Intervew réalisée et publiée avec l'aimable autorisation de France, Black, Death, Grind (Facebook ICI ou LA).

Remerciements à Cyrille et Yann-Pascal.

 

 

Hanternoz, en voilà une bien belle formation, qui à chaque nouvelle sortie continue de gagner en notoriété.
Ce qui est sublime avec ce groupe, est qu’à la première écoute de ses productions, les premiers mots que l'on puisse dire  c’est “PUTAIN !!!!! C’est excellent !!!!!”
On ne peut qu'en redemander.
Pour cela, en vue de la parution de leur nouvel assaut “Au Fleuve de Loire”, nous avons souhaité en savoir un peu plus au  sujet de ce nouvel opus.
Nous tenons à préciser qu’Hanternoz, de part cette sortie, nous délivre un album très abouti.
De plus, le groupe par le titre de cette production a souhaité rendre hommage au plus long fleuve de France qu’est la  Loire.
Place donc à Sparda et Hyvermor, les deux membres principaux qui ont accepté de répondre à nos questions.

 

 

1. Salut, pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous ? Et d'où venez-vous ? (YPM)

Sparda : Salut, et merci pour l’interview. Nous sommes Hanternoz, un groupe de black folk pagan de Bretagne qui existe  depuis 2006. Hyvermor au chant, à la guitare et aux instruments traditionnels et moi-même (Sparda) à la basse et aux back vocals sommes membres fondateurs du projet. Nous avons sorti 1 démo, 2 EP et 2 split. Nous travaillons actuellement la  sortie de notre premier album prévu pour mai 2021.

 

2. Votre dernière sortie date de 2017 un split avec Tannod et Rauhnacht ? Comment a été accueilli ce split par les fans ? (YPM)

Sparda : Les morceaux ont été super bien accueillis par les fans, et font partie de nos préférés (nous en jouons d’ailleurs un en live). Il s’agit des premiers titres d’Hanternoz enregistrés et masterisés dans un studio professionnel en Autriche : le Tempel Studio.

Hyvermor : nous aimons en effet beaucoup ces morceaux : ils datent d’une période plus pro, et plus travaillée pour nos  titres.

 

 

3. Votre nouvel album sortira donc le 1er Mai 2021 ? Combien de titres comportera-t-il ? De quoi parlera votre album ? De plus, en quelle langue seront chantées les chansons ? (YPM)

Sparda : « Au Fleuve de Loire » comportera 7 titres pour plus d’1h de black pagan furieux. Cet album traitera de souvenirs et d’histoires relatives à ce fleuve auprès duquel nous avons tous les deux vécu dans notre enfance et qui représente la  frontière entre la France et la Bretagne. N’étant pas locuteurs Bretons natifs, notre musique est majoritairement chantée en français, excepté un Hanterdro de Languidic qui est chanté en Breton.

Hyvermor : Oui, le titre en breton nous a été traduit par Arnev d’Aezh Morvrac’h. Nous ne sommes en effet pas locuteurs et voulions juste prêter un hommage solennel mais discret à la langue bretonne.

 

4. L'Artwork "Au Fleuve De Loire" vient de nous être dévoilé ? Qui l'a réalisé ? Que représente t-il ? (YPM)

Hyvermor : David Thiérrée avec son talent habituel, a su incarner cette vision de la Loire. Il s’agit de la ruine du Moulin Pendu à Champtoceaux, près de là où nous avons grandi. Les légendes locales en font une forteresse, un péage, et parfois un chateau ou une muraille placée comme un pont au dessus du fleuve. Il n’en est rien, c’est juste un moulin, mais un très gros, fortifié. Un moulin duquel les roues pendaient, et s'adaptaient au débit de l’eau.

 

 

5 - Votre album sortira, une nouvelle fois, chez Antiq Records, êtes-vous satisfait de cette collaboration ? A combien d'exemplaires sera distribué votre album ? (YPM)

Sparda : Nous sommes également tous les deux membres fondateurs d’Antiq Records, donc la collaboration avec  Hanternoz se passe très bien. Nous avons d’ailleurs créé Antiq en 2009 à l’occasion de la sortie de l’EP « Linceuls  d’Écume » d’Hanternoz. Le prochain album sortira en CD en 300 exemplaires et en LP en 200 exemplaires, avec possibilité de réédition une fois la première production écoulée. Nous proposons aussi des bundle avec pin’s + t-shirt ou sweat  exclusif.

 

 

6. Je n'ai pas trouvé de clips de vos titres. Pourtant, votre style musical, votre région s'y prêtent non ? Le rendu devrait être génial à voir. Est-ce un projet pour vous ? Ne pensez-vous pas que cela donnerait une valeur ajoutée à Hanternoz ? (CB)

Sparda : En effet nous n’avons jamais réalisé de clips pour Hanternoz. Un clip professionnel coûte très cher et est difficile à rentabiliser en terme de ventes lorsque l’on n’est pas un très gros groupe. Le réaliser soi-même ou avec des amateurs est assez casse-gueule, car à l’image ça rend assez vite ridicule (plus que pour la photo ou la musique). Récemment Maxime  Brosset nous a monté une lyrics video de Vielle Nasse Crevée, un titre du prochain album qui a la particularité d’avoir des paroles improvisées par Hyvermor au moment même de l’enregistrement.

Hyvermor : nous aimerions bien sûr réaliser une vraie vidéo, mais cela demanderait un temps et un investissement  incroyable, presque autant qu’un album. Pourtant, quelques idées sont là.

 

7. J'avoue n'écouter que très peu de Pagan/Black Metal (pas que je n'aime pas mais plutôt parce que je n'ai jamais  vraiment eu l'occasion d'en écouter) et je découvre un peu plus en détail ce style grâce à vous et cette interview. Pour  vous, quelles sont les valeurs à avoir pour s'exprimer dans ce genre ? De quelle période historique, y parle-t-on le plus souvent ? Si un groupe, par exemple, parisien se mettait à en jouer, serait-il crédible à vos yeux ? D'ailleurs, quels groupes de ce style, avez-vous à nous conseiller ? (CB)

Sparda : Évidemment qu’un groupe Parisien peut être légitime à parler de l’histoire et du folklore breton s’il est passionné par cette région. Selon moi il faut juste essayer d’apporter quelque chose de nouveau à la scène, que ce soit musicalement  ou au niveau des thèmes abordés (en cherchant des thèmes approfondis pas encore exploités, ou en  traitant des thèmes connus d’une manière nouvelle). D’ailleurs certains de mes groupes préférés de black-folk des années  2000 sont Parisiens : Heol Telwenn, Bran Barr, et Aes Dana.

Hyvermor : Oui bien sûr, on peut venir de n’importe où et donner son point de vue. La Bretagne est une terre d’adoption et  laisse la place aux nouveaux arrivants, pourvu qu’ils l’aiment et la respectent, c’est du moins ce qu’en dit l’hymne. La plupart des bretons semblent s’y conformer d’ailleurs. Personnellement nous parlons de Bretagne et de ses relations avec  la France, et cela sur différentes époques, il n’y a pas de centralisation chronologique sur une période en particulier, même  si beaucoup de nos titres évoquent la période de 1400 à 1700.

 

 

8. J'avais pu lire quelques critiques mais aussi des encouragements sur votre album, Linceuls d'Ecume de 2010. En 2021, dans quel domaine Hanternoz a progressé ? Quel regard portez-vous sur vos débuts ? Quelle est votre marge de progression ? (CB)

Sparda : C’est marrant comme question car je me suis réécouté récemment toutes nos prods depuis la démo « Metal Kozh  » de 2006, et c’est assez intéressant de voir l’évolution du groupe. A l’époque Hyermor et moi-même sortions à peine de l’adolescence alors que maintenant nous sommes largement trentenaires. A nos débuts ça partait dans tous les sens (il y avait un guitariste classique et un batteur jazz puis un batteur death), c’était assez faux, pas trop calé et la prod était  immonde. Je garde un regard tendre et nostalgique de cette période, et comme les albums de black des années 90, les  premiers albums d’Hanternoz n’auraient pas la même saveur s’ils n’étaient pas si foutraques. Après 15 années à travailler  ensemble Hyvermor et moi nous avons trouvé notre propre style. Le black est plus sauvage, atmosphérique, avec des parties folk plus maitrisées. Et nous avons enfin un son studio !

Hyvermor : nous portons un regard nostalgique et plein de tendresse vis à vis de nos débuts. Nous ne les renions pas, il y a quelques bons passages qui mériteraient même d’être réenregistrés. Mais place à la nouvelle musique, il y a déjà tant à  faire.

 

9. Avez- vous des dates de dispos ? Prévoyez-vous de tourner également à l'étranger ? (YPM)

Sparda : Malheureusement avec la situation sanitaire actuelle nous n’avons aucune date de prévue, et nous avons dû  arrêter les répétitions. Il va falloir un peu de temps pour relancer la machine.

 

 

10. J'ai pu voir que Hanternoz dans le dictionnaire breton - français signifiait "Minuit". Est-ce exact ? Pouvez-vous nous  expliquer ce choix de nom de scène ? (CB)

Hyvermor : Minuit. Minuit car tout prend un sens nouveau, les légendes se réveillent et le monde de la magie prend tout pouvoir sur la Terre. Pour chanter les légendes souvent nocturnes de notre beau pays, je dirais que c’est tout indiqué.

 

11. Quels endroits de la Bretagne vous inspirent pour la réalisation de vos albums ? Pouvez-vous nous les décrire ?  Faîtes-nous rêver l'espace d'un instant, nous qui sommes franc-comtois, nous ne connaissons pas ces paysages. (CB)

Sparda : J’adore les forêts sauvages et les petits villages de Bretagne. Il y a évidemment Brocéliande, mais on peut en  trouver de très jolis non touristiques. Les côtes du Finistère et des Côtes d’Armor sont selon moi les plus belles de  l’Hexagone. Et dans les terres mon lieu préféré est Huelgoat, un endroit très atypique avec ses chaos granitiques  surréalistes.

Hyvermor : comme Sparda, je suis plus un breton des terres, je dirai même un breton des marais. La terre, l’Argoat, ce sont d’immenses forêts mystérieuses, au fond d’une desquelles je compte bien me cacher comme un druide pour n’en surgir qu’en de très rares occasions pour hurler sur le monde les légendes de Nuit. L’Argoat, ce sont des chaos de roches  granitiques qui s’entreposent de façon aberrante sur des cours d’eau enchanteurs, ce sont des forêts aux arbres  millénaires qui semblent enfermer des magiciens d’un temps où la merveille existait. Nous ne parlons qu’assez peu de la  mer, que nous connaissons mal et que nous ne pratiquons pas. Nous connaissons les belles côtes en effet, mais nous  sommes des bretons de la terre, c’est à dire de l’intérieur du pays. Et bientôt c’est un autre recueil de ces légendes que  nous aurons le plaisir de vous soumettre. En attendant, nous vous souhaitons une belle découverte de ce nouvel album, le  prochain sera bien plus sombre, faites donc le plein de clarté ici et maintenant.

 

             Cyrille et Yann-P : France, Black, Death, Grind et Black Metal Français