Le vendredi 30 septembre dernier, le Grillen de Colmar a reçu le groupe DSK, première date du combo dans l'est de la France. C'était donc l'occasion de rencontrer Marc, batteur du groupe, un peu après leur concert, pour revenir sur certains aspects de leur prestation. Ses réponses sont franches, et laissent deviner un musicien passionné. Une interview qui se transforme vite en cri du cur, et qui se boit comme du petit lait !Pour commencer, la tradition l'oblige : peux-tu présenter le groupe?
DSK est un groupe qui existe depuis 1998. La formation actuelle est composée de Nicolas au chant, Pierre et Benoît aux guitares, Kevin à la basse et Marc à la batterie. La motivation a toujours été de jouer une musique rapide et urgente car c'est la base commune de ce que nous aimons dans les musiques électriques. Ensuite d'autres influences ont forgé notre manière d'envisager la musique mais cela à titre beaucoup plus personnel.
Vous arrivez à faire énormément de dates, comment est-ce explicable? Vos jobs vous le permettent?
Nous jouons beaucoup, le plus possible ! Le nombre assez conséquent de dates sur une année pour le groupe n'est qu'un prolongement de notre rythme de répétitions. Nous répétons beaucoup donc nous faisons le maximum de concerts car c'est un aboutissement, un besoin. Une concrétisation du travail que nous tâchons d'accomplir afin que notre musique ressemble à quelque chose. Nos emplois respectifs ne sont pas particulièrement contraignants. Mon métier est de manager le groupe, je suis payé pour cela. Benoît est ingénieur du son donc il travail comme il le souhaite. Kevin et Pierre sont pour le moment sans emploi donc la question ne se pose pas. Nicolas est maître d'internat donc bénéficie de tous ses week-ends et des vacances scolaires. Ces conditions favorables nous permettent de nous produire live chaque semaine et de tourner massivement durant les vacances scolaires.
Avec le recul, un label est-il vraiment indispensable dans notre style de musique? Vous aide-t-il à trouver des dates?
Un label n'est pas forcément indispensable et cela quelque soit le style de musique. Le plus important dans cette chaîne c'est la distribution. Il ne faut pas se leurrer, dès que l'on entre dans ce cercle on commence à discuter argent mais surtout de popularité. La distribution est très importante car c'est ce maillon qui se charge de mettre les disques en rayon et si le distributeur fait bien son boulot et que le groupe fait bien sa promo les ventes vont s'en ressentir et de là le groupe n'aura pas besoin d'un label pour faire fabriquer ses disques. On court-circuite un intermédiaire. Mais avoir un distributeur et pas de label est très rare. A notre niveau, la signature chez THUNDERING RECORDS a été bénéfique car nous nous sentons moins seuls dorénavant et pouvons bénéficier des avantages inhérents à ces structures. En termes de financement, de représentation Si Thundering Records ne nous trouve pas de concerts (ce qui n'est d'ailleurs pas le travail d'un label), il se charge de nous mettre en publicité dans les magazines, de faire la majeure partie du travail d'envoi de promo pour les radios, de trouver les interviews C'est une part très conséquente de notre développement. Et surtout, en signant chez Thundering Records, nous avons pris vraiment conscience que notre musique pouvait toucher des personnes autres que nos potes et que des organisateurs de concerts. C'est un pallier moral qui a été décisif. Nous sommes dorénavant plus sûrs de nous et avertis de notre impact.
Comment avez vous senti le concert de ce soir (je parle donc du concert du Grillen à Colmar - NDLR)
Pour être très franc, nous avons passé une agréable journée et un bon concert sur le plan du confort scénique. Cependant, nous avons été un peu surpris par la réaction du pu
blic qui semblait à peine concerné par ce qui se passait devant lui. Certes, c'était notre première date dans cette région mais nous pensons avoir mouillé le maillot pour lui montrer que ce soir c'était la fête. Rien n'y a fait. Cela ne nous a pas empêché de nous défoncer et de donner le meilleur de nous-mêmes. Après la mayonnaise prend ou pas et cela nous n'y pouvons rien. Nous faisons toujours en sorte de nous donner à fond pour ne pas léser le public et ne pas sortir de scène en nous disant qu'on aurait peut-être pu en donner encore un peu plus. Nous sommes en concert pour apporter un bon moment aux gens présents mais nous y allons aussi pour nous faire du bien à nous. En résumé nous pensons à eux comme nous pensons à nous.Pour vous, un concert est plus réussi si le public se déchaîne, ou si vous rencontrez plein de monde?
Nous aimons lorsque les gens dansent, pas forcément de violent dancings, juste de la danse. Comme ils le sentent. Si personne ne vient nous voir après le concert mais que tout le monde a dansé nous avons marqué des points et on aura gagné notre ticket pour une date au même endroit dans quelques temps. Donc le concert est réussi. Mais pour répondre très directement à ta question, nous mesurons réellement notre impact au nombre de personnes qui viennent nous voir à chaud une fois sortis de scène. Cela a énormément de valeur car le public pourrait juste prendre ce pourquoi il a payé : un concert qui passe une soirée. Mais les gens viennent te dire que ta prestation a généré en eux de très vives émotions. Ne pas laisser les gens indifférents c'est un grand privilège et c'est cela que nous préférons. Nous aimons aussi voir les jeunes filles danser car elles ne dansent que si la musique les y invite. Si la musique les brutalise, elles écouteront mais ne seront pas impliquées. Alors si elles dansent, c'est la cerise sur le gâteau.
Ce soir, le public était très varié : death metalleux, coreux, metalheads au sens large. Quel est votre public privilégié?
Nous n'avons pas de public privilégié. Comme tout groupe de musique extrême nous rassemblons un public très varié. Tu as remarqué ce soir des gens qui sont amateurs de death, de thrash, de métal plus traditionnel, des gens qui sont plus attirés par le hardcore. Toutes ses personnes peuvent se reconnaître dans notre musique pour peu qu'ils ne se lancent pas dans une analyse comparative. Souvent, les gens sont ressortis déçus d'une écoute de DSK car ils n'ont pas pu nous ranger dans le hardcore ou dans le métal. Nous sonnons trop hardcore pour être foncièrement un groupe de métal et nous sonnons trop brutal pour être un groupe de hardcore. Nous espérons proposer une musique attractive, diverse, représentative des choses que nous aimons. Il est étrange de constater que la diversité est souvent encensée lorsqu'il s'agit de musique moins nerveuse et par contre elle est terriblement décriée dans les musiques extrêmes. Le public a besoin de repères très précis pour jouir pleinement de ce qui est proposé et pourtant il est très varié à chaque concert. C'est un paradoxe qui me surprendra toujours, je crois.
Quand vous composez, vous pensez à l'impact que le titre aura sur scène, ou plutôt à ce qu'il dégagera sur disque?
Lors de la phase de composition nous sommes complètement détachés des concerts et du disque. C'est un peu comme si nous n'avions jamais foulé une scène et n'allions pas enregistrer de disque. C'est vraiment un cadre privilégié et un état d'esprit très positif car nous ne nous fixons pas de limites et pas de plans types à inclure pour susciter telle ou telle réaction dans le public ou pour nous avoir telle ou telle attitude sur scène. Nous cherchons avant tout à nous faire plaisir et à faire plaisir aux gens qui nous suivent. Ensuite nous n'avons pas la prétention
de surprendre les auditeurs mais au moins de ne pas tomber facilement dans les clichés du deathcore, puisque c'est dans cette case qu'on nous a rangé. Lorsque le groupe ne sera plus, personne ne se souviendra sans doute plus de nous ou des chansons que nous avons composées. Il ne compte pour nous que la force et l'amour qu'on aura mis dans ce groupe. C'est pour cela que nous composons les chansons comme elle nous font plaisir. Nous les composons pour ce qu'elles sont et non pas pour ce qu'on voudrait qu'elles soient.Arrivez vous à être précis sur scène en bougeant tellement? Est-ce la violence visuelle qui prime, au détriment d'une exécution parfaite, ou l'inverse?
Nous restons toujours le plus précis possible. L'expérience de la scène nous permet de maîtriser correctement nos parties respectives car plus nous avançons, plus nous savons comment nous nous comportons sur telle ou telle partie. Nous ne nous forçons pas à bouger lorsque nous sommes sur scène. Nous croyons en ce que nous jouons et aimons jouer notre musique. Il n'y a que cela qui doit vous animer et non pas des plans clichés, évidents et répétés à foison type plans mid-tempo ou groove. Ma réponse rejoint un peu celle que j'ai donné à la question précédente. Nous inventons des chansons qui nous font plaisir en tant que joueurs et amateurs de musique et les jouer sur scène c'est un très bel aboutissement et une libération car dans la salle tout le monde vient pour passer un bon moment. Naturellement, tout le monde se trémousse, se dandine, danse lorsqu'il entend de la musique. C'est exactement ce qui nous arrive lorsque nous jouons la nôtre. L'exécution est en adéquation avec ce qui se passe sur scène : spontanée, pas toujours maîtrisée mais généreuse.
Quel est l'événement qui vous a le plus touché, choqué, marqué lors d'un concert que vous donniez ?
Lors d'un festival en Scandinavie, la salle a été chauffée à blanc par le présentateur qui intervenait entre les groupes. Nous n'étions pas très connus là-bas mais d'un seul coup ce gars là nous a présenté au public comme la révélation de l'année en provenance de France. Bref, l'audience s'est vu promettre un show d'exception et a scandé notre nom poing levé pendant cinq minutes avant que l'on arrive. Elle a remis ça lorsque nous avons quitté la scène. Bouleversant !
En tant que spectateur, quel concert t'a marqué et pourquoi?
Avec du recul et les événements qui sont intervenus par la suite pour ces groupes, je repense aux concerts de DEATH, VOIVOD, NASUM, EXODUS et PANTERA auxquels j'ai assisté. Quelques uns de mes héros sont partis et je les revois encore sur scène a jouer des morceaux que je connaissais par cur mais uniquement par les disques. Ils ont animés ces notes, les ont rendus enfin visibles pour le fans que je suis. Ces gens qui se cachaient derrière toutes ces belles musiques, ces voix qui marquent ils étaient là enfin. Me dire qu'il n'y plus personne maintenant est vraiment très étrange. Voilà ce qui marque. Ah oui, sinon SLIPKNOT qui scande " people = shit " avec le public qui applaudit. Un gars qui me dit que je suis une merde j'aurai plutôt tendance à lui applaudir sur la face à coup de rangers.
Un dernier mot?
Au Grillen, nous avons joué avec un groupe qui s'appelle VACARME (Merci ! NDLR). Ils reprennent " Dead Shall Rise " sur l'album World Downfall de TERRORIZER. Ces gars là sont des tueurs. S'attaquer à TERRORIZER c'est comme s'attaquer à IRON MAIDEN. T'as intérêt à être sûr de toi car il n'y a personne mieux que ces groupes qui savent faire sonner leur propre musique. C'est à la portée de bien peu de gens. VACARME peut se vanter de faire partie de ce petit cercle qui sait capturer l'Esprit. Respect et merci pour ce choix.
N'hésitez pas à nous rejoindre sur le ultradsk.com ! GRIND !
Interview done by Stench











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