1. L'APPEL DE L'HORIZON

Là-haut les ombres annonçant d'oppressants présages
De ses mains vacillantes, il saisit le ciel

Le vent messager portera son appel
Par-delà les forêts jusqu'aux terres glacées
Un rêve, un mensonge, une vie passée
Le murmure des temps perdus

L'écho des songes, sillonnant les feuillages
Envoûté par le chant des montagnes lointaines
Dérivant sur le sentier sans frontières
Guidé par le silence et la sérénité

Sidéré devant une telle beauté
Ne pouvant la décrire, ni la toucher

Esclave de ses chimères, il rompu ses chaînes

Le jour se versant dans ses yeux
Et les larmes de la honte perlant sur son visage
Par l'insurrection des rivières glacées
Par les grandes forêts vierges des hauts sommets

Comme une mère, la nature lui montra le chemin
Les premiers pas après une seconde naissance
Il sorti vainqueur de ses épreuves
En obéissant à ses lois...


2. TERRES ANCESTRALES

Esseulé dans les abysses de la forêt
Digne et déambulant sur les terres proscrites

Le sol couvert de sang frémi sous mes pas languissants.
Annonçant la venue d'une mort éphémère qui surgira pour étouffer ces terres.

Loin de ceux qui ne savent idolâtrer
La beauté de la création
Une âme déchue aux yeux fuyards de l'humanité
Portant le flambeau gourd et ancestral

De ceux qui ont trépassé pour l'honneur
De ceux qui nous ont bercés

Un arbre, un vestige et un rêve
Qui ne cesse de s'élever
Héritier ancestral
Émergeant du passé


3. SILENCE DES VENTS

Le baiser de l'aurore inondant l'horizon
Dévoilant les charmes de l'automne
Seule la forêt d'Abies restera dans l'ombre
Glacée par la mort, loin des flammes

Fixant le sombre reflet de son cadavre
De son regard imprégné du vide de la mort
Oscillant sous les larmes versées par le grand Saule
Sa souffrance s'éteindra sous le givre de la nuit

Transgressant le silence des vents
Les messagers des ombres porteront sa voix de leur cris

Une existence, un passage sans détour
Une seule voie et une seule fin
La marche d'une vie au milieu des illusions
Enlisé dans ce cycle aliénant la conscience

Une liberté d'esprit, un tourment mortel
Ses yeux aveugles brulés par les réponses
Si longtemps fermés, ne pouvant braver la vérité

Détourné de sa route il disparu dans les montagnes
Gardant son honneur et sa dignité


4. LA MARCHE D'ABIES

Ouverture... sur la plaine... dernier jour

Ciel brulant d'un jour éteint
Sans mots, sans réponses
Avançant vers son destin
Vide et sans espoir

La cantate des ombres et les chants damnés
Invoquant l'Hymne des morts

La voûte enchanteresse, ce passage vers les ténèbres
D'un souffle surgissant cette macabre symphonie

Perçant la brume, réveillant la nuit de ses cris
Plongé au Royaume d'Abies

Que les corbeaux bouffent mes yeux, miroirs reflétant ce monde pourri.
Vous Larves! Charognards! Infection grouillante sans vie

L'Hécatombe est déjà commencée, vous tuant par millier, tel un fléau à éradiquer! Vers grouillants sur ce tombeau.
Un monde détruit… abandonné… Et en ce monde immaculé, j'exposerai ma sépulture

Délié de sa haine, perdu sa voix dans ce long combat

Corde à la main, offrant cette Finale
Suspendu à cet arbre, la conscience libre
Suspendu à cet arbre, il s'endormit


5. LA FAUCHEUSE

Le vent de borée éploré sur nos plaines
Ses sanglots émiettés attristant nos terres
La nature aguerrie par le fouet glacial
Elle s'endormit bercée par le froid

Âme funèbre perlant du ciel
Façonnant l'horizon tel une fresque polaire
Beauté enivrante déchirant les nuits
Artiste maudite au pinceau à lavis

Ô Déesse infernale
Bercée par le nord... Une étreinte hivernale

Ta puissance surgissant des ténèbres
Déferlait sur notre monde
Cette rage subversive et destructrice
De la nature déchaînée

Sa fureur armée de lames glacées
Tranchera l'humanité
Cette dernière tempête venue du nord
Entraînera notre mort...

Ô Déesse infernale
Armée de ta horde effarante

Apaise l'humanité
Et fait de cet ouvrage
L'épitaphe de notre existence