The Unicorn Invasion of Europe

the Пятница 05 Декабрь 2014, La Boule Noire



Twilight Force

Ce soir, c'est power. Oui, mais pas n'importe quel power. Le power le plus kitsch, le plus ridicule possible, mais aussi le plus assumé. On parle bien du power metal mélodico / symphonique, popularisé par les italiens de Rhapsody, et joué avec enthousiaste par une palanquée de groupes tous les moins originaux les uns que les autres. Et deux des groupes de ce soir, Twilight Force et Gloryhammer, jouent justement à fond cette carte-là, poussant les clichés au maximum, peuplant leur monde d'elfes, de gentils chevaliers, de dragons, d'épées magiques et de sorciers très maléfiques. La tournée a justement pour nom "The Unicorn Invasion of Europe". C'est con, oui mais c'est bon.

Twilight Force

Curieusement j'en attendais beaucoup de ce groupe. Formé en 2011, avec un unique album à leur actif sorti plus ou moins dans l'anonymat en juin dernier, ce n'est pourtant pas le groupe qui suscite un énorme intérêt. J'avais bien apprécié l'album, malgré un certain nombre de défauts (un classicisme affligeant, une très courte durée) et surtout je me demandais bien ce que donnerais sur scène des titres aussi entraînants et un chant aussi haut perché.

Finalement, le bilan est mitigé.

Pour les bons côtés, les suédois auront offert un show énergique, nous mettant parfaitement en jambe pour les groupes suivants. Les musiciens, sur scène (je précise, ce détail a son importance), se donnent à fond, bougent beaucoup et font bouger le public qui n'est pas encore au complet. Le vocaliste est bien en voix, même s'il montre des capacités légèrement inférieures à celles du studio, ce qui était prévisible. Le show est assez carré sur les quatre-cinq premiers titres, et le groupe marque son territoire avec un étendard brandi bien haut.
Malheureusement, on se souviendra aussi de ce groupe pour d'autres aspects, bien moins glorieux. Tout d'abord à chaque solo de guitare (et Dieu sait combien il y en a dans le power) le chanteur sort de la scène. Alors bien sûr il ne va pas loin, juste le temps de boire un verre d'eau et de respirer, mais cette attitude est assez désagréable pour le public, qui est quand même venu pour voir le groupe en plus d'écouter sa musique. À un de ces moments, curieux, je soulève le rideau sur le côté de la salle, le chanteur me voit et affiche un sourire gêné. Quant au claviériste, il reste planqué derrière son volumineux clavier, sous sa capuche, et caché par un voile de fumée. Il existe des claviers portables, bien plus adaptés à la scène, et je ne comprends toujours pas pourquoi aussi peu de groupes les utilisent. Le son ensuite n'est pas vraiment top, la batterie en particulier est gratifiée d'un son en carton pour toute la soirée ; pour le reste c'est plutôt correct sans plus. Mais le plus gros souci restera le problème d'ordinateur, au dernier titre de la setlist des suédois. L'intro symphonique pré-enregistrée commence, et … plus rien. Le bug. Fatal error. Le groupe essaye bien de maintenir la tension dans la salle, pendant que le claviériste tente des réparations, improvisant des exercices de chant avec comme paroles "fuuuuuck you compuuuuuter !". Le public se révèle étonnamment sympathique, et soutient véritablement le groupe durant ce moment, jusqu'à ce qu'ils abandonnent et laissent leur place.

Shear

Après l'habituel temps mort à changer tout le matériel avec des câbles en pagaille (à l'heure du sans-fil c'est une aberration), les finlandais de Shear débarquent. Et comme sur les albums, c'est pas à un groupe de mous du genou à qui l'on a à faire. Shear dévoile un show survitaminé, très énergique, qui a dû faire perdre un sacré paquet de calories à chaque personne présente ce soir-là. Ça commence à chauffer dans la foule, les premiers slammeurs se dévoilent, en même temps que les pogos. Le guitariste sur la droite (que je ne reconnais pas avec les cheveux courts) de même que la chanteuse et le bassiste se démènent particulièrement, sautillant dans tous les sens. Seul le claviériste reste encore une fois planqué et complètement immobile. La vocaliste Alexa Leroux parvient à mettre le public parisien dans sa poche en communiquant avec lui dans un très bon français, ce qui fait vraiment plaisir à entendre. La setlist n'est pas très longue encore une fois, et comprend bien sûr majoritairement des morceaux issus du dernier album en date, Katharsis, sorti en mars 2014. Il s'agit d'un metal assez mélodique aux sonorités modernes, puisant dans le power, le death voire l'électro. Ce mélange, dont je ne suis pas friand sur album, se révèle particulièrement explosif en live. Le show reste cependant très carré, sans grosse folie, et ne disposant là non plus pas d'un son excellent.

Setlist :
Heaven Into Hell
In Solitude
Home
Not Myself
Last Warning
A Hopeless Tragedy
Scorched

Gloryhammer

Les voici qui arrivent ! Les voici les cinq écossais complètement barges, prêt à envahir la scène avec leur musique kitsch à souhait. Ils arrivent d'ailleurs chacun leur tour, dans leurs magnifiques costumes, Christopher Bowes annonçant l'ambiance en rapportant des packs de bière. L'heure de folie qui s'ensuivra est placée bien évidemment sous le signe de l'humour, pas toujours fin certes, du ridicule assumé, et de l'alcool. Les morceaux en eux-mêmes ne diffèrent pas beaucoup de l'album, il s'agit du même power metal affreusement classique, et qui, s'ils ne font pas carton plein sur album, sont en revanche taillés pour la scène. Les refrains sont bien sûr repris en cœur par toute la fosse, comme des hymnes à la gloire des licornes, des magiciens, et des marteaux enchantés. À ce propos il est dommageable qu'ils ne disposent pas d'un (presque) aussi bon son sur scène qu'en studio. Angus McFife (Thomas Winkler) lui s'en fiche, il donne juste le meilleur de lui-même. Il en fait des tonnes évidemment, ça blague en permanence, et il est drôle le bougre en plus ! Un petit air de Tobias Sammet … Alors bien sûr c'est ridicule, à l'instar de la bataille épique entre le vilain sorcier (Christopher) et le preux chevalier (Thomas) qui le met à terre en deux secondes, le sorcier ayant déjà un coup dans le nez, mais qu'est-ce que c'est drôle ! De toute manière le public est très enthousiaste, s'immergeant parfaitement dans l'ambiance : pour l'occasion, les metalheads ne font plus le signe des cornes, mais celui de la licorne, un doigt tendu posé sur le front !
Si les groupes précédents tournaient plutôt à la Cristalline, chez Gloryhammer c'est du sérieux. Christopher Bowes s'est quand même enfilé six bières, (tout-de-même aidé par le bassiste James Cartwright) et s'est senti obligé d'entamer la vodka quand la bière a fait défaut. Le bassiste a d'ailleurs été encouragé par le public, qui lui criait "Hoots ! Hoots ! Hoots !" tandis qu'il vidait les bières les unes après les autres. Le public fut récompensé à la fin par une distribution d'alcool au premier rang, dans la joie et la bonne humeur.
Gloryhammer c'est presque plus du spectacle que de la musique, c'est une ambiance, c'est une magie. À voir au moins une fois dans sa vie ; des licornes qui débarquent, c'est quand même pas tous les jours.

Anstruther's Dark Prophecy 
The Unicorn Invasion of Dundee 
Quest for the Hammer of Glory 
Magic Dragon 
Rise of the Chaos Wizards 
Amulet of Justice 
Hail to Crail 
The Epic Rage of Furious Thunder 
Angus McFife 
Wizards!
The National Anthem of Unst

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