1. DES FABLES ET DES FRESQUES

Conter les fables et les fresques
Que l'on dépeint sans cesse
Usées sous le pinceau
Combien de frasques et de messes
Ô combien si cruelles
Dont j'ai tourné le dos
Vais je capituler
Vais je courber l'échine
C'est ma peur assassine

C'est comme acculé sous les plaques
Se noyer dans la flaque
Ou bien dans un verre d'eau
Âme c'est toi qui s'y colle
Là sous les paraboles
De la vie en lambeaux
Que vois tu d'avenir
Et les yeux dans l'avide
Mes espoirs qui déclinent

Sommes nous en somme
Des êtres, des hommes
Ou bien pire

Mais sous les arcanes du ciel
Tous les anges sont les mêmes
Prophètes du profit
Rêvent de paradis fiscal
Où aucune foi n'a d'égal
Que celle qui fait crédit

Ce monde est ainsi fait
On se repent et l'on prie
On se vend à tout prix

Compter le temps qui me reste
Pour retourner ma veste
Et me laisser départir
Honni soit qui mal y pense
Mais c'est ma croix, c'est ma chance
Il me faut la saisir…Alors
Combien de temps encore
Combien même il m'en coûte
De m'éloigner de ma route


2. EN ATTENDANT CASSANDRE

En attendant Cassandre
On devra surveiller les cieux
Mais l'on pourra se compromettre en silence si tu veux
En attendant Cassandre
On tournera la roue
Ou laisseront la roulette décider pour nous
On brûlera les dernières mèches
De nos vies insensées
Laisser les marées atteindre le fenêtres
En attendant que cendres
Troublent nos regards
On fera comme si le sol était sous nos pieds

Ne vois tu pas
Cette ligne dans ta main
Elle est si courte
A mi chemin

Alors dépêches toi
Le temps presse
Alors dépêches toi
Le temps presse
Alors, le temps…

En entendant s'étendre
Aux confins les sirènes hurlantes
Je dis trop tard pour se vendre
Se racheter une conduite
Nos vies cotées en bourse
Ne valent plus un souffle
Mais c'est la vi…vivendi
Et nos actions sont régies

Mais ces corps en syncope
Sont des messages qui disent stop
C'est comme des psychotropes
Des synapses en hypnose
Le temps des esclandres n'est plus un temps pour les proses
Alors il faut que l'on s'exhorte
A la vie, à la mort

Ne vois tu pas
Cette ligne dans ta main
Elle est si courte
A mi chemin

Alors dépêches toi
Le temps presse
Alors dépêches toi
Le temps presse
Alors, mais qu'est ce que tu attends presse

Le temps presse (x3)

En attendant Cassandre
On devra surveiller les cieux
Mais l'on pourra se compromettre en silence si tu veux
En attendant Cassandre
On tournera la roue
Ou laisseront la roulette décider pour nous
En attendant Cassandre
En attendant Cassandre
En attendant Cassandre


3. ERRAT'HOMME

Sombres ont été nos saisons surannées
Où je me perdais, te perdais
Fait de troubles existentiels
De Cumulus, de dépressions
A fond perdu, à perte de vue
Orage à l'horizon
Aurais je pu faire front
Et cette rage, à qui en faire don ?
Mais tes raisons m'ont poussé
Sur le pas de ta porte
Clopin-clopant comme un cloporte

Je me suis employé à plein temps
Déployé des moyens de te gagner sans compter
Engager des cohortes
Des légions de casques bleus
Pour enfin nous trouver la paix

Alors laisse cette embrasure ouverte
Ne déplore pas d'échec ni de perte
Regarde, il nous reste encore une trêve
Saurais tu sauver cette sève

Je t'ai écrit, raté mon erratum
J'étais entier, ne reste qu'une moitié d'homme
Rien n'est moins clair sous ces lunes de fiel
Rien n'est moins sûr que cette pénombre où je me perd

Tu m'as intimé ton ultimatum
J'ai beau crié, pas un écho ne te raisonne
Pas un reflet, pas une onde qui t'atteigne
J'ai ricoché, écorché nos cœurs qui saignent


4. OMERTA

Omerta, contre amertume
Quand loi se voile de silence, de pas vu pas pris
Vendetta, comme le marteau sur l'enclume
Assène les coups pour contraindre son pays
Magistrat, magistrale est ta justice à deux vitesses
Que l'on juge, que l'on laisse
Alors le peuple n'aura de cesse
Dès l'aube où jaillira le courroux
Leurs paumes se feront poing pour rendre les coups

Car en vérité, je vous le dit
France est souffrance ma patrie
Aujourd'hui les slogans propres et lissés
Fonderont demain les états policiers

Omerta, amère omerta
Omerta, amère omerta
Omerta, amère omerta
Amère omerta

Mais pour nos fils et nos filles
L'avenir est incertain
Demain tous fichés, tous présumés coupables
Laissés de côté les faibles et les incapables
C'est le gène qui dérange
L'ADHaine du mélange
Et le gouvernement ne ment que si nécessaire
Si pour gagner du terrain
Des vérités qu'il faudra taire
Etat français, état de droit se tiens au garde à vous
Mais c'est la liberté qui est en garde à vue
La peur de l'autre nous éloigne de nous même
Alors des cellules éclosent pour enfermer le problème
Laissera-t-on le soin et juge aux victimes
De prononcer des sentences plus crimineuses que le crime

Plus de barreaux à nos prisons
Plus de verrous à nos raisons
Répression, pression et ultra sécurité
Sont un modèle de société

Omerta, amère omerta
Omerta, amère omerta
Omerta, amère omerta
Amère omerta

"Chacun peut comprendre,
Le temps de l'émotion du moins qu'en démocratie,
Le seul souci de la sécurité ne suffit pas
A fonder une politique.
On croit lutter contre le crime,
On entasse des lois répressives,
On supprime des garanties, on rogne des libertés.
Mais c'est la démocratie que l'on tue à petit feu"

Omerta, amère omerta
Omerta, amère omerta
Omerta, amère omerta
Amère omerta
Omerta!


5. SI J'ETAIS MOI

Si j'étais moi rien qu'une fois
J'aurais la force de dire tous bas
Et j'aurais du me prémunir
Te prévenir de l'avenir
Ne te fais pas de mauvais sentiment
Bon sang ne saurait mentir

On est passé au dessus de notre chance
Passé nos blessures sous silence
Dispensé nos deux vies de leur sens
Pansé les plaies de nos souffrances

J'ai jeté mon dévolu sur le toit
Je l'ai perdu comme je te perds toi
Entre nous, il y a péril en la demeure
Péril en la demeure
On a goûté la mort subite
Le poison s'est glissé là comme un hic
Démoli ce qu'on a construit
Comme ça, on est kit

On est passé au dessus de notre chance
Passé nos blessures sous silence
Ressassé les issues de notre errance
Pansé les plaies de nos souffrances

On est passé au dessus de notre chance
Passé nos blessures sous silence
Dispensé nos deux vies de leur sens
De leur sens