Klone Unplugged Tour + Daria Embers + Random Bundle

the Вторник 00 0000, Maison pour Tous Chatellerault

       Les joies des horaires… Quand entre les réseaux sociaux, les affiches, les informations du groupe et de la salle de concerts, personne ne donne la même heure de départ (oscillant entre 19h et 20h30), on arrive un peu au hasard vers 19h30. Puis on comprend qu’on a probablement été bien trop généreux puisque personne n’est là, les balances ne sont pas finies, l’accueil n’est pas ouvert et l’organisation ne semble pas absolument pas au point (une histoire de tirage au sort pour gagner des lots qui s’organisera à l’arrache à la fin). Il faut dire que la Maison Pour Tous de Châtellerault n’est pas un lieu habitué des concerts et ça se voit. Heureusement, les personnes présentes ont le sourire et l’envie que tout se passe bien, ce qui fut globalement le cas. Le barbecue commence à braiser (vente de hot dog), les ‘zicos de Klone arrivent (l’avantage de l’acoustique) en dernier et ceux de Random Bundle, premier groupe de la soirée, discute agréablement et se présente modestement. Du batteur ska au guitariste/chanteur adepte de djent, ils promettent une musique hétéroclite puisant un peu partout là où on fait de la bonne musique.

Random Bundle

Quasiment 21h finalement, le merch est installé (80% pour Klone, 15% pour Kaets – qu’il aurait été plus sympa de voir jouer – et les tee-shirts de Random Bundle en vrac) et le son va enfin sortir des enceintes.

Il est à noter que, comparer à de nombreuses autres dates, les premières parties joueront ce soir en électrique et n’adapterons pas un set en acoustique comme ce fut et semble être le cas la majeure partie de la tournée.

Qu’à cela ne tienne, Random Bundle prend place dans une ambiance gentillette (presque salle des fêtes) où le public se compose autant de metalleux, de personnes clairement plus âgées et moins habitué des concerts (demandant des chaises dès le début) et d’observateurs. Le fait que Guillaume Bernard, leader et compositeur de Klone soit originaire de la ville n’y ait probablement pas étranger. Comme promis, le groupe joue sur pas mal de tableau différent et, malgré le manque évident d’intérêt de la part du public (ce qui est malgré tout dommage), le quatuor se démène et de plutôt belle manière.

Entre rock énergique, grunge, funk/ska, des passages bluesy (le bassiste n’y étant pas étranger) ou alternatifs, l’ensemble est plutôt intéressant et plaisant. Le jeune chanteur/guitariste dispose d’une belle énergie à revendre et se taille des soli puissants, parfois démonstratif mais qui, en live, font plaisir à entendre et lui permettent évidemment de se mettre en valeur et de prendre la pose. Le bassiste, genre de vieux bluesman (ayant peut-être le double d’âge du chanteur) est techniquement excellent et le batteur, très zen, complètent parfaitement ce tableau étrange mais fonctionnant bien. Dommage que le second guitariste reste autant en retrait et ne sorte jamais de sa cage.

Une bonne trentaine de minutes, quelques nuques remuées et surtout l’apparition du chanteur de Daria Embers, le groupe suivant, pour chauffer un peu la foule.

Daria Embers

Daria Embers parlons-en…

Etant donné l’énergumène de chanteur/guitariste qui faisait le show dans la foule pendant Random Bundle (pantalon rouge, chapeau, veston…le parfait gentleman showman), j’ai fort logiquement cru que la soirée allait décoller. Ajoutons à ça, lorsque le groupe monte sur scène, les vannes entre musiciens (« le claviériste demande du retour…bah coupe-lui carrément le son, ça sert à rien les claviers de toute façon ») et le sourire communicatif des quatre membres. Mais dès que le son arrive (fort d’ailleurs, trop), on déchante rapidement. Entre rock énervé et hard très FM, ponctué de nombreuses lignes de claviers ou d’orgues Hammond et de riffs pas vraiment consistants, le tout sur des textes en français et vous obtiendrez un mélange pas forcément concluant.

Le groupe cherche à déployer une belle énergie mais la réponse est plus polie que réellement enthousiaste et la sauce ne prend pour ainsi dire à aucun moment des 50 minutes du set. Le batteur se démène pourtant comme un diable mais rien n’y fait, mis à part lorsque, pris de colère car sa caisse claire ne tient pas en place, il la balance littéralement, se lève en plein morceau pour la refixer et se trouve bien heureux que le reste du groupe ait la présence d’esprit d’improviser pour l’attendre. Le chanteur accusera ensuite la peau percée mais, étant donné le geste initial, je dois avouer avoir quelques doutes. Cela restera une anecdote dans un concert globalement soporifique où je profitai du temps pour me restaurer d’un fabuleux hot dog merguez/mayonnaise (si tu vomis, tourne la tête à droite ou à gauche, penses à ton écran jeune lecteur !) et d’une classique Kronenbourg (il n’avait que ça). Bref, c’est le ventre plein que Daria Embers s’arrête et que le temps de Klone arrive …



Klone

Le temps d’installer des tables et des chaises pour le spectacle, de faire le tirage au sort pour gagner des lots et Klone arrive sur scène, souriants mais visiblement fatigués d’enchainer une troisième date en trois jours avec ce que ça compte de temps sur la route (Paris / Lille / Châtellerault).

Les lumières s’éteignent et Yann débute par le désormais inévitable Immersion. La leçon débute…d’une clarté absolue dans l’interprétation, les lignes de chant du vocaliste sont un pur régal et démontre l’étendue de ses progrès depuis ces dernières années. Déjà impressionnant sur la tournée de Here Comes the Sun, il n’est désormais plus « caché » par la saturation des guitares et de l’instrumentation et toute sa sensibilité et son talent éclate au grand jour avec encore plus d’éclat. Guillaume et Aldrick ne sont pas en reste, constamment à se lancer des regards et à se synchroniser. La différence de leur jeu ressort avec encore plus de netteté dans ce cadre intimiste. Guillaume se charge des mélodies et des parties les plus planantes, jouant souvent uniquement au doigt, pendant qu’Aldrick se charge des parties plus grattés et incisives (puisqu’on ne peut pas parler de riff ici). Quant à Romain Bercé, accompagnateur sur la tournée, il régale par son intelligence de jeu et prouve à tous qu’avec un tom, quelques tambourins et cymbales, plusieurs baguettes et énormément de feeling il est possible de faire des miracles.

Plusieurs grands moments, entre le sombre Fog, l’absolument sublime Nebulous (où les percussions alourdissent l’ensemble de façon succulente), le déchirant The Silent Field of Slaves ou encore la fabuleuse réinterprétation de People are People (Depeche Mode) où Yann propose un voyage poignant qui retourne les tripes.

Retourner les tripes oui, c’est exactement ce que fait le groupe et, pour les avoir vu quatre fois avec divers line-up, je pense dire qu’il s’agit du concert le plus fort vécu avec celui de la tournée The Dreamer’s Hideaway qui proposait un cadre assez génial. On ressent une osmose parfaite entre les musiciens et une pudeur d’artistes se mettant à nu face au public. Public d’ailleurs assez peu réactif, très respectueux et ne sachant finalement pas quoi faire mis à part applaudir à la fin de chaque titre.

Il faudra noter le petit moment cocasse de la soirée lorsqu’Aldrick casse une corde et que, pendant qu’il s’éclipse pour la changer, le trio restant improvise un morceau sur lequel Yann pose des vocalises très shamaniques (« ce morceau s’appelait La Corde Cassée rira le percussionniste lorsqu’Aldrick revient). Le show se termine sur un plus brut Rocket Smoke et un tonnerre d’applaudissements nourris jusqu’à ce que les musiciens quittent la scène.

Un beau moment, poétique et cru, loin des artifices du monde moderne. Salvateur instant qui se prolongera ensuite au merch, le groupe jouant volontiers au jeu des dédicaces et discutant aisément de la tournée, des futures dates ainsi que des projets des uns et des autres (Step in Fluid !). Un grand merci à eux.


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LostPhoenix - 12 Июнь 2017: Merci pour ces lignes aussi inspirées que cet Unplugged est magique. Je suis bien content d'avoir eut droit aux charmes d'Armelle en lieux et place de Romain Bercé.
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