans internet tout était bien plus long et qu'une fois sur dix le vinyl arrivait en 1000 morceaux !!!!

Toujours est-il que mon 33 tours est enfin là, rien k'la pochette déchire grave, mais bon, je place mon diamant sur le disque et soudain les poils de tout mon corps se hérissent, les grattes envoient une petite intro crescendo, puis James assure le premier riff destructeur d'une nouvelle ère, Hit the Lights est parti....et bien parti whao, jamais rien entendu de tel. Même si je suis un grand fan de Judas Priest, Maiden ou Saxon, un chanteur qui fait aussi peu dans la finesse que James Hetfield assure les hurlements prépubères là où il faut quand il faut, et surtout j'avais jamais entendu personne chanter comme ça (et pourtant j'écoutais déjà Venom et Motörhead).

Et on continue avec The Four Horsemen et Motorbreath sans plus se rendre compte de rien, le staccato joué par ces grattes n'avait jamais été entendu par mes pov'z'oreilles, je n'en reviens pas, là j'ai quelque chose entre les mains.

Pour garnir le gâteau, c'est le fantastique speed/heavy/mélodique de Jump in the Fire avec son solo sans fin qui arrive, houlàlà, vraiment trop forts ces gars.

Puis soudain tu n'y comprends plus rien (surtout quand tu es bassiste !!!) un solo de Cliff qui aujourd'hui est culte mais qui en son temps était tellement innovateur que quand tu le faisais écouter à tes potes, la moitié en profitaient pour aller aux chiottes, pas facile d'accès mais trop fort, trop nouveau....et toujours inégalé....lui même raccroché à Whiplash, ou l'art du thrash metal, la définition même du thrash ou bien simplement le meilleur morceau de thrash de cet album, pur net et sans bavure. C'est ainsi que se termine la première face (et oui en ce temps là les disques avaient 2 faces). Donc tu lèves plus rapidement que tu ne l'a jamais fait tes fesses et tu t'envoies la seconde face en plein les oreilles, et ça continue, la rigueur d'un Phantom Lord ou la puissance d'un No Remorse t'emmène tout droit vers l'hymne de Metallica qui n'est autre que Seek and Destroyyyyy, pour finir sur un riff de fou : Metal Militia.

A la fin de l'album tu ne peux plus bouger, tu te dis que ça y est, t'as trouvé l'album parfait, et franchement, ce fut le cas.

Je pense qu'aujourd'hui ceux qui n'ont pas découvert Kill 'Em All en son époque ont du mal à apprécier ce qu'il a pu apporter à l'instant T, sa fraicheur, son énergie jamais entendue, de telles rythmiques, et aujourd'hui encore chaque fois que je le passe sur ma platine (c'est le seul album que je n'ai jamais acheté ou gravé sur CD, il a un son vinyl et doit le garder) ce sont 1 000 000 de frissons qui me parcourent.

Metallica a été n°1 pendant un bout de temps, il nous a permis de nous balader en ville avec moins de regards suspicieux sur nos cheveux longs ou nos t-shirts à têtes de boucs, et aujourd'hui beaucoup les enterrent, mais sans Kill 'Em All et tout le reste bien sûr, croyez-moi....la vie d'un hardos serait différente car tous les groupes qui ont suivi dans les 90's puis les années 2000 leur doivent beaucoup.

C'est vraiment en écoutant cet album dans son contexte qu'on le comprend, et surtout que "BANG THAT HEAD..." prend tout son sens.

Merci de m'avoir lu, SEE U IN HELL, BROTHA

2008-07-19 00:00:00


Kovalsky51 : 18/20
L’apocalypse, fin de toute vie dont le début sera annoncé par quatre cavaliers. Une prophétie annoncée par Saint Jean qui fait froid dans le dos, ou bien marrer selon votre humour. Mais voila comme tout prophète digne de ce nom ce cher Jeannot semblait s’être une fois de plus bien planté. Je ne reviendrais pas sur les Paco Rabane et leurs stations Mir, les Bugs de l’an 2000 et autres emplumés Incas qui à l’heure actuelle font flipper (enfin….) le monde entier avec leur calendrier… Mais les exemples sont légion dans le domaine. Hors les Cavaliers de l’Apocalypse existent bel et bien, mais voila au lieu de se déplacer sur des grands chevaux de feu et de démolir tout ce qui se trouve sur leur chemin à coups de lames létales ces derniers ont en réalité procédé d’une toute autre manière. Se déplaçant en Tour bus armés de leurs instruments ces derniers; au lieu de détruire toute forme de vie; se sont contenté (aidés d’un Assassin fort vindicatif et d’une clique de joyeux chevelus) de révolutionner le microcosme Metal et de devenir la plus importante formation du genre de tous les temps. Bref tout ça pour introduire une chronique tentant de vous narrer la révélation au monde du groupe qui m’a littéralement fait comprendre pourquoi j’écoute du Metal; La naissance d’un genre qui est devenu ma raison d’écouter du Metal à savoir le Thrash. Le nom de ce groupe est bien sur Metallica. En 1983 (époque à laquelle je n’étais ni né ni conçu) personne n’aurait pu prédire la carrière hallucinante du quatuor américain. Une carrière assez particulière qui mélange le meilleur (CF Master Of Puppets) comme le pire (chose sur laquelle je compte revenir plus tard). Mais quelque soit l’image quelque peu écornée du groupe à l’heure actuelle le groupe pousse au respect, et ce pour deux choses, avoir sorti le plus grand album de tous les temps, mais également avoir réussi l’exploit de devenir une formation Metal dont le nom est connu de tous. Mais trêves de bavardages il est temps de passer à l’analyse de cet album cultissime qu’est Kill’Em All.

Nous sommes en 1983 époque à laquelle le Heavy Metal entrainé par des mastodontes tels que Judas Priest, Iron Maiden ou encore Saxon est le maitre incontesté de cette musique plus violente que le rock qui commence sérieusement à devenir un genre musical majeur. A ce moment précis de l’histoire de notre style musical préféré la Grande Bretagne restait sans conteste le pays leader dans le domaine. Mais à l’aube des années 80 cette suprématie tendait à être renversée par leur camarades d’outre Atlantique. C’est dans le pays de l’oncle Sam que quelques groupes s’apprêtaient à radicalement changer la face du Metal. Ce mouvement alors embryonnaire qui allait trouver le nom de Thrash signait le début de ce qui allait devenir le Metal comme on le connait. C’est en Californie (dans le cas du groupe qui nous intéresse) que 4 jeunes gens se sont mis à mélanger deux styles musicaux qu’ils écoutaient. Ces deux styles étant le Punk et le Heavy, ces derniers empruntèrent la rage, la vitesse et l’agressivité au premier, pour ce qui est du second ils y puisèrent la technique musicale, les Riffs mélodiques et les solos dantesques. De ce mélange allait naître le Thrash, genre qui allait signer le début du metal moderne en créant la musique plus violente et plus agressive qui n’avait jamais foulé les 33 tours et autres lecteurs de cassettes à cette époque. La Californie allait devenir l’épicentre de cette secousse musicale. En quelque sorte (et de façon purement personnelle) je considère la naissance du Thrash comme un des plus grands tournant de l’histoire du Metal, de ce styles allaient découler les autres grands mouvements à savoir le Death et le Black. D’ailleurs à l’heure actuelle beaucoup de groupes (en particulier le scène Metalcore) se réclament descendants du Thrash et n‘hésitent pas à citer Metallica ou Slayer (entre autres ) comme influences. C’est donc suite à leur apparition sur la compilation Metal Massacre que Metallica signe en 1983 son premier album…

… Et quel album! En 10 pistes Metallica allait passer du rang d’anonyme à celui de cador du Metal en devenir. Les adjectifs qui pourraient le mieux qualifier Kill’em All sont à mon humble avis débridé, hargneux, rapide et intense. Peut être pas leur album le plus violent (Moins que …And Justice For All dans mes oreilles) mais de loin leur plus spontané. Même si à la vue de la qualité des compos il est clair qu’elles ont été un minimum réfléchies à l’écoute nous avons l’impression qu’elles sont toutes sorties d’une séance d’impros démentielles. Ici Tout s’imbrique dans une fluidité hallucinante. Kill’em All fait partie de ces albums qui mettent du poil à gratter dans les enceintes de votre chaine, vous savez ceux qui vous donnent dans 99% des cas envie de sauter partout en gueulant comme un supporter de l’équipe de France à la mi juillet 1998 (ah c’était le bon temps tiens). La recette de cette démentielle galette est simple : le meilleur du Punk copulant avec le meilleur du Heavy. Le résultat; des chansons assez longues avec une patate d’enfer dans lesquelles se glissent des mélodies et des Solos à vous en faire jeter votre gratte par la fenêtre (de rage de ne pas arriver à refaire ces solos démentiels). Cet album est tout autant un régal pour les oreilles qu’un calvaire pour les vertèbres cervicales. On retrouve dans cet album pas mal d’éléments essentiels pour réaliser une tuerie. Des compos Assassines, un chant entrainant et des refrains qui vous trottent dans la tête un bon moment.

Les grattes envoient des gros Riffs bien incisifs et d’une efficacité redoutable. En fait ces derniers avec leur son très sec sont en gros des Riffs Heavy rendus sur puissants par des éléments Punks très agressifs. Le type même de ceux qui vous donnent envie d’Headbanguer comme un forcené pendant des heures. La paire de gratteux assurant vraiment le cachou niveau technique. Et il y a ces sols anthologiques rapides techniques et spontanés qui sonnent tous comme autant d’appels au fracassage de nuque. La batterie de Lars Ulrich est furieuse débidée et dans un esprit très punk, en clair le lascar avoine comme un forcené derrière ses fûts. La grosse caisse résonne à n’en plus finir et donne un coté massif au mur de grattes qu’on se prend dans les cages à miel. La basse est elle aussi furieuse et assure une ossature très solide à l’ensemble. Le chant de James Heitfield est enragé et complètement débridé, sorte de mélange entre le rythme de chant Heavy et la hargne punk il est très appréciable. Je ne suis pas certain qu’il soit toujours juste mais justement ce sont ces petites imperfections qui donnent tout le cachet de cet album. Le son est très direct et donne beaucoup d’impact à ces ces compos furieuses. Quelques intermèdes plus calmes sont à noter mais au final on retient surtout la hargne de la musique.

En clair Kill’em All doit se faire une place dans les discographies de tout fan de Thrash et de Metal en général. Il représente un des chainons de l’évolution du Metal vers ce qu’il est aujourd’hui aux cotés des Show No Mercy er autres Bounded By Blood. Un album majeur, genèse des trois mandales à suivre du groupe. Culte et incontournable Tout Simplement.

2010-01-28 00:00:00


MattMaiden
Encore sous le coup de l’année 1982 où 2 albums majeurs de l’histoire du Metal avaient fait leur entrée fracassante (« The Number of The Beast » – Iron Maiden / « Screaming For Vengeance » - Judas Priest), l’année 1983 allait être marquée au fer rouge par 2 albums qui allait dépoussiérer le monde musical: Kill’em All et « Show No Mercy » de Slayer (sorti 6 mois après l’album de Metallica).

Cet album prévu pour se nommer « Metal Up Your Ass » (titre refusé par la maison de disque!) est constitué de 10 chansons gonflés de testostérone et pleines de fureur : le cocktail Metallica était né.

Kirk Hammett a remplacé Dave Mustaine à la guitare solo au dernier moment, mais même si sur cet album et sur « Ride the Lightning » ce sont encore parfois des compos/solos de Mustaine, Kirk (ex-Exodus) s’en tire avec les félicitations du jury !

Temps ultra-rapides (Hit the Lights, etc.), Riffs monstrueux et entêtants (The Four Horsemen, No Remorse, Seek and Destroy...), solos d’une technicité et d’une fluidité incroyable... Une puissance de feu dévastatrice qui allait donner vie à un nouveau style, le Speed/Thrash Metal.

Les influences paraissent multiples : la fureur du Punk avec la technicité et les solos en plus, la précision du Heavy-Metal avec une agressivité exacerbée... mais un son Metallica décidément incomparable !

Les paroles sont assez basiques et violentes, appellent souvent au combat ou rappellent l’énergie des Live... sauf peut-être sur « The Four Horsemen » qui fait allusion aux 4 Cavaliers de l’Apocalypse selon St Jean. Cette chanson mythique va ainsi donner aux membres du groupe leur surnom actuel ! La première version de cette chanson intitulée « Mechanix » va d’ailleurs être reprise par Dave Mustaine pour son premier album avec Megadeth « Killing Is My Business… And Business Is Good » en 1984.

Ce premier opus va porter un tel coup à la scène Metal que bien des groupes s’en influenceront par la suite. Une autre preuve de la qualité de cet album est qu’une bonne partie des chansons (notamment « The Four Horsemen » et « Seek and Destroy » est reprise à presque chaque concert du groupe.

Petite anecdote amusante concernant « Seek and Destroy », Kirk Hammet avait déclaré en rigolant à un journaliste que le riff de cette chanson avait tué et enterré Elvis !

La technicité des chansons est assez incroyable quand on pense au jeune âge des musiciens : en dehors peut-être de Lars dont le jeu est encore assez basique mais très énergique, la maîtrise des instrumentistes est stupéfiante : tempo ultra-rapide et rythmique de plomb à la précision chirurgicale, Riffs acérés comme des scalpels, basse inventive, solos d’anthologie... Une vraie démonstration de force et de feeling ! Il n’y a qu’à écouter les solos de « Hits The Lights », « No Remorse », la rapidité de « Whiplash»... rien que du très technique !

La production est certes faiblarde, mais c’était le cas pour presque tous les groupes de Metal à l’époque. De plus, on peut dire que cela sert le groupe : en effet, le son semble parfois sortir littéralement des amplis et on pourrait presque imaginer entendre les médiators frotter les cordes !! La voix quasi-hurlée de James participe aussi au son agressif : on a l’impression qu’il en veut au monde entier !! Par contre le son de la batterie voire parfois de la basse est assez étouffé.

Les chansons, en dehors de « The Four Horsemen » sont assez « classiques » voir « basiques » dans leur construction : lorsque le groupe sortira l’année suivante « Ride the Lightning », plus mature, sophistiqué et mêlant l’émotion à une puissance dévastatrice, une petite partie des fans de la première heure criera au scandale...

Peu de temps après la sortie de cet album les journalistes parleront des « Big Four » : les 4 grands groupes américains de Thrash (Metallica, Megadeth, Slayer, Anthrax). Encore une preuve de l’impact extraordinaire de « Kill’em All » sur la planète Rock !

Qui n’a jamais headbangué sur « No Remorse » ou tenté de refaire le riff de « Seek and Destroy » ?! Un album mythique et indispensable !!

Metal Up Your Ass !

PS : j'avais déjà mis cette critique sur l'excellent site sur Metallica de mon ami Mark : http://www.Metallica-rml.fr/

2010-03-25 00:00:00


metalalf : 18/20
Kill 'Em All : pour moi l'Album de Metallica.
Le premier… mais ce n'en est pas moins un coup de maître de la part des fers de lance du Thrash. Bien que les notes et accords se ressemblent, nos deux gratteux maîtrisent parfaitement la gamme mineure pentatonique. La rythmique soutenue par Lars et Cliff est, elle aussi, métronomique.

Les rythmes sont fulgurants, sans pour autant nous ensevelir sous un déluge de notes.
Comment faire sortir une chanson du lot ? Elles sont aussi sublimes les unes que les autres avec, pour reposer nos cervicales, un interlude (Anesthesia) Pulling Teeth. Mid-tempo à la basse, nous revigorant pour mieux repartir sur un Whiplash dévastateur.

Seul Phantom Lord ne m'a pas marqué outre mesure.

Avec cet album, tout est en proportion gardée. Une et une seule chose est infinie : c'est la mélodie. Chaque seconde de cette album reste en tête. Chaque note se suit, nous entrainant dans le vertige du Thrash dans toute sa splendeur.

Quel groupe n'a jamais repris au moins une chanson de cet album, subtil mélange de punk, de Heavy et d'agressivité ?

Il me reste une question, et non des moindres... Comment un tel groupe a pu devenir ce qu'il est devenu, en nous sortant les plus mauvais album qui puissent exister (avec Load et ReLoad) ?
Et comme un malheur ne vient jamais seul, ils ont enchainé avec S&M pour conclure le siècle... en catastrophe.

Comme bon nombre, j'ai cru m'être trompé de groupe lorsque j'ai mis St Anger dans ma platine. Mais non, ils ont osé.

J'attends beaucoup de Death Magnetic qui, j'espère, sera dans la continuité des 4 premiers albums. Seul le verdict du 12 Septembre me permettra de savoir si le groupe s'est enterré lui-même.

2008-09-02 00:00:00