Motocultor Jour 2

the Piątek 15 Sierpień 2025, Carhaix-Plouger



Houle

Le premier groupe à fouler les planches de la Mustage ce vendredi, c’est Houle, qui a séduit bon nombre d’amateurs de black mélodique avec son premier album sorti en 2024 sur Les Acteurs de l’Ombre. Le quintette parisien confirmera tout le bien que l’on pense de lui, habitant ces 40 petites minutes de concert de façon vraiment saisissante, avec une présence scénique impressionnante d’une Adsagsona complètement possédée par son art qui incarne à elle seule l’âme maudite de Houle. Virevoltant, trébuchant, titubant, hystérique, violentée par les bourrasques marines et les spasmes éthyliques d’un vin rouge qu’elle propulse à grandes rasades dans ses entrailles à même le goulot, la frontwoman livre une prestation vocale impressionnante entre chant black écorché, hurlements suraigus de lamie qui vrillent les tympans et plaintes désespérées plus humaines, appuyée par la prestation impeccable des musiciens affublés de marinières et de cirés noirs. Un concert d’une intensité peu commune, et de quoi commencer la journée sous les meilleurs auspices !

5,5/6

 

 

Benighted (FRA)

Belenos ayant été annulé au dernier moment, c’est sans déplaisir que je me tourne vers Benighted dont la musique ultra efficace et brutale fait l’unanimité et la réputation scénique n’est plus à faire.
Et c’est sans surprise que je me prends une branlée monumentale par les Stéphanois, dont le jeu aussi énergique que précis et chirurgical force le respect, boosté par un son limpide et puissant à la fois qui rend parfaitement la complexité et la sauvagerie de la musique. Julien Truchant, tout sourire, enchaine growls, pig squeals et hurlements black avec une facilité déconcertante et chauffe gentiment le pit, réclamant un circle pit avant même que le morceau ne démarre ou rendant un hommage un peu particulier aux gars de la sécurité, réclamant une pluie de slams pour les mettre à l’honneur ! Un set musclé, ultra violent, cohérent et chirurgical, qui explore intelligemment toutes les périodes du groupe sans faire l’impasse sur les albums plus anciens (Collapse ou Slut n’ont rien perdu de leur potentiel destructeur).
Assurément la branlée death du festival !

5,5/6

Benediction

On reste sur du death mais autant vous dire que l’ambiance, la brutalité et la folie redescendent d’un bon cran avec Benediction dont la prestation m’aura un peu laissé sur ma faim. Le death old school des Anglais manque de variations, et le son de guitare un peu faiblard ne rend pas hommage à la puissance des compositions, qui s’enchaînent solidement mais sans exubérance. A l’image d’un Dave Ingram très – trop ? - décontracté et nonchalant qui trinque avec le public au début de Stormcrow, le concert est sympathique mais manque pas mal d’intensité, malgré ces départs lents et lourds à la Obituary qui font gentiment secouer la tête (Violation Domain et Crawling over Corpses) et un The Grotesque en fin de set qui sort enfin un peu les dents et qui fait plaisir à entendre.

Un concert pas désagréable mais anecdotique.


3/6

 

Darkenhöld

L’annulation d’Enthroned avait été une grosse déception, mais je me consolais en me disant que ce serait l’occasion de découvrir Darkenhöld sur scène dont la très bonne discographie et particulièrement le petit dernier Le Fléau du Rocher m’ont bien titillé l’oreille. Malheureusement, ce sera en ce qui me concerne un coup d’épée dans l’eau, la musique des Niçois, riche, fouillée et envoûtante sur album, passant assez mal le cap de la scène, malgré la dextérité des musiciens (mention spéciale aux soli de haute volée d’Aldebaran) et aux tenues médiévales, Cervantes poussant la pantomime jusqu’à boire dans une fiole de verre. L’ensemble est trop chargé, sonnant parfois un peu brouillon, avec un riffing que l’on a du mal à apprécier à sa juste valeur, comme si le groupe avait du mal à retranscrire sa musique dans sa complexité, la faute notamment à un son un peu inégal. Finalement, c’est sur les passages les plus lents et mélodiques, et sur certaines cavalcades heavy lorsque les deux guitares esquissent le même motif que la sauce prend le mieux et que le groupe parvient à nous emporter. A revoir dans de meilleures conditions, avec un temps de jeu plus conséquent, un son plus équilibré et sous une pleine lune émergeant de la brume pour pouvoir apprécier Darkenhöld à sa juste valeur !

3/6

 

Fleshgod Apocalypse

C’est désormais au tour de Fleshgod Apocalypse de nous atomiser les oreilles, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est relevé haut la main. Les cinq font leur entrée sur La Petite Musique de Nuit de Mozart, la soprano Veronica Bordacchini arborant un énorme drapeau italien, et nous accueillent avec les douces notes de piano et les vocalises angéliques d’Ode to Art. Puis I Can Never Die nous explose aux tympans, maelstrom de virtuosité, de puissance et d’exaltation maîtrisé d’une main de maître par des musiciens impressionnants de justesse et de dextérité. Le son est excellent, écrasant, les éléments symphoniques légèrement en retrait, laissant pleinement s’exprimer les guitares, et ValchiRea subjugue par sa puissance vocale, apportant un vrai contraste avec les blasts échevelés de Ryabchenko et les passages les plus lourds et imposants, et apportant une teinte gothique délectable à la musique du groupe. Julien Truchant viendra même pousser la chansonnette sur The Fool, et c’est sur la reprise déjantée de Blue (Da Ba Dee) que Francesco Paoli et ses sbires concluent un show magistral, sans aucune fausse note.

5,5/6

Sólstafir

Je pensais qu’il serait difficile de faire mieux que Fleshgod Apocalypse ce soir, et pourtant… Solstafir va nous emporter tout le long des 50 trop courtes minutes que dureront leur show avec leur mélange si unique de post rock psychédélique grisant et fédérateur aux accents floydiens prononcés. Baignés dans le feu clignotant de lumières rouges et bleues irréelles, habités par un art céleste qui fout le public en état de transe, les musiciens donnent tout ce qu’ils ont, servis par un excellent son qui facilite cette apnée électrique hallucinée (putain, quelle basse !). La fin d’Ótta colle des frissons (avec un Aðalbjörn Tryggvason impressionnant au chant très pur qui tient parfaitement la note aigue), le début de Náttmál envoûte, le guitariste chanteur utilisant un archer pour faire jaillir des sanglots vibrants de sa six cordes, et tout le concert se décline dans cette ambiance vaporeuse incroyable, comme suspendu dans le temps jusqu’aux dernières notes de Goddess of the Ages où Tryggvason va littéralement marcher SUR le public !
Tout simplement magique !

6/6


 

Dimmu Borgir

Sonné mais pas KO, je me dirige d’un pas pressé vers la Mustage pour aller voir Dimmu Borgir, pour moi LA tête d’affiche de ce festival, même si le choix saugrenu de les faire jouer en même temps que Finntroll me semble incompréhensible et me reste encore en travers de la gorge. J’attendais impatiemment de voir la horde norvégienne sur scène, et force est de reconnaître que  le show est énorme avec des décors et des costumes sublimes, une pyrotechnie impressionnante, et des flammes infernales qui viennent idéalement habiller les symphonies diaboliques de Shagrath et sa bande. Pourtant, je suis un peu déçu, la faute à un son qui manque de clarté, les orchestrations étant trop en retrait et les claviers bouffés dans le mix ; quand on s’appelle Dimmu Bogir, on se doit d’avoir un son impeccable ! Reste que le public a l’air conquis, et que les Norvégiens livrent un show très carré et professionnel, même si l’ensemble manque à mon sens un peu de spontanéité. La setlist a des allures de best of et je suis ravi de retrouver les vieux classiques du groupe même si Progenies of the Great Apoclypse manque cruellement de puissance symphonique et que le Mourning Palace de clôture aux claviers trop lointains aurait mérité plus d’épaisseur mélodique.
Un bon concert, certes mais qui n'aura pas tenu toutes ses promesses en ce qui me concerne. 

4,5/6


 


2 Komentarze

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odrodzenie - 03 Październik 2025:

J'ai aussi été déçu par Dimmu Borgir, je me suis fait chier!!!!

fufupue - 05 Październik 2025:

Partage d avis pour dimmu que j'ai vu mi-août a l alcatraz : show très pros mais zéro spontanéité...le son était par contre impressionnant mis à part un gros décrochage de presque trois minutes en milieu de show. Cela faisait trop obligation de travail sans plaisir. Tout l inverse d un Benighted dont l attitude sur scène te mets de suite de bonne humeur avant que leur musique ne t arrache la gueule !!! Super live report!!

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