Lofofora : Le Fond et la Forme

Fusion / France
(2003 - Sriracha Records)
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1. LE FOND ET LA FORME

Le fond et la forme, déforment et défont
De vices de forme en lames de fond
La folie des hommes chante à l'unisson
Fait des bulles comme dans l'eau d'un poisson
Voient dans les nuages de sombres images
Comme la terre est ronde
Comme l'eau est profonde
Comme la route est longue

Quand la lune est pleine d'ici on devine les plantes des arbres la cime
Comme un sortilège parfois se dessine une forme aérienne nouée d'une ligne
Le visage d'un ange au sourire étrange
Les gens du village ne laissent pas faire les vauriens qui crachent devant le cimetière
Et comme des lâches ils jettent des pierres sur les trains qui passent avant la frontière
On aime son prochain tous les dimanches matins

Dans la grande ville le bruit du moteur d'une chape grise étouffe nos cœurs
Reste une valise, le regard moqueur
Des phares qui scintillent, n'a plus de couleur
Tout s'emballe d'un voile sale
Le brouillard nous avale


2. SÉRIE Z

Y'a pas de hauts, pas de bas
Je sais pas si t'as vu mais c'est maintenant la saison alors éliminons les faibles
Et personne ne sait vers qui se tourner pour appeler à l'aide
Le 21ème siècle sera hardcore je te l'accorde
Le destin de chacun funambulise sur la corde raide
Comme je le suis après une sess' avec la Calcine
Y'a trop de brouillard pour y voir fait-moi un signe
J'aimerais bien m'agripper à quelque chose de solide
C'est peut-être déjà trop tard mais faudrait pas tomber dans le vide
Je plaide la non-assistance à espèce en danger
Qu'au moins pour nos enfants on essaie de changer
En réaction à l'autodestruction de l'human race, si tu veux savoir
C'est vrai quand j'ouvre ma gueule je serre moins les fesses
Y'a pas de haut, pas de bas, tout dépend en quoi tu crois
Les droits que tu t'octroie, pas d'envers, pas d'endroit
Tout dépend en quoi tu crois, pas de hauts, pas de bas
Certains mecs jouent les macs parce qu'ils matent trop la télé
Résonnent comme des cloches de Pâques lorsqu'ils parlent de fierté
Pensent dévorer comme des ogres mais sont des petits poucets
Se croient les rois de la jungle, en fait perdus dans la forêt
Il faudrait leur dire que ce à quoi ils aspirent n'est qu'un leurre
Ca fait peur de les voir se tourner vers le pire
Ils veulent s'en sortir mais leur discours se tard dès qu'ils sont près à tout
Prêt à tout pour squatter les transistors, et dans la même existence
Pas de conscience collective, de quoi les cannibales sont capable pour survivre ?
Des dollars plein les yeux, aux lèvres la salive, les valeurs de famille et l'amitié s'enlisent
J'le vois comme ça j'le vis comme ça
Ce qui me gène, c'est que la tournure que les choses prennent est plutôt dure à avaler
Y'a plus de mals transgénique que de cannabis dans nos vallées
A parler d'amour et pas de fric, je vais passer pour un taré
Je laisse les baveurs se marrer, j'en ai rien à carrer
J'ai pas la sagesse pour me glisser à ta place
Je vais pas rentrer dans ta tête, je marche pas non plus dans tes godasses
Alors toi seul assume la récolte de ce que tu sèmes
Les clous, les cailloux, les bonnes ou les mauvaises graines
Tu pourras toujours essayer d'envoyer valser dans la crasse
La terre entière par la portière pour rester seul en première place
Mais sache que nul n'est à l'abri quand le monde appartient aux pourris
Je vis ça comme un pari, évitez les intempéries
Le défi, c'est d'avancer avec la family
J'le vois comme ça
J'le vis comme ça, prend-le comme ça


3. SOCIAL KILLER

Le pouvoir, le respect, les électeurs et leur voix,
Un yacht à St-Tropez, des pauvres en fin de mois
Comme tout peut se payer, ce que je veux est à moi
Puisque j'ai tout acheté, mon nom est la loi
Des biens cotés en bourse, des valeurs bien placées, Quelques chevaux de courses, un whisky bien tassé
Le pouvoir, le respect, des chômeurs aux abois,
Des gardiens de la paix, des cigares de Cuba
Un chalet en Lausanne, une pucelle à Bangkok
Un désastre en Bretagne, un nouveau groupe de rock
Une chanteuse qui cartonne, la faveur des experts
Une call-girl au Carlton, un joueur en transfert
J'ai l'estime de mes proches sauf celle de mes enfants
Ceux-là trouve ça trop moche d'aimer autant l'argent,
Du vide dans la caboche
Ils sont quand même content de gratter dans mes poches
Comme leur mère cependant
Qui elle sait toujours se taire et sourire au bon moment
Elle comprend que pour me plaire, on ravale ses sentiments
Pas de pitié dans les affaires, les minables y laissent leurs dents
Quand je pense à mon salaire, les miennes poussent obstinément
Le pouvoir, le respect, des amis magistrats,
Un chauffeur, des laquais, une loge à l'opéra
Un ou deux gardes du corps, une voiture blindée,
Une baignoire plaqué or, je n'ai qu'à demander
Un conseiller de com', un avocat pointu,
Une secrétaire bien conne et portée sur le cul
Ceux qui vivent dans la misère, c'est qu'ils l'ont bien cherché
Comme disait mon grand-père : « ces gens me donnent la nausée »
Les esclaves, les prolétaires, on les vire sans leur causer
Un jour béni, moi j'espère prendre place à l'Elysée
Plus personne pour me faire taire, le sourire au bon moment
J'ai compris que pour vous plaire, on simule les sentiments


4. HISTOIRE NATURELLE

Depuis longtemps déjà on sait nous plier sans trop nous supplier, éprouver notre malléabilité
Parfois tu sembles oublier alors tu questionnes pas
Pourvu que ça fonctionne un peu et que tout le monde marche au pas
Pourquoi s'étonner faire semblant de rien voir ni entendre
Si facile de prendre l'air de rien y comprendre
Mais garde roulée sous l'oreiller la corde pour pendre
Tant qu'il restera une poutre au plafond, on aura qu'à prétendre
Qu'on en a rien à foutre au fond de la galère des autres
Et que le jour où ça saute, ça sera pas de notre faute
Tous coulés dans la merde, on remarquera ce qui nous soude
Comme une bande de toxs qui se battent autour du dernier paquet de poudre
Ca risque de flipper sec les HLM à la jetset
A moins qu'avant, la planète nous mette d'elle-même sur eject
Panique complète, radical changement de décor
Si elle nous réserve le même sort qu'aux dinosaures
Elle aurait tant tort de se gêner vu ce qu'on lui a fait subir
Comment imaginer que sans nous ça puisse être pire ?
Et me voilà accablé par ce constat macabre, pourquoi ce maudit macaque est-il descendu de son arbre ?
Pour se raser les poils, porter une cravate
Inventer le travail, la pensée étroite et les mains moites
Aller faire chier les girafes, bétonner la savane
Depuis les chiens aboient quand passe une caravane

Criez encore si vous pouvez
Alerte, notre monde est périmé
Nos modèles de pensée prochainement supprimés
Avant d'agoniser sur le versant mauvais
Désormais laissez l'animal s'exprimer

Et voilà, le Dieu média a construit l'homme à son image
Tant que la rumeur se propage, les caves se tiennent à la page
Vise le poids des mots admire la profondeur du message
Au jeu du « qui baise qui ? », ils feront figure de sages
La compassion, le partage, ça reste dans les livres
mais quel est cet héritage qu'on laisse à ceux qui arrivent ?
« On ne lègue pas la terre à nos enfants c'est eux qui nous la prêtent »
Dit le proverbe indien mais on a choisi la compet'
Nos descendants nous trouveront décadents quand ils devront faire face
Aux déchets dégueulasses qui remonteront à la surface
Vestige d'un peuple qui dissimulait sa crasse
Pauvre civilisation synonyme de menace
Je peux pas m'empêcher d'éprouver comme un sentiment de honte
J'ai le moral qui s'écroule et les boules qui remontent à chaque fois qu'on me raconte
Que l'important, tout ce qui compte, c'est la spéculation doublée d'une course contre la montre
Comme veulent nous faire gober les bouffons ternes qui nous gouvernent
Sur ces propos obscènes j'm'en vais regagner ma caverne
Faire l'amour à ma douce près du feu sur une peau d'ours
Peinards dans la brousse, on vous laisse la haine et la frousse


5. AUTO-PILOTE

Debout jusqu'au bout du dernier souffle d'air dont le goût promet d'être amer
Encore debout jusqu'au bout du dernier rayon de lumière
Un dernier trou dans les nuages juste avant l'ultime nuit
L'instant maudit où s'éteignent les étoiles et le soleil s'évanouit
Par-dessus les flots de larmes, par-delà tous les cris
Il existe une autre loi que celle des hommes au regard gris

Je me surprends à rêver, à décoller du sol, ignorant les signaux, les appels qui m'ordonnent de redescendre
Sans pilote et sans manuel, je finirais en cendres
Que m'importe alors de m'écraser pourvu que je m'envole ?
Tant que dans l'obscurité subsiste encore une dernière étincelle
Fermement se tenir au serment de lui rester fidèle, qu'elle me guide vers le meilleur
Toujours qu'elle m'illumine, qu'elle éclaire à nouveau mon âme déjà rongée par la vermine
Demande l'autorisation de ne plus atterrir
A quoi bon si le nectar qui me délecte me fait l'effet d'un poison

Briser à jamais les chaînes qui vers le fond m'entraînent
Ne plus me laisser noyer dans le noir broyé
Déployer le courage, ne plus jamais vivre à moitié
Remontez les raz-de-marée qui poussent à renoncer, toujours avancer !
Déserteur de l'armée des victimes, évadé du tourment, ici-bas, même le chasseur déprime
Voyez, vous ne m'aurez pas vivant
Insoumis à la gravité, réfractaire à ces vérités de paradis qui s'enfuient et d'enfers mérités


6. ICI OU AILLEURS

Ailleurs, une autre vision, un autre horizon, une autre raison de vivre
Sous un autre ciel, un plus beau soleil où rien n'est vraiment pareil
Trouver sur la terre l'endroit où espèrent les fous, les solitaires
Vers d'autres habitudes, quelque part au Sud où la mer nous enivre
Infiniment loin, peut-être tout près, peut-être en dedans, tu trouveras l'envie
Ici ou ailleurs, d'où viennent les saisons gorgés d'émotion, une autre façon de vivre
Dans un paysage où tourner la page, trouver la route à suivre
Se donner la chance que tout recommence, l'illusion d'être libre
S'envoyer au large, ouvert au message que le vent nous délivre
Infiniment loin, peut-être tout près, peut-être en dedans, tu te donnes à la vie
Larguer les amarres, violer les frontières, un nouveau départ, voguer la galère
Braver l'océan, sortir du désert, quitter le néant, changer de repère
Ici ou ailleurs
De quel pays perdu, rêves-tu en secret, ce décor idéal, là où l'on t'attendrait
Rencontrer le bonheur et puis l'apprivoiser
Aucune ombre n'oserait t'empêcher de briller
Ce merveilleux voyage repoussé à demain
Ressemble à ce passage à coté de ta main
Embrasser la chance que tout recommence
L'illusion d'être libre


7. COMME A LA GUERRE

Lorsqu'au royaume de la peur, la terreur fait la loi
Parie sur la couleur de l'empereur et du roi
Lequel sera le plus fou et lequel tombera
Lequel est une marionnette et lequel lui met les doigts ?
Ca ressemble à un jeu, mais des règles, y'en a pas
Tant que ça les amuse, la partie continuera
Tous les coups sont permis, l'embargo, l'attentat
Les victimes brandiront le croissant ou la croix
Retour à la case départ touchez deux mille ans de haine
Deux mille ans de vengeance pour les générations prochaines
Des millions de martyrs, pour revenir au même
Combien de héros pour enterrer le problème ?

A la guerre comme à la guerre
Entends grogner la colère
Quand la raison dégénère
Si le profit en est le nerf, prie pour un meilleur millénaire
A la guerre comme à la guerre
Entends cogner le tonnerre
La furie des sanguinaires
Si le profit en est le nerf, prie pour un meilleur millénaire

Respectables et poils généraux et chefs d'Etats se livrent à la barbarie
Génocident de sang froid, se régalent de tragédies et de viandes à soldats
Exaltés par le conflit trouvent les arguments de poids
Pour attiser la foule fascinée par l'exploit
Du valeureux guerrier, chasseur de renégats
Tous les soirs à huit heures, c'est le feuilleton du mois
Seul le diable en personne sait comment ça finira
Mais quels sont ces missiles qui sifflent sur nos têtes ?
D'où viennent ces désirs de victoires, de conquêtes ?
Qui tire les bénéfices ? Pour qui souffle la tempête ?
La mort remerciera les dealers de roquettes
Posez les armes, stoppez les larmes, sauvez votre âme !


8. REQUIEM POUR MOI-MEME

Allez graver mon nom dans la pierre
Qu'on donne les derniers coups de pelles
Je m'en retourne à la poussière
Les anges et les démons m'appellent
Je n'aurais pas laissé de plumes
De sang sur un champ de bataille
Je n'ai fait que hurler à la lune
Sans y décrocher de médaille
Mes ennemis, mes amitiés d'une voix
S'accordent à dire que les meilleurs partent en premier
Gardez vos larmes pour en rire
Ainsi soit-il
Ce n'est qu'un au revoir mes frères
On se retrouvera bientôt dans les abîmes ou la lumière
La vie parfaite qu'aujourd'hui l'on me prête
Ce parcours sans faute et sans faille
Mérite dignement qu'on me regrette
Et que l'on fête mes funérailles
Mes croyances ne furent pas de celles
Qu'on cloître dans les chapelles
L'encens qui brûlait dans ma chambre
Masquait trop de sexe et de chanvre
Couché à l'étroit dans ma boîte devant ce défilé navrant
Drapé de velours écarlate, m'aime t'on mieux mort que vivant ?
Pardonnez-moi, regrettez-moi, c'est le requiem pour moi-même


9. PSAUME CAC 40

Obéissez aux mirages qu'on implore
Applaudissez les images qu'on adore
Reflets éblouissants de la fièvre de l'or
Nourris en souriant la mâchoire qui te mord
Canalisés en point de mire
Aseptisés, jamais faiblir
Hypnotisés, aimer souffrir
Civilisés, jamais s'enfuir
Oeuvrez pour un bonheur parfait
Un rêve comme en fait la télé
Dieu est mort pour te rappeler la vie que tu lui dois à jamais
Gloire aux puissants
Aux dogmes les plus forts
Donne sueur et sang
Le plaisir dans l'effort
Les fauteuils seront chers au dernier jugement
Sous l'œil de Lucifer assis au premier rang
Tremblez mortels sur la terre comme au ciel
Terrorisés par l'avenir, paralysés par le désir
Stigmatisés, aimer souffrir, civilisés, jamais s'enfuir


10. BIENVENUE

Deux yeux s'écarquillent sur un film flou
Une photo de famille, le voilà chez nous
Le bruit fort que dans le ventre doux
Pour toujours en dehors, bienvenue sur la terre
Tous ces bras qui se tendent ne lui veulent que du bien
Lui rendent des sourires en espérant le sien
Aujourd'hui on oublie les conflits, les chagrins
Son regard est si clair
Les femmes versent des larmes
Les hommes versent du vin
Et c'est pour lui qu'ils boivent aux meilleurs lendemains
Et on lève nos verres, comme les promesses en l'air
D'un univers fait d'or et de lumière
On lui souhaite des guerres, qu'il en sorte vainqueur
Et des filles légères pour leur briser le cœur
On pardonne déjà ses futures erreurs
Parlons pas de malheur
Bienvenue sur la terre
Pourvu qu'il réussisse tout ce qu'on a raté
Pourvu qu'il saisisse des occasions manquées
Et s'il s'accroche au fil du temps à rattraper, habile et volontaire
Ses parents seront fiers
On le croit encore vide, mais il connaît le sens de nos rires
De nos rides, et de nos espérances
Laissons-le s'endormir, il peut encore attendre
Pour demain nous entendre, nous mentir et nous taire
Premiers jours en dehors du ventre chaud et tendre, bienvenue sur la terre


11. ALARME CITOYENS

Toujours une bonne raison de se faire la gueule
Encore une bonne raison de se faire la guerre
Tout ce qu'ils veulent, barricadés, rester tout seuls
La haine et la peur, les deux font la paire
Les fumiers d'en face porteront la faute
Car quoi qu'on fasse, l'enfer c'est les autres
A la queue leu leu pousse ton caddie à la chaîne
Pour les jours moelleux même pas la peine d'y penser
Quand on voit que dans la merde
L'homme demeure un loup pour son frère
Ca ressemble à la jungle, parfois je me demande quel futur pourri doit nous attendre

Sonnez l'alarme citoyens
Sortez-vous les doigts du fion
Quelle que soit la façon
Réveillons la nation
Que cet air de bavure nous serve de leçon

Allons-y les enfants, cette fois nous voilà partis
Les voleurs d'espoir nous on fait dériver
Ils se disent un pour tous, on les dit tous pourris
Trop tard pour gueuler, maintenant faut se lever
Entendez-vous lorsqu'ils partent en campagne un à un
Vomir ces tristes candidats qui viennent se pavaner
Jusqu'en bas de chez toi pour refourguer leurs châteaux en Espagne ?
Que demande le peuple ?
Les démagos le savent, la mytho dans la tête
Du promis juré, leurs discours répètent :
« aujourd'hui l'heure est grave, la faute aux délinquants, aux enfant d'immigrés »
Fiers d'être français, mate le courage
Pour le Front un paquet d'abrutis a voté
Putain de réalité qui fait monter la rage
Demokratie über alles !
Au nom de l'amour sacré de la patrie
Livrée à des traîtres, profiteurs et menteurs
Liberté chérie peu à peu dépérit
Nous glisse entre les doigts et se meurt en douceur
Dit-moi pourquoi sommes-nous prêts à nous battre nos bourreaux enfileurs de zéros ?
La France pays propice à la parano, ici on s'éclate entre aristocrates


12. CARAPACE

Les coups de loose, les coups de lattes
Les coups de blues ça nous blesse
Des casseroles que l'on traîne
Des wagons et des caisses
Des fardeaux qui nous freinent
Malgré le temps qui presse
Les cicatrices nous laissent seuls face à nos faiblesses
On se croyait invincible
Et le sort nous transperce
S'acharne à prendre cible
La peau la moins épaisse
Tout le monde se cache
La carapace ne laisse plus passer l'air
Nous enferme à la place
On voit déjà, là nos traces
Rien jamais ne s'efface
Sous le masque des lâches
Alors on déballe les armures
Et les figures de carnaval
Fabriquent une image qui rassure
Pour conjurer le mal
Roule les épaules, joue les durs
Au fond des gilets pare-balles
Au fur et à mesure
Le mépris s'installe
Regard glacé, rase les murs
Nul ne découvre la faille
Ainsi commence le jeu de la poutre et la paille
Dévoile-moi ton vrai visage
Sans fard et sans maquillage
Montre-moi ton épiderme
Je saurai si je t'aime
Ou si jamais je te hais
Piégés dans nos propres rôles
Installées dans nos protocoles
Plantés dans le sillon qu'on creuse les deux pieds dans la colle
Devine ce que dissimule cette parodie lourde et molle
Pèse le poids de l'imposture, posée sur nos épaules
Nous v'là beaux, costumes d'apparat, en haut des miradors
Qui se préoccupe de savoir qui a raison ou tort ?
Tous pris dans la carapace


13. L'EMPRISE

Elles disent : « Tais-toi un peu. Cela veut mieux. Nous parlerons par ta bouche »
Elles disent : « Comme le feu, ce que tu veux te brûle quand tu le touches »
Elles disent la morale, ce qui est bien ou mal
Elles savent ce qui est sale, ce qui est anormal
Pourquoi ces éclats de voix plantés dans mon crâne ?
Las, je réclame un instant de calme
Laissez moi essayer de penser par moi même
Plus jamais déchirer par le chant des sirènes
Seulement si vous saviez le pouvoir qu'elles me prennent
Des vamps qui me séduisent, les vampires qui me saignent
Me dirigent me suivent depuis le premier jour
Des ordres et des discours jusqu'a me rendre sourd
Je n'ai pas choisi, c'est la vie qui m'a voulu ainsi
Personne n'a jamais demandé mon avis
Aimer qui je veux être, détester qui je suis
S'il suffisait de naître tout serait si simple
Si l'esprit qu'on m'a donné répondait sans trahir
Mais les muses maléfiques cherchent encore a me nuire
Murmurent a mon oreille des mots et des morsures
Elles n'ont pas leur pareil pour ouvrir mes blessures !
Elles disent : « méfie-toi des autres, il n'y a pas de messie pas d'apôtres »
Elles disent : « Fais-nous confiance, nous savons tes vices et tes secrets d'enfance »
Elles disent : « tu ne nous mérites pas »
Et des tas d'autres choses que je ne comprend pas
Mais qu'est ce qu'elles me veulent ?
Maintenant laissez-moi seul
Faire un trou dans ma tête ouverte comme une porte
Qu'enfin elles s'arrêtent ou bien qu'elles en sortent
Elles pillent ma raison, invoquent des pulsions de mort, de destruction
Princesses du chaos, entremetteuses en question
Maîtresses menteuses, expertes en soumission
Et la violence qui me hante implose quand ça leur chante
Je demande le silence comme une dernière chance
Là où la folie commence


14. EN STUDIO & ON ZE ROAD

(No lyric available)

teksty dodane przez rockeur60 - Edytuj teksty