WITTR + Guests @ Limoges 2017

the Sábado 09 Dezembro 2017, CCM John Lennon

Après la venue inédite de “WASP” récemment en Novembre le centre John Lennon à Limoges ne rompt pas avec sa réputation à faire venir des poids lourds de la scène metal. Peu de salles en font l’équivalent dans tout ce que comprend le centre-ouest de la France. Et en cela on doit particulièrement remercier l’association Execution, qui organise spécialement une affiche de plusieurs dates “Spéciale Noël”. Pour ce début décembre on annonce la venue entre autres d’un grand de France (“Misanthrope”) et d’une ponte du black américain (“Wolves In The Throne Room”). Les deux groupes suivants sont bien de chez nous, mais n’ont pas encore une notoriété ni une carrière équivalentes aux deux groupes précédemment cités. Néanmoins, ils vont faire preuve de sérieux et d’originalité durant cette soirée étoffée comprenant donc quatre shows. Arrivé peu presque une heure avant les horaires d’ouverture, peu de monde se présente peu avant 19h. Tout au plus une trentaine, bientôt une quarantaine lorsque les portes s’ouvrent. J’en espère encore beaucoup plus par la suite, même s’il est déjà acquis que le premier concert ne bénéficiera pas d’un large public.



Treha Sektori

Bien étrange concert que celui de “Treha Sektori”. Nous sommes rivés face à un grand écran, et l’auteur de cette pièce est dans un coin de scène tel un DJ face à une tablette et un micro. A côté de lui un tambour avec lequel il exécute des percussions. Est ainsi diffusé un film en même temps qu’il pianote, chante ou frappe. Le spectacle est une démonstration autant visuel que sonore, l’un n’allant pas sans l’autre, car tout s’inscrit dans une articulation inquiétante, mêlant un art conceptuel, contemporain aux sources de l’homme dans un les méandres sombre d’un dark ambient et neo folk tribal. Le concert change complètement des codes et s’incruste comme une pure originalité devant un public très dispersé, mais néanmoins assez attentif. Le show s’avère captivant malgré le décalage entre l’archaïsme défendu dans le concept et la modernité des outils. “Treha Sektori” fait sa tournée européenne à ce que j’ai cru comprendre. Pour ceux intéresser par les travaux de Dehn Sora, il est également à la tête d’un projet plus metal, mais à l’atmosphère tout aussi marqué avec le black metal dépressif de “Throane”.

Misanthrope (FRA)

J’ai la grosse surprise de m’apercevoir que “Misanthrope” groupe mythique et historique du death metal français passait avant “Lizzard”, alors que l’envergure et l’ancienneté aurait voulu que le groupe de SAS de L’Argilière prenne la priorité. Même, il n’aurait pas été surprenant de les voir en tête d’affiche. Cela dit, la troupe semblait presser de reprendre la route, sans doute pour une autre date. Preuve en est le stand de merch affilié à “Misanthrope” EMP a été débarrassé plus tôt. Sur le concert, tous les instruments étaient rigoureusement calés, rien n’a redire, si ce n’est l’impression que le son aurait pu être autrement plus claquant et aussi le public qui baillait aux corneilles alors que le show était plus que satisfaisant. “Misanthrope” défendait là son nouvel album “Alpha x Omega”, paru chaudement et dévoilait des extraits de celui-là. En plus de morceaux récents, ils ont repris une panel de titres, embrassant ainsi l’ensemble de leur belle carrière; bien sûr les immanquables “L’écume des Chouans”, “Bâtisseur de Cathédrales” en clôture, mais également “Le Roman Noir” pour les plus connus. Le concert a été un grand moment de communion metal. Phillipe Courtois a rendu un hommage remarqué au groupe “Exécution” avec qui ils avaient joué dans les années 90 et présent en salle. Occasion aussi pour savourer une véritable bouteille de Champagne et d’arroser le public tel un champion de Formule 1. “Misanthrope” c’est notre Alain Prost, mais il n’est pas prêt de se retirer du circuit.

Set-List:
1. La Fabrique du Fataliste / 2. Aenigma Mystica / 3. L’écume des Chouans / 4. Les Empereurs du Néant / 5. Melissa & Darvulia / 6. Le Roman Noir / 7. Noyade Abyssale / 8. Bâtisseur de Cathédrales

Lizzard

Celui qui succède donc “Misanthrope” est pour ma part un grand inconnu, mais a déjà fait paraître des ouvrages. Le groupe originaire de Limoges se compose en un trio très soudé, où chacun a une place distincte. Le guitariste-chanteur à l’extrémité gauche, le bassiste à l’extrémité opposée, et la batteuse flanquée en plein milieu de scène. Pour tout dire je m’attendais pas à grand chose. Il y avait juste la ribambelle de pédales d’effets qui m’intriguaient, cela dit. Je n’ai pas du tout accroché à leur premier morceau, et je me dis alors qu’on aura affaire à une sorte de groupe de metal alternatif quelconque. Bien mal m’en a pris car le groupe a plus d’un tour dans son sac, change de style au gré des morceaux, passant à quelque chose de plus atmosphérique puis de plus progressif. Difficile de déterminer un classement, mais on observe un contour très expérimental dans leur musique. Le chanteur-guitariste semblait prendre son pied et se montrait assez communicatif avec le public, qui a fait preuve lui d’une réception plus positive qu’à l’adresse des shows précédents. Le frontman maniait à fond ses effets, arrivant à produire un instrumental assez dantesque, projetant bien loin la mauvaise appréhension du début. Un bémol cependant; son chant était parfois trop couvert. Visiblement, le micro n’était pas réglé assez fort. Une vraie et riche curiosité s’adressant à quasiment tout le monde. Du moins si on apprécie les différents genres utilisés par “Lizzard”.

Wolves In The Throne Room

On se sent honoré de la venue de ce groupe de prestige. Un monument de la scène black américaine, dont on a pas vraiment toujours l’occasion de voir. Le groupe a sorti en septembre un nouvel album et compte bien le défendre en France. Les préparatifs chez eux sont élaborés avec grand soin. De grands panneaux avec de superbes motifs nordiques sont disposés sur la scène. Les claviers et la batterie sont mis en arrière champ. La claviériste justement va disperser préalablement de la fumée d’encens. Encens contenu dans une espèce de jarre en metal, et qui sera de nouveau attisé en plein concert, mais par le nouveau guitariste Kody. Et comme si la fumée d’encens ne suffisait pas, on en rajoute par dessus donnant avec l’obscurité choisie une sacrée purée de pois qui n’était pas sans rappeler d’ailleurs la prestation d’”Enslaved” lors du Hellfest 2016. Et d’ailleurs, même la prestation m’a remémoré le show d’”Enslaved”. Un concert que j’avais trouvé étrangement plus nerveux que d’habitude, car c’était pas très longtemps après la parution d’”In Times”, qui revenait quelque peu à une violence que l’on avait plus trop espéré. Pour revenir au concert de Limoges, “Wolves In The Throne Room” avait misé sur la fumée pour produire un effet visuel à l’aide des spots. On avait ainsi horizontalement deux couleurs qui prenaient la largeur de la scène, telles deux grandes bandes, avec une préférence pour le rouge, le jaune et le vert. Ils ont joué avec la plus grande froideur un balck metal implacable et obsédant. Le public était porté entre des longs passages contemplatifs et petits moments de férocité. Pas de mots, justes quelques gestes de remerciement en fin à la foule enthousiasmée, voilés par un épais nuage sombre et coloré.


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