Un nom bien cliché pour une musique qui ne l'est assurément pas, voici les teutons Powerwolf. Un tout premier album génial vient de voir le jour chez Metal Blade, il était temps d'en savoir un peu plus sur ces fiers défenseurs d'un heavy-metal noble et immortel. A 1000 lieues de la scène power-metal qui règne outre-rhin, ces gars là ont définitivement plus de rapports avec Wasp, Ozzy Osbourne ou Savatage qu'avec Primal Fear et Brainstorm. C'est l'organiste Falk Maria Schlegel qui a bien voulu éclairer mes lanternes fin avril 2005 (une interview traduite par Jean-Damien Scimia).Peut-on débuter cet entretien par une introduction au monde de Powerwolf ? Tu peux revenir sur l'histoire du groupe ?
Le groupe fut formé par Charles et Matthew Greywolf Cela faisait des années qu'il jouait du metal ensemble. Il y a moi ainsi que notre batteur avons rejoint les frères, puis nous avons passé un long moment à chercher un chanteur car nous ne voulions pas d'un de ces chanteurs allemands de heavy metal typiques. Il y en a des centaines ici et ils sonnent tous pareils. Nous voulions quelqu'un de spécial, mais tu te doutes que ce genre d'individu ne tombe pas du ciel ! Nous avons donc écrit la musique en attendant que la perle rare croise notre chemin, ce qui arriva lorsque les frères Greywolf rencontrèrent Attila durant des vacances en Roumanie.
Attila Dorn, votre chanteur, est donc roumain. Tu peux nous en dire plus sur cette rencontre ?
C'est le destin, ha,ha ! Matthew et Charles ont passés quelques jours en Roumanie, juste pour visiter le pays et se reposer. Un soir, ils ont rencontrés ce gars étrange dans un pub. Ils ont commencé à parler musique et de leur groupe et il a semblé très intéressé. Il leur a demandé leurs numéros de téléphone au cas où il viendrait en Allemagne. Quand ils sont rentrés, Matthew avait un message sur son répondeur. C'était Attila qui disait qu'il venait la semaine suivante en Allemagne pour rendre visite à quelques connaissances et aussi pour faire de la musique avec nous. Nous avons tous pensé qu'il s'agissait d'une blague mais quelques jours plus tard, effectivement, Mr Dorn était là. Le reste, c est de la magie pure. Nous avons commencé à jouer ensemble et le résultat était exactement celui que nous recherchions depuis si longtemps.
J'ai lu que Attila avait une formation d'opéra classique. Comment l'avez-vous convaincu de rejoindre Powerwolf ?
Attila a étudié l'opéra classique à l'académie de Bucarest. Ensuite, il a récolté un peu d'argent en chantant dans différents opéras et comédies musicales. Il aimait bien faire cela mais ce n'était qu'un job, pas réellement exercé avec passion. Il a découvert le metal seulement il y a quelques années après être tombé accidentellement sur une cassette d'Iron Maiden, et, à partir de là, il a toujours rêvé de chanter un jour dans un groupe de metal ! Powerwolf est en quelque sorte un rêve qui devient réalité pour lui. Il apprécie énormément le fait d'être au sein de Powerwolf.
« Return in Bloodred » est votre premier album. Musicalement, c'est très différent de tous ces groupes power
metal allemand actuels. C'est du heavy metal old-school, avec un gros feeling doom. Comment décrirais-tu votre musique ?C'est ton job de décrire la musique, ha, ha Non, tu as raison, je pense aussi que notre style est différent. Surtout que nous utilisons un orgue et que notre vocaliste possède un registre particulier dans le metal. « Old-school metal avec un gros feeling doom », ouais, ça sonne bien, c'est juste
Personnellement, j'apprécie beaucoup votre musique. Quand j'écoute Powerwolf, je pense à Savatage, Manowar, Mercyful Fate, Candlemass Ce sont des groupes que vous appréciez ?
Oui, définitivement. Black Sabbath et Mercyful Fate sont deux groupes essentiels. J'aime aussi Savatage, en particulier les vieux albums, et Megadeth
Il semblerait que ce soit important pour Attila de chanter à propos de son héritage culturel, d'anciennes histoires propres à la Roumanie. De quoi parlent les textes exactement ?
Attila passe beaucoup de temps à se cultiver sur l'histoire de la Roumanie et les légendes qui l'accompagne et c'est un thème très sérieux et important pour lui. Il estime que les loups, loups garous et autres vampires ne sont pas simplement des créatures horrifiques. Nous, peuples de l'Europe l'est, ne connaissons ces créatures et histoires que par le biais des films d'horreurs, mais Attila, en tant que roumain, a un point de vue différent. Il ne supporte pas tous ces films, et, selon lui, ces derniers ne relatent pas la vérité. En s'inspirant des histoires traditionnelles, qui signifient beaucoup pour les roumains, les films ne font qu'en mettre plein la vue. Attila se sert donc de ses textes pour exprimer une vision roumaine des choses.
Ce premier album fut enregistré au Fredman studio par le fameux Frederik Nordstrom. Ce fut une bonne expérience de travailler avec un technicien de cette pointure ? Le revers de la médaille est que vous auriez pu obtenir un son trop commun Etes-vous satisfaits du son qu'il vous a donné ?
Oui, bien sûr. Frederik est bien plus qu'un fin technicien. Il a écouté « Kiss of the cobra king », « We came to take your souls », et a immédiatement su comment elles devaient sonner ! Je ne pense pas que Fred ait un son qui lui soit propre. Ecoute du Soilwork et compare avec le « Ad Astra » de Spiritual Beggars. Il est toujours en mesure de fournir aux groupes un son adéquat. La coopération fut parfaite et nous sommes pleinement satisfaits du résultat.
Comment se déroule le processus de composition chez Powerwolf ? Qui généralement amène les idées de base d'un titre ? Vous travaillez longtemps sur un titre avant de l'enregistrer ?
Nous écrivons tout ensemble. Nous ne fonctionnons pas comme les groupes le font en règle générale. Ce n'est pas planifié, on n'est pas assis à trouver des riffs et à élaborer les lignes de chant. Une chanson doit éclore, sortie naturellement, c'est très spontané. Quelqu'un a l'idée de base et ensuite on commence à jouer. Souvent, on ne mets pas plus d'une demi-heure pour écrire un titre. Cela nécessite une magie certaine, que tu ne peux invoquer ou planifier, il faut juste que ça sorte
. « We came to take your Souls » par exemple, est une chanson que nous avons écrite lors de la première répétition avec Attila. Il y avait le riff, puis Attila a trouvé le chorus, on a nommé la chanson et une demi-heure plus tard le morceau était prêt. C'est comme cela que nous travaillons et c'est ce qui rend Powerwolf spirituel, magique à mes yeux. Pour « Lucifer in Starlight, j'ai juste joué le riff à l'orgue, ça sonnait si doom
Et puis la chanson s'est bâtie rapidement par la suite
Je n'avais pas entendu un heavy si frais depuis un bon moment. Quels sont vos secrets pour rendre fraîche et attractive votre musique ? Avez-vous l'impression d'être différent ?
Désolé, c'est un secret ha, ha En fait, nous avons toujours voulu écrire de bonnes chansons, très variées. C'est dur à expliquer. Si nous n'étions plus en mesure de garder cette fraîcheur dans notre musique, alors il faudrait arrêter
Il y a aussi quelques touches gothiques à la Type O Negative, et je pense que cela vient de la manière dont tu joues. Cela ressemble aussi un peu au jeu de Jon Lord de Deep Purple. Les groupes de rock des années 70 ou des B.O de films vous inspirent-ils pour créer des atmosphères particulières ?
Non, pas directement. Je suis un grand admirateur de Deep Purple. J'ai joué du clavier dans énormément de groupes metal durant des années. Mais c'était trop banal, je me suis lassé. Alors j'ai essayé cet orgue au son massif qui ajoute beaucoup de spiritualité et de profondeur dans la musique. Je pense d'ailleurs que ça sonne beaucoup plus heavy et puissant qu'une guitare. Il suffit d'écouter les vieux Deep Purple et tu comprendras.
Votre batteur, Stéphane Funèbre (excellent surnom !), semble être français. A-t-il joué dans d'autres formations avant Powerwolf ? Comment l'avez-vous rencontré ?
Son père est français, sa mère allemande. Il a joué dans pas mal de groupes de thrash et power metal à Essen, et on a entendu beaucoup parlé de lui. Les Greywolf l'ont donc invité pour une répétition. Mais Stéphane Funèbre , c'est son vrai nom ! En revanche, il a joué dans un groupe allemand de speed metal sous le pseudo d' « Udo Lamprecht », ha,ha
Vous avez prévu de tourner ? Des dates européennes ou des apparitions lors des festivals sont-elles planifiées ?
Pour commencer, on va participer à quelques festivals cet été, comme le Summer Breeze en Allemagne. Pour l'automne, notre agence Dragon productions (une division d'A.S.S) a prévu une tournée, mais rien n'est confirmé. Pas question de foncer tête baissée sur la première proposition. Si c'est pour se retrouver sur la route sur une affiche interminable avec 8 groupes et être éjecté au bout de 20 minutes, sans avoir eu la possibilité de développer un concept scénique, avec une performance visuelle qui se tient, ce n'est pas la peine d'entreprendre quoi que ce soit. Ceci dit, je reste confiant pour cet automne.
Merci beaucoup. Un dernier mot
Prenez garde, Powerwolf débarque ! Ecoutez notre musique, venez rugir sur le www.powerwolf.net, et nous viendrons prendre votre âme
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Interview done by DJ In Extremis











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