Baise Ma Hache : Ultra-Rural

Black Metal / France
(2014 - Tour De Garde)
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Las palabras

AUTARCIE

1. ULTRA-RURAL

C'est bon, j'me casse loin d'la masse,
J'suis au bord de la névrose...
Marre de la crasse, d'la populace,
C'est l'overdose...
Sueurs froides, j'suis comme un junky,
Il m'faut mon fix' de grands espaces.
Retourner dans ma patrie,
Quitter les cités dégueulasses...
Faut que j'm'évade !
Comme un bagnard en cavale,
C'est l'escapade,
Retour au fief patriarcal...

Arrivé à notre domaine ancestral,
Au sein de l'ancienne grange familiale,
Enfin, je me sens revivre,
Et tout de suite je m'enivre,
De ce vent frais, de cet air pur,
Aussi exaltants qu'une drogue dure.
Enfin la trêve tant espérée,
La quiétude et la liberté,
Loin de mon quotidien crasseux,
Au poids toujours plus lourd,
De mon destin calamiteux,
Rythmé par l'hôpital de jour.
Enfin en forêt...

«Tcheva d'Echepaigne,
Fanne d'Alemaigne,
Borgognon, bige d'Aivri,
N'ain fai de bin dain le pays.
D'gerainne que tchainte,
Prête que dainse,
Fanne qui s'annivre,
Ne sont pe digne de vivre.»


2. EMBRASEMENT CLANDESTIN

À nouveaux, nos étendards se lèvent.
Les héritiers des temps illustres assurent la relève.
Dans les vignes et les champs,
Loin des villes et des gens,
Élaborons notre autarcie,
Édifions notre ataraxie.
Cellules autonomes clandestines,
À l'idéologie radicale,
Suivant l'implacable doctrine,
Renforçons notre arsenal.

Au terme de notre existence crépusculaire,
Consumée par les traquenards de l'adversaire,
En cet âge où s'effondrent nos idéaux,
Pour nous qu'importe l'espoir et ses désirs nouveaux ?
Nous savons seulement qu'il faut encore combattre,
Ne pas abandonner la lutte opiniâtre.
Nos derniers bataillons tiendront avec rigueur,
Glorifiant la mort dans un baroud d'honneur.


3. FOLKMORT

«Te voici Sottenville, vilaine aibaindenê,
Té case de nos mas et que no so damné !
Ah ! putaine, ç'à toi que nos é tu predju !
Sain toi no ne sairrin djemais ci déschendu !
Quê pofré nos ain fai tés vilaines caresses ?
Comment pouéyin n'aimé tai puaine caircaisse ?
Te nos entchairlodo, et por toi nos ain fait
Bin pu qu'ai n'en fayait po no tré tu damnè.
Tes euyes, que tchaimpin des épelues impures,
Nos ain diaité le qu'ue, nos vorrin te détrure,
No vain te dévouerê, no schocherain ton fue,
Et sairain tes borià tain que Due seré Due.
T'envie nos vaitches sain traire
Nos poues sain dédjunon,
Laiche nos tchièvres an l'étale
Pou io-z-aippare des tachainsons.
Note pou n'vâpe lo diaile,
Ai vai tchie nos végins
Nos ues vegnant sain creutche,
Nos voici sain pussins.
Voûedge, t'é-t-enne langue,
I n'sais s'i en dis prou,
Qu'à to le moins chi grande
Que les aves di Doubs.
Et pourquoi en tain dire
Et nos tain gremouennê ?
Dainsan enco tra dainses,
Et peu vain moirandê.»


4. NOTRE SOUS-FRANCE

Dans les abysses de notre terre,
Dans les méandres de nos tourments,
Jadis, nous étions si fiers,
Aujourd’hui c’est notre souffrance.
Viens à moi, pauvre âme errante,
Couvre toi de mon humble linceul,
Si tu doutes, par une humeur changeante,
Alors choisis : la valise ou le cercueil...

Notre sous-France,
Cette terre des âmes en peine.
Notre sous-France,
Celle pour qui nous sommes condamnés.
Notre sous-France,
Celle pour qui notre sang sera versé.

Au simplet ignorant, goûtant de ses fruits,
La saveur des campagnes battantes,
Ne se doute, qu’aux frontières de nos villes,
Il y a les desseins d’une industrie latente.
Mais elles rongent nos landes sauvages,
Comme une plaie béante, gangrénée.
Elles dévoreront moutons et pâturages,
Ce que nulle clôture ne saurait endiguer.

Notre sous-France,
Cette terre des âmes en peines.
Notre sous-France,
Celle pour qui nous sommes condamnés.
Notre sous-France,
Celle pour qui notre sang sera versé.

Que se déversent, par wagons, nos récoltes,
Ce vaste héritage, qu’elles ont tant saccagé.
Que nous parvienne enfin ce vent de révolte,
Qu’il ensemence nos terres négligées.

Plane sur notre tête un couvercle si lourd,
Entends claironner, accablant à ton ouïe,
L’écho du calvaire, quand le pays nous est sourd.
L’acier nous brûle et l’air nous occis.

Loin sont ces voyageurs, si loin de leur demeure.
Se parant de tenues de biens étranges pays.
Ils festoient, comme possédés et vainqueurs,
Valsant sur nos corps démembrés, sainte horreur...

Tout me semble à présent si horrible,
Que le moindre de nos maux,
Me fait plus méprisant et plaintif,
Et bien plus violent : de nouveaux idéaux.

Nous, aumôniers de nos verdoyantes campagnes,
Où fleurissent nos fragiles arbrisseaux,
Nous ne ploierons jamais, telles des montagnes,
Nous laminerons le panthéon de nos fléaux.

Tends la main vers cette aube dorée,
Que s’éveillent les esprits alanguis.
Pendons haut et court ces années d’infamies,
Le peuple en souffrance, en lice, doit jouter !


5. LA FIN DU TRIMARDEUR

Sommeil glacial, vieil ami du malheur,
Compagnon silencieux des infortunes amères,
C'est l'une des trois demeures,
Où séjournent les solitaires.
Les deux autres sont l'onanisme et l'errance du vagabond,
Ces trois-là sont frères et compagnons.

Autarciques par essence,
Ils sont le dernier monde de ceux qui n'en ont plus d'autre.
La dégénérescence
Est l'unique perspective dans laquelle ils se vautrent.

L'onaniste est seul mais roi,
Dans un univers indéterminé.
Autour de lui, les images tournoient,
Comme une cour empressée.
Moments de vivants, pris entre folie et néant,
Pas encore tout à fait morts, plus pour longtemps.

«Il semble, sans hâte ni trêve,
Poursuivre un impossible rêve,
Toujours, toujours, tant qu'il en crève.
(Et il en crève, en effet,
Un jour impitoyable de neige et de gel.)
Alors, sur le bord du chemin,
Meurt, sans qu' on lui presse la main,
Cet affamé de lendemain...»

(Jean Richepin, La Chanson des gueux)


BAISE MA HACHE

6. LES SAIGNEURS DU PLEUR

7. AU CREPUSCULE D'UNE EPOQUE

8. MA MEUTE

9. GRAND BORNAND 44

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