STATUETTE

(ces yeux morts, vides)
Ces yeux morts te contemplent
Réduite à un bout de chair brûlant
Une main qui soulage, une bouche qui avale
Et recrache ton illusoire virilité
Ton égoïsme n'a d'égal que son immense amour pour toi
Opprimée
Battue
Ses yeux morts te contemplent
Elle t'aime mais tu ne le comprends pas
Tu ne vois en elle qu'un morceau de viande, un corps sans sentiments
Sans volonté, sans vie…
(Valeur marchande d'une existence dénuée de sens)
Une injustice qu'elle paie chaque jour… de sa propre vie
(les mains tendues vers toi)
(soumise)
(je t'ai perdu)
(pour toujours)


ECUME

L'écume aux lèvres (la rage au ventre)
Je mords la main qui me nourrit
Dévoré par la rage (dévoré par la rage)
Face à l'interdit (la peur au ventre)
Il n'y a plus de règles à suivre
Il faut détruire ce mythe (il faut détruire ce mythe)
« Et l'on voit tout au fond, quand l'œil ose y descendre,
Au-delà de la vie, et du souffle et du bruit
Un affreux soleil noir d'où rayonne la lumière. »
(Victor Hugo, Ce que voit la bouche d'ombre)


SANG IMPUR

Blessé dans ma chair
(atteindre la plaie)
Les mains plongées dans cet acide
(y rester blotti)
Le sentiment le plus sincère
(ne plus penser)
Celui que je ne concevais plus
(et rêver)
Accepte moi (je suis)
Ce que je suis (je vis)
Ce sang impur
(souvenir)
Qui coule dans mes veines
(d'un temps révolu)
Cette peau qui est la mienne
(où je pouvais)
Cette âme qui crie ma vérité
(tout supporter)
Pardonne moi (pardonne moi)
Je suis à toi (je suis à toi)
Je suis seul…
La honte et le dégoût
Affronte le mal qui te répugne
Le malaise est palpable
Autant que ta haine déguisée
Je vaincrai cette muraille d'orgueil (sang impur)
Je serai celui que j'ai toujours (voulu être)
Sang impur…
(sang impur)
(une bouche ouverte contre un œil manquant)