Gojira

Interviewer Joe Duplantier, c’est un peu comme discuter avec l’artisan du metal français comme les étrangers le voient aujourd’hui. C’est échanger avec celui qui a fait de son groupe, avec son frère, le combo qui a explosé aux Etats-Unis, qui a ouvert pour Metallica, qui chante désormais avec Devin Townsend ou Apocalyptica mais qui garde les pieds sur Terre et reste adorablement ouvert, affable et passionné.
C’est un musicien talentueux et humain, qui vit pour sa musique et qui, quoi qu’on en dise, n’échangerait sa place pour rien au monde.
Nous l’avons rencontré avant le concert de Gojira au Stéréolux, à Nantes, pour discuter de la tournée passée, présente, du nouvel album et de la vision du chanteur/guitariste sur leur parcours déjà historique, mais loin d’être terminé.
Entretien avec un homme adorable, posé, souriant et gentil comme on aimerait en voir plus souvent…

[Par Eternalis & GloryHoll]

interview Gojira1 – Salut Joe ! Comment vas-tu ? Comment se passe les premières dates de cette petite tournée française que vous faites avant la sortie du nouvel album ?
Ca va très bien merci. Alors cette tournée est un peu le cul entre deux chaises. On vient juste de finir l’album, qui sort dans un mois et demi, mais c’était nécessaire pour nous de repartir sur la route pour chopper les festivals d’été et se remettre en jambes. On n’a pas forcément calculé vis-à-vis de la sortie du disque. C’est toujours un bon terrain de revenir en France, dans de bonnes salles, avec de bonnes balances et souvent un accueil très chaleureux du public.

On a donc commencé avec une date en Espagne, super difficile, avec le froid et tard dans la nuit (rires). On a fait Montpellier, ensuite la Rochelle et maintenant Nantes (ndlr : interview réalisée le 2 Mai) et ça passe plutôt pas mal.





2 – On va revenir maintenant sur « The Way of All Flesh » qui a été un gros succès un peu partout dans le monde. Quelles expériences avez-vous retenu du travail avec Logan Mader et de la grosse tournée qui a suivi ?
On apprend chaque jour, donc le fait que la musique marche est très positif. Gros succès, ce n’est pas forcément vrai, parce que quand on va à l’étranger, ou en Allemagne, on reste bien moins important. Cela nous ramène toujours les pieds sur terre comparé à la France où on fait de belles salles. Les gens nous découvrent un peu plus dans les autres pays. Ca commence aussi à prendre aux Etats-Unis puisque certains fans nous suivent depuis « From Mars to Sirius ». On a joué aussi avec Metallica, ce qui a été énorme puisqu’ils nous ont invités personnellement.

Donc on apprend de tout ça, on travaille sur le show, sur le rapport avec le public. On essaie aussi aller dans de nouveaux territoires, où on doit se faire plus flexible car forcément, l’accueil ne sera pas le même.



3 – Beaucoup ont trouvé que vous aviez américanisé votre son avec cet album. Qu’en penses-tu avec le recul ?
Je n’ai pas à être d’accord ou pas je pense. Les gens analysent de A à Z notre musique, et nous avons une vie de l’intérieur qui est forcément différente de celle perçue par les auditeurs.

Ce que je dirais, c’est qu’on se rapproche petit à petit du son qu’on a toujours voulu avoir. Donc des groupes américains, ou anglais, allant de Carcass à Metallica en passant par Morbid Angel ou Machine Head donc c’est un horizon très large. Le son de « The Way of All Flesh » est celui qu’on voulait depuis très longtemps, même si nous ne sommes pas bloqués sur nos 16 ans et que nous évoluons avec le temps. Cela correspondait bien avec nous à ce moment là.

Alors tu as raison, j’ai entendu beaucoup de gens dirent ça mais est-ce que les gens n’ont pas été aussi influencé par le fait qu’on bosse avec Logan Mader ou qu’on ait fait une tournée là bas. De plus, faut pas déconner mais notre batterie est assez organique, nos guitares sont naturelles, sans ordinateur, on n’a pas de samples…tu vois ce que je veux dire ? J’ai produit l’album de A à Z parce que Logan était surtout là pour nous superviser. Je pense en revanche que les compos étaient plus pêchues, plus proches du live mais ce n’est pas un mal pour moi. Ce n’est pas une insulte quand on voit toutes les bonnes choses qui viennent de là bas. C’est quand même une scène merveilleuse et, sans elle, le metal n’en serait surement pas là (sourires).



4 – On va parler de « L’Enfant Sauvage » maintenant. La première question que l’on se pose est : est-ce une référence au film de Truffaut ou pas du tout ?
Non, pas une référence directe mais le film de Truffaut est bien dans le sujet quand même. C’est vraiment le terme « L’Enfant Sauvage », sans sens caché. C’est un enfant qui grandit en marge de la société, des institutions, des rapports à l’autre…et qu’est-ce qu’un humain qui grandit comme une fleur va dégager au final ? Qui y t-il dans notre forme la plus pure, sans qu’elle soit pervertie par les autres ? Au fond de nous ? Tu vois ce que je veux dire ? C’est vraiment ça la réflexion au centre de l’album.

C’est quelque chose qui est une sorte d’obsession pour moi depuis le début, tout ce qui se rapporte à l’âme humaine, aux émotions, à l’être. Et on sent comme des enfants sauvages dans ce groupe, ça défini ce que l’on est dans le groupe, et tous les quatre, on est de sacrés sauvages (rires).



5 – Et le titre en français est là pour appuyer vos racines françaises ?
Il y a un peu de ça oui, clairement. Il y a un morceau que j’ai voulu appeler comme ça parce que le nom sonne magnifique en français je trouve. L’enfant sauvage… (ndlr : il ferme les yeux)…c’est beau non ?

En anglais, « The Wild Child », il y a beaucoup de choses différentes, c’est trop utilisé, délavé et ça décrit bien plus ce que l’on veut dire. Et oui, dans un second temps, on s’est dit « On est français donc allons-y » !



6 – Que peux-tu nous dire sur cet album justement, puisque l’on n’a pas encore eu la chance de l’écouter ?
Ah merde. Hey, le management là, qu’est-ce que vous foutez ? (éclats de rire).

Alors qu’est-ce que je peux dire…c’est vachement difficile parce que on sort juste du studio donc c’est très dur d’en sortir. Ce que je peux dire, c’est que je suis très content de cet album. Il y a une évolution logique de notre expérience, on commence à vieillir, je n’ai pas peur de le dire, et on est aujourd’hui loin de l’adolescence. De ce fait, on est plus obligé d’être dans la démonstration comme à une époque, être super complexe juste pour prendre les gens à contrepied mais maintenant, on s’en fout.

Je dirais que du coup, on se rapproche du cœur même de notre musique, de son âme. On veut juste expri
interview Gojiramer nos émotions. On a une passion incroyable pour cette musique et derrière ça, il y a une personnalité très forte. C’est un peu plus aéré, il y a des morceaux très intenses mais…(ndlr : il hésite)…putain je saurais pas t’en dire beaucoup plus, c’est trop frais. C’est mieux qu’avant (rires).



7 – Au niveau de la composition, « The Way of All Flesh » avait été composé surtout par toi et ton frère Mario. Qui a composé cette fois-ci ?
On est frangin donc on joue ensemble depuis tellement longtemps. Il avait 10 ans, j’en avais 14 et on se connait par cœur.

Du coup, c’est difficile de se mettre entre nous deux quand ça commence à jaillir. (ndlr : il se mime jouer de la guitare) « Ouais putain, c’est cool ça vas-y continu » (rires).

On se regarde comme des cons à jouer, sans se parler, et ça vient de partout. La plupart des compos viennent donc de cette fratrie évidemment, mais à côté de ça, on est un vrai groupe. L’apport de Jean-Michel et Christian est très important ; ce sont devenu des frères aussi après tout ce temps passé ensemble. Jean-Michel est un gros spécialiste du metal underground, il connait des tonnes de groupes de neo metal, de core quelque chose-machin truc (rires) et du coup, il a une excellente oreille critique. Il est capable de nous dire « Non ça les gars, tel groupe l’a fait il y a vingt ans sur la chanson… ». Christian amène aussi quelques idées.

Pour « The Way of All Flesh », on sortait d’une épreuve éprouvante et c’était plus simple de se retrouver jammer à deux, sans compter que les autres avaient aussi d’autres choses à gérer. Du coup, on l’a composé à deux à 70% en gros. Pour « L’Enfant Sauvage », on était quatre tout le temps mais on jammait constamment tous ensemble, ce qui a donné une participation du groupe Gojira dans son ensemble très forte sur cet album.



8 – L’album sera le premier à sortir chez Roadrunner. Comment votre choix s’est-il porté sur Roadrunner ?
Tout naturellement. Quand on était gamin, on trouvait des disques parfois, on le retournait et on voyait « Roadrunner ? Allez j’achète ». Parce que Death, Sepultura, Machine Head…j’ai découvert « Burn my Eyes » comme ça, parce que c’était un disque de Roadrunner, et cet album a changé ma vie. Ils ont cette aura incroyable.

A côté, on a été underground pendant des années, avec Listenable qui nous a beaucoup boostés. On avait un contrat de trois albums, que l’on a honoré, même si on a eu énormément de propositions entre temps. Et puis le jour où notre contrat s’est arrêté, on a eu des offres beaucoup plus solides, et on savait qu’on avait besoin d’une plate forme solide pour nous soutenir, nous aider parce qu’on ne pouvait pas dire merde à tous les labels. Roadrunner nous a fait une super offre. Ils nous suivent et viennent nous voir en concert depuis des années.

Quand on joue aux Etats-Unis, il y a Monte Connor, le directeur artistique du bureau américain, qui est super passionné et qui pourrait nous parler du son de la caisse claire pendant trois heures (rires). Et ce gars là a signé Sepultura ! Avec le temps, on s’est aperçu qu’il y avait une vraie offre derrière. Ce n’était pas l’offre financière la plus importante, mais celle qui avait le plus de sens. On verra à l’avenir si tout ce passe bien mais pour le moment, on est confiants.



9 – L’artwork de l’album reste bien dans le style des autres pochettes de Gojira. Est-ce que c’est toi qui l’as dessiné ?
Ouais ! J’ai fait toutes les covers du groupe, mais Mario élabore vachement son art depuis quelques années, et il avait aussi des idées complètement différentes au début. Du coup, on en a discuté ensemble, on a fait des croquis et j’ai réalisé une peinture à la fin, que tu retrouves sur l’album.

C’est important pour nous, que ça vienne du groupe. On a essayé parfois de demander à des gens de nous dessiner un artwork mais à chaque fois, c’est super beau mais on n’est pas convaincu…c’est pas nous ! On a besoin que ça vienne de nous, de nos mains.



10 – Un dvd va sortir le mois prochain. Qu’est-ce que tu peux nous dire dessus ? N’as-tu pas peur que ces deux sorties se chevauchant vont faire que le dvd va passer rapidement à la trappe ?
Hum…je pense qu’on a toujours été très connecté avec nos vrais fans. Certes, on a un désir de grandir, c’est indéniable, mais aujourd’hui, un dvd s’adresse aux vrais fans plutôt qu’à ceux qui nous suivent grâce à l’engouement autour de nous. Et eux, ils l’achèteront.

Sincèrement, j’espère qu’il va se vendre, mais je ne me fais pas d’illusions dessus. Après, c’est déjà deux labels qui sortent ces deux produits donc il y aurait surement pu avoir un arrangement plus intelligent au niveau des dates je ne sais pas. C’est Mascot Records qui va sortir le dvd, un label européen, avec qui on a un deal juste pour le dvd.

C’est un peu bizarre, mais ce dvd retrace trois ans de notre vie. Il y a trois lives, très bien filmés, très beaux, avec un bon son qui est un super truc pour ceux qui n’ont jamais pu nous voir. Et surtout, on a fait un film d’une heure, un documentaire qui retrace la vie du groupe et je pense que c’est un beau témoignage pour les fans.

On a filmé ça avec nos appareils photos, nos téléphones portables…des trucs tout pourris parce qu’à l’époque, on n’avait pas d’Iphones (rires). Il y a la composition de « The Way of All Flesh », la préparation des tournées, le groupe dans les loges…une vidéo intéressante !



11 – Vous avez un line up très fort, qui n’a jamais bougé. C’est si rare aujourd’hui que vous avez forcément une recette spéciale ?
On a nos hauts et nos bas. Parfois, il y a forcément des tensions, et quand tu es dans un bus pendant quatre mois, tu as toujours un moment où tu as envie de claque
interview Gojirar la porte très fort et de rentrer chez toi en courant. Etre plus proche de ta famille, avoir une vie plus normale aussi.

On arrive toujours à se gérer, à discuter, à se poser…c’est une clé ! On garde aussi toujours les idées claires, on ne prend pas de substances si tu veux (sourires). C’est tout con mais des groupes qui implosent, il y a bien souvent quelqu’un qui est drogué, qui est plus très clair dans sa tête et qui pète un plomb. Du coup, il n’a plus la lucidité de se poser et de savoir pourquoi il est là. Nous on boit beaucoup d’eau, on essaie de bien dormir et d’avoir la tête sur les épaules.

Ça permet, quand quelqu’un ne va pas bien, de le remarquer tout de suite et de ne pas le laisser dans son coin parce qu’on serait trop défoncé pour le voir. On est vachement soucieux les uns des autres, on pourrait même parfois se détendre (rires). Mais il y a un vrai respect entre nous, et trouver ça ailleurs, chez d’autre personnes, même quand on a envie de claquer la porte, on réfléchi à deux fois, parce que c’est super ce que l’on a entre nous. Outre le succès, il y a une âme dans le groupe. Alors c’est clair que si on se tapait des bides tous les soirs, on réfléchirait. Mais on évolue en pente douce, et on a aucune raison de splitter.



12 – Tu parlais de la vie de tournée. Est-ce que ce n’est pas trop difficile maintenant, de partir des mois loin de votre famille ?
C’est très difficile ouais, il n’y a pas photos. Comment on fait ?

A chaque fois que l’on part en tournée, et même en enregistrement, on ne réfléchit pas trop. C’est une sorte de mission que l’on se donne, on fonce tête baissée et on se rend disponible pour Gojira, de façon presque spirituelle.

Des fois, on se pose et on se dit « Merde, deux/trois mois… » et on se dit que les copines, les amis, la famille font être loin. Mais on se démerde. Il faut être avec les bonnes personnes aussi, c’est clair, mais tout se passe bien, on se sent soutenu et on est heureux actuellement.



13 – Justement, après ces longues tournées, quelles sont vos impressions en revenant en France, après avoir fait moult pays ?
Au début, avec l’euphorie du changement, de découvrir des terres nouvelles, quand on revenait en France, on avait l’impression de faire un retour en arrière tu comprends ? On se disait qu’on aurait bien aimé jouer à Tokyo plutôt qu’à Poitiers au Confort Moderne (rires)

Et aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas, on est plus objectif sur les choses. Et quand on revient, c’est « Yeah, Poitiers » (rires). Sincèrement, en plus, on a confort supplémentaire ici. Tu as vu la salle ? (ndlr : le Stéréolux, salle flambant neuve). On soutient, finalement, la culture en France malgré ce que les gens disent. Quand tu vas en Angleterre, tu es payé au lance-pierre, il y a des quotas, il n’y a pas de subventions.

Personne ne t’aide pour installer le matos, les loges sont des placards à balais…et de l’eau, c’est de l’eau du robinet. Enfin c’est de la survie quoi, rien que pour se laver ou nettoyer ton linge. Ici, on a des loges individuelles, il y a une machine à laver là-bas, des gars préparent une cuisine qui est super bonne. Donc en France, il y a ce confort qui est appréciable. Les retours sont supers, le son, la technique…et puis notre public qui nous suit depuis si longtemps.



14 – Et le Stade de France dans dix jours (ndlr : interview réalisée le 2 Mai) ? Encore un cap supplémentaire ?
Bah c’est génial, absolument énorme.

Dans les faits, on va jouer un petit show dans des baffes qui seront limités dans le son parce qu’on est juste la première partie et que le groupe qui nous accueille garde une grosse partie de la table de mix. On est un hors-d’œuvre de Metallica, qui est en plus assez dur puisque la plupart veulent voir Metallica. Le reste, rien à foutre (rires).

Mais on a joué avec eux aux Etats-Unis et souvent, après le troisième morceau, les gens sont réceptifs et ça se passe bien. On a un coup à jouer au Stade de France, d’accrocher des gens qui ne nous connaissent pas. Je suis assez détendu et impatient d’y jouer…je crois que Mario flippe un peu en revanche mais moi ça va.



15 – Dernière petite question (ndlr : la membre de Roadrunner me demandant de terminer derrière Joe) : il y a concrètement un avant et un après « From Mars to Sirius » pour Gojira mais aussi pour le metal français. Est-ce que tu as conscience du statut d’album et de groupe culte que vous êtes en train de vous forger ?
(Sourire) Bien sur oui. On se rend compte qu’il y a un buzz autour de nous et c’est quelque chose que l’on trouve super. C’est un rêve de gosse…des gens se font des tatouages Gojira, viennent en connaissant nos chansons, pour nous.

J’essaie de garder un œil très intérieur, de me concentrer sur ce qu’on fait, de relativiser. On est pas non plus dans un confort matériel immense, on n’est pas disque d’or non plus, on n’est pas des stars ! Ça marche au niveau des musiciens, des gens qui connaissent la musique car les metalleux sont souvent des musiciens. On a de bons retours aussi des groupes avec lesquels on joue, qu’on admire parfois. On est dans une euphorie mais aussi enraciné dans notre quotidien. On est hyper content de ce qui nous arrive, je n’échangerais ma place avec personne parce que je vis pour ce que je joue, mais on garde les pieds sur Terre. Nos demandes ne sont pas inconsidérées.



16 – Je te laisse les derniers mots…
Merci d’être le « spirit » du metal (rires). C’est un genre où l’esprit est très important justement, merci beaucoup de ce que vous faites, de venir nous interviewer.

Et les fans français, je vais être hyper consensuel et mielleux mais on vous aime, on aime vos réactions et votre façon de vous défoncer dans la fosse. Merci à vous, et à bientôt !


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Interview done by Eternalis

7 Комментарии

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alun - 14 Май 2012: tout à fait d'accord avec toi Omphale, Gojira se fait trop rare par chez nous en dehors des gros festoch ou il faut se taper des groupes de nulosses et des concerts trop courts...
en
Tfaaon - 14 Май 2012: bonne interview, merci ! :)
seppuku - 14 Май 2012: Encore un beau travail à votre actif :). C'est cool de voir des groupes qui ne prennent pas la grosse tête et qui restent proche de leur public. Merci à vous deux !
orionzeden - 21 Май 2012: Et bien ça m'a donné envie de les reécouter ^^. (la dernière fois j'avais moyennemt aimé). Cette fois :). Et belle interview, merci!
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