Putain, Savigny-le-Temple ça se mérite. 50 minutes en RER depuis le centre de Paris et, à moins d'être myope, la salle l'Empreinte, multicolore, se présente sur la gauche de la gare, logée au milieu de nulle part. Arrivé sur site vers 18h50, le Didier se poste dans les 10 premiers arrivants et attend ses joyeux convives. On est prêt à rentrer, comme les 300/400 personnes au bas mot qui font la queue gentiment avec nous. La moyenne d'âge est un peu plus que moyenne 
Après s'être fait fouillé la matraque pas les deux molosses de l'entrée, direction... les chiottes pour vider nos vessies. Ca c'est pour les deux plus vieux. Zaz s'est calé au second rang, quasi plein centre et on le rejoint. La salle va se remplir aux 3/4. Quand Jocelyn me dit qu'UDO avait réuni maxi 150 personnes l'année passée, putain, ça me fout le blues. Début de nos attouchement sensuels avec les photographes. Bande de gros cons. Ils te passent devant pour prendre leurs putains de clichés avant et pendant le concert sans dire "pardon"
Casse-couilles de première.
Bon revenons à nos moutons. En chauffe-salle, ThunderMother. Un groupe de 5 suédoises. Très jolis yeux les gamines mais un poil enrobées. La bière est bonne à première vue. Un Rock énergique avec une chanteuse, bien foutue, qui fait sa séance de strecching sur scène. La soliste blonde, ben oui elle est Suédoise, est d'un bon niveau, ce qui est moins le cas de la brune, ben merde alors
, à la rythmique qui nous a fait un magnifique paing sur une intro qui manque encore de délié dans la liaison main droite, main gauche. Mais elles ont la pêche, première en France et tout le toutim. La soliste se la joue Angus en venant faire un solo dans la salle
. Marrant et plein d'audace. La batteuse s'avère plus à l'aise sur les morceaux enlevés et la bassiste se démène sur sa Rickenbacker. Bon moment de Hard-Rock vitamine C. Super les filles, il faisait un poil frisquet. Mais, nous, hein Jean-Luc, on préfère les Amorettes
Et puis, 5 sur scène, tu sais plus qui regarder. 30 minutes de gig. Nickel. Le doyen a tout chaud, il transpire déjà et DAD est pas encore passé. Le son est vraiment excellent, rien à redire. On est ready pour la suite.
Après une courte attente de 15 minutes, DAD débarque vers 21h15 sur Bad Crazyness. Yes, ça envoie de la viande. La température monte d'un cran. Bon, vous avez compris, DAD va jouer deux albums in extenso. En premier, Riskin at All et après un court break de 10 minutes ils nous balanceront No Fuel for the Pilgrims en le jouant de la fin vers le début pour finir sur un euphorique et jouissif Sleeping my Day Away. Que dire ? Super moment. Pour les néophytes, DAD est fronté par deux frères, Jesper et Jacob Binzer. Jesper chante et joue de la rythmique sur sa flying V blanche. Zaz le trouve un poil fatigué mais je lui trouve toujours un plein bol d'énergie communicatrice. Il a tendance à jouer ses parties sur le bas du manche de sa gratte et joue avec le public dans un Français approximatif. Jacob est un soliste avec son toucher et un son tout en reverb qui donne une couleur à la musique de DAD toute particulière. Les morceaux rapides alternent avec d'autres plus calmes. Et la mayonnaise prend sans problème.
Le second fondateur du groupe est Stig Pedersen, le bassiste qui vient du punk. Le concept DAD c'est lui. Le magnifique back-drop avec papier peint jaune et peinture représentant un cerf au bord d'un plan d'eau c'est de l'humour Danois... Grand, blond et adepte des UV, il joue de la basse à 2 cordes sur des instruments qu'il fabrique lui même. Peu expressif, ses basses parlent pour lui : la bleue luminescente, la croix Allemande avec un avion, la guitare inversée, la voiture et ses feux arrière allumés, la rocket-basse et enfin celle en crâne qui est l'effigie du groupe. Solide au poste, il tient la baraque avec son pote Laust Sonne, batteur extra-terrestre s'il en est.
Ce dernier est l'attraction sans contexte d'un concert magique. Il arrive en costard et chemise blanche, cravate noire. Campé sur ses deux pieds, caisse claire entre les cuisses, il attaque en position classique, fouetté sur la caisse claire, main gauche, avec la paume de la main en l'air. Un tom medium et deux petits toms basses, une charleston, une rude et une ou deux cymbales de plus. Deux petits mini-solos par ci, par là d'un batteur qui me fait penser à Laurent Gerra. Un cogneur tout en style et en simplicité qui aura la banane aux lèvres pendant deux heures durant, même lorsqu'il assure avec le reste du groupe des choeurs parfaits. La revue des deux albums est du pur bonheur, les parties de gratte de Jacob mettent le feu et donnent la touche de mélancolie du style DAD que j'adore. Sur Sleeping my Day Away, la salle se déchaine, y compris 3 abrutis qui se jettent sur les autres. Après avoir rebondi sur moi 3 ou 4 fois, j'en renvoie un vers le milieu de la salle en gueulant "t'arrêtes ou je t'en colle une" qu'il n'a certainement pas entendu mais lu sur mes lèvres. Les choses sont rentrées de suite dans l'ordre. Bordel, va pas me gâcher mon show ce jeune con 
Un rappel de deux derniers titres et malgré nos efforts pour faire revenir DAD sur scène, il est temps pour eux de filer vers l'Allemagne.


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