1. ET LA LUMIERE FUT, COMME UN COUP DE SCALPEL

En tout instant précède le probable où tout s'est déjà réalisé.
Dissection, division, création, du Tout le Diable se fait Le grand équarisseur.

Déchirant le silence éclate l'oeuvre de division; la matière... telle l'explosion de sa colère.
Si tout n'est que fluctuations, différenciations, cérémonies des opposés c'est que sa main a opérée.
Le Diable est l'interface entre la cause et l'effet. L'interstice des pôles. L'instant fugace d'une œuvre matricielle, touchant au fondement du Tout.

L'entropie du Diable est la dynamique universelle qui rythme toute action, il est le pulse du Tout en devenir.

Et la lumière fut, comme un coup de scalpel.
Une grâce cosmique, aveugle et déchaînée qui n'a de cause qu'elle-même.
Orchestre macabre des firmaments abyssaux.

Le prisme schizophrène compose et décompose sa disharmonie.
Enfantant les plus grandes complexités, ton action fleurit des fractales.
Le serpent cosmique, trahit sa présence par ondoiements, qui à l'issue de folles distances résonnent dans le destin des multitudes en un seul et même fracas.

A toi appartient que tout naisse ou cesse, l'essence d'un tout qui ne trouve rythme que dans les débuts et les fins, Le Grand dissociateur, Diabolos!

Ton action ne peut être que contemplée, tel un puits de nihillisme. Ceux qui l'observeront de trop près y noieront leur esprit, car de tes créations seule la chair en a assimilé les lois. Substantifique conscience.

Cependant le Diable est ma raison.


2. LE DIABLE EST MA RAISON

Toi qui te joues de Dieu ou de Satan, observe l'errance de l'Homme apeuré qui idolâtre les idiots et les savants.
Sa crainte d'une solitude insupportable, happant tout espoir au sein d'une terreur cosmique, sans âge et sans visage, détourne le regard de tes cruelles vérités.

En dehors de la culpabilité tu es un dieu en exil.
Les illuminés ne voient en toi que l'instrument de la transcendance de Dieu. Tu es l'architecte du doute, l'unité prismatique du réel. Telle est la mosaïque de ton existence.
Nulle encre n'a pu couler, nul sang versé, nul mot prononcé que par ton action. Une soumission universelle à la diablectique.

Façonnant les contours de toute chose, quel dessein schizophrène s'offre à nous?
L'illusion pousse à croire en un projet, mais est-ce l'intention?
Si les créatures d'insignifiance comptent bâtir à travers le désert, ils n'accomplissent que leur maigre but.
Mais où sera ton temple?
Es-tu une force en action mais sans vision, brute et primordiale?
La contemplation de tes signes, serait-ce alors notre seul lot?
Je ne vois en ton œuvre aucune raison d'être à l'Homme si ce n'est de te réveler.
L'arrogance de l'homme sera de te prêter intentions, alors que ta transcendante action s'indigne déjà d'une simple attention.
De nos cerveaux sortiront les perversions de l'analyse; l'ignoble Ego qui pousse l'Homme à croire savoir et à savoir croire.


3. VERITAS DIABOLI MANET IN AETERNUM

Veritas Diaboli manet in Aeternum.

Diabolus vobiscum et cum spiritu tuo.