Autarcie : Horizons Funestes

Black Metal / France
(2011 - La Mesnie Herlequin)
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1. ULTIME RETRANCHEMENT

À l’affût, au fond de nos tanières,
Sentinelles silencieuses fuyant la lumière,
Sous terre, nous restons tapis,
À mesure que notre haine grandi.

Une haine aveugle envers l’ennemi,
Rage éternelle contre la destinée,
Qui nous accable et nous enseveli,
Depuis des décennies nous force à nous terrer.

Isolés loin des rayons de l’astre solaire,
Pour nous préserver de ses brûlures austères.
Enfouis, six pieds sous terre,
En secret, préparons la guerre.

Retranchés, dans nos bunkers,
Attendant l’heure de l’assaut final,
Fusils armés, on remplit nos chargeurs,
Notre rancœur s’exprimera par nos balles.

Chaque balle tirée atteindra bien sa cible,
Guidés par notre fanatisme, nous serons invincibles.
Les fourbes n’entreront pas dans l’empyrée céleste,
Des merveilles de l’axiome, ils n’auront que les restes.

Une vie faite de sable et de poussière,
Un hostile cachot glacial dont mon âme est prisonnière.
Une existence de reclus, de paria.
Dans l’attente silencieuse de notre dernier combat.

Les couleurs de la terre sont celles de nos tombeaux,
Et bientôt, à nouveau, elle recouvrira nos os,
Car nous en sommes issus,
Et retourner vers elle est notre seule issue.

Nous sommes déjà morts au moins cent fois chacun,
Car la mort appelle la mort, emportant tout sur son chemin,
Nous plongeant pour toujours au fond d’une fosse crasseuse,
Errant dans les ténèbres des abîmes silencieuses.

La Mort, pour nous sera bien salvatrice,
La Mort nous conduira au fond du précipice,
Portés, jusqu’aux limbes de la destinée,
Nous vacillerons dans le barathre de l’éternité.

La Mort, la perte et le trépas,
Nous guideront dans le firmament et au-delà,
Voguant jusqu’aux portes de l’ataraxie,
Nous cheminerons à travers l’infini…


2. COMPLAINTE CARCERALE

J’ai bien souvent erré dans ma ville endormie,
Et tout paraissait mort et figé.
Toujours sous le même ciel pluvieux et gris,
Comme si le temps s’était arrêté.

Mais les crasseux trottoirs d’asphalte noir
Sont de sinistres miroirs,
Et les arpenter me forçait
De contempler mon affreux reflet.

Ruelles glauques et obscures
Où la fange dégueule de chaque mur.
Pourtant, en ces lieux malsains,
D’errer je suis encore contraint.

Incarcéré dans mon propre mental,
Toujours plus désabusé, sans aucun idéal.
Je reste prisonnier, enfermé,
Ecrasé par mes propres pensées.

Ma vie est âpre, grisâtre,
Poussiéreuse et rêche comme la craie.
Une existence calcaire de vieux fossile,
Entamé par le temps,
Que le sable acéré a rongé lentement,
À mesure que les années défilent
Immuablement…

Ma vieille ville, tes rues délabrées, malfamées,
Sont tout comme mon esprit :
Défoncé, décrépit,
Dont je suis prisonnier
Depuis des décennies,
Et pour l’éternité une fois ma vie finie.

Le présent s’écoule au fur et à mesure
Que l’avenir devient toujours plus obscur.
Et d’épaisses ténèbres m’emprisonnent
Dans une éternelle langueur monotone
Qui glace mon existence dans le regret,
Dont les assauts quotidiens me tourmentent à jamais.

J’ai longtemps cherché notre avenir glorieux,
Je n’ai trouvé jusqu’alors qu’un passé oublieux.
Submergé par les vagues furieuses de la mélancolie
Qui inondent mes pensées, emportant mon esprit.

Aucune issue n’est possible
Pour sortir de cette cage.
Je reste emmuré, immobile,
Dans la détresse et la rage.


3. CITADELLE

Nos remparts de pierres hostiles se dressent encore
Face à l’envahisseur sournois,
Qui menace notre domaine et convoite nos trésors,
Mais nous ne cèderons pas.

Citadelle, notre dernier rempart,
Ultime contrefort,
Dans la mort, notre victoire,
Sera plus grande encore.

Une fois encore, notre domaine est en guerre,
Sonnons l’alarme !
Les pieds crasseux de l’ennemi foulent notre terre,
Sortons les armes !

Fortification, symbole des temps de gloire,
Sentinelle rocheuse veillant sur notre territoire,
Citadelle imprenable aux remparts austères,
Le sang de nos ennemis giclera sur tes pierres.

Repoussons l’assaillant venu du désert,
Cette bataille sera sans doute la dernière,
Mais dans notre citadelle nous sommes invulnérables,
Sur nos murs se fracassent leurs assauts misérables.

Pour notre passé, notre mémoire,
Pour notre culture, notre histoire,
Dont nous sommes les gardiens,
Mort à ceux qui se dressent sur notre chemin.

Nous purgerons vos ghettos
Au gaz moutarde,
Nous y sèmerons le chaos
À grands coups de lance-grenades.
Et même si notre peuple est déjà perdu,
Jusque dans la mort, le combat continue.

Pour notre passé, notre mémoire,
Pour notre culture, notre histoire,
Dont nous sommes les gardiens,
Mort à ceux qui se dressent sur notre chemin.

Vos verrues urbaines, melting-pots infâmes,
Nous y mettrons le feu.
Votre monde disparaîtra dans les flammes
Dont l’éclat scintillera dans nos yeux.

Nous vous regarderons périr
Et nous en hurlerons de rire !


4. LES PARIAS

Seuls contre tous, comme d’habitude,
Traversant des étendues de solitude,
Nulle espérance ne subsiste à présent,
Tournons-nous donc vers le néant…

Accablés par un destin insipide,
Chaque jour qui passe nous rapproche du suicide.
Au crépuscule de notre existence,
Tout espoir se meurt dans le silence…

Tant d’années d’affliction immonde,
À traîner nos tristes carcasses,
Lacérées de blessures profondes,
Que désormais plus rien n’efface…

Pour oublier nos tracas,
On s’casse picoler dans les bois,
Pour finir éclatés, le crâne en vrac,
Avant de sombrer dans les orties.
Mon corps gisant au sol, tel un cadavre,
Disparaît dans l’ombre de la nuit…

Mort aux chimères et aux espoirs fallacieux !
Nos idéaux s’effacent et nos rêves s’écroulent.
Toute volonté disparaît peu à peu,
À mesure que le temps passe, et que la vie s’écoule...

Carabine .22 long-rifle posée sur les genoux,
L’esprit submergé par l’angoisse et le doute,
Une seule voie s’ouvre devant moi,
Un chemin plongé dans la nuit, depuis longtemps déjà.
Je ne verrai sûrement pas le soleil se lever demain,
Aux alentours, la mort qui veille, ne rôde plus très loin…


5. MANIFESTE DELETERE

Chaque jour est un putain de combat,
Et ça n’a rien d’une blague, qu’est-ce que tu crois ?
On lutte, on cogne, mais à quoi bon ?
Dans l’attente du trépas, au fond on tourne en rond.
Alors on tue le temps à coups d’utopies,
Dans des songes illusoires qui nous anesthésient.
On se perd dans des distractions futiles,
Pour oublier un peu notre existence inutile.
Car désormais il n’y a plus personne,
Pour rétablir les vieilles lois martiales,
Pour l’émergence d’un nouvel ordre
Sous l’œil sévère de l’aigle bicéphale.

Notre devise ne signifie plus rien,
Nos espérances s’étiolent.
Notre gloire passée s’en est allée au loin,
Notre étendard brisé gisant au sol.
Pour l’existence austère que nous avons subie,
Tant de larmes et de sang furent versés,
Noyons notre amertume dans le whisky,
Compagnon d’infortune des âmes tourmentées.

Des heures d’angoisse, des années d’incertitude,
Même au cœur de la masse, imprégnés de solitude.
La flamme qui brûlait autrefois
Est aujourd’hui éteinte, depuis longtemps déjà.
Mais pourtant nous sommes toujours là,
Témoins affligés par ce triste constat.

J’esquive la merde de mes contemporains,
Fuyant leur influence et leurs contraintes.
Je me suis effacé aux yeux du peuple,
Ne souhaitant que sa perte, lui inspirant la peur.

Personne nulle part, on peut sortir du trou noir,
Pas âme qui vive pour troubler notre autisme.
On s’empare de nos grattes, une batte à tout hasard,
C’est bon, on est paré, fais chauffer la 206 !

Pour foutre un peu d’essence on a trouvé quelques thunes,
En tabassant un vieux qui sortait du PMU.
C’est pas très glorieux, mais ça on s’en fout,
L’appel de la forêt est plus fort que tout !
Après une bonne heure de rallye sur départementale,
À bomber comme un taré, sur fond de Black Metal,
On arrive dans notre repaire de brigands,
Plus qu’à jouer d’la gratte sans fin, tout en picolant…

Je dégueule sur vos préceptes,
Et je chie sur vos institutions,
Je préfère rester dans ma secte,
Car il n’est pas de plus douce prison.

Nous ne fournirons aucun travail,
Pour leur société dégueulasse
Nous ne serons pas leur bétail,
Car nous on leur pisse à la face.
Si tu nous vois,
Sache que le diable nous envoie !
Si tu nous vois,
Sache que les blousons noirs sont là !

Si tu ne peux détruire autrui,
Détruis-toi, toi-même !
Si tu ne peux effacer des vies,
Efface donc la tienne !
Si tu ne veux pas entendre l’appel,
Brûle donc en enfer !
Si tu attends qu’on te vienne en aide,
Tu peux crever la gueule ouverte !


6. HORIZONS FUNESTES

Noirceur, crasse, austérité,
Echec, néant, obscurité,
Sont nos seuls horizons.
L’amertume et la mort comme seules inspirations.

À la recherche de l’antique quiétude,
Pour retrouver l’harmonie perdue,
Nous avons vadrouillé pendant des années,
Battant la campagne, battant le pavé.

Mais le voile chimérique qui recouvrait nos cerveaux,
Est tombé, emportant nos certitudes en lambeaux.
Offrant à notre regard des paysages de détresse,
Dévoilant à nos yeux, de ténébreux horizons funestes.

Les jours mauvais, néfastes, qui nous attendent,
Me donnent à chaque instant envie de me pendre,
Dans l’attente pénible de l’ultime moment,
Je cogne ma tête contre les murs, pour faire passer le temps.

Au fond du trou où je suis enseveli,
Loin des gens, des vivants,
Je me complais et je maudis
Les convictions réduites à néant.

Voilà où le chemin nous a mené,
Errance longue et chiante dans un tunnel glauque :
Un cachot cradingue aux portes blindées,
Et pour seule évasion : quelques rails de coke.
Notre horizon…


7. FACTION DISSIDENTE - LE VENT D'EST

On est jeunes et guidés par la Mort,
Vivre vite, mourir tôt, sans aucun remords.
On a la rage au cœur et plus rien à perdre,
Trop de temps s’est écoulé à vivre dans la merde.
On dit de nous qu’on est dans la force de l’âge,
Moi je mise tout sur mon arsenal pour assurer le carnage.

Propagande auditive ; méthodes expéditives,
Sur quelques accords de gratte, j’énonce le diktat :
Prends ton flingue et pars en forêt,
T’entraîner à tirer dans les ruines.
Et le jour venu tu seras prêt,
Tes balles iront en plein dans le mille !

Sortons nos drapeaux, blasons de nos régions,
Armés jusqu’aux dents, formons nos bataillons.
Anéantissons ceux qui sèment l’aliénation,
Nul ne résistera à notre sédition !

Tu auras peur, tu auras froid,
Mais quel honneur de mourir au combat !
Aucune victoire n’est garantie,
L’issue de la bataille est incertaine,
Mais tu luttes au péril de ta vie
Pour la terre ancestrale de nos précieux domaines.

Escortés par la mort, prêts à nous sacrifier,
Car même si nous tombons, ce sera avec fierté.
Ultime crachat à la face du monde,
Avant que la démence creuse notre tombe.

Nous avons sillonné des océans d’affliction,
Nous avons erré à travers les déserts de glace,
Ouvrant la marche sur le chemin de la perdition,
Combien d’autres après nous suivront nos traces ?

teksty dodane przez Waltari13 - Edytuj teksty