Decapitated / Despised Icon (Europe 2022)

the Воскресенье 06 Ноябрь 2022, La Machine du Moulin Rouge (ex-La Locomotive)

Une affiche Deathcore dans une bien belle salle. Ça va me changer des concerts plus confidentiels Death et Black du Klub. Ce n’est d’ailleurs pas la même faune. Plus jeune, plus de casquettes (dont certaines à l’envers), plus de piercings (et d'écarteurs d'oreille) et moins de chevelus ! Ainsi qu’une jeune maman (accompagné de son gosse de 5-6 ans) qui avait l’air d’être en symbiose avec ce qu’elle entendait.



Viscera (UK-2)

Ce sont les Anglais de VISCERA, pour leur 2ème fois à Paris, qui relevaient le défi d’ouvrir les hostilités. Ils n’ont sorti qu’un single en 2019 et un album (« Obsidian ») en 2020 mais ce ne sont pas des débutants pour autant. En effet, plusieurs de ses membres sont issus de groupes venant d’horizons aussi variés que le Death/Thrash mélodique, le Metalcore et le Deathcore. Ces différentes influences donnent un Deathcore technique de qualité qui leur a permis à la fois de signer chez Unique Leader Records (écurie connue pour le Deathcore et le Slam Death) et de chauffer un dimanche en fin d’après-midi une salle encore peu remplie. Ils ont été courageux et ont bien assuré (ils sont parvenus à lancer un wall of death, je n’en reviens toujours pas) car à 18h00 devant une audience clairsemée, le challenge était de taille. En l’absence du bassiste, les 2 guitaristes très appliqués et très mobiles, étaient en charge de nous lacérer les oreilles, et l’homme qui tient les baguettes nous a, quant à lui, fait une belle démonstration de ses compétences techniques. Avec une palette de plusieurs timbres de voix, le crieur (qui s’élevait régulièrement sur un marchepied disposé au bord du milieu de scène – bonne idée) a également contribué à la bonne ambiance et au lancement de circle pits. Le fait qu’il partage ses souvenirs d’enfance de conversations dans la langue de Molière avec sa grand-mère française a peut-être aussi créé une connivence avec le public. J’aurais juste aimé qu’il évite les quelques fois où il s’est essayé au chant clair car 1) ce n’était pas tellement maîtrisé ; 2) je suis allergique à cette formule dans le Deathcore.

Au final, un show propre et honnête, de bons breakdowns et des mélodies techniques sympa ; la soirée commençait bien.

Distant (NL)

Le public commence à se faire plus présent pendant le show de DISTANT, un quintette néerlando-slovaque (formé en 2014) aux 13 singles, 4 EP et 2 albums, qui comporte en son sein des anciens de l’ex- groupe de Deathcore slovaque SHRILL WHISPERS.

Ils jouent du « downtempo » Deathcore. Donc ce n’est pas à fond la caisse en permanence mais une musique davantage construite sur des breakdowns lents et graves (pour l’influence Beatdown Hardcore), entrecoupés d’accélérations toutes aussi dévastatrices (pour le côté Slam Death). Leur site Internet mentionne une musique capable « d'écraser l'auditeur dans une expérience immersive » et de « créer un monde vicieux de lourdeur ». Ces effets ont bien été retranscris et sentis pendant le live de ce soir-là. Je me suis dit qu’on avait ici un groupe de tête d’affiche, que font-ils en 2ème position ? J’ai été totalement bluffé (j’aime quand c’est lourd). Si des amateurs de Doom/Death comme moi veulent s’essayer au Deathcore, DISTANT pourrait constituer une bonne passerelle (OCEANO est aussi une porte d’entrée ; voir groupe suivant du live report).

Également chez Unique Leader Records, les multiples voix de leur chanteur (growls, cris typés Black, pig squeals…) que l’on retrouve dans le genre de groupes signés par ce label, narrent des contes d’un âge sombre et occulte qui aura bien conquis son public. De la même façon, sa prestance et son attitude presque théâtrale aura été remarquée.

Très bonne découverte !

Oceano

Sur le chemin du bar, je partage mon appréciation de ce que je viens de voir et d’entendre avec des fans (venus nombreux, la salle est pleine maintenant) qui me répondent « Attends, si tu ne connais pas OCEANO en live, tu n’as rien vu… ». Et ils avaient tout à fait raison les bougres, car ce qui a suivi est mémorable.

J’ai été saisi par la combinaison « violence » et « ambiance oppressante malsaine » de cette formation américaine qui remonte à 2006 (même si le line-up a été renouvelé), et qui n’avait pas rejoué en France depuis 2018. Du Deathcore lourd avec des passages agressifs qui ont déclenché de sacrés pogos (j’y ai perdu une chaussure et gagné un œil au beurre noir !). Adam Warren, l’impressionnant grogneur, fait planner sa voix ultra grave au-dessus de la foule qui se retrouvait comme envoûtée. Le côté hypnotique est grandement soutenu par l’atmosphère très sombre, apportée par des nappes et bruitages inquiétants en fond sonore, des breaks instrumentaux lents et mystérieux ainsi qu’un très faible éclairage (ils ont quasiment joué dans le noir). Comme si on se retrouvait au fin fond des abysses de l’océan (elle était facile, je l’admets).

Encore une excellente découverte ce soir, ils ont bien fait de se joindre à cette tournée « Europe 2022 », une opportunité aussi pour eux de promouvoir leur récent single (sorti en août) intitulé « Mass Produced », produit par Sumerian Records. Et je vous le conseille car ce n’était pas que l’euphorie du live (même si c’est une expérience en soi), c’est également très bon à écouter chez soi !

Decapitated (PL)

Le visuel de « Cancer Culture », leur album qui date de mai dernier, est installé en décor de fond de scène. Puis, les Polonais de la co-tête d’affiche se font un peu désirer. Ils finissent par débarquer après un petit moment d’attente et lancent un show qui fera la part belle à leur dernière prod puisque 7 des 10 morceaux de « Cancer Culture » seront joués, avec un rendu live vraiment puissant (encore mieux qu’à la maison) ! C’est donc rapide et violent, en comparaison de leurs débuts connus pour être plus techniques et un peu plus lents. Ils en ont fait du chemin depuis leurs débuts en 1996 et « Nine Steps » extrait de « Winds Of Creation » (2000) était là pour nous le rappeler. Et pour les amateurs, 2 titres de « Anticult » ont également été entendu (« Earth Scar » et « Never »). Ma satisfaction a été l’absence de la chanson « Hello Death » car les passages avec le chant féminin (quelle drôle d’idée, ça ne colle pas du tout avec le style) tombent comme un cheveu sur la soupe et ruinent tout.

Le groupe de Brutal Death, qui fait d’ailleurs partie des influences d’OCEANO, a comme ces derniers, livré un set joué majoritairement dans l’obscurité, avec néanmoins plus d’effets de lumières et de fumée. Le public a accroché et cela a été un pogo continu dans la fosse durant toute la prestation. Rasta (Rafał Piotrowski), le frontman aux dreadlocks à la Chris Barnes, a dû apprécier.

S’ils avaient repris « Mandatory Suicide », comme sur la démo « The Eye Of Horus », ça aurait été parfait mais bon c’était quand même un généreux spectacle, une bonne claque !

Lors de l’intergroupes, je repère une personne qui me fait penser à « Monsieur cravate rouge » du dernier concert de STILLBIRTH à Paris (cf. le live report). Il me confirme qu’il s’agissait bien de lui et que le costar de la dernière fois est porté uniquement pour les concerts, original !

Despised Icon

Quand les Québécois, parmi les pionniers du mouvement Deathcore, montent sur scène, on est frappé par la différence stylistique visuelle en comparaison avec les combos précédents : t-shirts sans manches, shorts, baskets, casquettes. Aussi dans l’attitude, la façon dont ils sautent et dont ils se déplacent sur scène, ça fait plus Hardcore que Metal. Un contraste après DECAPITATED, ce qui n’empêche pas les 2 groupes de partager la même maison de disques (Nuclear Blast). Et puisqu’on en est à faire de liens entre les artistes du jour, j’ajouterais que DISPISED ICON apparaît sur le titre « Viral Re-Animation » de l’album « Contagion » d’OCEANO. Que des copains tonight !

Pour leurs 20 ans, le collectif Montréalais nous a gratifié d’une sorte de best-of puisqu’on a eu le droit à des pièces issues de « The Ills of Modern Man » (2007), « Day of Mourning » (2009), « Beast » (2016) et « Purgatory » (2019). Choix qui a visiblement comblé leurs soutiens venus en force : de nombreux slams sur scène (c’est mieux qu'au Zénith), pogos, des verres qui volent un peu partout, tout le monde qui bouge… Une récompense méritée, face à l’énergie déployée par les 2 chanteurs (dont un portait un t-shirt du film « La Haine ») qui ont dynamisé des compos déjà puissantes et qui ont pu s’exprimer en français.

A noter pour les collectionneurs, l’EP « Déterré » sorti il y a quelques jours, composé de cinq chansons qui n’étaient plus disponibles depuis longtemps.

 

En conclusion, excellente date ! 5 groupes, c’était même limite un festival. Je me souviendrais en particulier de la violence dégagée par ces musiciens, et des prestations de DISTANT et d’OCEANO vraiment marquantes.


1 Комментарий

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fufupue - 09 Декабрь 2022:

Quand même bizarre la présence de Decapitated sur cette affiche MAIS je ne suis plus du tout à la page avec eux, ayant abandonné le navire avec un carnival is forever que j'ai pas du écouter deux fois en entier... chouette report qui me donne envie de jeter quelques oreilles sur Oceano et Distant. Par contre à ses débuts Decapitated jouait vite pour les standards de l époque !! 

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La Machine du Moulin Rouge (ex-La Locomotive)

Paris, Ile-de-France, France
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Viscera (UK-2)

Deathcore - United-Kingdom
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Distant (NL)

Deathcore - Netherlands
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Oceano

Deathcore - USA
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Decapitated (PL)

Technical Death - Poland
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Despised Icon

Deathcore - Canada
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