Motocultor 2022 - Jour 1

the Quinta-feira 18 Agosto 2022, Saint Nolff

Cette année, c’est votre serviteur qui aura eu l’honneur de représenter Spirit of Metal au  Motocultor pour un compte-rendu des concerts et un petit point général sur le festival, son ambiance, ses hauts et ses bas. Malheureusement, mon appareil ayant rendu l’âme quelques jours avant le début des concerts, vous devrez vous passer de photos (je ne vous ferai pas l’insulte de publier les quelques clichés que j’ai réussis à capturer avec mon smartphone), mais si vous voulez revivre quelques-uns des concerts de cette édition ou découvrir le festival à travers les modestes mots d’un simple fan de musique extrême, alors vous êtes les bienvenus !

 

Au programme, du jeudi 18 au dimanche 21 juin, cette 13eme édition regroupera 105 groupes locaux ou internationaux qui se partageront quatre scènes pour une affiche éclectique (en dehors du metal, on trouvera des groupes aussi variés que The Libertines, Perturbator, Skald, Igorrr, les Wampas, Denez Prigent ou les Ramoneurs de Menhir) soit quatre jours de décibels, de saturations et d’émotions fortes ! Le temps sera plutôt clément dans l’ensemble (un peu de pluie le vendredi et le dimanche, mais rien de méchant, et honnêtement, il vaut mieux ça que les 40 degrés qu’on a subis une grande partie de l’été ou les trombes d’eau de l’édition 2019…), et l’ambiance restera plutôt bon enfant et somme toutes assez familiale malgré une affluence record de 44 000 festivaliers.

 

L’évènement reste vraiment à taille humaine, le camping est collé au site du festival, ce qui permet de se rendre très rapidement aux différents concerts, et sur le site, la circulation est fluide entre les différentes scènes, bon point ! D’ailleurs, autre point positif à souligner, le running order a été conçu de sorte  que les concerts s’enchaînent de façon assez fluide et continue, et il est plutôt rare que deux shows soient programmés en même temps, ce qui évite à avoir des choix draconiens à faire : même si le programme musical de chaque journée est très dense (sauf le jeudi, un peu plus léger), le boulimique comme moi qui veut assister à 7 ou 8 concerts d’affilés peut enchaîner facilement en ayant un laps de temps suffisant – bien qu’à mon sens un peu court - pour aller d’une scène à l’autre sans rater le début de la prestation suivante. Bien vu de ce côté-là !

On remarquera de même que de nombreux stands de merch sont présents ainsi que pas mal de food trucks, proposant une nourriture  – relativement - variée avec un service rapide. Par contre, premier coup de gueule, les prix sont carrément prohibitifs ! Dix balles au minimum pour de la bouffe certes roborative mais pas non plus 5 étoiles, 7 euros pour une pinte, 25 euros voire plus pour un t-shirt alors qu’on les trouve régulièrement à 15 lors des concerts des groupes concernés (étant donné que tous les prix semblent alignés même pour les groupes les plus modestes, on ne peut s’empêcher de penser que c’est une volonté du festival, qui se fait probablement une marge sur les ventes…), ça fait quand même un peu mal au cul, et on a parfois l’impression d’être pris pour des pigeons ! Imaginez le festivalier lambda et plutôt raisonnable qui fait ses deux repas quotidiens et s’en tient à deux mousses par jour (raisonnable j’ai dit !), et qui décide de s’acheter un ou deux t-shirts en souvenir, puis faites le calcul : oui, vous avez bien compté, le seul fait de se sustenter et s’abreuver revient finalement presque plus cher que le pass 4 jours en lui-même !  

 

Ceci dit, ne boudons pas notre bon plaisir, car c’est bien pour la musique que nous sommes là, et à ce niveau, on ne peut pas dire, la prog est carrément alléchante, proposant du black, du death, du grind, du heavy, du stoner et du thrash de manière assez équilibrée. Du coup, trêve de bavardages, mettons-nous en scène et en avant la musique !    

 

 

 

Arrivé de bonne heure ce jeudi, j’ai largement le temps de faire un petit tour pour repérer les lieux, installer ma tente dans le camping des bénévoles, et aller manger dans une boulangerie voisine histoire de me remplir le ventre avant de commencer les concerts. D’ailleurs, le site n’ouvrira ses portes que vers 13h30, soit près d’une heure après l’horaire annoncé, voyant la queue des festivaliers s’allonger au fur et à mesure devant l’entrée. A ce propos, petit point à améliorer pour une prochaine édition : il serait judicieux d’ajouter une ou deux entrées histoire de fluidifier un peu l’accès au site, car avec les fouilles individuelles indispensables et la foule qui se masse, j’imagine que ceux qui se retrouvent en bout de file doivent poireauter un petit bout de temps avant de pouvoir enfin pénétrer sur le lieu des concerts…  Heureusement que j’ai mon Pass Presse qui me donne droit à un accès exclusif et me permet d’éviter l’attente !  



Slift

J’étais très curieux de voir Slift, initialement prévu pour 16h mais qui débutera son show une petite heure en retard, power trio toulousain très énergique qui envoie un furieux mélange de gros stoner et de rock électrique avec une bonne dose de psychédélisme. Tantôt très nerveux, tantôt plus lourd voire sludgy, tantôt plus aérien et atmosphérique, le stoner des Français est propulsé par un batteur survolté et les soli limpides et inspirés de Jean Fossat tandis que la basse de Rémi  assoie une rythmique imparable.  

Le groupe joue avec un sentiment d’urgence palpable et livre un set tendu comme un string durant ces 40 minutes de pur rock n roll, déclenchant les premiers circles pits du festival ! D’ailleurs, la Mustage est plutôt bien remplie compte tenu de l’heure de passage  - de nombreux festivaliers n’arriveront que les jours suivants - et réagit avec enthousiasme à la prestation très énergique du trio. Un set à la fois carré, ultra dynamique, électrique et fédérateur qui pour moi ouvre idéalement ces 4 jours de festival. Bravo les gars ! 

 

 

Clutch


Clutch, quand on aime le stoner c’est un peu une institution. Le public qui se masse devant la Mustage semble le savoir au vu de l’affluence et de l’ambiance du pit qui monte d’un sacré cran ! Les Américains livrent un set honnête, enchaînant des titres parfaitement exécutés et efficaces, mais qui manquera tout de même pas mal de folie et d’énergie pour être vraiment mémorable : si Neil Fallon a encore pas mal de tonus, les autres musiciens restent très statiques et concentrés sur leurs instruments, dommage au vu du potentiel de leur musique ! Techniquement, le show est bien rôdé, les vieux briscards maîtrisent leurs instruments et savent envoyer du riff qui bute, mais le son manque considérablement de puissance – il est particulièrement bas quand on compare à celui de Slift qui s’est produit sur la même scène – ce qui enlève pas mal de patate à un set qu’on aurait aimé un peu plus intense.

Le public semblera tout de même prendre son pied, avec une déferlante de slams qui rythmeront les hymnes bien huilés qui s’enchaîneront durant 40 minutes.

Bref, Clutch nous aura livré un set carré et professionnel - peut-être trop… - mais un peu trop sage. Dommage !
 


 

The Libertines

 

Les Libertines, voilà un groupe que l‘on n’attendait pas forcément au Motocultor…
Et pourtant, à la sortie de leur excellent album éponyme en 2004, la troupe de Pete Doherty était considérée comme l’un des plus grands espoirs du rock britannique !
Dans les faits, les quatre exécutent un rock nerveux typiquement british qui, appuyé par la prestation d’un batteur très énergique et quelques riffs particulièrement tranchants, parvient souvent à faire mouche. Ce sont d’ailleurs les morceaux les plus énergiques qui remportent visiblement les faveurs du public – la majorité des titres de The Libertines en fait -  et font réagir une foule plus curieuse que réellement emballée. Il faut dire que si les musiciens ont de la bouteille et exécutent parfaitement leurs différents tubes, le show manque d’exubérance et d’intensité, les Anglais se contentant d’assurer une sorte de minimum syndical, fort sympathique au demeurant. On remarquera John Hassall avec son style de dandy dégingandé, un Carl Barat attifé en Alex d’Orange Mécanique, mais c’est malheureusement un Pete Doherty particulièrement bouffi et marqué par ses excès qui ne manquera pas d’attirer les regards – on prend souvent quelques kilos quand on arrête la clope, alors imaginez pour l’héro… , et mis à part Gary Powell qui se démène comme un beau diable derrière ses futs et qui nous offrira un court solo de batterie, les musiciens restent plutôt statiques, et ce concert s’avèrera bien sage dans l’ensemble.

 

Il faut se faire une raison, on est bien loin de l’aura sulfureuse et du côté imprévisible et chaotique qui marquait les jeunes années du groupe et il semblerait bien qu’après plus de 20 ans au service du rock n roll et de la débauche, The Libertines se soit enfin calmé... Tant mieux pour eux, mais tant pis pour nous !

 


She Past Away

 

Après ce concert sympathique mais sans plus, je déambule au hasard et je me retrouve devant la Supositor à assister au show de She Past Away, groupe totalement inconnu pour ma part. Quelle belle surprise !

Ce duo turc s’exprime dans une sorte de Dark Wave/EBM ultra sombre et dansante aux claviers froids et aux gros beats technoïdes qui enflamment le public. Le côté indus et décadent est bien présent (Doruk Ozturkcan tape comme un automate sur ses percus électroniques) et le minimalisme dépouillé du groupe, qui ne s’autorise pour seul décor que quelques lumières ainsi que des images crues en noir et blanc qui défilent derrière la scène, permet de se concentrer uniquement sur la musique, ultra efficace. Les rythmes à la fois lancinants, déshumanisés et irrésistiblement entraînants font danser les chevelus de la fosse et achèvent de transformer le pit en dancefloor géant. Un son original et remarqué pour ce premier jour de festival, un seul regret pour ma part, que le groupe n’ait pas été programmé en fin de soirée pour permettre aux festivaliers les plus motivés de danser jusqu’au bout de la nuit !   

 

 

 

The Hives

 

Le groupe que j’attendais le plus ce soir, c’était bien sûr The Hives. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été déçu : voilà un putain de groupe de rock n’ roll ! D’ailleurs, Pelle Almqvist le dit lui-même en préambule : «  On est les fucking Hives ! », et voilà qui donne le ton pour les 75 minutes restantes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis maintenant plus de 25 ans qu’il tourne, le quintette est parfaitement rôdé, mais le point positif, c’est qu’il semble garder un plaisir de jouer intact, il n’y a d’ailleurs qu’à voir comment le frontman interagit avec le public, l’invitant régulièrement à chanter et à applaudir – pour avoir plus de bruit, il intime malicieusement aux spectateurs de « Shut the fuck up ! », résultat garanti ! Certes un peu moins virevoltant qu’à ses débuts, le poids des années oblige, le chanteur est encore loin d’être grabataire et reste très dynamique sur scène,  toujours aussi charismatique, sympathique et proche de son public, et les autres membres du groupe suivent, impeccables dans leurs costumes noirs et blancs.

Les Suédois livreront un concert plein d’énergie et de bonne humeur servi par un son optimal, enchaînant vieux classiques (Main Offender, Hate to Say I Told You So) et morceaux plus récents comme l’imparable Tick Tick Boom qui clôture le show de manière dantesque avec un bon gros wall of death des familles.

Ce soir, les Hives auront montré qui étaient les patrons, et si le berceau historique du rock est la Grande Bretagne, il semblerait qu’aujourd’hui, son cœur bat plus du côté de la Suède !

 

 

 

Après cette première journée déjà riche en émotions, en pogos et en décibels, il est temps d’aller dormir (ou plutôt d’essayer au moins de me reposer un peu, car avec les basses du Macumba et les festivaliers alcoolisés qui festoieront jusqu’à 6h du mat’, espérer s’endormir est une pure utopie...) : il reste encore trois jours de festival, et il faut être en forme, car en ce qui me concerne, c’est demain que les choses sérieuses commenceront réellement…


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krakoukass56 - 08 Setembro 2022:

Salut, bah pour ma part pas mal de groupes déjà vus + l'orga cata de la dernière édition + les tarifs pas donnés ont eu raison de moi, je ne suis pas du tout venu cette année. Je serais venu surtout pour Schammasch et Orange Goblin, mais à 65 balles la journée, ça fait cher du concert... En tout cas merci pour ton taf, au plaisir de se croiser, mais peut-être pas au Motoc hahaha, en tout cas pas à St Nolff, puisque c'est quasi acté que ça se passera à Carhaix dorénavant.

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