Interview réalisée par Pierre-Marie (guitare, programmation) et Jérémy (chant, synthé).
Alors pour commencer, pourrais-tu nous présenter ton groupe et
en tracer un petite biographie ?
P.M. : On est 4, un chanteur / clavier, un bassiste, et deux gratteux. J’ai
formé le groupe il y a longtemps et nous avons atteint la maturité
technique depuis seulement 2001, année qui a vu notre signature avec
Deadsun Records pour la sortie mondiale de trois albums et la sortie de notre
premier opus « Inhuman Violence » sur ce même Deadsun. Nous
avons reçu de très bonnes chroniques partout dans le monde notamment,
les plus hautes notes dans les plus gros zines Russes (Darkside), Bulgares (Pro-Rock),
Polacs, Hongrois et Grecs. On a eu aussi 7.5/10 dans Terrorizer (UK) (qui ne
nous reprochait qu’une chose : faire des solos néoclassiques),
et 7/10 dans Powerplay (UK) (qui trouvait que c’était trop brutal),
… + plein d’autres chro dans des webzines partout dans le monde.
On a fait une mini tournée des festivals d’été en
République Tchèque (Immortal Shadows Fest et Nuclear Storm Fest
avec notamment Vader, Behemoth, Hypnos, Hatesphere, Master …).
Cet été on va jouer en Hollande au Stonehenge Fest avec Holy Moses,
Dismember, Pungent Stench, Agathodaimon, Spawn Of Possession, Dead Head, Putrefied….
Récemment on a joué avec Cannibal Corpse, Aborted et Kataklysm.
Pour ceux qui y étaient, le groupe pourri de première partie qui
est ultra statique, qui n’a aucun effet vestimentaire ou cosmétique
et qui n’est même pas habillé à la mode, c’est
nous…
J. : Comment ça pas d’effet vestimentaire ? ? Moi j’avais
sorti mon plus beau costard, mais bon il paraît que ça fait pas
metal. Bracelets à pointes pour tout le monde la prochaine fois !
Pour ce qui est des albums, je précise quand même que nous en avons
également sorti un deuxième : « The Supreme Aggression »,
et que nous sommes en train de composer le troisième ! Nous avons eu
pour cet album un bon paquet de très bonnes chroniques, et aussi une
d’anthologie : un allemand qui disait qu’il fallait assassiner (véridique
!) les programmateurs de tout ce bruit (et il citait texto les noms des deux
abrutis qui sont en train de répondre à cette interview). Il pensait
qu’il n’y avait pas de guitares sur cet album, et que tout était
fait par ordinateur… Le pauvre ! Enfin, il faut dire aussi que les allemands
sont aussi réputés pour leur goût prononcé de l’originalité
musicale… Ceci dit s’il veut nous tuer, hé bien nous l’attendons,
car nous allons très certainement jouer sur un fest en Allemagne l’année
prochaine !
Peut-tu nous parler de votre opus qui vient de sortir ? Quel est son concept,
qu\'avez-vous voulu y faire passer ?
P.M. : En fait, Lex Talionis est un concept groupe sur la violence musicale, notre discographie est donc une concept discographie et nos disques des concepts albums sur ce même thème. Notre travail musical est un essai sur la puissance de la musique. La musique est l’art le plus abstrait, alors il ne sert à rien d’expliquer trop, il faut écouter. Il faut aussi savoir que nous qualifions notr
J. : Il est vrai que le grindcore et le black squattent depuis longtemps les sommets du TOP 50 !
Pourquoi avoir choisi l\'utilisation d\'une boite à rythme pour vos parties batterie ?
P.M. : Nous n’utilisons pas de batterie dans notre musique, ni de flûteau
ni d’accordéon, ni de guimbarde ni de saxo rempli d’eau.
La question devrait plutôt être : pourquoi utiliser des machines
comme percussions ? Il est aussi possible de se demander pourquoi Vivaldi utilise
tant de violons dans ses œuvres. Certainement pour obtenir un rendu que
seul le violon permet tant du point de vue des lignes que du timbre.
Nous utilisons des percussions électroniques pour les lignes qu’elles
permettent d’intégrer et pour le timbre qu’elles permettent
d’obtenir. Il est aisé d’entendre qu’aucun percussionniste
humain ne pourrait jouer des lignes approchantes des nôtres qui sont bien
trop rapides (des triples croches à 270 à la noire ou 2160 BPM
ça dit quelque chose à quelqu’un ?) et complexes. Nous intégrons
tout notre programming de même que toutes les autres lignes de tous les
autres éléments dans notre dynamique tendant à la violence
musicale la plus poussée.
J. : Et pour répondre à une question qu’on nous pose tout le temps : nous n’utilisons pas de boîte à rythmes car nous n’avons pas trouvé de batteur ! Notre programmation de cette machine ne vise pas à remplacer un batteur, d’ailleurs si c’était le cas, nous imiterions un jeu de batterie classique, et sur album nous ferions sonner la BAR comme un batteur triggé. Personne ne se rendrait compte du subterfuge, et on pourrait très bien se vanter d’avoir un batteur de la mort. De toutes façons à l’heure actuelle 90 % des auditeurs sont incapables de faire la différence entre un batteur triggé et une machine. Nous ne sommes pas du tout dans cette démarche, et en général les gens le comprennent bien. Toutefois, vu l’originalité du truc, bien entendu on s’attire des réactions extrêmes : certains trouvent ça génial et adhèrent totalement au concept, et d’autres disent que s’il n’y a pas un batteur, c’est nul.
En quoi votre nom de groupe vous caractérise ?
P.M. : En bien des points. C’est du latin, ce qui nous renvoie aux fondements de notre culture Européenne et au système Romano-germanique. C’est une langue morte ce qui fait qu’elle ne pourra plus être modifiée, vulgarisée et polluée ce qui nous convient bien. C’est une loi à laquelle je crois. C’est un super album d’Acheron, qui a eu en son sein des membres de Nocturnus, groupe que nous vénérons tous. De plus dans bien des esprits parasités par des sous cultures, ces mots ne veulent rien dire et j’
Quels sont vos projets maintenant ?
P.M. : Nous continuons la promo de nos albums déjà parus par des concerts, interviews, etc… Nous préparons notre troisième album. Nous essayons de créer une musique de qualité, de progresser en tant que musiciens et de ne pas finir par faire de la musique populaire.
J. : Personnellement, mon projet est d’arriver à trouver de bons plans concerts de temps en temps : nous bossons tous, et n’avons pas la possibilité de faire 100 concerts par an, aussi je m’évertue à trouver des plans énormes : l’an dernier il y avait les festivals en République Tchèque, cet été le fest en Hollande, et récemment on a joué sur la tournée Cannibal Corpse comme cela a été dit plus haut. Pour résumer, on joue peu mais gros, cela me demande pas mal de temps et d’efforts, mais nous en retirons des satisfactions extraordinaires. J’espère que pendant longtemps encore j’arriverai à nous caser sur des fests avec des groupes mythiques ! Pour autant nous ne renions pas les petits concerts qui sont la base de tout mais j’essaierai de maintenir au moins 2-3 plans de folie par an ! ! Tu vois, autant d’un côté l’originalité de notre musique est un handicap dans la mesure où elle se heurte à l’incompréhension de certains, autant elle nous ouvre des portes car comme nous sortons des sentiers battus, certains organisateurs nous invitent pour ajouter une pointe de variété à leur affiche.
Je te remercie d\'avoir pris le temps de répondre à cette mini-interview, et te laisse le mot de la fin.
P.M. : Merci sincèrement de votre soutien et merci aussi de comprendre que si mes réponses sonnent comme celles d’un connard intégral, c’est parce que j’en suis un et que j’apparais sciemment comme tel. J’aurais aussi très bien pu feindre le fait d’être un mec sympa et modeste. La fausse modestie, la langue de bois, le politiquement correct est partout et énormément dans la musique alors que celle-ci est le reflet de l’âme et à ce titre devrait être transparente et exempte de toute tricherie.
J. : Je confirme que tu es un sale con, d’ailleurs je t’ai justement trouvé plutôt sympa dans cette interview ha ha !
P.M. : Je ne triche pas, je suis un connard absolu, je pense que je suis meilleur que les autres musiciens à de très rares exceptions prés et c’est normal. Si ça n’était pas le cas, pourquoi je me ferais chier à bosser la musique comme un acharné tous les jours après mon travail et tous les week-ends 10 heures par jour ? Pourquoi me saignerais-je aux quatre veines pour mon groupe et cela pour ne pas vendre plus de 1500 albums au maximum absolu, toucher zéro euro, et n’avoir à baiser que des pauvres groupies gothiques moches et à moitié alcooliques à la fin des concerts ?
J. : Moi c’est tout le contraire : je suis un musicien minable (c’est
d’ailleurs pour cette raison que je suis chanteur), mais je ne me tape
que des bombes sexuelles, c’est un choix !
Merci sincèrement pour ton soutien !
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