Lofofora : Lames de Fond

Fusion / France
(2004 - Sriracha Records)
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Letras


TRACKLIST CD:

1. LE FOND ET LA FORME

Le fond et la forme, déforment et défont
De vices de forme en lames de fond
La folie des hommes chante à l'unisson
Fait des bulles comme dans l'eau d'un poisson
Voient dans les nuages de sombres images
Comme la terre est ronde
Comme l'eau est profonde
Comme la route est longue

Quand la lune est pleine d'ici on devine les plantes des arbres la cime
Comme un sortilège parfois se dessine une forme aérienne nouée d'une ligne
Le visage d'un ange au sourire étrange
Les gens du village ne laissent pas faire les vauriens qui crachent devant le cimetière
Et comme des lâches ils jettent des pierres sur les trains qui passent avant la frontière
On aime son prochain tous les dimanches matins

Dans la grande ville le bruit du moteur d'une chape grise étouffe nos cœurs
Reste une valise, le regard moqueur
Des phares qui scintillent, n'a plus de couleur
Tout s'emballe d'un voile sale
Le brouillard nous avale


2. SÉRIE Z

Y'a pas de hauts, pas de bas
Je sais pas si t'as vu mais c'est maintenant la saison alors éliminons les faibles
Et personne ne sait vers qui se tourner pour appeler à l'aide
Le 21ème siècle sera hardcore je te l'accorde
Le destin de chacun funambulise sur la corde raide
Comme je le suis après une sess' avec la Calcine
Y'a trop de brouillard pour y voir fait-moi un signe
J'aimerais bien m'agripper à quelque chose de solide
C'est peut-être déjà trop tard mais faudrait pas tomber dans le vide
Je plaide la non-assistance à espèce en danger
Qu'au moins pour nos enfants on essaie de changer
En réaction à l'autodestruction de l'human race, si tu veux savoir
C'est vrai quand j'ouvre ma gueule je serre moins les fesses
Y'a pas de haut, pas de bas, tout dépend en quoi tu crois
Les droits que tu t'octroie, pas d'envers, pas d'endroit
Tout dépend en quoi tu crois, pas de hauts, pas de bas
Certains mecs jouent les macs parce qu'ils matent trop la télé
Résonnent comme des cloches de Pâques lorsqu'ils parlent de fierté
Pensent dévorer comme des ogres mais sont des petits poucets
Se croient les rois de la jungle, en fait perdus dans la forêt
Il faudrait leur dire que ce à quoi ils aspirent n'est qu'un leurre
Ca fait peur de les voir se tourner vers le pire
Ils veulent s'en sortir mais leur discours se tard dès qu'ils sont près à tout
Prêt à tout pour squatter les transistors, et dans la même existence
Pas de conscience collective, de quoi les cannibales sont capable pour survivre ?
Des dollars plein les yeux, aux lèvres la salive, les valeurs de famille et l'amitié s'enlisent
J'le vois comme ça j'le vis comme ça
Ce qui me gène, c'est que la tournure que les choses prennent est plutôt dure à avaler
Y'a plus de mals transgénique que de cannabis dans nos vallées
A parler d'amour et pas de fric, je vais passer pour un taré
Je laisse les baveurs se marrer, j'en ai rien à carrer
J'ai pas la sagesse pour me glisser à ta place
Je vais pas rentrer dans ta tête, je marche pas non plus dans tes godasses
Alors toi seul assume la récolte de ce que tu sèmes
Les clous, les cailloux, les bonnes ou les mauvaises graines
Tu pourras toujours essayer d'envoyer valser dans la crasse
La terre entière par la portière pour rester seul en première place
Mais sache que nul n'est à l'abri quand le monde appartient aux pourris
Je vis ça comme un pari, évitez les intempéries
Le défi, c'est d'avancer avec la family
J'le vois comme ça
J'le vis comme ça, prend-le comme ça


3. HOLIDAY IN FRANCE

Comme chaque année chaque été
Arrive l'époque sacrée pour les travailleurs du repos mérité fini le labeur
Pour enfin profiter des congés payés et des bons conseils de bison futé
Et des tas de bagnoles bondées de bagages des guignols qui s'affolent des carambolages quel carnage sur l'autoroute !
C'est vraiment dommage par un si beau mois d'août
Et si le tube de l'été répété dans les FM
Promettait de s'éclater sans rencontrer de problème
Du bonheur dans les maillots, du beau temps à St Malo
Pas de malheur du vent dans les voiles et des meufs à poils
Il y a des scènes de ménage dans les embouteillages
Les parents qui s'engueulent du péage à la plage
A cause des tâches et des miettes sur les banquettes en skaï
Et des claques dans la tête des gosses qui braillent
Et ça fait marrer les mouettes
Une fois le piquet du parasol planté
Pour délimiter son mètre carré de serviette
La famille complète est prête a tenir tête
A résister à l'intrus qui tente de s'incruster
A chacun son territoire et y aura pas d'histoire
Réintègre ton camp avant que je t'éclate la rate
Et t'atomise la tête comme une tomate écarlate
A grand coups de raquette, allez casse-toi lopette
Pendant ce temps je pratique la survie extrême
L'expédition en zone urbaine, l'ascension d'HLM
Non je ne verrai pas Juan les Pins
Ni ta mère en maillot de bain pendant qu'elle pisse dans la mer
Moi je pète dans mon bain
Cinq fois par semaines
A passer étalés par centaines entassés au soleil
Chaque jour est pareil à la veille
Insolations, indigestions, hydrocutions sont les principales attractions
Et ça fait marrer les mouettes
Sous le béton, les pavés, pas de plage et j'enrage
Je ne distingue au large que des naufrages mais pas de rivage
Du haut du quinzième étage j'imagine des voyages idylliques
Comme dans les magazines des pays fantastiques
L'impression d'une seconde je vagabonde au 4 coins du monde
Et puis je retombe au royaume des ombres
Loin de ceux qui font la gueule les pieds dans l'eau comme au boulot
Qui font la queue au resto comme au métro
Et si le tube de l'été répété dans les FM
Promettait de s'éclater sans rencontrer de problème
Du bonheur dans les maillots, du beau temps à St Malo
Pas de malheur du vent dans les voiles et des meufs à poils
Holiday in France
Holiday in France


4. LES GENS

Les gens sont comme des animaux qui ne naissent ni libres ni égaux
Prétentieux et compliqués, ils ont toujours quelques chose à cacher
Ils évitent les yeux dans les ascenseurs
Restent silencieux, ne se parlent pas
Se méfient de toi, chacun dans sa peur
Nerveusement, font semblant de regarder l'heure

Les gens
Monsieur-tout-le-monde les connaît bien
Il est l'un d'eux et voilà pourquoi
Monsieur-tout-le-monde ne les aime pas

Les gens sont hypocrites et menteurs
Se complaisent dans leurs airs supérieurs
S'envoient des poignards dans le dos ou des fleurs
Et se trainent comme des larves face à la douleur
Ils ne supportent ni la mort, ni des rester seul
Ils savent jamais vraiment ce qu'ils veulent
Ils rêvent de pognon, de voitures, de maisons
Et le dernier qui parle à toujours raison

Les gens
Monsieur-tout-le-monde les connaît bien
Il est l'un d'eux et voilà pourquoi
Monsieur-tout-le-monde ne les aime pas

Les gens sont comme des animaux qui ne naissent ni libre ni égaux
Prétentieux et compliqués il ont toujours quelque chose à cacher
Les gens


5. MACHO BLUES

Ecoute papa petite fille
Quand papa te dit soit gentille
Tu es le sang de mon sang, la chair de ma chair
Tu es à moi je suis ton père
Tu es à moi à chaque fois
Que se mettent à claquer mes doigts
Dans l'élastique de ta culotte
Allons ne crie pas petite sotte
Je te donne la vie le gîte, le couvert,
Quand j'ai envie, laisse toi faire
Je suis le seul à te comprendre,
Qui d'autre que moi saurait te prendre
Je ne veux pas que tu donne ton corps
Au premier inconnu, les hommes sont des porcs
Ca ne sortira pas de la famille,
Ma petite fille reste docile
Ecoute moi petite garce,
Tu es la dinde et moi la farce
Ne dis pas que mes caresses te glacent
Ta peau est si chaude reste à ta place !
On est si bien sur ma banquette arrière
Ne m'oblige pas à me mettre en colère
Regarde un peu dans quel état tu me mets,
Ce que tu fais de moi
Je t'offrirai les robes dont tu rêves,
De la lingerie fine assortie à tes lèvres
Des nuits de plaisir indescriptibles
Je suis un gars tellement sensible
Regarde dans les yeux celui qui te souille
Fais un voeœux et coupe lui les couilles
Ecoute moi pauvre conne
Au lieu de répéter que tu n'est pas ma bonne
J'ai versé ton sang , pillé ta chair
De tes enfants je suis le père
Tu es à moi à chaque fois
Que se mettent à claquer mes doigts
Dans l'élastique de ta culotte,
Assez de critique, ta gueule salope !
Je gagne la vie, le gîte, le couvert.
Quand j'ai envie laisse toi faire
Je suis le seul à te comprendre,
Qui d'autre que moi aurait voulu te prendre
Approche ici me donner ton corps,
Je te ferai le cri du porc
Tu fais partie de la famille,
Je t'ai à l'oeœil femme docile


6. JUSTICE POUR TOUS

Tous les jours à la télé on nous dit qu'il faut aider les gens qui sont à la rue,
Pas d'maison et les pieds nus,
Tous les jours à la télé on entend l'même charabia,
Mais quand Chirac va nous virer, qui c'est qui nous défendra ?
On veut d'la justice pas de mots de belles paroles, on connaît ça,
On n'est pas cons, pas du pipeau pour mongols
On veut pas changer de maison !
Justice pour tous !
Tous les jours à la radio on nous fait le même numéro : Faut aider les sans-abri comme fait si bien la mairie
Tous les jours à la radio on entend des rigolos qui ont des appartements : tu peux faire du roller dedans !
On veut d'la justice pas des mots,
Pas du bla bla, les promesses on n'y croit pas !
On habite là, on à le droit de dire "ici c'est chez moi !" Justice pour tous !
Chaque matin dans les journaux, on voit de jolies photos de gens qui ont l'air heureux,
Mais c'est jamais en banlieue !
Chaque jour on va en répète, on rigole on fume des pets, Mais on sait jamais quand on revient si y'aura pas des parpaings.
On veut d'la justice !


7. HISTOIRE NATURELLE

Depuis longtemps déjà on sait nous plier sans trop nous supplier, éprouver notre malléabilité
Parfois tu sembles oublier alors tu questionnes pas
Pourvu que ça fonctionne un peu et que tout le monde marche au pas
Pourquoi s'étonner faire semblant de rien voir ni entendre
Si facile de prendre l'air de rien y comprendre
Mais garde roulée sous l'oreiller la corde pour pendre
Tant qu'il restera une poutre au plafond, on aura qu'à prétendre
Qu'on en a rien à foutre au fond de la galère des autres
Et que le jour où ça saute, ça sera pas de notre faute
Tous coulés dans la merde, on remarquera ce qui nous soude
Comme une bande de toxs qui se battent autour du dernier paquet de poudre
Ca risque de flipper sec les HLM à la jetset
A moins qu'avant, la planète nous mette d'elle-même sur eject
Panique complète, radical changement de décor
Si elle nous réserve le même sort qu'aux dinosaures
Elle aurait tant tort de se gêner vu ce qu'on lui a fait subir
Comment imaginer que sans nous ça puisse être pire ?
Et me voilà accablé par ce constat macabre, pourquoi ce maudit macaque est-il descendu de son arbre ?
Pour se raser les poils, porter une cravate
Inventer le travail, la pensée étroite et les mains moites
Aller faire chier les girafes, bétonner la savane
Depuis les chiens aboient quand passe une caravane

Criez encore si vous pouvez
Alerte, notre monde est périmé
Nos modèles de pensée prochainement supprimés
Avant d'agoniser sur le versant mauvais
Désormais laissez l'animal s'exprimer

Et voilà, le Dieu média a construit l'homme à son image
Tant que la rumeur se propage, les caves se tiennent à la page
Vise le poids des mots admire la profondeur du message
Au jeu du « qui baise qui ? », ils feront figure de sages
La compassion, le partage, ça reste dans les livres
mais quel est cet héritage qu'on laisse à ceux qui arrivent ?
« On ne lègue pas la terre à nos enfants c'est eux qui nous la prêtent »
Dit le proverbe indien mais on a choisi la compet'
Nos descendants nous trouveront décadents quand ils devront faire face
Aux déchets dégueulasses qui remonteront à la surface
Vestige d'un peuple qui dissimulait sa crasse
Pauvre civilisation synonyme de menace
Je peux pas m'empêcher d'éprouver comme un sentiment de honte
J'ai le moral qui s'écroule et les boules qui remontent à chaque fois qu'on me raconte
Que l'important, tout ce qui compte, c'est la spéculation doublée d'une course contre la montre
Comme veulent nous faire gober les bouffons ternes qui nous gouvernent
Sur ces propos obscènes j'm'en vais regagner ma caverne
Faire l'amour à ma douce près du feu sur une peau d'ours
Peinards dans la brousse, on vous laisse la haine et la frousse


8. AUTO-PILOTE

Debout jusqu'au bout du dernier souffle d'air dont le goût promet d'être amer
Encore debout jusqu'au bout du dernier rayon de lumière
Un dernier trou dans les nuages juste avant l'ultime nuit
L'instant maudit où s'éteignent les étoiles et le soleil s'évanouit
Par-dessus les flots de larmes, par-delà tous les cris
Il existe une autre loi que celle des hommes au regard gris

Je me surprends à rêver, à décoller du sol, ignorant les signaux, les appels qui m'ordonnent de redescendre
Sans pilote et sans manuel, je finirais en cendres
Que m'importe alors de m'écraser pourvu que je m'envole ?
Tant que dans l'obscurité subsiste encore une dernière étincelle
Fermement se tenir au serment de lui rester fidèle, qu'elle me guide vers le meilleur
Toujours qu'elle m'illumine, qu'elle éclaire à nouveau mon âme déjà rongée par la vermine
Demande l'autorisation de ne plus atterrir
A quoi bon si le nectar qui me délecte me fait l'effet d'un poison

Briser à jamais les chaînes qui vers le fond m'entraînent
Ne plus me laisser noyer dans le noir broyé
Déployer le courage, ne plus jamais vivre à moitié
Remontez les raz-de-marée qui poussent à renoncer, toujours avancer !
Déserteur de l'armée des victimes, évadé du tourment, ici-bas, même le chasseur déprime
Voyez, vous ne m'aurez pas vivant
Insoumis à la gravité, réfractaire à ces vérités de paradis qui s'enfuient et d'enfers mérités


9. ICI OU AILLEURS

Ailleurs, une autre vision, un autre horizon, une autre raison de vivre
Sous un autre ciel, un plus beau soleil où rien n'est vraiment pareil
Trouver sur la terre l'endroit où espèrent les fous, les solitaires
Vers d'autres habitudes, quelque part au Sud où la mer nous enivre
Infiniment loin, peut-être tout près, peut-être en dedans, tu trouveras l'envie
Ici ou ailleurs, d'où viennent les saisons gorgés d'émotion, une autre façon de vivre
Dans un paysage où tourner la page, trouver la route à suivre
Se donner la chance que tout recommence, l'illusion d'être libre
S'envoyer au large, ouvert au message que le vent nous délivre
Infiniment loin, peut-être tout près, peut-être en dedans, tu te donnes à la vie
Larguer les amarres, violer les frontières, un nouveau départ, voguer la galère
Braver l'océan, sortir du désert, quitter le néant, changer de repère
Ici ou ailleurs
De quel pays perdu, rêves-tu en secret, ce décor idéal, là où l'on t'attendrait
Rencontrer le bonheur et puis l'apprivoiser
Aucune ombre n'oserait t'empêcher de briller
Ce merveilleux voyage repoussé à demain
Ressemble à ce passage à coté de ta main
Embrasser la chance que tout recommence
L'illusion d'être libre


10. COMME A LA GUERRE

Lorsqu'au royaume de la peur, la terreur fait la loi
Parie sur la couleur de l'empereur et du roi
Lequel sera le plus fou et lequel tombera
Lequel est une marionnette et lequel lui met les doigts ?
Ca ressemble à un jeu, mais des règles, y'en a pas
Tant que ça les amuse, la partie continuera
Tous les coups sont permis, l'embargo, l'attentat
Les victimes brandiront le croissant ou la croix
Retour à la case départ touchez deux mille ans de haine
Deux mille ans de vengeance pour les générations prochaines
Des millions de martyrs, pour revenir au même
Combien de héros pour enterrer le problème ?

A la guerre comme à la guerre
Entends grogner la colère
Quand la raison dégénère
Si le profit en est le nerf, prie pour un meilleur millénaire
A la guerre comme à la guerre
Entends cogner le tonnerre
La furie des sanguinaires
Si le profit en est le nerf, prie pour un meilleur millénaire

Respectables et poils généraux et chefs d'Etats se livrent à la barbarie
Génocident de sang froid, se régalent de tragédies et de viandes à soldats
Exaltés par le conflit trouvent les arguments de poids
Pour attiser la foule fascinée par l'exploit
Du valeureux guerrier, chasseur de renégats
Tous les soirs à huit heures, c'est le feuilleton du mois
Seul le diable en personne sait comment ça finira
Mais quels sont ces missiles qui sifflent sur nos têtes ?
D'où viennent ces désirs de victoires, de conquêtes ?
Qui tire les bénéfices ? Pour qui souffle la tempête ?
La mort remerciera les dealers de roquettes
Posez les armes, stoppez les larmes, sauvez votre âme !


11. L'OEŒUF

Une seul race pour plusieurs couleurs
Nous sommes une seul race pour plusieurs couleurs
Nous sommes tous sortis du même moule, du même œuf
Du sein de notre mère la Terre
Au Sud comme au Nord toujours rien de neuf
Tu le sais les terriens sont le seuls habitants
Et pourtant tout le temps j'entends l'écho de querelles qui s'enveniment
Inévitablement donnent lieu au pire des crimes: la guerre
Ou d'autres mammifères composés comme moi d'os et de chair
Assassinent leurs frères pour une frontière ou pour un dieu
comme naguère l'homo-sapien se battait pour le feu
A la fin de jeu non jamais de vainqueur
Demeurent encore la rancœur et la peur
Ils tuent ton frère au nom de dieu
Mets la Terre à sang à feu
Tue ton frère au nom de dieu
Peut-on me dire en comparaison
Où se situe l'évolution de la condition humaine depuis l'homme des cavernes ?
La chose est certaine le système nous mène à notre perte, les bêtes de fer prolifèrent
Tue ton frère au nom de dieu
Mets la Terre à sang à feu
Tue ton frère au nom de dieu


12. ALARME CITOYENS

Toujours une bonne raison de se faire la gueule
Encore une bonne raison de se faire la guerre
Tout ce qu'ils veulent, barricadés, rester tout seuls
La haine et la peur, les deux font la paire
Les fumiers d'en face porteront la faute
Car quoi qu'on fasse, l'enfer c'est les autres
A la queue leu leu pousse ton caddie à la chaîne
Pour les jours moelleux même pas la peine d'y penser
Quand on voit que dans la merde
L'homme demeure un loup pour son frère
Ca ressemble à la jungle, parfois je me demande quel futur pourri doit nous attendre

Sonnez l'alarme citoyens
Sortez-vous les doigts du fion
Quelle que soit la façon
Réveillons la nation
Que cet air de bavure nous serve de leçon

Allons-y les enfants, cette fois nous voilà partis
Les voleurs d'espoir nous on fait dériver
Ils se disent un pour tous, on les dit tous pourris
Trop tard pour gueuler, maintenant faut se lever
Entendez-vous lorsqu'ils partent en campagne un à un
Vomir ces tristes candidats qui viennent se pavaner
Jusqu'en bas de chez toi pour refourguer leurs châteaux en Espagne ?
Que demande le peuple ?
Les démagos le savent, la mytho dans la tête
Du promis juré, leurs discours répètent :
« aujourd'hui l'heure est grave, la faute aux délinquants, aux enfant d'immigrés »
Fiers d'être français, mate le courage
Pour le Front un paquet d'abrutis a voté
Putain de réalité qui fait monter la rage
Demokratie über alles !
Au nom de l'amour sacré de la patrie
Livrée à des traîtres, profiteurs et menteurs
Liberté chérie peu à peu dépérit
Nous glisse entre les doigts et se meurt en douceur
Dit-moi pourquoi sommes-nous prêts à nous battre nos bourreaux enfileurs de zéros ?
La France pays propice à la parano, ici on s'éclate entre aristocrates


13. ENVIE DE TUER

Montrez-moi votre grâce à faire partie de la race des gagneurs, les vrais seigneurs.
Bâtissez des empires qui font que tout empire pour le bonheur des fossoyeurs.
Déballez vos richesses tel un tableau de chasse à la hauteur de vos erreurs.
Et vous me donnez envie de tuer.
Caricatures obscènes au carnaval du ridicule.
C'est votre vertu qui fait les violeurs pas les films de cul.
Donnez nous des leçons en marge de l'action, maîtres poseurs et beaux parleurs.
Dégueulez des festins en pleurant sur la faim, priez en chœur pour les chômeurs.
Offrez nous en spectacle l'effet de la débâcle, sauvez l'honneur des imposteurs.
Et vous me donnez envie de tuer. Sortir un gun, juste pour le fun


14. PSAUME CAC 40

Obéissez aux mirages qu'on implore
Applaudissez les images qu'on adore
Reflets éblouissants de la fièvre de l'or
Nourris en souriant la mâchoire qui te mord
Canalisés en point de mire
Aseptisés, jamais faiblir
Hypnotisés, aimer souffrir
Civilisés, jamais s'enfuir
Oeuvrez pour un bonheur parfait
Un rêve comme en fait la télé
Dieu est mort pour te rappeler la vie que tu lui dois à jamais
Gloire aux puissants
Aux dogmes les plus forts
Donne sueur et sang
Le plaisir dans l'effort
Les fauteuils seront chers au dernier jugement
Sous l'œil de Lucifer assis au premier rang
Tremblez mortels sur la terre comme au ciel
Terrorisés par l'avenir, paralysés par le désir
Stigmatisés, aimer souffrir, civilisés, jamais s'enfuir


11. WEEDO

Aussi longtemps qu'il restera un semblant de lumière
L'illusion d'une issue parmi la vue amère d'un non-sens parfait
Qui altère et soumet nos sentiments
Nos rêves déformés désormais
Nous restons affamés de vérité
Assoiffés d'humanité
Guerriers acharnés en bataille pour le vrai
Sans gloire ni médailles, ni devoir ni fierté
Allons nous mériter enfin la liberté?
Non il faut ne pas qu'on sache devant la situation grave
Tu sens pas la pression est montée d'un octave
Déterrons la hache, sortons de nos caves
Comme un volcan crache sa coulée de lave

Il y a ceux qui s'étonnent
Qui s'affolent et questionnent
Les autres s'en tamponnent tellement la beuh est bonne
Laissez brûler la weed et n'oubliez personne
Dans la fumée des dieux s'effondre Babylone

Comme c'est pas le style de la maison
Nous n'imposerons aucune loi
Nous savons qu'en chaque chose la nature les possède déja
C'est écrit dans l'écorce des arbres
Inscrit dans les veines du marbre
Et quoi qu'il en soit nous faisons partie de ça
Je ne suis pas dans le coma quand je dis ça
J'ai les cinq sens en éveil
Comme un plan de ganja les feuilles tournées vers le soleil
Arrête le sniff laisse tomber la bouteille
Allume plutôt un spliff
Admire le monde et ses merveilles
C'est bel et bien la beu-her qui sait m'apporter la conscience
Que je dois à la terre accorde ma reconnaissance
Aux dingues ceux qui n'ont jamais su la respecter
Ses racines feront tomber vos buildings à vos pieds

Il y a ceux qui s'étonnent
Qui s'affolent et questionnent
Les autres s'en tamponnent tellement la beuh est bonne
Laissez brûler la weed et n'oubliez personne
Dans la fumée des dieux s'effondre Babylone

C'est la raison qui nous pousse
Non c'est pas un drapeau
Prépare-toi à la secousse
Ca n'est pas que des mots
On veut toute la boulangerie pas qu'un bout du gâteau
Louis 16, mai 68, rien qu'une démo
Les vibrations résonnent
S'effondre Babylone
Et que Jah vous pardonne
Car cette fois c'est la bonne


16. CARAPACE

Les coups de loose, les coups de lattes
Les coups de blues ça nous blesse
Des casseroles que l'on traîne
Des wagons et des caisses
Des fardeaux qui nous freinent
Malgré le temps qui presse
Les cicatrices nous laissent seuls face à nos faiblesses
On se croyait invincible
Et le sort nous transperce
S'acharne à prendre cible
La peau la moins épaisse
Tout le monde se cache
La carapace ne laisse plus passer l'air
Nous enferme à la place
On voit déjà, là nos traces
Rien jamais ne s'efface
Sous le masque des lâches
Alors on déballe les armures
Et les figures de carnaval
Fabriquent une image qui rassure
Pour conjurer le mal
Roule les épaules, joue les durs
Au fond des gilets pare-balles
Au fur et à mesure
Le mépris s'installe
Regard glacé, rase les murs
Nul ne découvre la faille
Ainsi commence le jeu de la poutre et la paille
Dévoile-moi ton vrai visage
Sans fard et sans maquillage
Montre-moi ton épiderme
Je saurai si je t'aime
Ou si jamais je te hais
Piégés dans nos propres rôles
Installées dans nos protocoles
Plantés dans le sillon qu'on creuse les deux pieds dans la colle
Devine ce que dissimule cette parodie lourde et molle
Pèse le poids de l'imposture, posée sur nos épaules
Nous v'là beaux, costumes d'apparat, en haut des miradors
Qui se préoccupe de savoir qui a raison ou tort ?
Tous pris dans la carapace


17. VIVE LE FEU

" Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine "

Une raya de bambins livre aux flammes leurs landaus.
Une ribambelle de nains fout le feu dans l'métro.
Une armée de gamins qui brûle les magasins.
Trois millions de lycéens carbonisent leurs bouquins.
Une concierge allumée fout le feu au quartier.
Le président fêlé enflamme l'Elysée.
Trois secrétaires en chaleur calcinent leur directeur.
Une tribu de bonne sœoeurs incendie l'Sacré Coeuur.
Laï laï laï laï Laï laï laï laï Laï laï laï …
Un trio de grands brûlés fait exploser l'hosto.
Et 5000 chimpanzés dynamitent le zoo.
Des rastas éclatés, c'est chaud dans le ghetto.
Les feux dans la cité brûlent pour Géronimo.
Des soldats cannibales rôtissent leur général.
300 patrons qui craquent font sauter la baraque.
Et un vieux bonze chinois se pétrole le minois.
Le froid tue la fillette qui n'a plus d'allumettes.
Les hooligans des stades préparent les jerrycans.
Les jeunes chômeurs s'la donnent aux cocktails Molotov.
Des iraniens inflamment le corps de l'Oncle Sam.
Des squatters s'tapent un boeœuf autour d'un grand feu d'keufs.
Un gang de pyromanes se croit au paradis.
Les pompiers en ont marre, c'est la grève aujourd'hui.
Il y a le feu partout, c'est la fête des fous.
Il y a le feu partout, viv'le feu, viv'les fous.
Chœoeur slaves de la Jeunesse
Un gang de pyromanes se croit au paradis.
Les pompiers en ont marre, c'est la grève aujourd'hui.
Il y a le feu partout, c'est la fête des fous.
Il y a le feu partout, viv'le feu, viv'les fous.



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