Alien Ant Farm est un quatuor rock américain dont la musique, malgré ses sonorités néo-métal, lorgne clairement vers la pop. Le son de leurs guitares est lourd, compressé, très typique du métal U.S. et de ses dérivés ; en revanche, le traitement plus léger de la section rythmique et le mixage très en avant de la voix du chanteur Dryden Mitchell participent pleinement au côté pop.
Alien Ant Farm jouit d’une forte popularité auprès des Australiens, des Néo-Zélandais et des Américains, moindre en France. Le nom du groupe (approximativement en français : « ferme extraterrestre de fourmis ») est venu du guitariste Terry Corso, qui imagina que les Aliens s’occupaient des humains depuis l’espace, observant leur développement avec la même curiosité que l’enfant pour une ferme de fourmis.
Non sans malice, ils intitulent leur premier album Greatest Hits (en français : « les plus grands tubes »), qui reçoit une récompense aux L.A. Music Awards (Best Independent Album). Leur amitié avec Papa Roach leur permet de signer en 2001 sur un label plus important, Dreamworks, via la sous-division New Noize. Avec toujours le même humour prononcé (ou mégalomaniaque ?), ils nomment le disque ANThology. Dans la foulée, ils reprennent le « Smooth Criminal » de Michael Jackson, un hold-up qui restera leur morceau le plus connu – B.O. d’American Pie 2, #1 en Australie et Nouvelle Zélande, #3 en Angleterre…
La poisse d’Alien Ant Farm
En 2002, lors de la tournée de promotion d’ANThology, le groupe est victime d’un accident en Espagne : le chauffeur du van décède, le chanteur se retrouve paralysé après avoir été blessé aux vertèbres. Lourd de ce coup du sort, le quartet peine à honorer son image de « groupe fun californien », ce qui se ressent lors de l’écriture de truANT un an plus tard. Ce qui aurait pu être leur plus grand succès amorce en fait une série de galères. L’album truANT est enregistré en compagnie d’un orchestre, mais malgré le succès commercial du tube « Glow », leur label met la clef sous la porte. En octobre, c’est au tour du guitariste Corso de prendre la poudre d’escampette pour « différences incompatibles ». Les sombres tractations qui ont lieu après le rachat de Dreamworks par Universal empêchent la réalisation d’un nouveau disque, prévu sur Geffen. Le groupe s’entête malgré tout et propose en tournée un bootleg de leurs nouvelles compositions, communément appelé « 3d Draft » par les fans.
La valse des labels continue, et c’est finalement sous l’étiquette Universal Music Enterprises que Geffen autorise Alien Ant Farm à produire son disque, Up In The Attic (2006). La diaspora, elle aussi, se poursuit : c’est au tour du bassiste Tye Zamora de quitter le navire. Malgré un retour aux sources plus « rock » et moins sophistiquées, avec notamment le producteur Jim Wirt aux manettes (Incubus, mais aussi le disque d’AAF Greatest Hits), le maigre succès de Up In The Attic combiné à l’absence de mise à jour de leur site web fait penser à un split du groupe. Pourtant Alien Ant Farm refait surface à la fin 2007. En attendant un nouvel album ?
Source : musique.fluctuat.net/alien-ant-farm.html

