Gojira + One-Way Mirror - Le Stereolux de Nantes

the Среда 02 Май 2012, Le Stereolux



One-Way Mirror

C’est sans se presser que j’arrive avec une bonne demi-heure de retard vis-à-vis de l’heure annoncée sur les flyers. C’est bien connu, les concerts d’aujourd’hui ne commencent jamais à l’heure, surtout à 20h. Pour en rajouter une couche, je me permets même d’oublier (quel gland) ma carte d’identité pour justifier mon accréditation et c’est donc encore plus à la bourre que je rentre, accompagné de quelques sommiens, dans cette superbe nouvelle salle du Stereolux de Nantes, située en plein dans la Fabrique de l’Ile de Nantes.

Et voilà donc que je découvre que nous nous sommes bien fait enflés pour le coup puisque One-Way Mirror a déjà débuté son set depuis près de 20 minutes. La salle est déjà bien garnie et c’est donc dans une ambiance obscure et enfumée que l’on pénètre.
Le son, relativement fort, est assez bon même si l’on regrettera le fait que les samples soient tellement mis en avant que la guitare et la basse sont noyées dans une espèce de capharnaüm sonore peu digeste. En leader charismatique, Guillaume Bideau (qui ressemble de plus en plus à Max Calavera, la propreté en plus) s’évertue à faire participer un public encore un peu amorphe, applaudissant poliment mais encore loin du déchainement qui allait se préparer.
Plutôt axé sur le dernier opus tout frais, « Destructive by Nature », One-Way Mirror distille son metal ultra moderne et prévisible pendant encore une vingtaine de minutes (n’oublions pas que j’ai raté les 20 premières) mais je ne pourrais pas dire que j’ai été bien plus emballé que sur disque. Les musiciens auront été relativement statiques, Guillaume cherchant tant bien que mal à faire décoller l’assistance mais la sauce n’aura jamais vraiment pris durant le set, tout le monde attendant clairement les landais.

Gojira

Après une bonne demi-heure de changement de backline (le temps d’aller se désaltérer dans une salle qui inaugurait sa première date « metal), la lumière s’éteint et on remarque directement qu’un écran géant a été installé derrière le kit de batterie de Mario Duplantier. Une lente introduction lancinante, parfaitement dans le style Gojira, et une longue ovation lorsque le groupe arrive sur scène, sous le déchainement de la fosse. « Space Time », du premier opus des bordelais, démarre sur les chapeaux de roue et démontre, à ceux qui en doutaient encore, que Gojira est bel et bien un groupe de metal extrême et que le quatuor est plus furieux que jamais. « Remembrance » de « The Link » enchaine et la réaction est encore plus immédiate. Joe est impressionnant de charisme et stoïcisme derrière son micro et sa guitare. Impérial et imposant, il hurle comme un damné sans jamais regardé son manche, pendant que Christian et Jean Michel n’arrête pas de parcourir la scène de long en large, devant un Mario monstrueux de technique et de précision derrière son kit de batterie.
« Merci à vous Nantes. Le prochain s’appelle Backbone ! » hurle Joe, hystérique, face à un public ne l’étant pas moins. On remarque alors l’impact incroyable de « From Mars to Sirius » tant tout le monde semble d’un coup connecté et connaitre sur le bout des lèvres et des doigts le morceau joué. Le break, furieusement brutal et écrasant, détruit tout sur son passage et détermine une supériorité nette et sans bavure du lézard géant en comparaison des multiples groupes jouant dans la même cour que le maitre. Gojira n’en est plus à faire comme les grands, il est devenu un grand et, inéluctablement, démontre désormais une assurance, une maitrise et une aisance scénique incomparable et impressionnante.



Loin de laisser le public sur sa faim, il joue avec lui, Joe n’hésitant pas non plus à courir d’un bout à l’autre de la scène dès qu’il n’a plus à chanter. L’écran géant, derrière Mario, défile des images en lien avec les textes ou des extraits de poèmes à l’idéologie particulièrement proche de celle des frères créateurs du groupe : c’est-à-dire pacifique et utopique.
L’un des grands moments du concert sera clairement « Flying Whales », dès les premières mesures du morceau, reconnaissables entre mille. Le groupe fait durer l’introduction en longueur et on sent que la pression grimpe progressivement, la salle n’attendant que d’exploser sur le riff déclencheur. L’interprétation est parfaite, le son toujours aussi puissant et précis, sans bavure et très équilibré, laissant aux spectateurs le plaisir de pouvoir apprécier la musique dans son intégralité et non par saccades. « The Heaviest Matter of the Universe » poursuit sur la même lancée et l’audience se déchaine maintenant complètement, sans se retenir. Joe se montre plein de justesse sur les passages en chant « clair » (si l’on peut appeler cela ainsi) alors que Mario impressionne derrière ses futs, véloce, technique et littéralement possédé et agressif sur ses toms.



Une petite pause puis « Wisdom Comes » que le groupe n’est pas vraiment habitué à jouer, avant un « Oroborus » technique et classieux, laissant entrevoir la grande évolution stylistique de Gojira en deux morceaux complètement différents. « Toxic Garbage Island » s’ensuit et, étrangement, il s’agira peut-être du seul morceau qui m’aura paru moins brutal et noir ce soir-là que sur album, trouvant même la prestation du groupe fade alors que le final du morceau est normalement l’un des points culminants de « The Way of All Flesh », lorsque Joe hurle avec une rage expressive « Plastic Bag on a Sea ».
Le frontman s’arrête alors quelques instants pour évoquer la tournée, la sortie du nouvel album et le fait qu’il ne jouerait pas de morceaux en exclusivité. Taquin, il donne l’adresse du tourneur pour les déçus qui voudraient se faire rembourser et rit avec le public quelques minutes. Le morceau éponyme, ayant déjà été dévoilé sur le net, déboule alors et on remarque avec une certaine jubilation que la version live est bien plus sauvage que ce à quoi pouvait laisser présager le titre (en version courte qui plus est). Le chant de Joe est empli de tristesse, d’émotions et de douleur et le lead mélodique est sublime, gagnant encore en impact et en fluidité sur scène. Il est assez difficile d’analyser la réelle réaction du public puisque certain découvrait visiblement le titre. Qu’à cela ne tienne, « Vacuity » a rapidement fait d’écraser ce qu’il reste de la fosse avec son rythme fort et écrabouillant tout sur son passage.



Le groupe quitte la scène mais après cinq bonnes minutes à les appeler (vous avez joué que 70 minutes bande de rapiats !!), Gojira, tout sourire, revient sur scène pour lancer un « Ocean Planet » repris en chœur par les plusieurs centaines de personnes présentes ce soir-là.
C’est en héros que les landais quittent la scène, acclamés pendant de longues minutes. La main sur le cœur, les quatre musiciens, visiblement émus par cet accueil toujours triomphal, remercie chaleureusement le public pendant que Mario lance ses baguettes, restant plus longuement que les autres aux abords de la scène. Jean-Michel se payera même un joyeux slam dans la fosse, se jetant dans la foule tout sourire.
C’est aussi ça Gojira…une machine parfaitement huilée, monstre scénique mais avant tout très humaine et respectueuse de son public. Un groupe gardant les pieds sur Terre et n’oubliant jamais d’où il vient. Un grand concert, pour un grand groupe. Merci.


Setlist :
1 – Space Time
2 – Remembrance
3 – Backbone
4 – Clone
5 – Flying Whales
6 – The Heaviest Matter of the Universe
7 – Drum Solo / Wisdom Comes
8 – Oroborus
9 – L’Enfant Sauvage
10 Toxic Garbage Island
11 – Vacuity

Rappel :
12 – Ocean Planet

4 Комментарии

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spoky - 25 Май 2012: Pour les avoir vu à Bordeaux récemment (la semaine dernière), je suis un peu resté sur ma faim pour ma part. le set était à peu près identique. J'ai trouvé le set court (et je n'étais pas seul), à peine 1h20 je crois alors que je suis plutôt habitué à 1h45...
De plus, le son n'était pas terrible terrible et si on ne connaissait pas bien les morceaux (c'était mon cas sur la plupart des titres) on avait du mal à s'y retrouver. Bref un peu déçu.

Par contre, je te rejoins sur Mario. Il est juste monstrueux. Sa batterie est vraiment un instrument de musique, et chaque frappe a son importance. Il est vraiment terrible.

Enfin, un super point, c'est l'état d'esprit du groupe. Ils ont tous fini le concert en slammant dans le public, le pauvre Mario n'a pas été chanceux puisqu'il s'est retrouvé au milieu de la salle mais est resté très dispo pour les fans.

Bon concert, mais j'en attendais plus.
Skullface35 - 25 Май 2012: Moi perso j'adore ce groupe mais j'ai étai trés déçus par une chose... Le volume beaucoup trop haut dans la salle !! ont a u les oreilles qui siffler pendant 3 jours, jai jamais u un son aussi naze en live alors que le groupe a une présence énorme sur scéne !!
spoky - 25 Май 2012: ben faut mettre des boule quiès!
J'en porte toujours depuis que j'ai eu des acouphènes pendant 3 semaines suite à un concert de Septic Flesh.
glower - 25 Май 2012: Oo ils ne jouent pas "the art of dying " ? ! pièce maitresse de leurs discrographie :o
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