L.A. Guns 2011

the Terça-feira 11 Outubro 2011, Le Forum



LA Guns (USA-1)

En tant que fans passionnés de hard rock/metal, nous avons tous un groupe favori, un groupe culte faisant irrémédiablement partie de notre pauvre existence et de notre être intrinsèque, aussi présomptueux que cela puisse paraitre. Un groupe sans lequel il devient difficile voir impossible d’imaginer le quotidien, un groupe dont certains morceaux sont les hymnes d’une vie, un groupe qui nous permet de nous transcender, de surmonter les pires des difficultés que le système nous impose ; un groupe dont on est fier de connaitre l’histoire dans les moindre détails ou presque, un groupe qui nous permet de nous échapper à souhaits de ce monde sordide et excrémentiel dans lequel nous tentons tant bien que mal de survivre. Un groupe face auquel la rationalité et le discernement s’abolissent instantanément … Les individus libres et authentiques, épris de culture et d’idéaux comprendront.

Le mardi  11 octobre 2011 est ainsi à marquer d’une pierre blanche dans la vie de tout fanatique maladif du légendaire L.A. Guns qui se respecte car il coïncide avec la date du premier concert du gang sleaze de la Cité des Anges sur le sol français, si l’on excepte bien sur le passage dix mois plutôt dans l’Hexagone du L.A. Guns version Tracii Guns que l’on considérera au choix comme le groupe solo de l’ex Guns N’ Roses, un tribute band deluxe de nos pistoleros préférés ou encore une arnaque pure et simple pour laquelle on aura toutefois pas hésité une seule seconde à faire 600 km en deux jours et dans un blizzard sibérien s’il vous plait pour toucher des yeux et des tympans ne serait-ce qu’une bribe de la Légende. Mardi 11 octobre 2011 donc, le seul et unique L.A. Guns composé des rescapés Phil Lewis et Steve Riley joue sur les planches du désormais mythique Forum de Vauréal (95), petite salle de concert hyper conviviale de la banlieue de Cergy-Pontoise devenue la spécialiste incontestée de l’accueil de gloires déchues du hard rock/metal en Ile de France depuis le concert d’un certain Queensrÿche en juin 2008.

Après avoir subi les très sympathiques mais ô combien mauvais et prévisibles rosbeefs de Damn Dice officiant dans un rock ultra primaire grossièrement maquillé en glam metal façon Sunset Boulevard cuvée 1987, il est temps pour un Forum au ¾ plein de frissonner d’avance à la vue de cette scène qui dans un futur on ne peut plus proche sera investie par une véritable légende du sleaze rock  hollywoodien ; l’anthologique L.A. Guns composé de Lewis et de Riley bien évidemment, mais également du bassiste Scott Griffin et de l’ex Roxx Gang Stacey Blades à la six-cordes. Un line up n’ayant pas de quoi casser trois pattes à un canard diront certains, mais qu’importe puisqu’il s’agit là de l’incarnation actuelle et légale de L.A. Guns en cette année 2011.

Surprise non négligeable, le quartette emmené par un Lewis garni d’un effrayant masque de clown maléfique entame les hostilités avec un inimaginable « It Don’t Mean Nothing » tiré du très moyen « Tales from the Strip » ; alors dernier disque studio du groupe sorti en 2005, suivi d’un « Gypsy Soul » issu du même album. Même si le plaisir de voir apparaitre le combo sur scène s’avère être des plus délicieux et indescriptibles, le choix de ces deux morceaux en guise d’introduction du set tend à susciter une légère incompréhension dans un public qui certainement attendait des classiques intemporels du groupe californien en guise d’ouverture. Qu’importe, le concert commencera réellement au travers d’un « Sex Action » absolument jouissif et on ne peut plus rock n’ roll juste avant lequel Phil Lewis dévoilera au public une impressionnante collection de petites culottes accrochées dans la doublure de sa parka de cuir noir ; gimmick faisant son petit effet et qui surtout semble en dire très long sur près de trente ans de plaisirs backstage en compagnie de généreuses groupies pour le frontman qui rappelons le, commença sa carrière au sein du combo de hard rock anglais Girl avec entre autres le futur Def Leppard Phil Collen avant de rejoindre L.A. Guns au pied levé en 1987 après l’éviction du légendaire Paul Black. L’excellent et communicatif « Never Enough », la perle « Over the Edge » ; glaçante pour ne pas dire paralysante puis la sympathique « I Wanna Be Your Man » extraite du chartbuster de 1989 « Cocked & Loaded » permettent à l’auditoire de considérer les qualités musicales du groupe. Si les magnétiques Phil Lewis et ex W.a.s.p. Steve Riley sont au centre de tous les regards et paraissent ne rien avoir perdu des aptitudes et de la classe ayant assis leur gloire il y a maintenant plus de deux décennies, Scott Griffin fait le boulot avec honneur à l’instar d’un Stacey Blades à la lead guitar malgré le paradoxe absolument déconcertant marquant la prestation de ce dernier. Doté d’une pure dégaine de sleaze rock motherfucker que beaucoup de pseudo glamsters auront tenté ce soir de reproduire sans grand succès ; un bandana violet dans une tignasse noire ébouriffée, un t shirt aux manches et col grossièrement découpés à l’effigie du fameux signe Hollywood surmonté d’un bolero de biker patché, chaine cadenassée à la Sid Vicious autour du cou, tatouages entre autres de pin-ups et de têtes de mort sur les bras, jean noir moule-burnes, santiags, foulards pailletés à la ceinture et magnifique BC Rich Superstrat blanche immaculée ; le canadien impressionne également l’assistance de par son niveau de guitare digne en exagérant un peu d’un débutant supérieur lorgnant vers le niveau moyen ! Si le riffing s’avère être relativement correct bien que « raw » donc on ne peut plus en phase avec le style pratiqué par L.A. Guns et le son du Forum que l’on qualifiera de brut et de fort à la fois, les soli sont littéralement massacrés, parfois même méconnaissables. Du feeling et une grande classe certes, mais on ne peut que regretter l’indispensable Tracii Guns à l’écoute du charismatique Blades et de ses hallucinantes approximations six-cordiques.

Malgré les six longues années séparant la sortie de « Tales from the Strip » de la première venue de L.A. Guns en France, le concert de Vauréal et plus largement la tournée européenne auquel on le rattache correspond bel et bien à la promotion de cet album inégal, aux dires de Phil Lewis introduisant la performance de « Vampire », ballade poussive d’un disque qui l’est tout autant malgré la présence dans son tracklisting de l’inestimable bijou « Electric Neon Sunset » que les gunners oublieront malheureusement de jouer ce soir. Après les discutables « My Koo Ka Choo » tiré du mystique « Hollywood Vampires (1991) et autres « Nothing Better To Do » ; morceau extrait de l’opus « Vicious Circle » de 1994 et interprété sur le disque par le bassiste français d’alors et neveu de Pierre Perret Kelly Nickels né Henri Perret à qui le titre sera dédié ce soir et joué en exclusivité au public hexagonal sur le tour, les choses sérieuses recommencent avec notamment le superbe « Showdown (Riot on Sunset) » cependant privé de cuivres, un guitar & drum jam relativement transcendant malgré sa lancinance, un « Electric Gypsy » absolument terrible qui déchainera le public comme jamais, une « The Ballad of Jayne » langoureuse et succuleusement cristalline, puis un ultime « Rip and Tear » des plus dantesques qui verra le groupe complètement survolté sur scène, souhaitant visiblement assommer définitivement les french motherfuckers du Forum de Vauréal d’une pure leçon de rock n’ roll outrancier et crasseux dont ils ont en compagnie de quelques autres, l’indicible secret. En rappel, un surpuissant « No Mercy » de feu beuglé par un Phil Lewis possédé et masqué comme au début du show ; couvert pour l’occasion d’une cagoule de gangster ne faisant apparaitre que ses yeux et seyant tout à fait l’esprit de cet hymne sleaze par excellence introduisant le génial premier full length éponyme d’un groupe anthologique s’avérant être un véritable gang de outlaws sans foi ni lois pour lequel le rock n’ roll vrai, authentique et joué à un volume déraisonnablement fort constitue la seule et unique raison de vivre et de croire.

Outre des choix artistiques relativement discutables (setlist du concert, récents albums, gue-guerre Phil Lewis/Steve Riley vs. Tracii Guns, l’énigme Stacey Blades… etc), L.A. Guns prouve au travers de l’exercice du live et de l’instantanéité du moment que les légendes sont immortelles et que de la rage vraie et sincère ne souffre aucune vieillesse. Frappant d’authenticité dans un lieu à taille humaine et surtout convivial distillant avec brio l’essence absolue du rock n’ roll sleaze faite de sueur, de bourbon premier prix mais également de fard à joues allergénique, les pistoleros de la Cité des Anges peuvent se targuer d’avoir offert à un public passionné et indéniablement conquis une prestation à la hauteur du Mythe : classieuse mais paradoxalement outrancière et sauvage, imprévisible, sans retenue, conquérante, immuable… Un gig assurément rock n’ roll que nous mortels, ne sauront ô grand jamais oublier. 
 

Setlist :
 

It Don’t Mean Nothing

Gypsy Soul

Sex Action

Never Enough

Over the Edge

I Wanna Be Your Man

Vampire

My Koo Ka Choo

Nothing Better To Do

Sleazy Come Easy Go

Showdown (Riot on Sunset)

Guitar & Drum Jam

Electric Gypsy

The Ballad of Jayne

Rip and Tear
 

#Rappel#
 

No Mercy

1 Comentário

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ZazPanzer - 09 Junho 2012: La passion transpire de ce report écrit dans le style qui te caractérise, thumbs up.
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