Peste Noire : Le Retour des Pastoureaux

Black Metal / France
(2021 - La Mesnie Herlequin)
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Letras

1. LA BATAILLE DE SARCELLES

La bataille de Sarcelles Bataille contée par le trouvère Famine affublé en homme-saucisse lors d'une promotion sur les terrines de canard poitevines au Leader Price de Néant-sur- Yvel.
Muni de sa guitare, Famine s'adresse aux clients qui d'après leur aspect, semblent être des pauvres :

« Oyez riz-pain-sel, demi-solde et jaunes gilets, prêtez-moi une oreille pour ouïr cette bataille sans pareille :

Le Roi, regardant ses soldats, louait les dieux de ce qu'il voyait là, si grand foison de casse-cou, et testes brûlées. Les plus hardis de son ost, montés sur coursiers motorisés, tapaient des roue-arrière en brandissant moult fanions à croix celtique. Chez le peuple françois il y avait grand désir de dérompre les sarrasins, pour se venger des destourbiers reçus au temps présent.

Et là eut grosses paroles, et reproches moult félonesses, entre Messire de Valfunde et Abdallah de Sarcelles.

La bataille commença au vespre tout tard. Il y eut grand froissis et grand boutis, et donnés et reçus maints horions de tonfas, de battes de baseball et d'autres bâtons de guerre.

Et nous chargeâmes les ennemis de nos terre en caviardant le ciel de projectiles divers. Et nous marchâmes fiers, au milieu des tessons, entonnant des chansons aux devises meurtrières.

Puis jetèrent feux, et gros carreaux, pour tout dérompre.


2. CHIENDENT

Le tambour bat ! Les trompettes sonnent !
Qui reste en arrière ? Personne !
Gueulent canons ! Crache mitraille !
Mange du plomb par l'poitrail !
Tes entrailles sortent comme des churros
De nos entailles.

J'arrache ton cul merdeux
De ma terre comme du chiendent
Et si tu veux pas partir
Tu mourras comme le chien dans Mad Max II.

« Leur nombre est grand dans cette plaine
Est-il plus grand que notre haine ? » ¹

Nous le saurons en rafalant donc
Allons-y bon train
De vieillesse il est mort
L'homme qui cherche encor
Le ? qui se bat à un contre un
Ils sont légion dans cette plaine
Mais nous sommes des lions et eux des hyènes.

Bataclan, Nice, Magnanville, Trèbes...
Combien de macchabées pour vaincre votre cécité ?
Pour réveiller nos Morts qui eussent vu la nécessité
D'atomiser, d'un revers de pelle énergique,
Ces bruyantes pelures de gai temps
Toutes les nuits
Les Irlandais pendant un siècle se sont levés tôt

Pour saigner cent Anglais qui ne leur faisaient pas
Le quart de la moitié de ce que nous souffrons
De ces Segpa.

Ultima ration regum !

Du gros brelique spécial bisons
Ces putes *département du Maine-et-Loire*
Torrent de trous dans l'horizon
?

« On chante dans la nuit, on se bat à l'aurore
Et sans savoir par où l'assaut va s'engager
On sait que les Français sont des Français encore
Et qu'ils se tourneront du côté du danger. » ³

Si tu veux fuir ce quotidien pavillonnaire
Leclérisé de mourant alité
Qu'une secte de clodos lépreux jartés d'Egypte
Veut te faire prendre pour la réalité ;
Si tu veux fuir comme une torpille ou Levasseur ⁴
Sur l'océan du Grand, du beau, des forts et du futur
Il n'y a que le Faisceau qui offre la chance encor
D'une belle et virile aventure.
Une belle et virile aventure !


3. CACATOV

La baise, c'est trop, bastringue !
Lâchez les faubouriens
Hors des bistrots
Qu'ils crament tout pour un rien.

Quand il s'exprime on dirait y glaviote
Les muses d'Hésiode sifflent qu'il n'est que ventre
Il se pieute avec ses ienchs pour bouillotes
Près du bétail qui chauffe son antre.
Bête de charrue niquée avant l'âge
Hâve et cave, pauvre en vitamines
Obscure rognure qui durant les famines
Croquait les rats et l'herbe des pâturages.
Peuple !
Qui comme toi eut cette grâce et cette rage
Peuple !
Quand tu bardas la France de mille croisées d'ogives
Et des plus beaux villages ?
Ils t'ont dit triste opprobre de la terre mais mon
Peuple !
Ils ont fait quand devant tu tombais pour leurs guerres,
Pour leurs guerres.

Laissons aux bouifs
Mal blanchis leurs riottes
R'prenons not bif
Et torpillons leurs yachts.

Voient-ils la beauté dans l'étable crottée ?
Dans la lenteur du C15 et du Peugeot 102 ?
Quand on vivait sans ces merdes
Ces chinoiseries qui n'arrêtent pas d'péter
Qu'on bouffait sans faire crédit
Et qu'on s'démerdait sans eux.

Abonné au guignon, à la soupe d'eau au quignon
Chié dans une loge de putain ou près du trou au purin :
L'homme au manteau d'étincelles des aciéries de Saint-Denis
Ou l'homme de l'or des fétus dans l'ombre.
Combien de colons et de guerriers
Dorment-ils en vos rangs avariés ?
Sève de titan
Mais coulé comme une dalle
De mortier gris-sale
Au fond du Francistan.

L'Etat t'fait la nique
T'met des coups d'trique sur la nuque
Casse tes yeuq et fait d'toi un eunuque
Osef ! Vive Proudhon Pierre-Joseph !

Grans estoit, et merveilleux et laid
Il avoit une grande hure
Toute remplie de fraisures
Et avoit grans dens jaunes
Et un grandisme nez
Mais estoit l'plus bon des hommes
Le vilain des vieilles années.
Le vilain qui turbine au grand air
Ou aux lanternes jusqu'au fond des bois ;
Force de la race, réservoir de 34+66 pur
Qui aime comme la colique ceux qui font les lois.
Par les froids pacages
Dans le Livradois
On n'aime pas les cages
Les flics, les huissiers et les hommes de Droit.

Des vieilles toutes cassées
Aux marmots débiles
Tous ils caillassaient
Jusqu'au bord des villes
Les commis du roi.

Sous Monnet rouge nos crânes rasés
Sous l'gilet jaune une chemise noire
On est venu tout baiser
Banques, préfectures et radars
Range ta mère ou on va l'écraser (cette conne)
Sous les grosses roues d'un Deutz-Fahr
Notre programme : terroriser
L'Vieux-Port jusqu'aux Champs-Elysées.


4. LES JOLIES CANNES

Vieille peau, sous perfu d'soupe par cathéter
Qui radote son passé...
Tes charges d'hallebardes et de lances
Tes brutales Gestes de rois
Et ton destin planétaire
Sinon des pages froissées
France
Il en reste quoi ?

Tu as le train-arrière
D'un vieux berger-allemand
Tu t'es pris combien d'barrières
Pour ramasser si salement ?
Allez relève-toi ma grosse
Envoie les crocs, agresse, laisse
Des cicatrices atroces
Et grogne bien !
Ils ont toujours eu peur des chiens...
Puis si tu désespères des nôtres

J'reviens des steppes là
Et du renfort t'inquiète à l'Est
Y a !
Des g'N bien propres, des crosses
Des femmes, des tanks, des gosses
Et pas mal de hooligans
Qui du bout d'leurs jolies cannes
La crèveraient bien cette peste.

Européen de l'extrême France
Français d'Europe jusqu'à la fosse
Si droit devant loin dedans
L'ennemi tu fonces
Je te souhaite : gloire, trône, force !
Européen de l'extrême France
Français d'Europe jusqu'à la fosse
Si droit devant loin dedans
L'ennemi tu fonces
On lui souhaite : glaires, drones, fosse !


5. HAUT LES SCHLASS !

Froid ! Guerres !
Faim et labeur ont fabriqué nos Pères
Quand ils tiraient la vie d'un sol rocheux ingrat
Durer c'était prévoir, chevaucher les hivers
Apprivoiser le fer et les cheptels bien gras.

Race au gros néocortex
Accoucheuse d'anges et d'fusées-sondes
Un bout d'bois, un silex
Et elle te conquiert le Monde.
Nord ! Ouest ! Sud ! Est !
Fighting with the ebst, fuck the rest

Mal dans les sentiers battus
Nés pour partir et voyouter
Faire des ponts, des routes et des vaincus
Mais entre eux, rester libres, ivres
Et embijoutés.

Priez pour nous
Cette ère est morte.

Comme un dresseur avec un Bull-terrier
Pour sauver son système et ses vices
Le Bourgeois a fait du héros ou du guerrier
Une gendarmette à son service
Et l'antique détrousseur de morts
Par la dette, l'agiotage et l'usure
Vint tranquille à la picorée
Téter les mains du peuple
Tirer le suc de leurs boursouflures.

Mais ma France a mis au monde deux filles :
Révolution et Croisade
La reconquête et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Elle ne vaincra que de l'union des noblesses d'épée et du travail

Contre le Veau d'or
Le glaive traversant son cœur
La bêche l'arrachant d'son corps.

Georges Valois ! De Morès !
Rochefort ! Et Barrès !
Jacques Doriot ! Pierre Laval !
Socialisme national !

Ton Barreau d'Paris on te l'enfonce dans l'fion
Nos sans-culotte baissent le string de la noblesse de robe.
(etc)


6. BLUES ARVERNE

Extremis finibus vellavorum et arvernorum

Vie au grand air, près du ciel
Et des aigles. Sang, Sol
Sont les ailes sans lesquelles
On ne prend notre envol.

En ocre et gris
Sur fond rouge
Des squelettes rient
Tancent et bougent.
Festinamus ad mortem
Desistamus peccare
Mors venit.

La mort est dans l'abbatiale
Elle frappe comme un art martial.
Après l'office des ténèbres, à quelques lieues de là :
Procession nocturne où des Pénitents blancs
Renversent des bancs
Et réveillent l'au-delà.
Faites un rond pour qu'on lance cette bourrée
Aux airs de bacchanale :
La goignade se danse bourré
Jusqu'aux lueurs matinales
Roses, pâles, chatoyantes et chromées
Comme l'opale.

Les dents noires de l'Auvergne
Ont croqué ma tête romantique
Oui ses Goths, ses Routiers, Ecorcheurs
Et autres hommes antiques
Ont planté leurs racines, comme des vergnes,
Dans c'terreau plein d'fumier
Qu'est mon âme nostalgique.
Et loin d'elle, j'ai les larmes de Satan
Lorsqu'il comprit que Dieu
Aurait toujours l'dessus
Et s'assit près du creux
D'un immense ravin
Pour chialer les trombes d'eau
Qui firent le lac Pavin.

De Montaigut à La Chaise-Dyable
« Des borde du Lot à la Limagne
Nous sommes fils de la montagne ;
Et, loin des puys, Nous sentant frères,
Nous écoutons la voix du sang
Et nous chantons d'un même accent
Nos vieilles terres ».


7. LETTRE A PERSONNE

« Y a des qualités qu'on r'sauvera plus : le fascisme, l'arbitraire, la mauvaise foi... le picolage. »

Cher Moi,

Ici il neige à pierre fendre, au milieu des sapins hauts et drus comme des tours Eiffel, dans ce cul de basse fosse à la périphérie de la France périphérique.

Où j'suis c'est l'Moyen-Âge, certains vieux ne veulent toujours pas de l'eau chaude et rôdent encore quelques voleurs de poules...

Je m'y fais tellement chier que je m'écris une lettre à moi-même. Je comprends pourquoi La Chaise-Dieu - ou La Chasse-D'eau comme je l'appelle - était un lieu d'exil pour se débarrasser de ceux qui déplaisaient au roi et à l'Eglise, comme cet évêque là, Soanen, et le cardinal de Rohan aussi, qui disait de ces terres qu'elles sont des « lieux inhabitables pour des honnêtes gens ».

C'était le bal hier, et dans la salle des fêtes aux forts relents de naphtaline : que des viocques... J'aurais cru voir la danse macabre de l'abbatiale d'à côté.

Ici tu captes bien la marche molle et sûre de la race blanche vers le trou noir : vieille traînée d'foutre qui lentement s'éteint dans une chiotte turque...

A un moment, une musique, démodée et mélancolique, m'a fait penser à « La fête triste » de Trisomie 21, ça jouait un truc comme :

Il fait si froid dans ce bagne
Combien encore d'hivers
Les vieilles gens des montagnes
Me parleront-t-ils d'hier ?...
Quand sabots et bourrées frappant comme le tonnerre
Entre les chiens bâtards et les petits cochons grognons fouissant

Dans un particulier mélange d'odeurs de fumier et de laitage
On rassemblait cette grande famille qu'on appelait : Village ?

Mais l'ami !
Si fatigué des singes de ta jungle de pierre
Tu lorgnais
Vers ce vaste cimetière de cimes et de terre
N'oublie pas
Souviens-toi du vide qu'on y respire
Souviens-toi
Des airs de thérémine dans le vent
Rappelle-toi
De ce bourg gelé où tout expire
Et du domaine, qui s'éboule ou se vend
Pour deux trois chiffres à peine,
Des filles qui pour la ville
Sont parties d'puis bien longtemps,
Laissant la vie en
Plan.

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