Kells : Anachromie

Symphonic Metal / France
(2012 - Season Of Mist)
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Lyrics

1. BLEU

Je vis au creux
De ce que mes fers
Ont laissé choir
Dans l'éphémère,

Le doux visage d'une illusion
Qui me berce de ses reflets.
Je souhaite en vain
Que s'éveillent les objets de mes rêves,
M'enivrer enfin de chimères.
M'enivrer loin de cet enfer !
Respire sans fin le bleu d'une nuée d'air.

Les jours s'enchaînent,
Les heures ne décèlent
Qu'une porte au goût de désespoir.
Les jours s'enchaînent,
Le sort ne révèle,
Qu'une porte au bout du dérisoire.

Je cherche encore
Ce bleu qui m'éclaire,
Levant ce poids crépusculaire.
Le doux mirage d'une déraison
Qui me crève dans ses filets.
Je crache en plein sur le suaire
Qui recouvre mes lèvres.

Délivrer l'âme de ce calvaire.
Délier ce qui m'aliène.
J'explore mon imaginaire.
Le monde dort tandis que l'éther
Nous enlace !
Choie ces nuées d'air !


2. SE TAIRE

Intérioriser l'enfer
Invectiver sans fracas
Ingérer nos points de discordance.
Le bruit de la fureur ambiance se terre,
Les non-dits parfois se perdent...

Se taire
Avant que les ondes ne nous désemparent,
Avant que l'écho ne m'achève.
Se taire
Avant que le ton ne vole en éclat,
Avant que l'air ne submerge...

J'essuie sans fin des missives
Abattues sur mon visage,
Quand nos solutions lascives
M'enlèvent à la tourmente.
Le bruit de la fureur ambiante se terre.
Les non-dits parfois, un jour, disparaissent.

Se taire en trêve
Aux dissonances qui nous rendront sourds
Le son larsène.
Le silence est mon exutoire !

Les mots grondent dans mes acouphènes
Des maux compressés dans ma tête.

Se taire
Avant que le flot de tous nos remparts
Entre nos deux voies se dressent...


3. ILLUSION D'UNE AIRE

Dans le désert, l'or du soleil ardent nous écrase.
Les voiles ornés de poussière safran.

L'aridité de l'air, du paysage,
Ses monts de cuivres, lissant nos sillages,
Sculptent une ère éphémère.

Dans le désert, on cherche en vain des étangs de sable
Pour étancher enfin ses lèvres amarantes.

L'ocre du paysage, ses eaux saphir,
Sont le fruit d'un mirage aux saveurs amères.

L'illusion d'une aire où se perd à jamais l'imaginaire.
L'illusion d'une aire qui choie notre essence même de ses chimères.

Ces eaux de poussière argent, l'horreur d'un soleil ardent,
Qui noient notre essence même dans ses chimères.


4. L'HEURE QUE LE TEMPS VA FIGER

Délirant, l'oeil hagard,
Je cherche au gré du trou noir,
Cet air au loin qui me gèle,
Délivrant l'irréel.

Je sens l'heure que le temps va figer.
Je sens l'heure emporter l'instant brisé...
Sans un exutoire.

M'éveillerais-je autre part,
Consciente du rêve qui m'égare,
Consciente du corps qui me scelle
Dans l'irréel ?

Je sens l'heure que le temps va figer.
Je sens l'heure m'emporter...
Le long du couloir.

Et j'observe le bleu d'une ère s'éloigner...
Quand se crève l'éclat du miroir,
Ses reflets blafards,
D'une vie dérisoire,
D'un monde illusoire...

Je sens l'heure que le temps va figer.
Je sens l'heure emporter l'instant brisé.


5. L'ASPHALTE

Le bruit des lumières me berce.
Le bleu de l'air.
Sur le goudron se mêlent des flux corail.

Douce est l'asphalte.
Lourde dans l'asphalte.


6. EMMURÉS

Les anges abandonnés
Se murent de silence.
Dieu s'égare...

Les enfants de l'oubli
Se plombent dans l'inconscience.
L'horreur née de leurs cris
Étouffent nos existences.
Perçant leur agonie,
La douleur tue nos souffrances.
Démence emmurée de silence.

Épuisés,
Désabusés,
Torturés sous ce joug,
Évidés,
Les anges abandonnés
Devant l'éternel ainsi s'échouent.

Les enfants de l'oubli
Inondent d'un goût garance
Ce qui reste de nos vies
Frôlant la putrescence.
Les visions qui nous lient,
Menant nos âmes à l'errance,
Emmurent notre esprit de silence.

Les anges abandonnés
Se murent de silence.
Dieu s'égare...


7. QUELQUE PART

Je bois à l'ombre d'un néon bleuté,
Broie le noir qui m'efface...

Le son plombe la foule autour de moi...

Quelque part
Le leurre brûlant mes veines.
Quelque part
Où mes démons s'enchaînent.

Je vois mes songes dans un verre d'ambre glacé,
Noie l'enfer d'un vague à l'âme,
Sombre...

Quelque part
Le leurre brûlant mes veines.
Quelque part
Où mes démons s'enchaînent.


8. LE MANÈGE DÉCHANTÉ

Viens, petite fille, viens danser,
M'égayer de la fraîcheur.
J'aime te voir rire, t'attacher,
T'entendre geindre,
En vain me supplier !

Le désir ronge, le délit gronde,
Ce, malgré le dégoût qui m'assaille.
Dans sa ronde, je succombe
Au manège déchanté.

Douce petite fille, poings liés,
Les yeux injectés d'horreur,
Quand je vacille, délecté,
De ton tout petit corps décharné,
Si fragile...

Chut... Ne fais pas de bruit...
On pourrait nous entendre...
Tu t'étouffes dans ce cri...
Qui me glace !

Le manège déchanté
Le manège déchanté
Le manège déchanté m'a aliéné


9. CRISTAL

L'immensité d'or endormie,
Dans mon corps alangui.
L'immensité d'or et de cristal,
Trésor de mes nuits.

Regarde comme mes champs se parent
Du miel du soleil,
Quand mes rêves dévoilent...

L'immensité d'or endormie,
Dans mon corps alangui.
L'immensité d'or et de cristal,
Trésor de mes nuits.

Regarde comme le ciel s'empare
D'un air déréel,
Quand mes rêves se voilent...

L'immensité d'or endormie
Loin d'un corps qui s'écoeure.
L'immensité d'or et de cristal,
Trésor de mes leurres.

Ainsi qu'on l'arrache à moi,
N'existe-t-il pas ?

L'immensité d'or endormie
Loin d'un corps qui s'écoeure.
L'immensité d'or et de cristal,
Trésor de mes leurres.


10. ADDICTIONS

Lentement, nos sens en sommeil s'éveillent.
Lentement, nos doigts s'entremêlent.
Je me grise d'un mal qui m'électrise.
Nos corps encore à tort s'interpellent.

Arrachez-moi
Détournez-moi
Avisés de ces addictions qui m'ensorcèlent.

Ondulant sous ta peau de sel...
Besoin d'assouvir l'orée d'un désir
Qui naît de tes lèvres...
Je fuis mes envies, pourtant poursuis
L'ombre de mes rêves.

Je m'empoisonne d'un mâle que j'aime...
Libère-moi, libère-moi !


11. L'AUTRE RIVE

Ne jamais dévoiler le dilemne.
Ne jamais se déconstruire.
Ne jamais penser aux blessures qui saignent.
Ne jamais ressasser le problème
Qui ne ferait que te nuire.
Ne jamais fourvoyer de haine
Ce mal qui s'égrène.

Ses torts encore s'élèvent de tant de furie,
Puisqu'elle se perd seule sur l'autre rive.
Sous tes lambeaux de chair se noie l'illusive.
Silence. Observe...
Depuis l'autre rive.

Désormais refouler le dilemne.
Désormais s'en affranchir.
Désormais panser tes blessures qui saignent.
Désormais s'absoudre du problème
Qui n'esquisse que des sourires.
Désormais décrier, défaire,
Ce mal qui se crève.

Ses torts encore s'élèvent de tant de furie,
Puisqu'elle se perd seule sur l'autre rive.

L'oeil depuis le rivage rivé sans cillage.
Tous ces leurres sans un heurt
Se sont désabusés, déjoués.
Désaxée, désignée, désarmée !


12. NUANCES

Les teintes explosent, diffusent, s'étalent à l'infini.
Le rouge, le bleu, s'emmêlent, ils éclairent nos vies.
Cette ombre s'insinue, belle, et impose la nuit.

Ce jeu sans couleur nous enterre.
Le coeur livide, le visage qui devient blême.
Des mots si pâles que leurs tons m'obsèdent.

Le blanc qui nous efface sous nos silences amers.
Le blanc que rien n'efface comme encré dans nos chairs.

Des noces rances sans voies se gèlent.
Tous nos liens de sang s'écartèlent,
Recouverts d'une pâle aquarelle.

Partir d'un tableau blanc, le pouvoir d'animer une scène vide en monochrome obscène.
Partir d'un tableau blanc vide obscène.
Le pouvoir d'animer une scène.

Quand s'achève l'arc-en-ciel
D'un doux rêve en anachrome...

Quand s'achève l'arc-en-ciel
D'un doux rêve de nacre...


13. L'ÉCHO

Tes rires, tes larmes... Le souvenir dort.
Un rêve épars, ma vie s'effile d'or.

Mais l'écho se tisse de douleur,
Me brise empreint de couleurs.
Plus rien n'efface l'écho.

Prisonnière de mes larmes, le coeur cristallisé,
Je me perds dans une autre vie, le rêve en sursis
Où le réel se délie, depuis que cet oxygène me désespère !

L'écho de ma voix résonne, m'assène en vain de maux.

Je me berce et angoisse dans un flot de pensées
Qui me noient dans ce sombre écho du passé
Je m'effondre à la lumière de ce désert...

L'écho de ma voix résonne, m'assène en vain de maux.
L'écho sans voies m'emprisonne, martèle sans fin mes mots.
Même le rêve ne pourra plus te ramener...
Comme tes silences me plombent !
Rien que les couleurs ne puissent égayer...
Je crève en toile de fond.

Tes rires, tes larmes... Tout mon être se meurt de toi,
Succombe... L'écho de ta voix rayonne,
Me laisse en proie, aux ombres.

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