Bad Tripes : Splendeurs et Viscères

Industrial Metal / France
(2013 - Self-Released)
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Lyrics

1. CHAIR DE CANON

Sourires de sublimes connasses
A la conquête des orgasmes
Lisses et parfaites, sexy, mutines
Culs sur les couv' de magazine
Reines d'un monde fantasmé
En tout point beau, sophistiqué
Ah putain qu'est-ce qu'elles sont belles
Les petites statues de pixels
Mes os cernés de graisse grotesque
Sont si difformes, simiesques, hors normes
Ô miroir, joli miroir
Dis-moi pourquoi je suis laide ?

Mais je sais y faire
Avec mon corps de guenon
Plus libre, ne vous déplaise
Que votre chair de canon
Va te faire foutre femme libérée
Reste pimpante et docile
Amazone de pacotille
Les singes te pissent à la raie

Musculature de dieu grec
A la conquête des centimètres
Longues et veinées, quel beau mirage !
Des queues d'acier sur toutes les pages !
Ah putain, qu'est-ce qu'ils sont beaux
Fiers et fougueux étalons !

Mais je sais y faire
Avec ma bite de bête sauvage
Elle est moins esclave
Que les porno-stars d'élevage
Va te faire foutre macho man
La gueule dans tes rêves virils
Pauvre coq de pacotille
Les singes te pissent à la raie

Baise obligatoire
Plaisir codifié
Plus rien d'animal
Séduction forcée
Pauvres maîtresse-femmes
Piteux chevalier
Vous êtes tous esclaves
Aux mains manucurées
Mais la vie véritable
Est un peu plus sale

Mais moi je sais y faire
Avec mon corps de guenon
Plus libre, ne vous déplaise
Que votre chair de canon
Ne vois-tu pas, reine de beauté
Fraîche et pimpante, toujours docile
Fausse amazone, vraie imbécile
Que tu t'es toi-même enchaînée ?

Va te faire foutre femme libérée
Moi je te pisse à la raie


2. LA MAUVAISE ÉDUCATION

Tu sais, ma fille, il faut être prudente
Par les nuits d'encre, dans les ruelles sales et sombres
Une bouche trop rouge est une proie tentante
Pour l'animal tapi dans l'ombre
Prends garde à toi : ta jupe est bien trop courte
Fais-toi discrète, ne rentre pas trop tard
Bien des chasseurs pourraient croiser ta route
La bête n'agit pas par hasard

Ma petite pute
Si par malheur
Tu rentres en sang et pleurs
Ta mère sera émue
Mais ne dis surtout pas
Qu'on ne t'avait pas prévenue

C'est d'ta faute si t'es bonne
Sale traînée, petite conne
Pauvre gars : on t'pardonne
C'est pas toi qu'on soupçonne...

Mon fils chéri, les filles d'aujourd'hui
Sont perverses et se croient tout permis
Si cruelles, elles jouent avec ton feu
Pour t'affaiblir, pauvre amoureux
Prends garde à elles et leurs jolies jambes
Qu'elles exhibent, ces truies indécentes
Montre-leur bien que c'est toi qui commandes
De ta matraque de Don Juan

Mon petit fauve
Si par malheur
Tu te retrouves en taule
Maman sera déçue
Tu pourras toujours dire
Que c'est un simple malentendu

Femelle qui sème vent
Récoltera tempête
Dans son cul ravissant
Faut pas tenter l'esthète
Pauv' petit tortionnaire
C'est son éducation
Qui lui a dit de faire
C'que lui dictent ses pulsions

Une bite d'acier
Qui soumet et ordonne
Sait s'imposer
Voilà ce qui fait l'homme
Des fentes, des formes
Qui ne savent que servir
Les envies les plus folles
Voilà une vraie fille

Le vrai problème n'est ni l'heure tardive
Ni même la jupe, ni le rouge des lèvres
Certaines braguettes sont juste trop primitives
Pour contenir l'immonde sève
Hélas, l'infortunée, souvent, culpabilise
De sa féminité appelant l'agresseur
Par l'affreux préjugé d'une cinglante bêtise
Qui prétend que la femme mouille pour son prédateur

Réprime donc, sale connard
Les pulsions de ton dard
Ma fille, même si t'es chaude
Sache que rien n'est de ta faute

Qui sème un peu de vent
Récolte orage, tempête
Aies un cul ravissant
Et tu seras suspecte
Éternelle victime
De cette éducation
Qui t'accuse de ce crime
Plaire aux yeux des garçons


3. DANS LE DÉSERT

La gorge sèche et les pieds nus
Foulant la brûlante étendue
Glaçant mon sang la nuit venue
J'erre, solitaire, dans le désert

Une vie saveur de fruit pourri
Épaules voûtées et cœur coupable
Il m'a fallu prendre la fuite
Un no man's land pour oasis
Un doux silence gifle le sable
Nulle voix pour me faire souffrir

À la recherche d'un doux mirage
Je promène ma maigre carcasse
Préférant les scorpions mortels
Aux putain d'questions perpétuelles

C'est le plus beau des cimetières
Paysage d'or, vierge de tout homme
Corps incrusté au sol de feu
Je ne pouvais pas espérer mieux
L'esprit en paix, plus rien, personne
Je peux enfin m'laisser crever

Plus aucune dette envers personne
Je ne veux ni fleur ni couronne
Cavalier seul dans le désert
Moi j'veux crever en solitaire


4. HANA TO HEBI

Si tu savais combien j'envie
Les mains ridées, les peaux rougies
Les bouches molles aux dents jaunies
Qui envahissent ta peau d'ivoire
Si tu savais combien j'envie
Leur bite infâme, leurs traits rustiques
Qui font pourtant clore de plaisir
L'écrin encré de tes yeux noirs

Si vous saviez combien j'envie
Tous les amants de Naomi
Parfaite épouse japonaise
Née de la neige cachant la braise

Si tu savais combien j'envie
Ces hommes hideux qui te possèdent
Les couilles pleines d'amour blasphème
En effeuillant ta fleur secrète

Si vous saviez combien j'envie
Tous les amants de Naomi
Parfaite épouse japonaise
Née de la neige cachant la braise

Cette douleur est l'ornement
Le plus seyant – vicieux serpents
L'exquis tatouage hélas trop éphémère
De cordes tressées d'un feu blessant ta chair
Si tu savais comme je regrette
De n'être un homme qui te soumette

Si tu savais combien j'envie
Ceux qui te domptent et t'asservissent
Quand, toute offerte au sacrifice
Tes yeux humides se font complices
Si tu savais combien je brûle
D'être un d'ces hommes pour qui tu jouis
Même si ce n'est qu'sur pellicule
Si tu savais, ma Naomi


5. LES NOCES DE SANG

Je te dis l'indicible, mon cher et tendre ami
Qui d'un coup de caudale m'a ramenée à la vie
Ressuscité l'envie, le désir et le vice
Et au-delà de tout, le goût et l'appétit
Mon amour est si fort et les mots si fragiles
Si jolis à l'oreille mais bien trop volatiles
Et j'aspire à l'intense, au grandiose, au bestial
Je me confesse à toi, voluptueux animal
Je t'offre tout mon être, des talons à la tête
De mon cul de minette à ma blessure secrète
Je t'ai donné mon cœur, un bien commun présent
Prends donc aussi le reste : les nerfs, la chair, le sang

Dénude-moi, féroce, à grands coups de canines
Dans l'onctueuse mollesse des chairs les plus intimes
Décore-moi de rubis, brûlants bijoux liquides
Tandis qu'en moi tu glisses tel un poisson lubrique

Ta queue salivera, ô mon beau cher et tendre
Quand tu découvriras combien ma chair est tendre

Festin de bacchanales
Pour païens cannibales
Seigneur saigneur
De cet humble repas, s'il vous plaît, faites honneur

Tu connais déjà ma cyprine aux épices
Elle se marie très bien au musc de mes cuisses
Toi qui sais apprécier la crudité des mots
Savoure donc à présent celle de ma peau
Dévore toute entière ma délicate viande
Ces orifices charnus dont je te fais l'offrande
Bras et jambes attachés en victime consentante
En obscène gibier prêt à réjouir ta langue
Saisis donc ton couteau, et dans un geste auguste
Découpe, dépiaute, déchire, mais surtout : déguste

Ta queue salivera, ô mon beau cher et tendre
Quand tu découvriras combien ma chair est tendre

Sur cette porcelaine, un fragment de carnage
De rose et de carmin, ô délicieux mariage
Je t'offre mes odeurs métallisées si suaves
Ma saveur intérieure, mon tout petit cadavre
Mon corps et toute mon âme sur un plateau d'argent
Une mise à nu pour tes appétits déviants
Dans une sauce aux viscères, les tripes à l'éventaire
Mes yeux couleur de miel en guise de dessert
C'est tellement plus fort que le bête vampirisme
D'une beauté déchirante : joie du cannibalisme
Je t'ai dit l'indicible, my darling, mi amor
Qui d'un coup de fourchette m'a mise à mort

Festin de bacchanales
Pour païens cannibales
Seigneur saigneur
De cet humble repas, s'il vous plaît, faites honneur


6. VIVALAVIDA !

J'aimerais tellement connaître
Cette dite insoutenable
Légèreté de l'être
Mais ça, c'est pas pour moi
A croire que je suis faite
Pour griffer ma jeunesse
D'mes ongles de sorcière
Veines saillantes et gueule blême

Les heures sont monotones
Les os se déshabillent
La main dans la culotte
Ça fait passer le temps

La posture d'apparat
J'l'ai trop souvent vécue
Le corps est toujours là
Mais la tête ne suit plus
Être une douce geisha
Et chialer dans les chiottes
Je me marre en playback
Mais voudrais être morte

10 000 couteaux plantés dans l'dos
20 000 lieues sous la merde
12 balles dans la peau
Je pleure un peu mais reste fière
Vivalavida !

Je rêve d'un coup d'éclat
De ce courage ultime
Inerte sur le sol froid
Un dernier jet d'urine
Ce serait du grand spectacle
Partout des traces de sang
Faire un bien beau cadavre
Quelle preuve de grand talent !
Soudain surgit le doute :
Que faire si je me rate ?
Peut-être que j'fais fausse route ?
Si con et théâtral
Aucune beauté dans l'geste
Tout ça ne rime à rien
Ce soir je me déteste
Mais ça ira mieux demain

10 000 couteaux plantés dans l'dos
A 20 000 lieues sous la merde
Coupures rubis sur toute la peau
Je n'en crèverai pas de sitôt
Vivalavida !


7. TOKYO DECADENCE

Sous ma mini-jupe bleue marine
Se trouve la plus belle des œuvres d'art
Bijou oriental, pièce byzantine
Qui fait le bonheur de vos regards
Soyeux filaments d'encre de chine
Petit écrin rose dans le brouillard
Découvrez-donc mes bons messieurs
Sous ma fine armure de dentelles
L'objet des désirs si disgracieux
D'une virilité seulement virtuelle

Ça, vous l'adorez ! Ma douce engeance
Au charme juvénile, un peu puéril
Mais déplorez tant son insolence
Rappelez-moi donc combien je suis fragile

Miaulements et supplications
Pour des machos en éruption...

Je suis humble et polie
Innocente geisha
Minaudant la niaiserie
Face à la caméra
Mains jointes et jambes arquées
Tête et culotte baissées
Captive dans vos délires
Ma gêne est votre plaisir

Mon p'tit uniforme d'enfant modèle
Est l'objet de toutes les convoitises
Rappelez-moi donc combien j'suis belle
Quand je suis entre vos griffes, soumise

Quelques larmes artificielles
Pour des baiseurs imaginaires

Je suis sale et souillée
Par vos bites ridicules
Embrassant, écœurée
Vos langues-tentacules
Nue et écartelée
Promise aux pires sévices
Victime, esclave, martyr
Ma gêne fait vot' plaisir

Bukkake, hentaï
Vénérée jusqu'aux entrailles
En idole torturée
C'est ainsi que vous m'aimez

Un joli corps de jeunette
Pour un troupeau de fauves en ruts
Quelques grammes de jeunesse
Dans une rêverie de brutes

Sous ma mini-jupe bleue marine
Se trouve la plus belle des œuvres d'art
De pétales de rose, d'encre de chine
Qui fait le bonheur des vieux vicelards
Déchirez donc, messieurs
Mon armure de dentelles
Guidez-moi dans vos jeux
Vos idéaux sexuels
Oubliez dans mon cul
Votre vie qui vous peine
Et votre règne déchu
Par le triomphe des femelles


8. LE RADEAU IVRE

Sa petite bouche humide et vermeille
Est selon tes désirs perpétuellement ouverte
Son corps épouse tes mains à merveille
Taille fine et hanches pleines pour provoquer ta perte

Elle sait mieux que personne embrumer tes misères
En moyennant finance et un supplément d'âme
En embrassant tes lèvres de sa langue de flamme
Jusqu'à c'que t'abandonnes ton cerveau dans son verre
Dans tes nuits sans sommeil, elle est toujours présente
Plus fidèle qu'une maîtresse, porteuse de bons conseils,
Guidant ta maladresse sans porter jugement
Elle est pourtant perverse, ton amie la Bouteille !

Quand, déjà frêle esquif,
Tu deviens pauvre épave
Éthylique captif
De la canette esclave
Du cœur et de l'esprit
Qui peu à peu se noient
En voilà du gâchis
Un beau garçon comme toi...

Un radeau ivre
Sur une mer agitée
Ne peut longtemps survivre

Son orifice d'écume et d'ambre
T'apporte du plaisir à moindres frais
Réduisant ta conscience en cendres
Dépouillant ton porte-monnaie
Ton regard peu à peu se vide
Tout comme, bientôt, ton entourage
Dont l'aide impuissante assiste
A ton naufrage

Cette ivresse qui te prend en son cœur transparent
N'est pour toi seul, hélas, qu'un tout petit problème
Tu sais bien que tes amis se font du mauvais sang
Mais tous ces bons prêcheurs en valent-ils la peine ?
Tu sais, certains se doutent
Que tu n'en as rien à foutre

Quand, déjà frêle esquif,
Tu deviens pauvre épave
Éthylique captif
De la canette esclave
Du cœur et de l'esprit
Qui peu à peu se noient
En voilà du gâchis
Un beau garçon comme toi...

Tout ce talent gâché
Ta jolie gueule à la dérive
Ta jeunesse tuméfiée
Emportée par ton radeau ivre
Tes mains pourtant jadis savantes
S'agrippent si fort à ce goulot
Comme pour sauver ta peau
D'une mort pourtant imminente

Jamais tu ne te débats
C'est ça que je ne comprends pas


9. FOUTRE TOMBE

Voilà le décor onirique :
Une forêt de crucifix
Une silhouette aux courbes obscènes
Et bottes de cuir se met en scène
Visage d'opale et cape brune
Cul de pleine lune, bien plantureux
Derrière la brume, on raconte que...

Chaque nuitée dans les cimetières
Elle se repaît des tristes chairs
Des sages dormeurs de pierres tombales
Qu'elle prend dedans son antre infernale

Solitaire sabbat
L'enfer bande ici bas
Un cri de guerre dans la pénombre
Cavalière de Foutre Tombe !

Talons en terre et seins au ciel
Elle chevauche gaiement les stèles
Des hommes-objets les plus paisibles
Qui, même morts, peu insensibles
À ses attraits de louve sensuelle
S'érigent en chœur pour la plus belle
En bites de fer froides et stériles
Comblant l'amante nécrophile

Ô jardin des défunts
Mon sexe félin
A tellement faim !

Dans leur terrier de délivrance
Les corps se taisent d'vant la démence
De la succube qui se régale
De l'impuissance de ces beaux mâles

Solitaire sabbat
L'enfer bande ici bas
Au son du cri, dans la pénombre
De la putain des catacombes
Solitaire sabbat
L'enfer bande ici bas
Un cri de guerre dans la pénombre
Cavalière de Foutre Tombe !

Et satisfaite, la sauvageonne
Se couche et, en paix, ronronne
Elle s'est enfin rendue justice
Par ses actions profanatrices
Goûtant la juste récompense
De bien des années de souffrance
Découvrant ce qu'est la tendresse
De ces mains avares en caresses
Qu'elle a pourtant jadis aimées
Malgré les coups qu'elles ont données
Adieu étreintes d'autrefois
De ces bonshommes indélicats
Elle les préfère, feux ses maris,
Une fois, par les vers, adoucis

Elle fait peau neuve
Ah quelle joie d'être veuve !
Elle reprend
Possession de son corps
En dansant
Le swing des morts !

Solitaire sabbat...
L'enfer bande ici bas...
Un cri de guerre dans la pénombre ...

Le sexe au vent, crachant la pluie
D'un orgasme fendant la nuit
Un cri de joie en ce cimetière
Jouit ici-bas la Cavalière de Foutre Tombe !


10. SIRE QUEUTARD

Six pieds sous terre
Dans un cloaque immonde
Princesse prisonnière
D'algues nauséabondes
Elle croupit, pauvre hère
En des eaux profondes
La raison en perdition
La mort au diapason

Un soir d'hiver
Un soldat égaré
Pénétra le triste boudoir
Que nul homme n'a visité

Nul homme ne t'a visitée
Un désir à l'abandon
Pour son sexe moribond

Le fier guerrier
Ému par l'évanouie
Dans sa pâle nudité
A sorti son épée
D'où perle, fragile,
En son extrémité
Une goutte de sève
Au parfum fort viril

Avec prestance
Il lui planta son vit
Gorgé de chaude semence
Défonçant son parmi

Survient la délivrance
Sous une brûlante pluie
Dans un soupir intense
La belle reprit vie

Douce dame jolie
Allons voir si ta rose
A sous ma langue enfin éclose

Gente dame célébrons
Dans la joie et le vice
L'enflammée résurrection
De ton sexe moribond

Sa bouche de pourpre au soleil
Fait à présent bien des merveilles

Ainsi s'achève l'histoire
De notre vaillant sire Queutard
Qui par sa glorieuse pine
Fait fort crier la Fée Cyprine !


11. LA LAIDEUR DU GESTE

Drapé d'une lumière morbide
Dressé sous un soleil splendide
Si fier de porter l'allégresse
D'une foule dépourvue de sagesse
Bouche assoiffée, œil avide
Du spectacle le plus perfide
Tous te vénèrent, toréador
Semant la joie, semant la mort
Pour la gloire des traditions
Sur le sable vermillon

Olé ! On l'applaudit
Fêtant l'acte gratuit
Triomphe de barbarie

Meurtrie dans son velours d'ébène
La bête forcée au triste duel
Se fait agneau sacrificiel
Trophée pour le plaisir cruel
Des bonnes gens pleins d'indulgence
Pour l'esthétique de la violence,
Le corps svelte du combattant
Et le sable couvert de sang

Olé ! On applaudit
L'idiote chorégraphie
Triomphe de barbarie
Pour la gloire des traditions
Olé ! On encourage
L'idiot, l'odieux massacre
Coutume d'un autre âge
Par plaisir et distraction

Vestige d'une lointaine époque
Prestige d'une puissance en toc
De l'homme et de l'animal
Qui des deux est le plus bestial ?

Olé ! On applaudit
L'idiote chorégraphie
Triomphe de barbarie
Pour la gloire des traditions
Olé ! On encourage
L'idiot, l'odieux massacre
Coutume d'un autre âge
Par simple plaisir macabre


12. L'AMI PUBLIC NUMÉRO 1

Des regards inconnus chaque jour me dépècent
Scrutant d'un œil goulu mes moindres faits et gestes,
Mes joies ou bien mes drames, ce que j'aime ou déteste
Des fragments de mon âme affichés dans la presse
J'ai toute votre attention, je suis votre messie
Qui, d'une respiration, vous sauve de l'ennui
Mes succès vous délectent mais je ne suis pas dupe
Car tous autant qu'vous êtes, vous attendez ma chute

Je suis l'amie publique
Au charisme accessible
Simple matière première
Des passions éphémères

Mon devoir : divertir vos journées moribondes
Offrant ma dignité au dieu Télévision
Vous m'avez donné vie, je suis votre créature
De paillettes et d'ordures, telle est ma sale nature
La caméra me souffle un semblant d'existence
Mais la disgrâce n'apporte aucune reconnaissance
Je suis bien seule avec ma bite et mon couteau
Pire que tout c'est que l'un des deux me fait défaut
Car je ne suis qu'un pantin
Qui par amour s'fait putain
Hélas trop vite périmée
D'ici demain vous m'oublierez

Ami public numéro 1
Affinités sans lendemain

Quel monde merveilleux que celui du spectacle
Qui fait un nouveau dieu d'un humain misérable

Je suis l'ami public
Au charisme accessible
Créée pour votre bonheur
Au dépit de l'honneur
Je suis l'ami public
Au charisme accessible
Si fière de satisfaire
Vos vies si ordinaires


13. MONSIEUR L'ARTISTE

Dans ma fébrile indifférence
J'aime tous les arts, je les encense
Je suis pour la photographie
De Hamilton à Araki
Pour les sculpteurs et les poètes
Même si j'n'ai pas de noms en tête
Et même pour l'art contemporain
Même si au fond je n'y comprends rien
Je suis l'éternel Pygmalion
Des fillettes au minois mignon
Chair fraîche et yeux admiratifs
Face à mon cœur d'écorché vif

Je me présente : je suis Artiste
C'est un prénom si peu commun
A défaut d'or au creux des mains
J'en voudrais bien au fond d'mes poches
Ma prétention fait illusion
Chez les gamines un peu naïves
Attendries par monsieur l'Artiste
Nom de famille : Opportuniste

Prude théâtre et performances
Musique bruitiste et décadence
Je fais l'amour dans les coulisses
Aux prétendus écorchés vifs
Leur déclamant mes plus beaux textes
Entre deux bouchées de leur sexe
Vantant la plume de l'écrivain
Même si au fond, je n'y comprends rien
Je suis la muse des sulfureux
Forts et virils pour mes beaux yeux
Je serai de tous les succès
Fière d'les avoir si bien sucés

Je me présente : je suis Artiste
C'est un prénom si peu commun
A défaut d'or au creux des mains
J'en voudrais bien au fond d'mes poches
Ma vive passion fait illusion
Chez les bohèmes un peu naïfs
Attendris par mam'zelle l'Artiste
Nom de famille : Opportuniste

Ah, grande famille des Arrivistes
Au royaume du Cynisme.

Mes chers rebelles énamourés
Je serai toujours de votre côté
Mais à la prochaine révolte
Je retournerai ma p'tite culotte

Je suis pour le surréalisme
L'art abstrait ou figuratif
Le jazz barbant et même la danse
Pour moi, au fond, pas d'différence

Peu importe l'intellect
Tant que brille le paraître

Croyez bien qu'je n'le fais pas
Pour le tout bête amour de l'art
Le beau discours masquant l'air con
Les médisants ont un surnom
Pour les félons de mon espèce
Vendant leur âme pour quelques pièces
Et gober quelques miettes de gloire
Appelez-moi donc Charognard

Écrivaillon, textes abscons
Piteux poète, faux prophète
Toi artiste ? Ce que c'est triste
Amour de l'art ? Charognard !
Vous m'connaissez : je suis Artiste
C'est un prénom si peu commun
A défaut d'or au creux des mains
Il en déborde dedans ma loge
Ma prétention fait illusion
Chez la jeunesse un peu naïve
Qui vibre par moi, ô grand Artiste
Nom de famille : Opportuniste

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