Saison De Rouille : Caduta Dei Gravi

Las palabras


1. SUR LA CHAIRE DES GUEULES NOIRES

Des vies entières à creuser le trou sans fond de leur avenir.
La gloire n'est offerte qu'à ceux qui en crèvent la bouche ouverte.
La chute n'est offerte qu'à ceux qui en vivent le sourire aux lèvres.

Il n'est plus question que je m'enfonce,
Tapis dans l'ombre sans visage.
Ces puits dantesques qui nous avalent et s'emplissent de nos pairs.
Pour qui la faucheuse est une ombre qui plane, chaque jour davantage,
à mesure que coule le miel noir.

Pourtant il n'est de richesse que d'hommes.
Mais la mort paye et libère bien plus encore.

Qui se souviendra de cette plèbe aphone
Qui érige des palais d'or ?

Elevé au dessus des cendres,
Où croupissent ces termites,
Qui ravagent notre sol
Et s'y terrent. Misère en fuite.

Plus près des cieux, les hommes savent vivre.
Le soleil aveugle. Les nectars enivrent.
Loin du peuple excité à l'échine brisée,
Interdit de lever les yeux vers leurs dieux.

Les verres trinquent à ce nouveau succès.
Faisons taire ces familles qui hurlent à la cruauté.

Pourvu que leurs assassins, cette fois, me donnent ma part du butin.
Jamais plus de mes blanches mains je n'irai creuser ; pour tomber sur des êtres humains.

Qui se souviendra de cette plèbe aphone,
Qui érige des palais d'or
Où s’éclatera mon corps ?


2. NOTRE MONDE ENFIN

Les ruines du monde fument tout autour de nous.
Il ne reste plus rien, hormis notre amour.
Admire cette terre crayeuse qui se nourrit de nos aïeux.

Nous avons tant arpenté ces contrées à l’état sauvage,
Où les chiens et les rats nous chassaient.
Ne soyons plus jamais sages.

Il y a tant à entreprendre. Une nouvelle race, par notre descendance.
Nous finirons par nous entendre. Sans briser ton visage de faïence.

Tu seras ma nouvelle reine,
Au royaume d’une seule loi.
Je m’y attellerai sans peine
Ton mari, ton frère, ton roi.

Tu ne vivras que pour mon bonheur sur cette terre qui nous assaille.
Nous la viderons de sa laideur par cette armée née de nos entrailles.


3. HYPERCÉPHALÉE

L'aurore a déposé les armes.
Une nuit sans fin m'aspire chaque matin,
D'un charbon qui ne se consume plus.
Tout rougeoiement a disparu.
Je quitte mes sommeils sans rêves
Pour une réalité sans espoir.
Cancers de louanges, de flux, de matières anonymes.
Rien ne trouble la mécanique de nos fluides.
Symphonie de bruits sans chef d'orchestre.
J’erre dans ses veines de métal, vers ses artères bouchées.
La nausée me prend, plus rien de m'attend.
Putain de migraine, à en crever, logée dans le crâne du monstre.
Du monstre. Du monstre. Du monstre
Alors je me jette sur ces nerfs d'acier.
Ils me cisaillent et libèrent un geyser de lumière.
Alors tout déraille et se libère un geyser de viscères.


4. LUMIÈRE IRRADIEUSE

(Instrumental)


5. SOLEIL LÂCHE

Inconscient en plein soleil,
Je me réveille brisé au pied de cette falaise,
Qui rit de cette âme sans repère.
J’attends que m’avale ce désert.

Accablé par ce mirage,
Je divague et lézarde.
Quand hurlent ces robes noires.
Ballet de charognards.

Pendant que ma peau se lézarde,
Fleurissent les premières écailles,
Que j’arrache à perdre conscience.
J’enrage contre mon impuissance.

Mon sang bouillonne.
La chaleur de mes veines.
La soif m’illusionne,
Et règne dehors.

Trouver de l’ombre est tout ce qui m’importe,
Avant que ma peau ne m’abandonne.
Je pleure ces lambeaux, mais rien ne résonne,
Dans ce monde où la folie m’emporte.

La fraicheur de mon antre calme le feu qui me dévore.
Un froid glacial brûle mon corps.
Les brèches torturent mes pores.
Flagrances d’une armée de morts.

Quitter l’air vicié de ma demeure, et rejoindre le désert.
Y vivre en chasseur, malgré les vautours qui me guettent

Je serpente entre ces pierres, qu’y arrachent mon passé
Je peux me jeter sur mes proies.

Nourris-moi ! Punis-moi ! Soleil lâche !
Brûle-moi ! Soleil lâche !
Que m’inondent, aussi immondes, tes promesses!
Et je sombre ! Et je tombe ! De cette falaise !


6. ABRI D'INFORTUNE (TROU NOIR)

Mes mains calleuses souffrent et refusent
D'attaquer encore cette terre crayeuse.
Toutes ces années perdues à extraire du sol
Un passé enfoui, qui à présent déborde.

Les terrils ocres me surplombent menaçants.
Fruits d'un labeur absurde mais nécessaire.

Jours après jours, se révèlent des mondes anciens.
Leur pureté lapidaire m'abrite en leur sein.
Ils me nourrissent de leur faune infinie.
Terra incognita ou monde de cocagne ?
J'en suis le pionnier et j'y finirai ma vie.
Pendant que là-haut, se déchirent avec hargne
Les hordes sans espace où perpétuer l'espèce,
Me survole une fusée de détresse.

Est-ce un torrent de pétrole ?
Plutôt la bile de mes tripes !
Quand de folles paroles
Jaillissent d’un passé qui remonte !

J'ai menti à mes proches.
Leur souvenir s’érode par blocs,
Sous les coups de pioches que je livre sans effort.
Aucun diamant ni aucun foutu coffre,
Seule une tombe immense où gira mon trésor.

D'où viennent ces cris qui me hantent? Ils remontent des entrailles !
Les images se mêlent à la fange et m'écrasent sous le poids
Des flux d’horreurs exhumés, qui me déportent et débordent l'émail,
De mes dents crasses.
Je les avale et enfin me noie.


7. KORPERFALL

Vom Licht angezogen
Stehst Du in meinem Schatten
Wenig Raum
Verschlinge meine Dunkelheit

Diese Tage
Das rauhes Neon meines Badeszimers füttert die Spiegel
Mein Gesicht altert in unwirklicher Geschwindigkeit

I kann die schrecklichen Merkmale eines Narren lesen
Der im Schlamm ertrank, den meine EIngeweide ausschütteten

Der Schweiß und das Blut den ich gab für so viele Jahre hat diesen Körper geformt.
Welcher unermüdlich rennt, die Geister meiner Vergangenheit verlassend

Diese Flucht zur erblindenden Sonne kann man in diesem erschöpften und vertrocknetem Fleisch sehen
Falten verschlingen mein Lächeln und meine Augen
Sie sind nicht meine
Deine Haut Klappe schließt

All meine Bemühung sind nicht vergebens
I werde niemals mein eigenes Abbild haben
Aber ich sah, als der kalte Stahl zwischen meinen Zähnen einen Schrei des Lichtes hervorbrachten


8. CO(R)PS

Soudain, dix corps se sont jetés sur nous ;
Ils m’ont tabassé dans la rue
Ils m’ont jeté dans un fourgon
Quand une patrouille passait, ils m’insultaient
Ma mère une pute, mon père un étranger.
Chez eux durant deux heures.
Je me suis évanoui.
Ils m’ont dit…
Que la punition est méritée.
Que rien ne vaut la mutilation.
Que l’humiliation est héroïque.
Que rien ne vainc l’humiliation ;
Rien ne vous frappe comme ces corps avec une batte.
Rien ne vous frappe comme ces corps dans leurs geôles.
Personne ne frappe votre tête comme ces corps avec une crosse.
Personne ne vous fait souffrir comme ces corps avec une trique.
Personne ne vous viole comme ces corps avec une verge
Personne ne ruine votre âme comme ces corps dans leurs geôles.
Personne ne brûle votre peau comme ces corps avec une clope
Personne ne brûle nos...
Personne ne brûle votre peau comme ces corps dans leurs geôles.
Leurs clopes me brûlent !
A l’hosto, je suis resté deux jours menotté à mon lit, sans manger.
Le médecin ne passait que pour m’insulter.
De retour au poste, les coups ont recommencé deux jours encore…
Ils m’ont dit :
L’humiliation est héroïque. Leurs clopes me brûlent !

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