Dir En Grey + Dagoba @Paris Le Bataclan 26-05-2015

the Wtorek 26 Maj 2015, Le Bataclan



Dagoba

Les groupes japonais sont assez logiquement rares en concert en France et même en Europe, à l'instar des Mono ou X-Japan, malheureusement peu souvent de passage dans nos contrées. Les non-moins célèbres Dir En Grey ont eux la chance de tourner plus régulièrement en Europe, mais un passage dans la capitale française reste toujours un petit événement, ce qui est aisément vérifiable au regard de la longue file d'attente sur le trottoir devant la salle. File qui est assez bigarrée et cosmopolite par ailleurs. Certains looks sont très typés visual kei tandis que d'autres font penser à des cosplayeurs. On se croirait à l'entrée d'une Japan Expo. J'y retrouve les deux guitaristes du groupe de metal alternatif mélodique Nöhm Island, qui m'apprennent au passage que les japonais sont une de leurs influences.

Curieusement c'est notre Dagoba national qui assure la première partie, ce qui donne des styles assez éloignés et des publics différents. Au moins cela permet des découvertes. Si je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec Dir En Grey, j'avais en revanche entendu dire que Dagoba est une valeur sûre pour la scène. Les marseillais entament leur prestation de manière vigoureuse et rigoureuse, tout en violence mesurée et calculée. C'est à la fois le point fort de Dagoba et son point faible : la prestation est bonne globalement, mais tout est carré, prévu, et prévisible. Vas-y qu'on fait chanter le public sur un refrain facile, vas-y qu'on demande un circle pit (et même plusieurs) ... D'un autre côté, cette énergie est extrêmement communicative, et tout le Bataclan hoche frénétiquement de la tête, pour un groupe que le public n'est pas venu voir à la base. Shawter joue le rôle du parfait frontman, toujours en première ligne, très mobile, et répondant parfaitement aux attentes d'un concert de ce style. Le batteur Franky Costanza a aussi tendance à accaparer l'attention, d'abord parce qu'il fut le premier à débarquer sur scène, et surtout - je n'apprends rien à personne - pour son jeu technique impressionnant. Malheureusement les défauts présents sur album se répercutent en live, c'est-à-dire que les morceaux sont certes péchus, mais ont une forte tendance à se ressembler. Cette redondance n'est pas trop gênante dans le cadre de la première partie, mais pas sûr que j'aille les revoir pour un set entier ...

Dir En Grey

Au tour maintenant des japonais tant attendus. Après avoir correctement été mise en condition, la foule entre en délire lorsqu'arrivent Kyo et ses acolytes. Ça siffle beaucoup, presque plus que ça crie, ce qui ne donne pas vraiment l'impression d'un concert de metal. On devine les premières notes de Soshaku, issu du dernier album Arche, sorti en décembre dernier. Bonne idée que de débuter avec ce titre, puisqu'il représente assez bien l'esprit d'Arche, soit une folie (évidemment, c'est Diru quand même !) plus calme et malsaine. Le dernier album est particulièrement représenté ce soir, avec plus de la moitié des titres qui en sont issus. La soirée fut donc plus sous le signe du post-metal indus que du visual kei des débuts. Dommage en revanche de ne pas avoir eu quelques morceaux d'Uroboros que j'apprécie personnellement. Ce n'est que vers la fin du set, pour les rappels, que le groupe a joué ses classiques, dont The Final et un Saku qui aura mis un beau bordel dans un Bataclan plein à craquer. Le show se clôture comme souvent sur l'imprononçable Hageshisa to, Kono Mune no Naka de Karamitsuita Shakunetsu no Yami. Concernant la prestation pure, un rapide micro-trottoir à la sortie dressa un constat très honorable pour nos japonais. Je serai moins dithyrambique. Commençons par le cas Kyo, qui, quoique sa voix fonctionne à nouveau à merveille (après quelques soucis fin 2011), se fait assez distant avec le public. Il mime tellement bien la diva torturée qu'il en oublie de communiquer avec son public. Mais vraiment. Pas un seul mot, du début à la fin. Les fans n'ont pas l'air dérangés (enfin si, certains, mais pas dans ce sens-là), mais pour les autres c'est assez décevant. Du reste du groupe, seul Toshiya à la basse montre son plaisir d'être là, en se mettant en scène pour les photographes, tout sourire. Die, Shinya et Kaoru ont l'attitude distante de ceux qui savent la salle remplie de toute manière. Le seul contact avec le public sont les médiators jetés dans la foule par paquets de douze. Finalement les morceaux sont parfaitement maîtrisés et présentés, mais le groupe tend de plus en plus à passer en mode pilote automatique. Reprenez-vous !

0 Komentarz

0 Like

Udostępnij
    Musisz być użytkownikiem tej strony aby dodać komentarz

Le Bataclan

photo of Le BataclanParis, Ile-de-France, France
Zobacz więcej

Dagoba

Power Metal - France
Zobacz więcej

Dir En Grey

Progressive Metal - Japan
Zobacz więcej