1. NOUS SOMMES

Seule la violence nous fait réagir
L’impression que la mort n’existe plus
Que nos corps oublient

La nature reprend sa place
Comme une boucle sans fin

Et nos esprits sont liés
Et nos passions variaient
Seule la violence nous fait réagir (x2)

Pas de morale à la fin de cette histoire
Une cellule n’est pas condamnée à se diviser

La matière a toujours raison des sentiments
Dans les rêves le mythe se poursuit

La nature reprend sa place
Comme une boucle sans fin


2. L'INCONNU

Mon petit, à jamais inconnu
Ton histoire t’es gravée en hommage posthume
Un sentiment nouveau, une vie nouvelle
Une fusion parfaite
Pourtant impossible, le désir de l’Union terrassa le néant
La force de la passion mène à l’évolution

Sur le mauvais chemin, tu es devenu létal
De la vie à la mort tu t’es précipité
Maintenant tu es hors de danger et ton hôte a été libéré
De ce monde tu ne seras jamais écœuré
Ton fantôme animera nos esprits et tes frères apprendront de ton absence

Ton absence a un poids
Celui de l’effroi, de l’impertinence
Nous voulions de toi mais le destin ne voulait pas
A jamais disparu, tu es aimé notre inconnu


3. SHENRON

Au détour du soleil, si long voyage en transe
Acharné dans l’idylle, mon destin me fait face
Je t’invoque comme Titan, balayant les tourments
Les montages de l’égo transformées en papier

Mon combat, ma discorde, enveloppés de justesse
Nulle malice, ni détresse se reflètent dans la glace
Tel Jeanne d’Arc dans le feu, jugé en dissident
L’antre humide, mystérieuse, à jamais pénétrée

Tes écailles en armures brillent dans l’ombre du repaire
Et ton souffle féroce qu’on ne peut contenir
L’éclat vif dans tes yeux livre une sauvage passion
En m’y penchant trop près j’éprouve l’éternité

La colère ravageuse enfermée en ton sein
Les hommes fous arrogants essayent de l’atteindre
Mains nues dans le brasier, ils sont morts calcinés
Ardent comme de l’acier j’ai été fortifié

Mais le passé meurtri stigmatise tes ailes
Et le sang desséché ruisselant sur ton corps
Les dizaines de lances lacérant tout ton dos
Brisées, arrachées pour expier la douleur

Quand les plaies sont béantes, ne se referment pas
Et qu’aucune brûlure se peut cautériser
Servons nous de cette fougue pour une cause plus grande
La guerre sempiternelle se gagne dans l’alliance

Tous les trésors du monde sont futiles à tes yeux
Et la couleur du monde s’est ternie peu à peu
Après l’ultime bataille le futur est radieux
Laisse-moi te chevaucher et rentrer victorieux


4. TOUTE LA HAINE

Vous infectez mes pensées
J’essaie de dompter ces mutations qui nécrosent
Mais la dose de rage déborde encore, inonde
Le dégoût n’est pas futile, immonde
C’est pourquoi je viens vous crier
Toute la haine que j’ai pour vous

Je crève l’abcès qui s’est concentré
Dans un flacon d’arsenic, renferme les toxines
Les dissémine dans vos oreilles, dans vos abreuvoirs

On saigne d’une même plaie béante
Obscène, l’adversité me hante
Seul face au mur, à la glace
Seul, perdu dans l’atlas

Personne ne parle de ma fièvre gênante
Car tout va bien, va pour le mieux
Personne ne voit sous la façade brillante
Que tout est noir, est abîmé
Responsables inconscients, je vous hais


5. CONDAMNÉ À VIVRE

Galilée nous a enchaîné
Un réel mathématisé, toujours calculé
De la nature tu es l’exégète
Toujours abjecte
Au lieu de l’observer, tu l'assèche
Déclarant tout en son nom, sans pardon
Trop chargé, le médicament devient poison, à foison

La technologie omnisciente divisée mais centralisée
Le faire parce qu’on le peut
Le fer rouge luit dans mes yeux
Trahir, s’extraire de l’inertie
Trahir ce qui était promis
Les trajectoires définies sont infinies
Trahir nos objectifs
C’est l’exutoire définitif, impérialiste
Pour être fidèle à ce que nous sommes
Pour ne plus glorifier nos erreurs
Pour éradiquer la peur

« Je dirai que la vérité que nous font connaître les démonstrations mathématiques est celle-là même que connaît la sagesse divine. »