The European Siege Tour 2022 (Arch Enemy, Behemoth, Carcass, Unto Others)

the Wtorek 04 Październik 2022, Le Zénith de Paris

J’ai hésité à m’y rendre. Je m’explique : j’ai plaisir à me déplacer dans de bien plus petites salles et sans véritablement connaître ARCH ENEMY, je n’ai pas un a priori ultra positif. Reste que BEHEMOTH en live doit être un beau spectacle et que si CARCASS joue de vieux titres, ça peut quand même le faire ! Alors allons-y.



Unto Others

On est loin de la configuration du Klub, du Gibus ou de l’international. Ici, on scanne son billet sur une borne pour entrer, la salle est immense, une partie importante du public est assise (vraiment !) sur les chaises en gradins et on est séparé de plus d’un mètre de la scène avec une barrière et des vigiles qui empêchent d’approcher. Pas très convivial le Zénith ; d’autant plus que la salle est encore un tiers vide (et encore, les rangées du haut ne sont pas prévues pour ce soir) au moment où le premier groupe commence.

Je rentre après qu’un titre de groupe de Hard Rock RUSH soit de façon surprenante passé en intro du show de UNTO OTHERS, un groupe américain de Post-punk(/Métal). J’ai eu ma période SISTERS OF MERCY donc je devrais m’y retrouver mais ça n’a quand même rien à voir avec le reste de l’affiche de la soirée ; je me demande comment l’organisateur les a choisis ? Quoique, BEHEMOTH sortait il y a 2 ans un EP avec la reprise de l’excellent « A Forest » des CURE donc ça pourrait faire le lien en introduction. Car c’est bien d’une musique très inspirée des CURE, en accéléré toutefois, dont il s’agit ici. Des intonations très Robert Smith niveau chant, une guitare lead qui sonne parfois Gothic Rock ainsi qu’une basse très en avant (on n'entend que ça sur le dernier titre) et quelques solos discrets. A noter le titre « Nightfall » (1er titre de leur album « Mana ») très rythmé, visiblement attendu et apprécié des fans.

Pas mal mais rien de fou. Et je n’ai pas trop accroché au niveau de l’attitude. Le chanteur/guitariste qui se la raconte avec ses lunettes de soleil (ce n’est pas encore Andrew Eldritch que je sache) et qui fait frapper dans ses mains le public pour lancer un titre. Je sais que c’est classique mais je préfère quand c’est spontané.

Aussi le guitariste lead avec ses postures à la Yngwie Malmsteen, bouton de courroie posé sur le genou et instrument levé vers le haut. Les guitaristes, puis un des guitaristes avec le bassiste qui se rapprochent sur scène en duo comme dans les groupes de Heavy. Un peu too much (surtout qu’il n’y avait rien de virtuose), un peu énervant.

 

Carcass

Que nous réservent les Anglais de CARCASS, présents ce soir en qualité de "Special guests" ? Ils commencent avec « Buried Dreams » de l’album « Heartwork » (un des plus populaires) pour mettre l'ambiance et enchaînent avec une play list de titres variés mais tous post années 80’s. J’avoue avoir décroché depuis l’album « Surgical Steel » (2013) et je me rends compte que ce n’est malheureusement pas ce concert qui va me faire rentrer dans la période « récente » du groupe. Je n’ai en effet pas été convaincu par les extraits de « Torn Arteries » (2021). C’était certes bien joué, il y a eu de bonnes accélérations mais ça sonnait à mon goût trop propre, trop professionnel. Oserai-je dire sans saveurs ? Il est loin le temps de « Reek of Putrefaction » et « Symphonies of Sickness » ! 
(Ils nous ont quand même joué quelques morceaux de « Necroticism - Descanting the Insalubrious »)

Aussi, Jeff Walker, le chanteur/bassiste, cheveux au vent (il devait y avoir un ventilo posé à ses pieds, mdr) et pose de maestro (comme le guitariste de UNTO OTHERS, ils s’étaient passé le mot visiblement !) qui fait frapper dans ses mains le public… Ça m'énerve encore. Où est l'attitude Goregrind des débuts ? 

Je regrette enfin l’absence de pogo et le nombre de personnes encore assises pendant le show ! Au moins les collectionneurs auront-ils gagné le déplacement car Jeff a lancé pas mal de médiators dans la fosse. 

Behemoth (PL)

Selon les lieux de la tournée (j’imagine en fonction des ventes de chaque pays), ARCH ENEMY ou bien BEHEMOTH assurait la tête d’affiche. C’était au tour des Suédois pour la France ; on a donc vu jouer les Polonais avant eux. En revanche, on n’a rien vu de la préparation de leur set car un rideau orné d’ombres masquait leur installation. Pour faire patienter le public finalement arrivé, on nous fait écouter du Nick Cave. Choix surprenant mais finalement, un fil rouge Post-punk avec UNTO OTHERS si je peux dire.

Petite déception lors du lever de rideau car je m’attendais à du grandiose pour la décoration de la scène, type église gothique ou château en ruines, mais c’est plutôt sobre (principalement quelques bornes pour les projections de flammes).

Cependant, quand la musique commence, le gros son fait plaisir à entendre : on note direct la différence de production par rapport aux deux groupes précédents ! L’ambiance est aussi beaucoup plus sombre et les fans très enthousiastes se font entendre (d’ailleurs les videurs tirent une drôle de tronche). Mais ça reste « gentil » : quelques jeunes femmes se dandinent pour marquer le rythme, j’observe un début de timide pogo qui ne prend pas vraiment, le public chante gaiement en chœur… Une ambiance un peu plus malsaine aurait je pense mieux collé à la musique, qui pour le coup, était vraiment « dark » (j’ai notamment apprécié la sonorité du claquements des cymbales chinoises) même si le spectacle a été agrémenté de bons effets visuels et olfactifs. Je pense aux colonnes de feu et à cette odeur mystique provenant de l’encensoir que Nergal a promené sur scène au bout d’une chaîne pendant « Versvs Christvs ».

Pour un combo sataniste de Black/Death qui se veut contestataire, l’attitude des membres du groupe me semble encore une fois un peu trop décalée, à la limite de rock stars : apparition sous les spotlights après extinction temporaire des lumières, les différents costumes de Nergal (attention à ne pas tomber dans le ridicule vestimentaire d’un SEPTIC FLESH), les faces à faces des guitaristes, les « hey hey hey » et « sing with us Paris » du chanteur, les backing vocals du guitariste et du batteur mis à contribution pour les chœurs, les positionnements millimétrés des musiciens sur les amplis ou les marches du décor du fond de la scène… Pas le « trve kvlt » attendu des géniteurs de « From The Pagan Vastlands », que l’on a d’ailleurs pas entendu ce soir-là. Ni la reprise de « A Forest » (donc la thématique Post-punk ne s’est finalement pas poursuivie), dommage.

Du nouvel album, on aura eu le droit à l’intro (« Post-God Nirvana »), « Off To War » et donc « Versvs Christvs ». Quant aux classiques, « Ov Fire and the Void », « Blow Your Trumpets Gabriel » avec « Chant for Eschaton 2000 » qui m’a donné des frissons et que les Polonais nous avaient réservé pour le final. Très bon choix, c’est un titre envoûtant dont j’espérais la présence sur la set list donc j’ai été servi de ce côté.

Arch Enemy

Après un interlude musical intergroupes très classique composé de VAN HALEN, ACDC et OZZY OSBOURNE (une transition pour du plus « mainstream » ?), un tombé de rideau fracassant laisse la place à la sensation ARCH ENEMY. Grosse ambiance, le public fait encore plus de bruit que pour BEHEMOTH !

C’est un groupe formé par Michael Amott (l'ex-guitariste de CARCASS, tiens tiens) dont je ne connaissais pas les albums, juste leur dernier single « Deceiver Deceiver », avec lequel ils ouvrent les hostilités. Nous avons ici affaire à du Death mélodique très Heavy Metal, avec pas mal de solos. Ce n'est pas tellement ma came comme style mais Alissa White m'a scotché à quelques reprises ! Ancienne chanteuse du groupe de Metalcore THE AGONIST, sa voix rauque alternée à des cris aigus à la Dani Filth est impressionnante ; elle s'essaie aussi au chant clair l’espace de quelques instants et c'est également une réussite.

Alissa sait s’y prendre et utilise les trucs pour embarquer et faire participer son audience : main en visière sur le front pour scruter et provoquer les réactions, une autre derrière l'oreille en vue de solliciter les plus silencieux, elle se dirige successivement vers les différents endroits du bord de la scène pour n’oublier aucune partie de la foule, lève les bras afin de faire monter l’ambiance, désigne le public de l'index, etc., etc. En outre, le fait qu’elle soit canadienne (née à Montréal) et parle français aide pour les interactions avec les spectateurs. Et c’est réussi : des pogos, un petit wall of death, des slams qui partent du public… 
Participation aux refrains, des « oh oh oh oh oh » en symbiose avec le groupe et les bras levés qui balancent de gauche à droite (il ne manquait que les flammes de briquets ????, ou lumière des portables, vous pouvez choisir selon votre génération). Bon, ce n’est pas du tout ce que je viens chercher quand je me rends à un concert de Métal extrême mais je ne suis pas choqué quand il s’agit d’un style plus soft.

Une profusion de face à face et de dos à dos entre les guitaristes, on se croirait presque devant IRON MAIDEN (même au niveau des influences musicales, il suffit d’écouter le titre « The Watcher »). Comme pour BEHEMOTH, des moments dans le noir avec effets scéniques au retour de l’éclairage : par exemple les 4 artistes positionnés face au batteur avant de se retourner en même temps vers le public, ou encore la lumière uniquement braquée sur les guitaristes pour les mettre en avant le temps d’un solo. La fumée et les flammes, la déco avec les masques de la pochette de « Deceivers » pour rappeler leur dernier album tout juste sorti cet été, tout ça tout ça.

Ils auront joué 6 des 11 titres de « Deceivers », une belle façon de le défendre, les fans semblaient ravis. Après le dernier titre, distribution de médiators et de play lists pour les archivistes.

Merci aux photos de Metal Choub, ainsi qu’à ses commentaires, utiles à la rédaction de ce live report. 


 


3 Komentarze

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fufupue - 01 Grudzień 2022:

À mon avis Carcass a joué la même set-mist que cet été d après ta description. J'ai la chance d apprécier à l extrême toutes les périodes de leur disco, et c'est vrai que l évolution crée un grand écart qui a laissé pas mal de fan sur le bord de la route. Behemot pareil niveau audio mais en concert c'est devenu trop "grand spectacle" ou rien n'est improvisé, tout millimétré donc un peu (bcp) superficiel. Très chouette report, ça me rend quand même un peu nostalgique du passé où tout était plus... true

Jibe - 01 Grudzień 2022:

Merci de ton retour. 
Je ne pense pas qu'il faut être nostalgique pour ça car il y a encore actuellement du "true live" avec des groupes moins mainstream et dans de plus petites salles.
Voilà, j'ai essayé le Zénith mais on ne m'y reprendra plus (ou alors, il faut se mettre en condition d'aller assisiter à un show impersonnel donné par des rock stars).

Depy1501 - 28 Grudzień 2022:

Merci pour la chronique.

Personnellement, je pense effectivement qu'il faut savoir où on met les pieds, que ce soit pour la salle ou le style de show. Par exemple, j'ai dernièrement assisté au double concert Within Temptation/Evanescence au Palais 12 de Bruxelles. Je savais que j'assistais à un show milimetré et j'y allais pour cette raison. Par contre, si je veux du bourrin spontané, je n'aurais pas été à ce concert mais plutôt dans le village d'à côté pour un festival de groupes locaux.

Chacun peut apprécier Avatar 2 tout comme le petit film d'auteur du cinéma de quartier, voire les deux :) Il y a un public pour ces deux styles et on ne va pas rechercher les mêmes sensations ou émotions.

Cela dit, même si je tente d'amener un avis qui peut défendre les gros shows, j'ai aussi cette nostalgie quand je vois des anciens lives de groupes que j'apprécie... Qui semblait plus vrai, authentique et spontané!

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Le Zénith de Paris

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