A Few Seasons Later
Cette salle chaleureuse mais toujours minuscule qu’est le Klub accueille ce soir pas moins de quatre groupes pour une soirée Metal musclée. Devant la salle, l’ambiance est déjà détendue, on plaisante et prévoit déjà l’année chargée en concerts qui se présente d’ores et déjà. Peu avant 20h, le moment de s’enfoncer sous terre pour prendre notre dose de musique agressive se présente enfin et c’est Human Vacuum qui se charge d’ouvrir la danse.
Les locaux d’Human Vacuum n’en sont qu’à leur deuxième concert, mais peu de gens semblent s’en rendre compte lors du set. La volonté de donner son maximum est visible à dix mètres à la ronde même si les blagues maladroites du chanteur ne rencontrent pas un grand succès. La musique du groupe, quant à elle, se révèle bien plus efficace ; une fusion Metal aux paroles hachées, scandées et parfois hurlées qui ne sont pas sans nous rappeler la hargne des No One Is Innocent, le groove et le flow de Limp Bizkit ou une légère touche orientaliste et mystérieuse à la Arkan. Mais le fait est que malgré toutes les comparaisons que l’on peut essayer de construire, Human Vacuum, qui n’a pourtant que quatre compositions en boîte, bénéficie déjà d’une forte personnalité et que la plupart de ces « influences » ne font en fait que servir l’âme propre de leur musique. Néanmoins, le groupe manque encore un peu d’écho sur scène, d’une véritable puissance ou autorité, à l’image d’un bassiste ressemblant à un parfait autiste, tout recroquevillé qu’il est sur son instrument. Bref, Human Vacuum ne manque pas de munitions et l’expérience devrait combler les manques qui nous sautent aux yeux en concert.
Après un rapide changement de plateau (si tant est que l’on peut appeler la scène du Klub un plateau), c’est au tour de A Few Seasons Later de mettre un pied sur scène. La formation bénéficie d’une certaine expérience scénique et technique qui lui permet de prendre immédiatement possession de la salle et d’y trouver rapidement ses marques. Sur le point de sortir leur premier album intitulé «The Last Season of a Thought » , le quintet est bien décidé à défendre sa progéniture grâce à un son clair, une batterie et des guitares ambitieuses et travaillées. Le Metal progressif à consonance nordique que propose A Few Seasons Later peut raisonnablement être qualifié de mature d’autant plus qu’il ne tombe pas dans le piège de la mollesse grâce à la vigueur de sa section rythmique. Le chant de Philippe Charny parvient à rester juste sur les parties les plus enlevées et son growl n’en a pas non plus à rougir. Concrètement, on passe un moment plus qu’agréable en la compagnie du groupe, la niaque qui se cache derrière n’y est d’ailleurs sûrement pas pour rien.
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