Calvaiire : Forceps

Hardcore / France
(2013 - Throatruiner Records)
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Letras

1. FOI BORGNE

Désolés de ne pas avoir brandi
De pancartes pour réclamer nos rations de survie,
C'est que l'impudeur a ses limites.
L'ironie aussi.
Souillez notre dévotion, lacérez nos paupières,
On sera toujours assez cons pour vous glorifier.
Messies et bourreaux peuvent ne faire qu'un,
Sur le papier
presque rien ne change.
Implorer.
Imploser.


2. FLETRISSURE

Récoltes avariées, terres avilies;
Inutile de maudire le ciel
Lorsque l'on a consciencieusement saccagé ses propres sillons
Comptez sur notre autisme face aux condamnations pour intransigeance,
Moindre peine face à autant de manquements récidivés :
On ne soignera plus vos prétendues amnésies
Qu'au fer chauffé à blanc en guise de mnémonique.
Loin de nous l'idée d'aller vous plaindre,
Ô bagnards volontaires,
Vos couennes brûleront
Toujours moins que nos chairs laissées à vif
Alors qu'importe que vous alliez crever avec vos bottes,
Les mises en bières ne se font qu'entraves aux pieds.


3. EQUARRISSAGE

C'est qu'elle a bon dos, cette vieille mule d'époque.
Alors autant se convaincre que c'est elle qui l'a cherché
Mais y'a pas une paire d'épaules
Qui n'aurait croulé sous le poids d'égos aussi boursouflés
Au prétexte de ne pas avoir d'autre choix
Que de se mettre au diapason ça tapine
En prenant grand soin de ne surtout ne pas en donner l'air
Toujours prêts à se dédouaner à la moindre insinuation.
Aux dents longues les mémoires courtes;
Jamais à une contradiction près :
A quoi bon vouloir parapher une Histoire aux pages vides,
Lorsqu'il n'y aura à retenir
Que les piétinements d'une génération d'analphabètes.


4. ATRA BILIS

Décrétés personæ non gratæ partout où l'on échoue,
Il aura fallu du temps pour enfin se faire raison.
Au royaume des hérétiques les saints se feront toujours rebuts
Alors est partis se faire pendre ailleurs, bon gré mal gré
Las d'attendre un quelconque dû auprès d'un monde
Qui n'aura jamais aucun compte à rendre.
Voilà le chemin de pénitence des lucides;
Destinés à traverser l'époque les doigts plantés
Bien profonds dans la bouche,
Condamnés à étreindre nos démons
Jusqu'à ce que leurs vertèbres lâchent.


5. AUX PORCS

Il y a dû avoir méprise,
On avait jamais causé de combat rapproché.
Et rien de pire que de meurtrir la chair en voulant simplement l'effleurer
Capitulation, résignation, appelle-ça comme tu veux.
Arrachez-moi ça et balancez tout aux porcs,
Et qu'on en parle plus.


6. SIMULACRE

On a joué les tombes face
A vos exils maquillés en pèlerinages,
Usés de cette soif du volatil qui refuse de s'étancher.
Vous aurez beau entretenir vos petits arrangements
Avec la vérité, le vernis craquèlera bien un jour ou l'autre
Pas besoin d'être dramaturge
Pour voir ces ficelles toujours plus épaisses,
A trop confondre feux de détresse et d'artifices.
Faux prophètes. Vrais répudiés.


7. VIA DOLOROSA

Rien de plus aisé que de s'auto-proclamer martyr
Sans avoir eu le palais éduqué au goût du sang versé en vain
Vos emmurements semblent avoir leur confort malgré tout,
Là où les molles concessions se muent en lourds sacrifices
Mais faudra pas nous en vouloir de faire l'impasse
Sur vos lamentations,
Les canonisations ne se feront qu'aux genoux croûteux.


8. CURATELLE

On a cru bon de désacraliser tout ce qui pouvait l'être,
De permettre à tout un chacun de s'affranchir
Désillusionnés avant l'heure,
Jouisseurs à la petite semaine;
Autant de sabordeurs s'ignorant,
Dédaigneux à l'égard de nos regrets amers.
Et que règne le nivellement par le bas,
Là où les plus bruyants se font les plus creux;
Gargarisés de leurs propres logorrhées,
Sans autre désir que d'exister pour exister.
L'indécence en étendard d'une génération bien trop occupée
A constamment rechercher l'approbation des rats
Pour s'apercevoir qu'elle a les deux pieds enlisés
Dans leur merde.


9. MEURTRIERES

Déserter les meutes pour ne pas tomber
Aux fronts de guerres qui n'ont jamais eu lieu d'être;
Le temps ne s'abat pas, tout au plus il se dompte.
Y'a pas la moindre espèce d'hérésie
A ériger sa tour d'ivoire dans un monde
Où il n'y a pas un seul pilier qui n'ait vacillé.
Alors on ne redescendra plus qu'avec les poches
Aussi vides que vos horizons,
Et l'on se délectera de vos embourbements
Depuis le confort de nos meurtrières.

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