
En 2004, Clampdown s’est particulièrement fait remarquer un peu partout sur scène. Au nord de l’hexagone, leur nom commence sérieusement à s’imposer dans le cœur des fans de power/thrash post-nucléaire, tout comme leur style qui prend de plus en plus d’ampleur et d’assurance. Qu’importe l’étiquette qu’on leur inflige, Clampdown prend un malin plaisir à brouiller les pistes et se construit une carapace en béton armé. Entretien électronique en avril 2005 avec ce gang de pyromanes bien décidé à tout faire péter ! Et vous pourrez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenu.
>Pour débuter cette interview, pourrais-tu nous résumer
l’historique de Clampdown jusqu’à présent stp ?
Clampdown a vu le jour en 1998 sur les cendres du groupe Loony Spitfire. A l\'origine,
le trio est composé de Franck Brognard (guitare/chant), Ludovic Idziak
(basse) et Jeff Bachelet (batterie). Il est rejoint par Jocelyn Noël (guitare)
en août 1999, partageant ainsi la volonté de créer quelque
chose de nouveau sans se fixer de limites musicales ou artistiques. Jeff va
quitter le groupe courant 2000 (divergences musicales). Après quelques
mois de recherche, il sera finalement remplacé par Julien Rudzki. Clampdown
trouve rapidement son identité : un savant mélange de riffs chaotiques
et de mélodies mélancoliques. Il y a également Thomas,
présent depuis le début de l’aventure, chargé de
la conception lumière et Laetitia qui nous manage depuis quelques mois.
>Je trouve que globalement Clampdown c’est du Power-Trash.
Mais vous y ajouter des touches tour à tour mélancoliques ou hardcore,
ce qui au final vous démarque plutôt de la masse. Pour moi Clampdown
serait le résultat d’un coït improbable entre Machine Head,
Gojira, Meshuggah et Scarve. Comment définirais-tu ce que vous faites
?
Plutôt flatteur ta vision. Nous ne nous définissons pas de style
particulier, si ce n’est que l’on appartient à la famille
"métal". Mais c’est intéressant d’être
analysé par une oreille extérieure. Pour ce qui est de nos influences,
elles sont diverses et multiples. Nous écoutons tous des styles de musique
différents, ce qui fait peut être la richesse de nos compositions.
Mais les influences majeures sont Meshuggah pour les changements de riffs, l’aspect
syncopé, et Opeth pour le côté mélancolique.
>Parle-nous stp de votre nouvelle prod, ce cd 6 titres autoproduit
? Pourquoi sortir un enregistrement live, c’est peu banal comme démarche
? Est-ce parce que vous êtes conscients de la puissance que vous dégagez
en live, un atout que vous vouliez mettre en avant ?
Ce 6 titres à été enregistré lors du Festi’Loos
organisé par l’association Contresens, été 2004.
C’est à ce moment là que nous avons décidé
d’exploiter l’enregistrement et d’en faire sa production.
C’est du live mais c’est du "vrai" Clampdown sans artifice,
pur. Effectivement, cet ep laisse imaginer le groupe sur scène.
>Le son est brut de décoffrage, avec malheureusement tous
les défauts imputables aux prises live. N’était-ce pas plus
judicieux d’attendre un peu et de sortir un enregistrement plus pro et
propre ?
C’est un son live, auto-produit avec peu de moyen. Tout est dit. Cependant,
c’est pour nous un très bon moyen de promouvoir le groupe et de
montrer de quoi nous sommes capables. Au delà du son, cette démo
a de la gueule, et elle ne peut être q
u’une étape positive
avant l’enregistrement d’un album.
>Votre métal regorge de changements de rythmes et de riffs
dissonants. Comment composez-vous au sein du groupe ? Vous bossez chacun dans
votre coin avec une mise en commun en répèt ? Ou alors c’est
plus au feeling que ça se passe ?
La composition est portée par Franck et Jocelyn (2 guitaristes), qui
composent ensemble. Le tout est proposé en répétition et
chacun se place au feeling.
>Combien d’heures par semaine passez-vous tous ensemble à
jouer ? N’y a t’il jamais de baisses de motivation au sein du groupe
? Qu’est-ce qui vous fait alors repartir ?
En théorie, 2 répétitions par semaine, soit 6 heures. Mais
on s’encarte un peu parfois, les aléas de la vie de chacun font
que les choses sont compliquées. Laetitia (manager) est là pour
nous rebooster quand il faut.
>Lorsque tu regardes dans ton rétroviseur, comment juges-tu
les débuts du groupe ? Aujourd’hui encore, dans quels domaines
tentez-vous sans cesse de vous améliorer ?
On est assez loin de ce que l’on faisait au début (plutôt
trash/punk français) mais nous ne regrettons pas d’être passé
par là. Tous ce que l’on a pu faire musicalement nous a permis
de gagner de l’expérience et d’arriver où nous en
sommes aujourd’hui. Je pense que l’on a su se forger une identité
et notre maturité y est pour beaucoup.
>Vous avez une bonne dizaine de compos prêtes. Réaliser
un album est-il un de vos projets ?
Cela fait parti de nos objectifs, nous sommes en phase de préparation
de notre premier album qui verra le jour en 2006. Chacun essaye de travailler
en ce sens tant au niveau des démarches de financement, de promotion,
de dates… qu’au niveau de la composition des futurs morceaux.
>Sur quel type de label aimeriez-vous signer ? Etes-vous en contact
sérieux avec certains ?
Pas de réels contacts aujourd’hui mais si l’on doit choisir
un label on aimerait se rapprocher de Listenable record, qui correspondrait
vraiment à nos attentes.
>J’ai remarqué que ma chanson préférée
du cd "Ghost of Purity" était également celle que vous
aviez mis en téléchargement libre sur votre site web. Est-ce qu’elle
reçoit de meilleurs retours que d’autres ?
Les retours sont bons mais ce n’est pas ça qui a fait qu’on
choisisse celle-ci plutôt qu’une autre. Elle marque une nette évolution
entre le Clampdown d’avant et celui de maintenant. De part la structure
des morceaux mais aussi l’émotion que "The Ghost Of Purity"
peut dégager.
>Je discutais avec Perdi d’Abject, il me disait que vous aviez
utilisé des projections vidéo sur scène récemment.
Quel type d’images aviez-vous utilisé ? Est-ce une expérience
qui s’est avérée concluante ? Prévoyez-vous de réessayer
ce genre de démonstrations ?
Bonjour à nos potes d’Abject au passage ! Exact, c’était
à la Mjc de Noeux-les-Mines. Première expérience vidéo
avec simplement le logo du groupe et le nom projeté en arrière
plan. Très concluant, nous aimerions réitérer l’expérience,
l’enrichir, réaliser un vrai travail de vidéo avec des images
d’archives et faire un montage barré à la hauteur de notre
musique.
>Cela m’amène à aborder le sujet du cinéma.
Est-ce que cet art vous inspire au niveau musical ? Avez-vous déjà
tenté de retranscrire en musique des émotions perçues à
travers l’écran ?Franck : Oui c’est effectivement le cas. L’inspiration me vient en général de la lecture de roman de science-fiction, d’horreur ou encore de films barrés dans lesquels je vais repérer une image pour laisser libre court à mon imagination. La violence des paroles reflètent notre perception du monde (sans tomber dans la caricature), celui qui ne va pas bien… et permet de traiter des thèmes comme la peur, la mort, la solitude, les tortures psychologiques...
>Vos textes, de quoi parlent-ils ? Qui les écrits ? Est-ce
un aspect important chez Clampdown ?
Franck : Les textes des chansons ont toujours été écrits
en anglais, démarche naturelle pour une musique issue de la culture rock.
Ils ont évolués vers une certaine abstraction, qui permet des
descriptions d’états psychologiques torturés tout en permettant
une libre interprétation. A l’origine, et sur les morceaux les
plus anciens, le style était plus "narratif", avec des textes
aux structures plus classiques que l’on a conservé d’ailleurs
(Shortcomings, Mind Troubles) mais l’évolution vers les textes
plus poétiques, sans message unique, s’est faite progressivement
pour que chacun puisse s’y refléter (The Ghost of Purity, Perfect
Enemy). Mes textes ne dominent pas la musique mais en font partie intégrante.
Le fait d’avoir deux types de schéma (narratif/poétique)
ne permet pas encore d’avoir l’unité recherchée, et
c’est sur ce point que mon travail va intervenir jusqu\'à l’enregistrement
du premier album.
>Qui a eu l’idée du poignant intermède au piano
qui termine le cd ?
C’est Franck (guitare/chant) qui a composé cet intermède
piano qui est également l’outro de notre set. Nous passons alors
par deux émotions différentes. Les morceaux de Clampdown nous
touchent, dans un sentiment de haine, de révolte, tandis que cet intermède
atteint des émotions plus mélancoliques, douces mais brutales.
>Au niveau de la scène française ou régionale,
quels groupes t’ont botté le cul récemment ?
Gojira avec qui nous devrions jouer prochainement, pour la sortie de leur nouvel
opus.
>Par quel événement de l’actualité nationale
ou internationale t’es-tu senti concerné récemment ?
Le Pape est mort ! Longue vie au Pape ! La catastrophe du Tsunami, on ne peut
que se sentir concerné. Surtout quand nous avons un toit, un lit, de
quoi se nourrir et vivre confortablement. La mort de Jaques Villeret aussi !
Grande figure du cinéma français !
>La préservation de l’environnement est-il un sujet
qui vous intéresse au sein du groupe ?
Inévitablement oui… Nous sommes tous soucieux de ce que l’on
est en train d’infliger à notre pauvre petite planète…
Mais n’est-il pas déjà trop tard ?
>ok, merci pour tes réponses, je te laisse le mot de la fin
?
Toute musique qui ne peint rien n’est que du bruit… Ce fût
un plaisir de répondre à tes questions. Merci aux gens qui nous
soutiennent et qui croit en nous. Nous serons en concert sur Boulogne au Red
Bar le 6 mai. Nous sommes toujours à la recherche de dates, de chroniques…
Pour plus d’infos et contacts allez faire un tour sur le site http://clampdownmusic.free.fr
Notre démo Live est toujours disponible sur le site.











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