Autarcie : Retour en Crasse

Black Metal / France
(2015 - Dernier Bastion)
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Lyrics

1. RETOUR EN CRASSE

Retour en crasse !
Ouais c'est l'immersion forcée au sein d'la masse
Pas par plaisir mais plutôt sous la menace
Ça m’rend malade de retrouver la populace
Tout ce décor me file la gerbe et la chiasse

J'ai quitté mon fief du Haut-Doubs
Pour me retrouver dans la merde jusqu'aux genoux
Au revoir les vertes plaines et les champs
Au revoir la pêche, les bivouacs et les feux d’camp
Bonjour les sueurs froides et l'angoisse
C'est pour moi un putain de retour…

Retour en crasse !
J'ai l'impression d'être arrivé dans une casse
Dans ce merdier je traîne encore mes godasses
J'ai pris deux-trois Grafenwalder dans ma besace
Pour oublier qu'j'ai atterri dans une impasse

Retour en crasse !
Retour au sein d'un monde où je n'ai plus ma place
J'me souvenais plus à quel point tout est dégueulasse
Piégé comme un rat au fond d'une crevasse
J'arriverai jamais à regagner la surface

Retour au sein d'un quotidien bien terne
Emmuré dans une névrose ambiante
De toute part, la morosité me cerne
Prostré dans la confusion et la tourmente

Diagnostiqué inadapté social
Par l'éminente inquisition psychiatrique
Qui voudrait m'enfermer en hôpital
Sous le joug d'une camisole chimique
Traiter mon cas comme celui d'un junkie
Seule réponse du système à ma misanthropie

S'offre à mes yeux
Ce misérable spectacle
Partout autour de moi
C'est la cour des miracles
Défilent les cas sociaux en cortège de tarés
Putain qu'est-ce que j'donnerais pas pour m'évader !

La France d'aujourd'hui
Ne m'intéresse plus
Ma vieille patrie
N'est plus qu'un spectre fantoche
Nation estropiée, territoire perdu
Plus rien ne mérite que l'on s'y accroche…


2. PERIL URBAIN

Elles s'élèvent, elles s'élèvent
Les cités HLM
Poussent comme des champignons
Aux quatre coins d'la région

Prolifèrent, prolifèrent
Les vastes termitières
Ruches géantes qui abritent
Des milliers d'parasites

Ils bétonnent ardemment
Jusqu'en haut des montagnes
Ils noient sous le ciment
Les terres de nos campagnes

Partout la jungle urbaine
Défigure nos domaines
Incurable infection
Qui diffuse son poison

Et là-dedans ça grouille
Ça pond instinctivement
Insuffle une odeur de (k)rouille
Dans ce décor puant…

Des belvédères, ils ont ruiné la vue
Et enseveli le charme de nos vallées
Ou comment élever les égouts surannés
De leur originel dédale exigu

Englouti malgré moi dans ce bourbier infect
Aspiré pour toujours dans cette lie abjecte
Combien de fois ai-je arpenté avec ma bande
Le labyrinthe cradingue qu'est ce no man's land

Évanescentes réminiscences au goût de lacrymo
Plus d'une fois j'aurais pu me faire planter par un clodo
Dans mon crâne en jachère pourrissent les semailles
De souvenirs en pagaille… de bastons, de batailles

Aujourd'hui me voilà rompu et fourbu
Éreinté par une lutte sans trêve
Je passe le flambeau aux nouvelles recrues
On m'a dit qu'ils seraient légions à prendre la relève

Je laisse les pavés derrière moi
Ce monde urbain que je vomis
Je retourne m'exiler dans les bois
Dernier refuge pour mon corps meurtri…


3. CRADE METAL D'EX-FRANCE

Sous une certaine influence, je le concède volontiers
J'ai pris ma gratte me suis mis à jouer
Cette ritournelle qui tournoie dans ma tête
Comme une sinistre danse de squelettes

Nous sommes des pestiférés
Les rebuts qu'on interne
Nous sommes des exilés
En marge du monde moderne
C'est nous les néoromantiques
D'inclination nécromantique
Hantés de visions ancestrales
D'obscurantisme médiéval
D'époques désormais révolues
Dont il ne reste que d'infimes traces
Mon royaume d'Occident n'est plus
Qu'un pandémonium dégueulasse

Bordel ! Désormais je ne parviens même plus
À compter tous les allogènes qui arpentent ma rue…
À leur bras, Marie-France blanche comme neige tend son cul
Ce funeste spectacle confirme que tout est perdu

De nos arcs tendus, nous tirerons moult seringues
Pleines de foutre, pour engrosser nos sœurs !
Et peut-être ainsi sauver cette France cradingue
Dans un climat d'effroi et d'immaculée blancheur !

Ce monde que j'exècre et que je maudis
Du fond de mes entrailles je le renie
Je cherche une échappatoire, un aller simple et direct
Pour enfin m'extraire de ce maelström infect…


4. LA FRANCE DES FANGES

Au ras des montagnes, des plateaux escarpés
Au creux des plaines venteuses et désertées
Se mène une vie rude et isolée
Entre les mains de nos vieux aux gueules bosselées

Moi j'représente à ma manière
La France des granges et des tanières
Ces repaires perdus dans la nuit
Au fond des combes, des vallées endormies

Ma France de labour, de lisier et de boue
Aux climats incertains, aux paysages ternis
Ces lignes d'horizon qui te tiennent en joue
Offrent peu de quiétude à ta courbe meurtrie

Moi j'représente à ma manière
La France des fanges et des tourbières
L'incarnation des campagnes sordides
Au fond des fosses et des marais fétides

Substrats de l'ancienne France
Oubliés dans le silence
Reliquats de temps anciens
Derniers stigmates d'un passé lointain

Dans l'indifférence généralisée du peuple soumis
Ils détruisent notre terroir, notre culture et notre patrie
Ils asservissent férocement les derniers noyaux de résistance
Le monde rural disparaît pour que meure notre vieille France

Pour que règne une jeunesse sans mémoire ni passé
Déracinée, mondialisée, oublieuse des valeurs d'antan
C'est l'âme de la France qu'on jette au bûcher
L'autodafé a lieu sous la joie, les applaudissements

C'est nous les bouseux, les paysans
Pire que des rednecks texans
Notre foi réside dans nos champs
Le dur labeur et les valeurs d'antan

La boue collée à la semelle de mes godasses
Est bien plus noble que votre béton dégueulasse
Essaie pas de voler des patates sur ma parcelle
Sinon j'explose ta face à coup de gros sel !


5. LEPRE D'OCCIDENT

Un vent chargé de miasmes, aux relents fétides
S'abat sur nos contrées, comme une pluie acide
Les essaims bacillaires en provenance du tiers-monde
Déversent sur nous leurs nuées immondes

Comme d'insidieux vers logés dans les entrailles
Qu'aucun organe sain ne saurait satisfaire
Il ne leur faudra pas cinquante hivers
Pour saccager nos terres à force d'entailles

Venus des points cardinaux les plus sordides
Les voici qui débarquent par charters entiers
Les affamés, les miséreux, tous plus avides
Ils se pressent à nos frontières par milliers

Nulle douve, nul rempart ne saurait arrêter
L'éternelle hémorragie de leur pays incontinents
C'est un nuage méphitique de criquets affamés
Prêts à raser nos contrées, de leur nombre effarant

Ils rêvent de richesse et d'opulence
Du fond de leur cloaque primitif
Ils brûlent d'infester la France
Fabuleux paradis fictif

Appâtés par une vie meilleure
Dans l'espérance fiévreuse d'une vie de château
Ils miroitent voracement un royaume salvateur
L'Occident comme Eldorado

Clandé rongeur de cuivre, débarqué de Roumanie
Tu pensais pouvoir faire ton sale bizness ici
Mais c'est la mort qui t'a rattrapé
Au fond d'un caddie de supermarché

Légions apatrides
Contagion putride
Cancer persistant
Lèpre d'Occident


6. DERNIERE BATAILLE

Dernier élan de bravoure
Mais le sacrifice est vain
Car au lever du jour
Il ne restera rien

Nos meilleurs soldats sont tombés
Décimés sous la mitraille
Malgré une lutte acharnée
Nous perdons la dernière bataille

Désormais l'honneur du pays
S'est dissous dans la médiocrité
Laissant la France anéantie
Une patrie décomposée

Adieu les siècles d'excellence
Depuis règne la décadence
Avec le fin du dernier Empereur
C'est la France entière qui se meurt

Notre atavisme militaire a été désintégré
Le pouvoir est aux mains des traîtres
La France n'est plus qu'un cadavre piétiné
Que les élites s'acharnent à faire disparaître

Depuis trop longtemps nous sommes des victimes
Témoins impuissants de notre dépravation
Et bientôt le monde plongera dans l'abîme
À mesure que s'éteint notre civilisation

L'horizon s'obscurcit, l'orage tonne
La guerre civile s'annonce
Dans le lointain, les tambours résonnent
Comme un ultime coup de semonce


7. LES SENTIERS MAUDITS

De mon cachot cradingue, j'ai brisé le verrou
Imprégné du souvenir de toutes nos bastons
Humé une dernière fois le soufre de mon trou
Et suivi le courant de pisse jusqu'à Besançon…

Heureux celui qui rit et qui se joue
Des mornes reflets d'une terre brûlée
Pavés, barreaux, bouteilles et garde-boues
Tout apparaît comme une arme, à dégainer

Ici et là, partout les relents
De l'ex-France historique fanée…
Et se répètent dans ton crâne mourant
Des murmures qui te disent : « Venge-les ! »

Oublie l'odeur de Comté, de charcut' sale
De nouveau plongé au cœur des remous
C'est plus le rapt et le viol de vestales
Dans ce grand fleuve métis qu'est le Doubs…

Si tu aperçois un cadavre dans la rigole
Ce sera sûrement moi, baignant dans la bière
J'aurai durement perdu ma joute folle
Contre l'infatigable roi des réverbères !

Adieu, l'infâme chemin de décombres
Et me jette dans les bras des sentiers maudits
D'où ma fuyante silhouette se confond
Avec les souches muettes et sans vie…


8. VERS D'AUTRES CIEUX (MOINS CRASSEUX)

(Instrumental)

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