Klonosphere Tour (Poitiers)

the Quarta-feira 10 Outubro 2012, Le Confort Moderne



Klone







Si les français se plaignent
souvent d’être lésés concernant les dates et les concerts des artistes metal,
ce qu’à débuter Guillaume Bernard, tente pensant de Klone et du label
Klonosphere, pourrait bien s’afficher dans les annales tant la démarche est en
soi inédite et salvatrice.Trois groupes poitevins, ayant
débuté il y a dix ans, et ayant bien évolué depuis dans leur démarche
artistique et créative, se retrouve pour un plateau infernal pour une dizaine
de dates en France.

Le principe ? Trois
groupes, jouant chaque soir la même durée (approximativement 50/55 min) et
changeant à chaque date d’ordre de passage, pour bien montrer l’équité et
l’égalité entre chacun des trois groupes. Les noms ? Trepalium, Hacride et
évidemment Klone !



 



C’est donc pour la première
date de la tournée, chez eux, au Confort Moderne de Poitiers, que nous avons
donné de la voix pour soutenir la démarche et surtout voir une fois de plus que
ces groupes sont le sillon le plus parfait du metal français actuel, dans des
genres pourtant bien différents. Les poitevins le leurs rendront d’ailleurs
très bien puisque pas moins de 450 personnes auront fait le déplacement pour
venir headbanger avec la Klonosphere propagande. Récit d’une soirée
chargée !




                        



 



Klone





Aux environs de 20h45, les
lumières s’éteignent et c’est en quelques secondes que Klone déboule sur scène
pour entamer les premières mesures de The Eye of Needle pt II. Si l’on avait pu
avoir quelques doutes sur la présence d’une des deux parties du ep, les
craintes seraient levées d’entrée avec cet énorme démarrage.



Le son est au poil, les lights
nickels et on sent les musiciens très heureux d’être sur scène. Guillaume
Bernard et son inséparable bonnet est tout sourire (il a changé de bonnet
depuis la dernière tournée !) et arbore une nouvelle guitare Lag
magnifique, tout comme son compère Aldrick, nouveau venu de la formation
remplaçant Mika Moreau, ayant quitté le groupe pour des raisons familiales
(Yann lui dédicacera d’ailleurs "Immaculate Desire").





La dimension plus progressive
prise par le groupe assoit définitivement la maitrise du groupe et il faut
avouer que le résultat est redoutable sur scène, aussi puissant qu’il n’est
ambiant et admirablement interprété. Il faudra mettre en avant Yann Ligner qui,
fort de sa performance extraordinaire sur le nouvel album « The Dreamer’s
Hideaway », aura été époustouflant ce soir, autant dans les vocaux clairs
que dans ses hurlements rauques dont il maitrise les moindres variations. Il
aura suffi de « Give Up the Rest » et surtout de l’énorme « All
Seeing Eye » pour démontrer toute la rage et l’agressivité dont les
poitevins sont encore capables, partant parfois dans les méandres d’un chaos
délicieusement incontrôlé, ou les incartades de Matthieu Metlzger au saxophone
et aux samples s’avèrent un plus indéniable sur scène.



Évidemment, le dernier album
n’aura pas été en reste, avec les meilleurs titres, à savoir « Into the
Void », moins introspectif et plus direct en live, le superbe titre
éponyme où Yann aura pu montrer toute l’étendue de son talent et surtout le
terrible « Rocket Smoke » qui aura définitivement terminé de chauffer
la salle pour foutre un bordel qui allait s’annoncer plus fort encore avec la
suite. Ce break intense, mettant en scène le jeu si riche de Florant Marcadet
derrière sa batterie, d’une précision chirurgicale sans mettre en retrait son
groove si particulier, ainsi que les guitares rageuses auront véritablement
fait décoller une assistance qui connaissait déjà manifestement les nouveaux
morceaux de Klone.



 



« Putain ça nous avait
manqué » commente Yann à un public sous le charme et se faisant plus
qu’entendre. C’est traditionnellement, sur la reprise de Bjork « Army of
Me » (que votre serviteur n’aura pas manquer de hurler quand Yann a jouer
au jeu de la devinette) que Klone quitte la scène, qu’il reprend de manière
aussi musclée qu’aérienne, dans une atmosphère finalement très proche de
l’islandaise, même si la forme diffère radicalement.



Klone a démontré que son
statut n’est en rien usurpé. Un très grand chanteur, des musiciens
charismatiques et une musique venant avant tout du cœur. Un concert à vivre,
plus qu’à raconter.



Hacride



Hacride



 



Avec Hacride, l’intensité
metallique et technique allait passer un nouveau cap, tant on ressentait qu’un
nombre important de personnes s’était déplacé pour eux (il suffisait de
regarder le nombre de tee-shirt arborant le groupe).



Ayant déjà vu le groupe deux
fois, j’entamais cette troisième fois dans l’idée qu’à chaque fois je voyais un
batteur différent derrière le kit, avec cette fois-ci l’honneur de participer à
la grande première de Florant au sein de batteur dans Hacride. Sans prendre le
temps de se reposer, le nouveau batteur du groupe enchaine donc le concert de
Klone avec celui de Hacride, dans un style bien plus mathématique et cérébral,
et force sera d’admettre que le test aura été passé haut la main tant sa
performance n’aura été émaillé d’aucun défaut.



 

                    




Professionnels en diable, Sam,
Benoit et Adrien sont de véritables bêtes de scène, notamment Sam qui, en plus
de sa voix ahurissante de puissance, possède ce charisme naturel qui donne
forcément envie de le regarder. Augmentant sur le seuil de la brutalité, le
groupe démarre avec un « Perturbed » brutal à souhait, saccadé et
ultra technique renvoyant complètement à cette période « Amoeba ».
Grand classique des concerts, la claque est d’autant plus violente que
s’enchaine directement « Strength », véritablement apocalyptique dans
son rendu et considérablement plus agressif qu’en studio. Adrien, à la guitare,
est une véritable furie et sa dextérité est clairement du genre à avoir envie
de vous tirer une balle dans la main. Techniquement très haut, le guitariste
n’en reste pas moins une pile électrique et se démolit le coup non stop durant
l’intégralité du concert sans jamais se fatiguer, à l’instar de son compère
bassiste.



Une fois de plus, le son aura
été parfait, même si l’on pourra parfois regretter que le chant clair de Sam
soit tellement en retrait, ne le rendant parfois que très peu audible en
comparaison de ses parties saturées.



Les musiciens se donnent à
100%, devenant très rapidement luisant de sueur tant la chaleur dans la salle
devenait presque etouffante. « On est pas les seuls à avoir chaud
non ? » harangue Sam. « Alors foutez-moi le bordel sur Act of
God ! ». Depuis les cinq années qui nous sépare de la sortie de
« Lazarus », le titre a su se faire la place d’un classique et, là
encore, la violence qui découle de la version live est littéralement décuplée
en comparaison de son homologue studio. Quant à « My Enemy », plus
ambiante et atmosphérique, elle ne fera que montrer un peu plus le talent de
composition et d’interprétation des musiciens.




 



Mais surtout, Hacride nous
aura fait l’honneur, ce soir, de jouer pour la première fois un extrait du
nouvel album à venir en février prochain, intitulé « Overcome » et
indiquant la direction prise par le groupe. Continuant dans la direction
progressive prise avec « Lazarus », la composition alterne les plans
extrêmement techniques et denses avec d’autres beaucoup plus lourds et
oppressants (le final bordel ! Florant a élevé son niveau de jeu
considérablement), tandis que le break montre une touche atmosphérique
apparaissait comme encore plus prononcée que d’habitude. Hacride se veut
toujours aussi riche et varié, et il est certain que ce prochain album ne sera
pas un mince album à digérer.



Comme d’habitude, c’est sur
« On the Threshold » que le groupe nous quitte, sur ce déferlement de
violence et de lourdeur où le groupe livre ses dernières forces, son effort le
plus primaire et animal pour offrir sa vision artistique du monde et de la
musique.



Hacride est de plus en plus
grand, prend de plus en plus d’assurance et mérite sa place au firmament des
formations modernes « intelligentes » actuelles, ayant su se défaire
d’un art parfois ostentatoire ou gratuit pour n’en tirer que la quintessence et
le meilleur. Vivement l’album !



 



Trepalium



Trepalium





Dernier groupe de la soirée,
la salle déjà chauffée à blanc n’aura pas mis plus du titre éponyme du dernier
album, « HNP », pour pogotter et sauter dans tous les sens. Livrant
un concert assez proche de ce que j’avais pu voir au Hellfest, le groupe de
Harun Demiraslan et Kéké maitrisent à merveille leur metal «boogie »
extrême comme seul eux le composent et ravissent les auditeurs avec une
fraicheur et une originalité certaine. Il faut certes rentrer dans le trip
musical du groupe mais le talent de composition est bel et bien là, le niveau
technique est également très haut et la puissance vocale de Kéké (tout en
dreadlock et en tatouages) aura permis de coller une bonne baffe pour terminer
la soirée en beauté. De « Prescription of Crisis » à « Daddy’s
Happy » en passant par le culte « Sick Boogie Murder » et
son frère jumeau « Insane Architect », le groupe n’a eu aucun mal à
faire bouger une salle qui a slamer plus que jamais, de nombreuses personnes
déboulant sur scène pour sauter joyeusement dans la fosse pour se faire porter
par l’auditoire.



 



 



En conclusion, une soirée bien
chargée, avec trois groupes au top de leur forme et surtout en pleine
actualité. Un état d’esprit rare dans ces groupes avant tout composé de potes,
heureux de tourner les uns avec les autres, en France et de voir le soutien
massif qu’ils récoltent dès la première date sur leurs terres. Une bien belle
démarche qui, espérons-le, en amènera d’autres par la suite.




En attendant, ne ratez pas
l’occasion lorsqu’ils passeront près de chez vous. Cela serait le signe d’une
immanquable faute de gout.


[Texte par Eternalis, Photos par GloryHoll]


2 Comentários

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NagaShadow - 13 Outubro 2012: Très bon live report qui donne bien envie !

J'ai remarqué deux petites coquilles :
- "Guillaume Bernard, tente pensant de Klone" -> tête pensante serait je pense plus approprié ! :P
-"le guitariste
n’en reste pas moins une pile électrique et se démolit le coup non stop" -> se démolit le cou // sinon, j'comprend pas ! ^^
Scoss - 07 Março 2013: Juste une petite remarque également: Lazarus est sorti en 2009. Donc au momnent de ton report ca faisait 3 ans et non 5 ;)
Bon report bien détaillé en tout cas.
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